Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Satrapoulos cessa de s’agiter et d’arpenter le bureau de long en large. Ce « nous » le rassurait. Il se sentait déjà moins seul.

« Vous êtes sûr qu’il n’est pas trop tard ?

— Certain. »

Le Grec eut un soupir qui le libéra de la pression de cette journée. Il se laissa tomber dans un fauteuil, jetant au passage un regard bref et avide sur les cartes abandonnées près d’un vase de roses.

« Comment dois-je m’y prendre ?

— Vous allez tout me raconter dans le détail, tranquillement. Ensuite, je commencerai à vous faire le grand jeu. Dès qu’elles auront parlé, je vous dirai de quelle façon vous devez procéder. »

Satrapoulos se détendit totalement : le Prophète lui coûtait sans doute des millions, mais il lui avait déjà rapporté des milliards. Quel type ! Il ne se trompait jamais !

3

« Tu as ton flash, Robert ?

— Oh ! écrase ! Ça fait quatre fois que tu me le demandes ! »

Jean-Michel se tut et se concentra sur la conduite. Derrière les deux Français, l’interprète souriait. Avec ce qu’on lui avait offert pour cette journée de travail, il allait pouvoir vivre sans rien faire pendant un mois. Lorsqu’il est dans son pays, le Grec pratique volontiers une espèce de bohème sédentaire, surtout dans les îles où chaque jour est un tout en soi et où la nourriture elle-même est fonction des saisons, des récoltes ou de la pêche. À trente kilomètres de là, sur le port, on l’avait tiré de son syndicat d’initiative, qui fonctionnait à mi-temps deux mois par an, parce qu’il parlait correctement le français. Il allait s’agir de traduire une conversation qu’ils désiraient avoir avec une paysanne d’un village perdu dont Skopelos, à ce jour, ne soupçonnait même pas l’existence. Les deux garçons, qui étaient journalistes, faisaient un reportage à propos d’un héritage, enfin, ils n’avaient pas été très clairs, mais Skopelos s’en moquait comme de son premier verre de raisiné — il avait eu un jour l’idée de calculer la quantité de raisiné absorbée dans sa vie, et était arrivé à l’impressionnant total de 14 600 litres. Qu’un corps humain pût engloutir autant de liquide le fascinait, et, à ce sentiment, se mêlait une sorte de fierté, celle d’avoir trouvé les ressources nécessaires pour pouvoir en boire autant.

Le photographe fit fonctionner son flash électronique, et l’éclair qui en jaillit fut ridicule dans l’énorme lumière du soleil, une allumette craquée au cœur d’un feu d’artifice. L’autre, celui qui conduisait, avait vérifié à plusieurs reprises le fonctionnement d’un magnétophone, sur lequel Skopelos avait pu lire Nagra. Il lui avait demandé de parler devant le micro de façon à régler le volume. Avec surprise, Skopelos avait entendu sa propre voix, ne la reconnaissant pas et ayant peine à croire qu’elle lui appartînt. Les deux Français avaient l’air nerveux, surexcités. La chaleur peut-être…

« Alors tu as bien compris, Skopelos ! Tu te bornes à traduire nos questions. De temps en temps, tu m’indiques ce que la vieille répond. Quand on retournera au port, tu traduiras en totalité tout ce qu’elle a raconté. D’accord ?

— D’accord.

— Parfait. Bon, on y est presque. Voilà les maisons. Je vais laisser la charrette ici. Allez, mec ! Tout le monde descend ! »

Les trois hommes s’avancèrent entre deux rangées de bicoques crépies à la chaux, aveuglantes. À un homme qui était sorti devant le porche de sa maison, Skopelos demanda où habitait la vieille dame nommée Athina. Sans mot dire, l’homme désigna la dernière maison de la rue, tourna les talons et rentra chez lui.

« Pas bavard, le vieux ! »

Skopelos sourit :

« Ils sont complètement arriérés dans ce coin ! Pas d’eau, pas de journaux, pas de radio. Il n’y a qu’une chose qui compte pour eux : leurs chèvres.

— Et leurs femmes ? s’esclaffa Robert.

— On les voit une fois le jour de leur mariage. Auparavant, elles ont payé la valeur d’un demi-million de vos francs pour avoir le droit d’épouser l’homme que leur père a choisi pour elles. Après la cérémonie, bouclées ! Elles font des enfants, soignent les chèvres et s’occupent de la maison.

— La belle vie. Faudrait qu’on amène les nôtres, pour les dresser. Ah ! on y est ! »

Maladroitement, Robert chercha une porte qui n’existait pas. Il n’y avait qu’un vieux rideau, fait de toile de sac déchirée. Robert l’écarta et distingua vaguement une vieille femme qui fourrageait dans un sac dont elle tirait des fèves.

« Demande-lui si elle est bien Athina Satrapoulos », lança Jean-Michel à Skopelos.

Ce dernier traduisit, la vieille opina du bonnet.

« Parfait, reprit Jean-Michel, on va pouvoir travailler. Allez, Robert, vas-y, mitraille ! Toi, traduis-lui ce que je vais lui dire. »

Il s’adressa à elle, lui parlant sous le nez, haussant le ton d’instinct, comme si une personne aussi âgée ne pouvait être que sourde. C’était donc ça, la mère du grand Satrapoulos, ce vieux débris ! Quel scoop on allait faire ! Un scandale mondial !

« Madame Satrapoulos, on vient vous voir à propos de Socrate… Socrate, votre fils… »

Avant même que Skopelos ait pu traduire, la vieille lâcha en grec, très rapidement, huit à dix mots.

« Qu’est-ce qu’elle dit ? demanda Jean-Michel.

— Elle dit qu’elle n’est pas sourde, qu’il ne faut pas lui crier dans les oreilles. »

Vexé, Jean-Michel se recula de deux pas tandis que Robert, sans se presser mais à une cadence régulière, fixait sur la pellicule le sol en terre battue, les fagots de bois, le chaudron de cuivre où bouillait l’eau pour les fèves, la cheminée noircie, la table bancale et la croix de bois noir, fixée sur le mur. La vieille parla à nouveau. Skopelos prit la parole :

« Elle dit…

— Arrête de dire « elle dit », le coupa Jean-Miche, ça simplifiera les choses.

— Elle dit : « Qu’est-ce qu’il a encore fait ? »

— Qui ça, il ?

— Ben… son fils…

— Demande-lui depuis combien de temps elle ne l’a pas vu ?

— Depuis plus de trente ans.

— Ils sont fâchés ?

— Elle dit que c’est un salaud. »

La bande du magnétophone s’enroulait doucement sur sa bobine : les écrits s’envolent, les paroles restent.

« Est-ce qu’elle sait qu’il est riche ?

— Non, elle dit qu’elle n’en sait rien.

— Est-ce qu’il lui envoie de l’argent ?

— Jamais, non. Elle dit qu’il lui en a pris, au contraire. »

La vieille ponctua vigoureusement de la tête les propos du traducteur.

« Comment était-il, quand il était gosse ?

— Sale. Et voleur.

— Est-ce qu’il aimait son père ?

— Il n’a jamais aimé que lui-même.

— Et à l’école, il avait de bons résultats ?

— On l’a renvoyé de partout. Aucune école n’en a voulu plus de huit jours.

— Pourquoi ?

— Il avait déjà le mal dans le corps.

— À-t-il jamais essayé de vous aider ?

— Jamais !

— Est-ce qu’il a des raisons précises de vous détester ?

— Il ne peut pas supporter les gens qui l’ont vu faible, sa mère comprise. Un jour, il m’a frappée.

— Vous êtes sûre ? Quand ça ? Pourquoi ?

— Il s’est jeté sur moi et m’a frappée. Son père est arrivé et m’a enlevée de ses mains.

— Il avait quel âge ?

— Treize ans. »

Jean-Michel ne put s’empêcher de jeter un regard triomphant vers Robert : ce que disait la vieille, c’était quelque chose d’énorme. Décidément, Dun avait le flair pour découvrir des sujets fantastiques. Il ne fichait rien la plupart du temps, mais quand il mettait la main sur une histoire, c’était une vraie bombe ! Il était snob, bien sûr, au point même d’en être puant, mais est-ce que cela comptait en regard de ses capacités professionnelles ? Robert demanda à Skopelos si la vieille accepterait de lui laisser faire des photos dans sa chambre ? Oui, elle acceptait volontiers, mais dans sa chambre, il y était déjà, la maison ne se composant que d’une seule pièce d’habitation qu’elle partageait avec les chèvres : c’était trop beau ! Jean-Michel envisagea les profits qu’il allait pouvoir tirer d’un tel reportage sur la mère inconnue et cachée du plus célèbre milliardaire des temps modernes. Grisé, il arrêta le magnétophone et lança pour les témoins, d’un air autoritaire :

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