Pierre Rey - Le Grec

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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« Bon ! On arrête tout pour l’instant. Fais-la sortir et tire quelques rouleaux de couleur devant sa baraque. Avec les chèvres, si tu peux, enfin, quelque chose de dégueulasse, qui fasse pauvre. »

Et à Skopelos :

« Toi, dis-lui qu’on a tout notre temps. On va tout refaire, en reprenant les choses par le commencement. Demande-lui d’abord la date de naissance exacte de Socrate. Je veux tout savoir de sa vie, jour par jour ! »

Il le tenait, son scoop !

Dans la famille Mikolofides, on était si pathologiquement avare de père en fils qu’Ulysse Mikolofides avait décidé de ne pas avoir d’héritier. Il voulait être certain que nul ne lui survivrait pour jouir, sans lui, de sa fortune. Par ailleurs, il ne lui déplaisait pas d’être le dernier bourgeon de sa lignée glorieuse.

Malheureusement, sa femme ne l’entendait pas de cette oreille. Bien que soumise en apparence aux décisions de son époux, Médée insistait souvent, avec un entêtement douloureux, pour qu’il veuille bien lui faire un enfant. Avec le temps, son désir virait à la dépression maniaque. Elle rusait avec les périodes fatales, affirmant qu’il n’y avait aucun risque. Ulysse n’en croyait pas un mot. Méfiant, il continuait, les rares fois où il lui rendait hommage, à s’entourer d’un luxe de précautions inouïes.

Après trois ans de ce manège, il se trouva acculé à un choix : ou Médée devenait mère, ou elle devenait folle. Il la surprenait parfois, tricotant mélancoliquement de la layette devant une table encombrée d’ouvrages de puériculture et de revues sur les nurseries. Elle jetait sur lui un regard soumis mais chargé de reproches, et se remettait avec un profond soupir, une maille à l’endroit, une maille à l’envers, à ses chaussons bleu ciel et à ses barboteuses rose pâle. Un soir, incapable de supporter plus longtemps ses mines alanguies, il lui lança avec hargne :

« Monte dans ta chambre ! Je vais te le faire, ton enfant ! Et gare à toi si tu ne me donnes pas un garçon ! »

Elle le regarda avec un air d’adoration et gravit l’escalier si vite qu’elle manqua se rompre les os. Elle balbutiait avec reconnaissance :

« Oh ! Ulysse, merci ! Mon Dieu ! Tout de suite Ulysse !… »

Un mois plus tard, rien. Plutôt vexé, bien qu’il ne voulût pas se l’avouer, Mikolofides se remit avec frénésie, dans les semaines qui suivirent, à ses devoirs conjugaux : en vain. Discrètement, il alla passer un examen qui le rassura : non, il n’était pas stérile. Il pria Médée de se soumettre à son tour à des analyses. Les spécialistes ne décelèrent aucune anomalie pouvant s’opposer à une maternité. Furieux, Ulysse se transforma alors en amant insatiable, maudissant les dieux de lui refuser ce qu’ils accordaient à n’importe qui : un enfant.

Pourtant, le ventre de Médée continuait à rester désespérément plat. Elle traversait les saisons dans une torpeur inquiétante, ne s’intéressant à rien, mangeant à peine, couvrant de cadeaux les rejetons de ses domestiques, faisant des dons somptueux à des orphelinats.

Deux nouvelles années passèrent avant qu’elle ne prononce le mot « adoption ». Elle se heurta à un refus formel d’Ulysse dont les vieilles craintes furent réactivées : il était déjà réticent pour un enfant de son sang, ce n’était pas pour aller léguer sa fortune à un bâtard né de père et de mère inconnus !

C’est alors que Nina mourut en couches. Nina était la sœur de Médée. À sa famille horrifiée, elle avait avoué que son futur enfant n’avait pas de père mais que, de toute façon, elle assumerait seule sa grossesse et ses responsabilités.

Le bébé était de sexe féminin. Médée se roula aux pieds d’Ulysse pour qu’il consente à l’adopter. Il répondit qu’il n’en était pas question :

« Si ç’avait été un garçon, à la rigueur… »

Et il partit en voyage pour couper court aux jérémiades. Quand il revint à la maison, ce fut pour trouver un berceau installé dans la chambre de sa femme. Elle lui sauta au cou :

« Regarde notre enfant ! Je l’ai baptisée Irène ! »

Il ne put faire autrement que garder chez lui cette fille calamiteuse dont il était certain qu’elle serait pour lui une source de ruine plutôt que de profits. Résigné à jouer les papas aux yeux de tous, il apprit un jour avec stupéfaction que Médée était enceinte ! Cette fois, elle allait se racheter et lui donner ce fils qui le continuerait, en quelque sorte, et qu’il appellerait Ulysse, comme lui. Melina vint au monde. La rage impuissante de la première fois fit place au désespoir : il n’avait pas vu le pire !

Pour son deuxième essai réussi, Médée eut le mauvais goût d’accoucher d’une autre fille, Helena ! À l’idée d’affronter son mari après cette faillite dont elle se sentait obscurément responsable, Médée, l’espace d’un instant, avait songé à s’enfuir, sa nouveau-née dans les bras. Elle eut raison de ne pas le faire : frappé par ce dernier coup du sort, Ulysse, accablé, se montra presque compatissant. Puisque Dieu l’avait voulu, son devoir serait de veiller à ce que le patrimoine familial ne se volatilise pas entre les mains de ces « châtrées », comme il les désignait mentalement dans ses moments de colère.

Irène avait très mal passé le cap de la puberté, ayant, chose étonnante, des poils aux bras avant que d’en avoir sur le pubis — c’est ce qu’affirmait sa mère en tout cas. Comme on lui répétait sans cesse ce qu’elle devait faire ou ne pas faire, de timide, elle devint renfermée, de sournoise, mystique. Le soir, en cachette, elle s’enduisait les bras de crème dépilatoire, décidée à faire face à sa féminité. Bien entendu, personne ne lui avait révélé le secret de sa naissance et elle était réellement, socialement et psychiquement, la fille aînée des Mikolofides. Pourtant, comme on ne s’était pas privé de lui faire sentir à quel point on la tolérait, dans un cénacle que l’on eût souhaité voir s’enrichir de mâles, elle s’était sentie vaguement coupable de n’avoir pas comblé les espoirs fondés sur sa venue au monde. Plus tard, sous l’action conjuguée de la prière et de l’embrocation, les poils qui floconnaient ses bras avaient consenti à disparaître ; mais, par une espèce de compensation biologique, ils s’étaient anormalement développés dans la région pubienne et sur les cuisses, allant même jusqu’à ombrer l’ourlet pulpeux de sa lèvre supérieure. Avec horreur, elle avait entendu la cuisinière prononcer à ce propos le mot « moustache ». Ses yeux la consolaient un peu, d’un bleu-noir opaque, superbes, veloutés de cils presque trop longs.

Quand Melina était née, on avait recommandé à Irène, qui avait quatre ans, de se réjouir. Elle n’avait pas bien compris pourquoi, et, soupçonneuse de nature, avait pressenti confusément qu’elle allait devoir désormais partager la maigre tendresse que lui dispensait son père avec cette inconnue. Un soir, deux ans après cette naissance, elle avait éprouvé une joie énorme. Il était près de minuit et elle s’était brusquement éveillée dans la chambre qu’elle partageait avec sa sœur. Les yeux grands ouverts dans le noir, elle avait ruminé une idée qui la tenaillait depuis des jours. Elle avait allumé la veilleuse — ce qui lui était interdit — et à pas de loup, s’était approchée du berceau : Melina dormait, la bouche ouverte, sereine. Irène l’avait contemplée, longuement, puis, toute tremblante, comme on tremble lorsqu’on s’apprête à recevoir la réponse d’un mystère, elle avait soulevé les couvertures et débarrassé le bébé de ses langes, jusqu’à ce que ses minuscules jambes fussent à nu. Alors, elle les avait écartées précautionneusement, le cœur battant, pour apprendre enfin ce qui se trouvait entre elles : il n’y avait RIEN ! Ainsi, ses parents n’avaient aucune raison de lui préférer la nouvelle venue : rien, c’est le cas de le dire, ne la différenciait d’elle ! De soulagement et de bonheur, elle se mit à manger Melina de baisers et à la cajoler furieusement. L’enfant se mit à crier. Alertée par les pleurs, sa mère, flanquée de la nurse dont l’appartement était contigu, entra dans la chambre : « Regardez, s’écria-t-elle, regardez comme elle aime sa petite sœur ! » Le lendemain, l’histoire faisait le tour de la maison : à six ans, Irène se comportait déjà comme une vraie petite maman !

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