Pierre Rey - Le Grec

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Mais déjà, l’avenue était engorgée par les voitures qui faisaient la queue pour déverser leur chargement rare devant le 71. Il y eut des bousculades, et ce petit ballet comique et saccadé des chauffeurs se précipitant, des hommes aidant leurs compagnes. Une grosse dame couverte de bijoux glissa sur la neige, au moment où une voix anonyme criait : « Eh ! Maman ! C’est des faux ! » Elle chuta lourdement, pendant que plusieurs invités s’efforçaient de la redresser. Des valets arrivèrent à la rescousse, réussirent à la remettre sur pied et l’emportèrent, malgré son indignation. « Joyeux Noël ! » hurla la foule qui entrait dans le jeu. Illuminé de mille feux, l’hôtel rutilait, scintillant sous les éclairs de magnésium dont la lumière froide éclaboussait les branches basses des sapins, rendant à leurs cimes, restées dans l’ombre, une parcelle de leur mystère originel. La ronde des invités continuait. Les femmes, bravement, entraient dans le périmètre où tombait la neige, leurs coiffures protégées par des domestiques brandissant haut des parapluies. Les hommes riaient, s’interpellaient à haute voix, se reconnaissaient, faisant de grands gestes de la main, étonnés que certains soient de la fête, essuyant la neige sur un plastron. Un passant en chemise — un aigri probablement — se toucha le front de l’index et murmura pour lui-même :

« Ben merde alors !… »

Puis, il tourna les talons et se fondit dans l’obscurité moite et tiède de cette surprenante nuit d’août.

« Dis donc, ça te plairait de te faire un peu de fric ? »

Le garçon d’une vingtaine d’années qu’on venait d’interpeller se retourna lentement, son verre d’Alton Bitter dans les mains. Il avait un petit visage pâle et fermé, des yeux sournois et méfiants. Malgré son jeune âge, son teint plombé trahissait le type qui sort de prison. Il jaugea les deux hommes qui se tenaient devant lui, des costauds qui, visiblement, n’étaient pas des flics. Il hésita un instant et décida de faire une réponse aussi stupide que la question :

« Qu’est-ce qui vous fait croire que j’ai besoin d’argent ?

— On te demande pas si tu en as besoin, mais si tu veux en gagner une pincée.

— Vous êtes dans quoi, au juste ?

— Eh ! Marre ! Arrête de jouer les duchesses. Tu veux ou tu veux pas ?

— C’te connerie ! Bien sûr que je veux. Mais attention hein !… Ça dépend de ce qu’il faut faire. »

Ses deux interlocuteurs échangèrent un regard bref. L’un, le plus grand, se nommait Percy. L’autre, plus large et trapu, s’appelait Wise. Ils avaient l’air de ce qu’ils étaient de rôdeurs de quai, c’est-à-dire qu’ils ne détonaient nullement parmi les autres clients de l’Anchor Tavern, l’un des pubs les plus connus des docks, sur le Bankside. Ce fut Percy qui répondit :

« On veut faire une blague à des bourgeois. On veut chahuter un peu leur soirée, entre copains. Pour se marrer quoi !…

— Fallait le dire que c’était pour une blague ! J’aime rigoler, moi ! Combien !

— Dix livres.

— Qu’est-ce qu’il faut faire ?

— Tu viens avec nous. On te donnera des détails dans le camion. »

Le garçon frappa le comptoir d’une pièce de monnaie pour attirer le barman. Wise, d’un geste large, l’arrêta ; jeta cinq shillings sur le zinc et lui dit d’un air amical :

« Laisse ! C’est nous qu’on régale ! »

Ils sortirent, dans le décor lugubre des docks, hérissé de grues, de proues, de carcasses métalliques. Non loin du pub, une camionnette de livraison attendait, anonyme. Le hayon arrière s’ouvrit :

« Allez, monte ! Tu vas faire connaissance avec des amis comme toi. »

À l’intérieur, ils étaient déjà une dizaine, tassés sur deux banquettes, fumant et faisant circuler entre eux une bouteille de Seagram’s, dont ils essuyaient le goulot d’un revers de manche, après y avoir bu. Au même instant, les premiers invités de Kallenberg commençaient à arriver sur le Mail. Depuis deux heures déjà, Percy et Wise faisaient la tournée des pubs. Ils avaient commencé par le Waterman’s Arms, dans Glengarnock Avenue, pour écumer ensuite le Round House de la Wardour Street, et l’Iron Bridge, sur l’East India Dock. Partout, ils avaient choisi des hommes jeunes, qui pouvaient, à la rigueur, n’eût-ce été leur air dur et soupçonneux, passer pour des étudiants.

Percy et Wise étaient les hommes de main de Bill Mockridge, l’homme à tout faire de l’International Shipping Limited, une filiale britannique d’une compagnie panaméenne de transports pétroliers. Wise, qui n’était pas sot — il avait été expert en écritures avant de se retrouver en prison pour faux et escroquerie — se doutait que Mockridge travaillait pour le Grec, l’un des plus puissants armateurs du moment. Mais, comme il n’était ni curieux ni bavard, que Mockridge l’avait sorti du placard en payant pour lui une forte caution, il n’avait jamais fait part de son idée à quiconque, même pas à Percy, qui était pourtant son meilleur copain. Avec Percy, il accomplissait les boulots les plus bizarres, tour à tour agent électoral, briseur de grèves, mettant parfois la main à la pâte pour corriger des gens qu’il ne connaissait pas, mais dont Mockridge lui avait affirmé qu’ils « n’étaient pas réguliers ». Aujourd’hui, Percy et lui avaient été chargés de recruter une centaine de voyous au sujet desquels il avait reçu des instructions très précises. Sur la base de dix livres chacun, ils devaient le suivre sur le Mail, au 71, et mettre un peu d’animation dans une soirée de richards. Pas grand-chose : en bousculer quelques-uns et semer la merde. Instructions du commando : en faire assez pour que la police se dérange, mais décrocher avant qu’elle soit en vue. Wise se demanda si ses demi-sels se montreraient à la hauteur, s’il pourrait les tenir bien en main. On verrait sur place. En attendant, il allait leur faire un petit speech pour leur expliquer ce qu’il attendait d’eux. Après quoi, il leur distribuerait leur argent. La camionnette freina et vint se ranger devant un immense hangar désert, lugubre, dans lequel Percy et lui avaient planqué leurs autres recrues. Wise consulta sa montre : dans une heure, l’heure H.

Raph Dun demanda au chauffeur de sa Cadillac de location d’accélérer. Il venait de passer devant la résidence de Kallenberg et c’était de la folie furieuse, quelque chose de délirant : il y avait des grappes de gens qui se battaient sur le perron pour mieux voir les invités, leur demander des autographes, les toucher, les contempler de près, en chair et en os. Les voitures stationnaient sur trois files, ce qui l’avait fait hésiter. Il ne voulait à aucun prix faire une entrée anonyme. Il souhaitait que la Cadillac s’arrête devant l’entrée, là où tombait la neige, que son chauffeur lui en ouvre la portière et qu’on l’applaudisse, comme les autres, au moment où il sortirait de la limousine, les deux filles à son bras. L’une d’elles demanda :

« Raph… Tu crois que c’est de la vraie neige ?

— Oui, ma poule, tu vas voir, ici tout est vrai, les bijoux, les tableaux…

— Gina, fait la blonde l’interrogeant, dis-moi si mes cheveux sont bien, en bas de la nuque.

— Parfaits, ils sont parfaits. Passe-moi ton rimmel… »

Kallenberg lui avait dit : « Amenez qui vous voulez. Tous vos amis sont les bienvenus chez moi. » L’armateur rayonnait de chaleur humaine. Les documents qu’on avait déposés à son domicile le matin même l’avaient enchanté. Au téléphone, il avait ajouté : « À ce soir, mon cher ami, nous trouverons bien le moyen de nous isoler pour parler de tout cela. » Raph s’en était rengorgé. Il avait donné rendez-vous à Londres à deux actrices, Gina, qui était arrivée de Rome deux heures plus tôt, et Nancy, une Française qui tournait précisément en Angleterre : elles s’étaient surpassées, la brune en blanc, la blonde en noir, évoquant les deux moitiés d’un domino. Peut-être qu’avant la fin de la nuit, elles se transformeraient en chair fraîche, pour l’ogre. Fraîche… enfin… Raph, qui avait une longue habitude de ce genre de soirées, savait par expérience qu’à un certain moment d’une trop longue nuit, les peaux les plus jeunes se flétrissent, les moins jeunes tournent comme de vieux soufflés et les plus anciennes, sous les craquelures du maquillage, laissent apparaître le parchemin ridé de la façade. La Cadillac, qui avait terminé son deuxième tour du bloc, faisait un troisième passage. Raph jugea que son entrée n’était pas encore assez assurée.

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