Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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« Voilà, avait précisé Barbe-Bleue en baissant le ton, confidentiel, je peux vous donner un scoop mondial… »

Il avait expliqué l’histoire, justifiant son comportement — après tout, le Grec était son beau-frère — par une horrible vacherie que ce dernier aurait commise à son égard, et dont il voulait tirer revanche. Dun avait marché comme un seul homme, grisé par cette entourloupette commise avec un allié aussi considérable.

« Bien entendu, avait ajouté Barbe-Bleue d’un air négligent, je prends tous vos frais à ma charge. Sachez d’abord si Mme Satrapoulos est toujours en vie. Si oui, je veux tout savoir sur elle. Vous pensez bien que j’aurais pu confier ce travail à mes détectives, n’était-ce la discrétion absolue nécessitée par l’entreprise, et la confiance totale que je place en vous (fermez le ban !). Quand vous serez en possession de ces documents, apportez-les-moi. Je vous dirai ce qu’il convient d’en faire. Peut-être ne vous permettrai-je pas de les publier tout de suite, mais soyez certain que vous ne perdrez pas le fruit de votre travail. »

Trois jours après l’entrevue, Dun avait la réponse : oui, la veille était en vie, dans un village perdue, oui, il l’avait vue, de ses yeux vue. Après cette mission de reconnaissance, il suffisait de lâcher les spécialistes. C’était chose faite depuis la veille. Dun, très excité, lui avait téléphoné pour lui apprendre la nouvelle. Il avait en sa possession un fantastique dossier de photos, et des révélations inouïes, enregistrées sur une bande qu’il avait immédiatement déposée dans le coffre de sa banque, ainsi que les clichés. L’événement était grandiose et, en y pensant, en évoquant ces documents que son secrétaire privé, dépêché à Paris, lui apporterait le lendemain matin en main propre, dans une serviette scellée, Kallenberg ne put s’empêcher de saliver littéralement. Certes, sa femme était une conne ; certes, la nature lui avait joué un tour sous un rapport précis, mais cette victoire en vue, ce triomphe, allait compenser bien des humiliations. Il y avait trop longtemps que S.S. méritait une leçon : il la recevrait demain soir, 13 août. Quel Noël ! En tout cas, pour Barbe-Bleue, le plus beau de sa vie. La tête du Grec, lorsque Herman déposerait les photos de sa clocharde de mère dans ses sabots ! De joie, Kallenberg décrocha du mur son petit préféré, une Lucrèce de Cranach se perçant le sein d’un poignard, et l’embrassa, promenant le bout de sa langue sur le minuscule téton sanglant.

Quoi qu’il puisse faire, Satrapoulos était coincé : s’il osait maintenir ses prétentions à l’affaire, malgré la menace de publication des documents, le scandale lui fermerait la porte de Hadj Thami el-Sadek. Il avait donc tout avantage à l’étouffer et, par voie de conséquence, à le laisser, lui, son beau-frère, traiter à sa place avec l’émir. Il n’y avait pour Satrapoulos aucune alternative : le marché lui échappait, il était coulé. Par ailleurs, Kallenberg n’ignorait pas que, en vue de ce pactole, il avait passé commande de trois pétroliers géants à des chantiers norvégiens : comment allait-il se relever d’un coup pareil ? À moins de les charger de bananes, ses bateaux étaient condamnés à rester à quai. L’idée fit hurler de rire Barbe-Bleue. Il se figea soudain car un éclair prémonitoire le frappa avec la force de l’évidence : désormais il ne lui restait plus qu’à éliminer sa propre belle-mère, la grosse Médée, pour être le premier, pour régner sans partage sur toutes les mers du monde. Le souvenir de la putain l’envahit, chaud encore. Il décrocha le téléphone et sonna dans la chambre d’Irène : elle ne répondit pas. Parfait, libre à elle ! Il allait lui montrer comment un seigneur réveille une épouse rétive !

Machinalement, il caressa sa ceinture et sortit de son bureau.

4

Traditionnellement, les habitants de Londres passent pour être blasés. Pourtant, depuis onze heures du matin, les passants s’agglutinaient sur le Mail, devant le n° 71, où se dressait un magnifique hôtel, dont certains savaient qu’il était la résidence britannique de l’armateur Kallenberg. Les plus anglais d’entre eux, ne voulant pas être pris en flagrant délit de curiosité, s’appliquaient à regarder sans tourner la tête, quitte à faire plusieurs passages d’un air innocent pour capter par bribes ce que leur œil ne pouvait percevoir d’un seul coup.

Il faut dire que le spectacle était étonnant : en plein mois d’août, par une chaleur lourde et suffocante, une nuée d’ouvriers s’affairaient à dresser devant le perron deux sapins de Noël, dont chacun mesurait plus de dix mètres de haut. Un détachement de cinq bobbies, transpirant autant que les travailleurs, demanda à la foule de s’écarter au moment où les arbres immenses, retenus par des cordages jaillissant des fenêtres de l’immeuble, se dressèrent enfin à la verticale : l’effet était saisissant. Un gosse demanda, avec un accent cockney à couper au couteau : « Eh ! les gars ! Est-ce que je pourrai apporter mes godasses ce soir ? » Des éclats de rire fusèrent. Une dame, son cabas sous le bras — probablement une femme de ménage — ajouta : « Si c’est pas malheureux ! Les riches, quand ils ont chaud, ils pensent qu’à faire semblant d’avoir froid. Et quand on se les gèle vraiment, ils vont se dorer au soleil, et à poil ! » Il y eut de nouveaux rires. Encouragée, la matrone reprit, s’adressant à un ouvrier : « Tu auras beau y faire, tu feras pas neiger ! » L’homme s’épongea le front et laissa tomber : « C’est ce qui vous trompe, ma petite mère. Y va y en avoir, de la neige ! »

À six heures du soir, un camion de la B.B.C. arriva et se rangea sur le trottoir. Des techniciens en descendirent déroulant des câbles, choisissant les emplacements des caméras, faisant des marques à la craie sur le sol. À huit heures, la nuit tomba et des ingénieurs firent des essais d’éclairage, vérifiant les projecteurs. La foule, qui s’était encore grossie de plusieurs centaines de personnes, poussa des « Oh ! » et des « Ah ! » On déroula un tapis pourpre, qui masqua bientôt une grande partie du trottoir et, au-dessus de la porte d’entrée, on déploya un dais. Alors, trois camions frigorifiques arrivèrent, suivis de peu par dix géants de la garde royale, à cheval, en grande tenue, qui prirent place au pied des marches de l’entrée. Des camions, on se mit à extraire des blocs de neige que des hommes en salopette bleue étalèrent dans un rayon de vingt mètres autour de l’escalier d’honneur. D’autres, grimpés dans les étages, mirent en batterie deux ventilateurs géants qui soufflèrent de la neige sur les sapins. Les badauds s’épongeaient le front, ravis lorsqu’un flocon glacé venait leur caresser le visage. Deux pères Noël barbus vinrent se planter au pied du perron, probablement nus sous leur houppelande.

À dix heures du soir très précises, la première Rolls, immatriculée « corps diplomatique » et arborant un fanion aux armes du Koweit, vint se ranger devant l’hôtel. Deux hommes basanés, djellaba et lunettes noires, en franchirent les portières, tenues respectueusement par le chauffeur qui avait ôté sa casquette. Ils gravirent les marches, escortés par deux valets à la française, en perruque, porteurs de flambeaux grésillant sous la neige qui tombait drue. Un rêve, dans la nuit de la ville encore embrasée par la chaleur du jour : d’enthousiasme, les badauds applaudirent. Ils se détournèrent immédiatement en reconnaissant Betty Winckle, jaillie d’une Bentley, déshabillée par une robe du soir en paillettes blanches et diamants, au bras d’un cavalier inconnu, immense et bronzé, en smoking blanc. Les photographes crièrent « Betty ! Betty ! » et la star fut mitraillée sous tous les angles. En riant, elle retroussa sa robe pour que la traîne ne balaie pas la neige, et aux gens qui clamaient son nom, elle lança un percutant « Joyeux Noël ! » Une houle de rires secoua ses admirateurs.

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