Pierre Rey - Le Grec
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- Название:Le Grec
- Автор:
- Издательство:Éditions Robert Laffont
- Жанр:
- Год:1973
- Город:Paris
- ISBN:2-253-02033-8
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.
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Leurs rapports s’étaient donc établis sous le double signe de la haine et de la soumission, de la destruction et du sarcasme. Très vite, Irène s’était organisée dans cette guerre de chaque instant, dont l’enjeu était la survie de l’un et la mort de l’autre. Parfois, elle feignait de rompre, pour mieux le laisser s’engager, le contrant sèchement et sans pitié lorsqu’il était à découvert. À d’autres moments, quand elle se sentait du vague à l’âme, elle acceptait de subir sa loi sans réticence, et de cette soumission momentanée, tirait son plaisir. En fait, elle haïssait Herman. Cette idée qu’il avait eue de célébrer Noël un 13 août était tout simplement grotesque et blasphématoire. Elle n’avait, pour y faire face, que deux solutions : soit partir en voyage, ce qui était prendre le risque de faire jaser — « Kallenberg a répudié sa cinquième femme ! » — ou participer à la mascarade en faisant semblant de l’avoir organisée. De toute façon, les pillards qui envahiraient son hôtel historique du Mail laisseraient peu de choses intactes. Elle était sur son lit, perplexe, et avait étalé sur un plateau en or massif, cadeau de son deuxième anniversaire de mariage, des pilules multicolores à usages variés dont elle ne se séparait jamais, leur absence créant en elle une panique obsessionnelle. Le téléphone intérieur ronfla doucement, elle décrocha : « Écoute-moi bien, grosse vache ! Je veux que demain tu aies une robe très sexy. J’en ai marre de tes tenues de mémère. Puisque tu ne peux faire rire personne, essaie au moins d’en faire bander quelques-uns ! »
Elle traduisit immédiatement le sens caché de ces paroles délicates : Herman devait se trouver dans son bureau, très probablement accompagné d’une putain, sa grande passion, et désirait s’assurer qu’elle était bien dans sa chambre. Elle eut une pensée ironique pour la fille : elle allait s’amuser ! Avec un sourire ambigu, Irène se versa un verre de lait, avala ses pilules dans un ordre rituel, les bleues d’abord, les roses, les jaunes, les vertes et les blanches ensuite. Elle s’allongea complètement sur le dos, s’étira et se mit à rêver qu’elle était belle, prostituée, et qu’elle faisait souffrir Herman.
Kallenberg ne l’avait jamais avoué en confidence, mais, parfois, son vœu le plus cher était d’être bourreau. Pouvoir tuer les gens légalement, sans encourir soi-même le moindre risque lui paraissait le comble de l’épanouissement. Mais les hommes étaient hypocrites. Qui donc, parmi eux, aurait osé affronter le poids d’un tel désir ? La morale les avait affadis, la religion, amollis. Il versa une énorme rasade de whisky dans son propre verre et le tendit à la blonde :
« Tiens, cochonne, bois ! »
Elle refusa d’une moue et le contempla d’un air bizarre. Encore une qui savait.
« Tu n’aimes pas l’alcool ?
— Cela dépend quand, et avec qui.
— Qu’est-ce que tu aimes alors ?
— L’argent.
— Je t’ai payée.
— Qui vous dit le contraire ?
— Et si tu en avais, qu’est-ce que tu en ferais ?
— Je ferais marcher à quatre pattes des types comme vous.
— Tu es marrante, toi ! Tu aimes voir les gens ramper ?
— Oui.
— Les types comme moi ?
— Oui.
— Pourquoi ? Tu me trouves moche ?
— Non. Vous êtes même plutôt beau.
— Alors ?
— Vous êtes dégueulasse. »
Il la gifla, d’un aller et retour foudroyant qui lui marqua immédiatement la pommette d’une tache bleuâtre.
« Et ça, c’est dégueulasse ? Qu’est-ce que tu en penses ? »
Crânement, elle fit face, faisant appel à sa volonté pour empêcher ses larmes de couler, rester impassible. Kallenberg continua sur le même ton calme, comme si rien ne s’était passé :
« Tu irais jusqu’à faire quoi, pour de l’argent ? »
Elle ne répondit pas, le toisant d’un regard qui ne cillait pas sous le sien — la souris qui prend la pose avant d’être déchiquetée par le chat.
« Eh bien, je vais te le dire, tu ferais n’importe quoi ! Tiens, regarde… »
Il sortit de la poche de son pantalon une énorme liasse de billets, peut-être cinq mille livres.
« Tu vois… Il suffit que j’en détache quelques-uns, et, à mon commandement, tu danseras, tu ramperas, tu me montreras ton cul ou tu lécheras mes bottes. Par quoi veux-tu commencer ?
— Je voudrais mon sac.
— Réponds ! Par quoi commence-t-on ?
— Je vous prie de me donner mon sac. »
Elle avait peur maintenant, ne songeant même plus à lui tenir tête, à tirer son épingle du jeu avant de lui fausser compagnie. Après tout, elle avait encaissé ses honoraires, et lui, à sa façon, avait réussi à lui faire l’amour, puisqu’il l’avait giflée : ils étaient quittes. Tout ce qu’elle voulait à présent, c’était s’en aller, partir vite.
« Tiens, connasse, prends-le, ton sac ! »
Il le jeta sur le merveilleux tapis de Chine, d’un rouge unique, acheté à prix d’or à des receleurs qui le tenaient probablement de voleurs de musées. Le petit objet hideux en plastique blanc et or, incongru, eut l’air de souiller l’œuvre d’art, jurant avec elle mieux que ne l’aurait fait un crachat ou un excrément de chien. La fille se courba, ramassa son sac, le serra contre elle et attendit, hors de la, portée de Kallenberg.
« Allez, file ! Et ne fais pas cette tête. Je t’enverrai chercher un de ces jours. »
D’une pression du doigt, il fit pivoter l’un des panneaux de la bibliothèque. Apparut une porte blindée qu’il ouvrit en formant une combinaison chiffrée sur un cadran. Il se tenait debout dans l’embrasure, colossal, énorme, attendant qu’elle sorte.
« Alors, qu’est-ce que tu attends ? »
Elle n’osait pas passer devant lui et sa peur, perçue par Kallenberg, était un supplément de plaisir qui n’avait pas été prévu dans leur marché.
« Dépêche-toi maintenant, j’ai à faire. Quand tu seras au bas de l’escalier, dis au garde que tu viens de chez moi, il te laissera passer. »
Elle le regardait, hésitante, comme on regarde une falaise dont on est sûr qu’elle va s’écrouler sur vous. Elle se décida brusquement, rassembla ce qui lui restait de courage et, d’un seul élan, passa devant lui. En éclatant de rire, il lui envoya une monstrueuse bourrade sur les fesses, qui lui fit dégringoler les marches sur ses hauts talons de bois. Elle entendit encore :
« Et tu as de la chance que le dégueulasse soit de bonne humeur ! »
Derrière elle, Herman reboucla la porte blindée. Dans son seul bureau, il y avait environ pour quatre millions de livres de tableaux. Un pullulement d’impressionnistes, raflés par ses agents dans le monde entier à grands coups de surenchères, Sisley, Renoir, Pissarro, plusieurs esquisses de Monet sur la cathédrale de Chartres et les nymphéas, et deux études de Degas sur la danse, et trois Lautrec, quatre Van Gogh, un nu magnifique et pourpre de Modigliani, immense, hiératique, mystérieux, un chef-d’œuvre de Gauguin de la période tahitienne, d’une matité sourde, trois figures debout sur une plage jaune cadmium, au loin, un cheval en liberté, blanc bleuté, et la mer violente, d’un cobalt brutal, et le ciel ocré, presque rouge. Pour faire pendant à ces modernes, trois ancêtres, une pietà de Raphaël, un dessin de Vinci, torse d’éphèbe beau à couper le souffle, un autoportrait de Rembrandt, réplique de L’Homme au casque d’or de la pinacothèque de Munich. Le tout, disposé dans un savant désordre, avec une négligence étudiée, sur les murs recouverts de boiseries précieuses, dont deux d’entre eux formaient cimaise.
Sur les deux autres, Kallenberg avait exposé des gravures représentant les premiers navires de commerce, à l’époque où la marine à voile s’apprêtait à rendre les armes devant la machine : le Washington , paquebot en fer gréé en brick, propulsion à roues, lancé en 1865 et transformé, trois ans plus tard, en bateau à deux hélices et trois mâts. Le Lafayette, sorti des chantiers la même année, à roues lui aussi, et le Pereire, trois-mâts barque prévu à roues mais réalisé, sur cale, à une hélice, rebaptisé Lancing par les Anglais qui l’avaient acheté en 1888. Kallenberg connaissait par cœur l’histoire de chacun de ces glorieux aïeuls, leur date de naissance, leur jeunesse, leurs voyages, leur mort, vingt-cinq ou quarante ans plus tard. La gravure du Ville de Paris ne signifiait rien pour ses visiteurs, tout illustres qu’ils fussent, mais Kallenberg, lui, le voyait cingler dans le Pacifique, au rythme haletant de ses huit cents chevaux, imaginant parfaitement les tractations qui avaient présidé à sa vente, à Brème, en 1888, avant qu’il ne devienne le quatre-mâts Bischoff et ne s’échoue dans l’Elbe. Un bateau, ce n’était pas une carcasse de métal, de toile et de bois, mais quelque chose de vivant, destiné à labourer la mer éternellement, et à assurer la fortune de ceux qui l’avaient armé. Dans le fond, les navires, plus encore que les œuvres d’art, lui procuraient sa vraie jouissance, la seule en tout cas qui soit purement esthétique. Viking dans l’âme, il considérait longuement les modèles réduits de ses pétroliers, avant que les chantiers ne les construisent grandeur nature, les palpant, les caressant amoureusement, les imaginant, une fois lancés, traverser le monde et faisant flotter ses couleurs.
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