Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Sous le pseudonyme de « Scarlett », en hommage à son héroïne favorite, elle s’était présentée à un concours organisé par le Harper’s Bazaar , créé, disait la publicité, « pour favoriser l’éclosion de jeunes talents », en réalité, pour faire monter le tirage en intéressant les lectrices à la rédaction même du magazine. Sur un thème imposé : « La journée d’un routier », elle avait gagné le premier prix. Mais, pour être première une fois de plus, elle avait mis tous les atouts dans son jeu : elle avait réellement passé une semaine de camion en camion, faisant du stop sur les nationales, dormant dans des cageots de légumes, un sac de marin sur l’épaule et des blue-jeans sur les fesses. Alors que les autres concurrentes s’étaient échinées à voir de la poésie où il n’y en avait pas, elle avait tout raconté, crûment. Les serveuses « montantes », les cuites au bord de la route, quand l’extrême fatigue vous empêche de dormir, les compteurs kilométriques que l’on trafique, le tonnage du fret sur lequel on triche, pour arrondir les fins de semaine, la sueur. Comme prix de sa victoire, elle avait été engagée. La directrice du journal s’apprêtait à recevoir une petite provinciale culottée. En son honneur, elle avait préparé tous les clichés d’usage à débiter sur un ton condescendant et protecteur, du style « Voyez-vous ma petite, le journalisme… » Et Peggy était entrée dans son bureau. La dame avait rengainé ses fleurs de rhétorique, car elle avait immédiatement reconnu la jeune fille. Avec étonnement, elle lui avait demandé pourquoi elle n’était pas venue la voir directement, puisqu’elle connaissait sa famille et qu’elle-même, en personne, se serait fait un plaisir, etc. Peggy avait répondu que les choses étaient très bien ainsi, qu’elle était ravie d’être engagée sur sa valeur et non pas sur sa bonne mine ou ses relations. Et elle s’était mise au travail.

On ne lui avait pas fait de cadeaux. Toutes les corvées rebutantes y étaient passées, de l’interview de la ménagère (« Quel lait vous mettez-vous sur le visage pour la nuit ? ») aux chiens écrasés, ou plutôt, puisqu’elle était la collaboratrice d’un journal snob, ce qu’il fallait faire et les précautions à prendre pour que « l’adorable petit compagnon de vos jours » ne fût pas écrasé. Et s’il l’était malgré tout, quel était le recours contre l’écraseur, et à l’aide de quelles compagnies d’assurances. Deux ans plus tard, elle était la vedette du journal, comme elle avait toujours été la vedette en tout, et sa rubrique, « Je sais », était celle qu’on dévorait en premier. Ce qu’il y avait de plus piquant à ses yeux, c’est qu’elle gagnait réellement sa vie.

Elle jeta un coup d’œil à sa montre et se dit que Julien, le chauffeur dominicain de son beau-père, était en retard. Mentalement, elle passa en revue la liste des robes qu’elle emportait. Elle sourit, en évoquant les trois énormes valises, les deux bagages à main et la mallette de maquillage, le tout pour une seule et unique soirée. Mais quelle soirée ! Fêter Noël un 13 août, une idée épatante ! Jennifer Cabott, la directrice du Bazaar’s, avait paru courroucée et lui avait bien recommander de ne ménager personne dans son article. Il faut dire qu’elle n’était pas invitée. « Vous comprenez — avait ajouté Jennifer — ces gens-là ne sont que des métèques sans éducation, qui se croient tout permis parce qu’ils ont de l’argent en guise de bonnes manières. Ne les ratez pas ! Allez-y ! Allez-y !… »

Peggy ne connaissait Kallenberg que de réputation, mais ce qu’elle savait de lui était déplaisant : nouveau riche, parvenu à la puissance à force de coups de poker et de bluff, Grec de vocation, armateur de naissance, coureur de jupons et grand amateur de dots. Il semblait qu’il tirât sa force de son obsession : dépasser son propre beau-frère, Socrate Satrapoulos, « le Grec », sur tous les terrains possibles, la mer, la finance, les femmes. Des amis lui avaient décrit l’hôtel de Londres, où elle serait reçue dans quelques heures, pour lui en vanter les richesses, Titien et Rubens dans les vestiaires, Tintoret ou Cranach dans les vestibules des salles de bain. On verrait bien. De toute façon, il en fallait beaucoup plus pour l’impressionner. On sonna à la porte, Maria alla ouvrir, c’était Julien. Aidé par la femme de chambre, le chauffeur chargea les bagages dans l’ascenseur de service. À son tour, Peggy sortit, trop sûre d’elle pour se regarder une dernière fois dans la glace. Elle dut descendre un étage pour gagner l’ascenseur du hall principal, car son appartement, un cube de verre juché sur un dôme de trente étages, n’avait aucun moyen d’accès en dehors d’un petit escalier intérieur, bourré comme une serre de plantes vertes. Dix minutes plus tard, elle était calée à l’arrière de la Lincoln noire, priant Julien de se hâter. Il était près de quatre heures de l’après-midi, et à Londres, environ onze heures du matin. Elle s’était levée tard, pour être en beauté le soir même sur l’autre continent. Bon Dieu, cette voiture se traînait ! Une fois de plus, craignant d’être en retard, elle demanda à Julien d’accélérer. La Lincoln fit un bond en avant. Au moment où Peggy allait se rencogner sur ses coussins, il y eut une espèce de choc sourd, presque simultanément suivi d’un craquement. La lourde huit cylindres se mit à zigzaguer, sans que Julien semble pouvoir la maintenir sur la route. Puis, la Lincoln se remit en ligne. Peggy, les yeux rivés sur les épaules de Julien accroché à son volant, eut l’impression que le coup de frein désespéré lui entrait dans la chair. Mais les deux tonnes de la voiture étaient maintenant arrêtées sur le bas-côté de la route :

« C’est pas moi ! cria Julien, il a ouvert sa portière au moment où j’allais le doubler ! »

Peggy se retourna presque machinalement. À travers la vitre arrière, elle vit, deux cents mètres plus loin, une silhouette étendue sur le sol, immobile. Déjà, des automobilistes s’arrêtaient. Rapidement, un attroupement se forma. La voix de Julien éclata à nouveau, perchée deux tons au-dessus de sa tessiture normale :

« C’est pas moi ! C’est pas de ma faute !

— Qui a dit que c’était de votre faute ? articula pensivement Peggy.

— Madame, ne bougez pas… Il faut que j’y aille… »

La voix de Peggy claqua, sèche :

« Restez à votre volant !

— Madame…

— Taisez-vous ! Est-ce que vous pouvez rouler ?

— Oui, madame, mais…

— Roulez !

— Mais, madame… je l’ai peut-être tué…

— Roulez !

— Monsieur Beckintosh…

— Ce n’est pas M. Beckintosh qui est dans la voiture. C’est moi. Et je vous dis de démarrer ! »

Déjà, Peggy décrochait le téléphone, camouflé dans un coffret d’acajou, entre le bar et le téléviseur. Elle composa un numéro. Médusé, Julien, qui venait d’embrayer, risqua un coup d’œil derrière son épaule. D’une voix chevrotante, il demanda :

« La police ?

— Conduisez. Allô ? Je viens d’avoir un accident. À trois miles de La Guardia, direction New York-John’s Beach. Un type au milieu de la route. Mon chauffeur n’a pu l’éviter… Ça m’étonnerait, j’ai un avion à prendre… une Lincoln… ne quittez pas… »

Elle se pencha vers Julien :

« Le numéro de la voiture ?

— 72 87 NY 11… »

Peggy répéta dans l’appareil :

« 72 87 NY 11… Peggy Nash-Belmont… Non, elle est à mon beau-père… Arthur Erwin Beckintosh… Oui… Vous avez quelque chose contre ?… Non ! Je vous répète que j’ai un avion à prendre ! Oui, c’est ça… Vous n’avez qu’à envoyer quelqu’un chez moi après-demain, 326 Park Avenue. Au revoir. »

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