Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Elle coupa la communication en posant son doigt sur le combiné. Elle refit un autre numéro :

« Le patron s’il vous plaît, pour Peggy… »

Julien venait de se ranger sur le bord du trottoir, dans l’aire des départs « International Lines ».

« Arthur ? On a eu un pépin sur l’autoroute… Un type qui s’est jeté sous les roues de Julien… Non, pas le temps. Il vous expliquera. Occupez-vous de tout, je compte sur vous. À mardi ! Je vous embrasse !

— Julien ! »

Le chauffeur se figea, une valise à la main, dans l’attitude enfantine des gosses qui jouent aux statues de sel…

« Vous allez immédiatement faire demi-tour et vous rendre sur les lieux de l’accident. Les policiers vous attendent. Ne vous inquiétez pas, M. Beckintosh est prévenu et s’occupera de tout. Appelez-moi un porteur. »

Après tout, elle avait bien fait de ne pas rater son avion parce qu’un imbécile se trouvait sur sa route, et qu’un autre maladroit n’avait pas eu assez de réflexes pour l’éviter. Maintenant, si le type était mort, tant pis pour lui, ce n’était pas son affaire.

Des anonymes, il en mourait tous les jours par milliers dans le monde. Mais Kallenberg, tout métèque qu’il fût, ne fêtait Noël qu’une fois par an, la nuit du 13 août.

La pièce aurait pu être une salle d’école, un bureau de conférences, mais elle faisait irrésistiblement penser à une chapelle, bien qu’elle n’en fût pas une non plus. Devant une table recouverte d’une longue pièce de tissu orange, il y avait cinq rangées de chaises occupées par les vingt privilégiés qui avaient eu la chance insigne d’approcher « le Prophète », d’être reçus par lui, dames d’un certain âge et messieurs raisonnablement mûrs, tous vêtus avec une certaine recherche et visiblement soignés de leur personne. De temps en temps, l’un d’eux se levait sur un geste du maître un homme remarquable à force de ressembler à n’importe qui, de taille moyenne, sec et nerveux, chauve, la soixantaine parfaitement conservée :

« Je vous écoute. »

Invariablement, les discours du Prophète commençaient et s’achevaient par cette formule qui, chez lui, n’était pas un vain mot : à partir du moment où il avait dit « je vous écoute », il n’ouvrait absolument plus la bouche, se contentant effectivement d’écouter ce qu’on avait à lui dire sans jamais faire le moindre commentaire. Pourtant, malgré son apparence insignifiante, son pouvoir charismatique était tel que ses interlocuteurs oubliaient instantanément la présence environnante des autres témoins à l’affût de leur histoire, stupéfaits de s’entendre dévoiler à voix haute et en public des secrets si intimes qu’ils ne se les étaient jamais avoués à eux-mêmes. Puis, abasourdi d’avoir osé accomplir un acte aussi énorme, on retournait s’asseoir à sa place, redevenant auditeur anonyme après avoir été orateur.

C’était un mardi, que le Prophète avait baptisé le « jour de ses pauvres ». Chaque semaine, il consacrait un après-midi à recevoir collectivement et gratuitement ceux qui n’étaient pas assez riches ou importants pour le consulter en privé. Ainsi avait-il l’impression de se dédouaner vis-à-vis de la chance qui l’accompagnait depuis six ans. Ce jour-là, il laissait au vestiaire ses tarots, ses cartes du ciel et sa boule de cristal, ouvrant les portes de sa maison à « ses pauvres ». Rituellement, la séance durait de quatorze à dix-huit heures. Apparemment, au nombre de fidèles qui attendaient leur tour depuis des mois pour être admis dans le saint des saints, le mutisme total du Prophète avait du bon : ses visiteurs le quittaient en état de grâce pour répandre la bonne parole dans tout le Portugal, cette parole que précisément il n’avait pas dite. Les autres jours de la semaine étaient consacrés aux affaires sérieuses, à sa clientèle privée prête à lâcher n’importe quelle somme pour passer une heure en tête-à-tête avec lui. Déjà célèbre pour le nombre de ses têtes couronnées à l’hectare, la station d’Estoril tirait un renom supplémentaire de la présence dans ses parages du « Prophète de Cascais ».

Un homme d’une soixantaine d’années, grand et distingué, vint se placer devant la table où officiait le mage… « Je vous écoute… », dit le Prophète.

L’homme réfléchit longuement, chercha ses mots et démarra d’une façon déconcertante. Il dit :

« Je suis un con. »

D’un signe de tête, le Prophète manifesta qu’il prenait bonne note. Libéré par cet aveu qu’il contenait sans doute depuis des années, l’homme en exposa les raisons en détail, invoquant sa vie qu’il avait ratée, sa femme qui l’avait abandonné, ses enfants qui ne l’aimaient plus, malgré les sacrifices consentis à leur égard pendant toute son existence. Il était cinq heures juste. Par-dessus les têtes fascinées de ses consultants, le Prophète vit le visage habituellement impassible de Mario, son maître d’hôtel, s’encadrer dans le battant de la porte et lui grimacer des signes…

« Et pourquoi donc, continuait l’homme distingué, ai-je fait tout cela au lieu de m’amuser comme les autres ? Au nom de quoi ? »

Le Prophète le coupa d’un geste et invita Mario à venir lui parler. Pour que son domestique interrompît la séance, il fallait que son « motif fût sérieux. Le Prophète craignait toujours que, malgré ses précautions, un journaliste plus acharné que les autres ne parvînt à déterminer son passé. Avec malaise, il écouta ce que lui chuchotait Mario. Son visage se rasséréna et, à son tour, il lui glissa une phrase dans le creux de l’oreille. Mario acquiesça. Il se retourna vers les fidèles :

« Le Prophète vous prie de vous retirer. »

Il n’y eut pas la moindre protestation. Les uns et les autres se levèrent, dans un bruit discret de chaises raclant le sol, et se dirigèrent vers la sortie, le sexagénaire distingué fermant la marche, décontenancé d’en avoir trop dit, ou pas assez. Quand il fut certain que tout le monde était parti, il quitta la « chapelle » située dans un coin isolé, en dehors des bâtiments principaux. Il traversa un patio bordé de colonnades en céramique d’où la vue s’étendait jusqu’aux limites de sa résidence, la mer tout simplement, giflant éternellement les rochers déchiquetés en bas des collines souples parsemées de gazon, de mimosas, d’eucalyptus et de glycines. Presque à regret, il s’arracha à ce spectacle dont il ne se lassait jamais et qui lui permettait de mieux savourer le chemin parcouru depuis son arrivée en terre portugaise. Aujourd’hui, la roulotte minable de ses débuts était loin. Sa clientèle se composait de rois de tous bords, monarques authentiques, grandes-duchesses en exil permanent, géants de la finance, ténors de la politique mondiale dont aucun ne signait un seul décret sans l’avoir consulté. Il pénétra dans la maison, construite sur ses propres plans, gravit un escalier intérieur et poussa la porte de son bureau où l’attendait son visiteur. À peine était-il entré que le Grec se précipitait sur lui, bras tendus pour l’accolade et visiblement très excité :

« Mon cher ami, j’ai un épouvantable problème ! »

Le Prophète se dégagea en souriant de son étreinte :

« Je le sais.

— Il a trouvé ma mère ! Il veut me faire chanter !

— Asseyez-vous.

— S’il réussit, je suis coulé !

— Mes tarots m’ont déjà averti de tout cela. Calmez-vous.

— Il a envoyé des journalistes. Ils ont réussi à la découvrir dans le village le plus perdu de la Grèce !

— Voulez-vous boire quelque chose ?

— Qu’est-ce que je vais faire ?

— Ne vous tourmentez pas. La conjoncture nous est très favorable. Nous allons retourner à l’envoyeur la bombe qu’il nous destine. »

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