Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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— Tu me quitterais, oui ! »

Il passa le bras autour de ses épaules :

« Idiote… »

Ils avaient loué leur pédalo une demi-heure plus tôt. À un kilomètre de la minuscule plage où ils s’étaient embarqués, ils avaient contemplé le navire qui se balançait au large, presque irréel à force d’être parfait.

« On y va ?

— Chiche ?

— Chiche ! »

Ils étaient partis…

« Qu’est-ce que tu crois qu’ils font, les propriétaires ?

— Là-dessus ? Rien. Ils se font servir. Ils bouffent du caviar au petit déjeuner, boivent du champagne et donnent des ordres aux quarante hommes d’équipage.

— Quarante ? Tant que ça ?

— Si tu crois que ça marche tout seul ! Quand je serai riche…

— Toi ?

— Et alors ? Si ça se trouve, le type à qui il appartient a commencé comme moi, coiffeur. »

Maintenant, ils distinguaient parfaitement le pont. Quelques marins en blanc, appuyés à la rambarde, les regardaient approcher.

« Dis… Tu crois qu’on peut aller plus loin ?

— On est libres, non ? Je veux voir comment il s’appelle. »

Ils apercevaient l’inscription peinte à la proue mais étaient encore trop loin pour la déchiffrer, bien qu’ils fussent déjà écrasés par la masse du yacht, blanche et bleutée.

« Qu’est-ce que vous voulez ? »

D’instinct, ils arrêtèrent de pédaler. La voix venue du pont, très haut au-dessus de leur tête, les avait cloués sur place. Voulant crâner devant sa petite amie, le garçon lança avec superbe :

« Qu’est-ce que ça peut vous faire ? »

Le marin répondit :

« Foutez le camp !

— Rentrons ! » dit la fille.

Le garçon hurla :

« La mer est à tout le monde, non ! »

Sur le pont, il y eut un rapide conciliabule. Trois marins se détachèrent, dévalèrent l’échelle de coupée et sautèrent dans un chris-craft amarré contre la coque. Il y eut le bruit du moteur qu’on lançait. Le hors-bord se détacha de l’ombre et se dirigea à petite vitesse vers le pédalo. La fille répéta :

« Viens ! Allons-nous-en ! »

Le garçon eut un rire forcé :

« Tu t’imagines qu’ils vont nous couler, peut-être !

— Rentrons, viens ! »

Quand le hors-bord fut à cinq mètres d’eux, un des marins qui était à l’arrière leur jeta avec une expression amusée :

« Tu as raison, mon gars ! La mer est à tout le monde. »

À l’instant même, l’avant de la coque effilée jaillit de l’eau sous l’effet d’une accélération prodigieuse, la proue laissant échapper un énorme sillage d’écume qui labourait la mer. Le chris-craft vira à toute allure et fonça droit sur l’engin ridicule. Le garçon saisit la fille, qui hurlait, à bras-le-corps et se jeta à l’eau avec elle en un réflexe désespéré. Avec légèreté, le hors-bord fit un écart à la dernière seconde, repartit vers le large, fit un virage et piqua à nouveau sur les naufragés, qui entendirent les hurlements de joie des marins auxquels se joignaient ceux de l’équipage resté à bord. Pendant une minute, le hors-bord traça autour du pédalo des cercles concentriques. Accroché aux flotteurs, le garçon serrait les dents, impuissant, soutenant toujours sa compagne en larmes. Une fois encore, il entendit, crié d’un ton moqueur :

« Tu vois, la-mer est à tout le monde ! »

La vedette s’éloigna. Le garçon tendit le poing :

« Salauds ! »

D’autres rires lui répondirent. À bord du chris-craft, l’un des hommes dit à celui qui tenait la barre :

« Remontons ! Si ce cornichon allait porter le pet et que S.S. l’apprenne, ça chaufferait pour nous ! »

Philosophe, l’autre lui répliqua :

« Qu’il aille se faire voir ! On s’emmerde tellement sur ce rafiot !… »

Wanda jouait à ne pas se voir dans l’unique miroir de l’appartement qu’elle n’avait pas encore cassé, celui de la salle de bain. C’était un jeu étrange : Wanda passait devant le miroir en sautillant, de profil, essayant d’accrocher son image sans détourner la tête, en un dixième de seconde, fermant précipitamment les yeux quand la vision d’elle-même qu’ils captaient risquait de devenir trop précise. Parfois, elle l’abordait de dos, exécutant une pirouette rapide pour se retrouver face à lui, mais si brièvement qu’elle ne pouvait voir qu’une vague forme blanche, rendue plus floue encore par la vitesse de son mouvement.

Après plusieurs tours de cet épuisant manège, elle serra les poings, se mordit les lèvres et voulut s’obliger à s’immobiliser pour oser se regarder une bonne fois : impossible, c’était plus fort qu’elle, elle ne pouvait pas.

À pas lourds, elle retourna dans la chambre et s’affaissa sur le lit en sanglotant, frappant de ses deux poings fermés le matelas et les oreillers, dans une rage mêlée de larmes, de gémissements, d’injures et de phrases sans suite. Elle n’avait sur elle qu’un grand peignoir blanc, frappé sur le devant de la lettre « P », initiale du nom du bateau, le Pégase. Une heure plus tôt, elle avait renvoyé sa femme de chambre personnelle, pressentant depuis le matin la crise qui allait la secouer. Socrate l’avait laissée seule à bord. Elle était perdue. Cela la prenait de temps en temps, depuis son enfance, et ni le succès, ni la richesse, ni les perpétuels hommages auxquels elle était en butte n’avaient jamais eu la moindre influence sur ces états morbides et dépressifs qui la laissaient vidée, ravagée, étrangère à tout et absente à elle-même. Son physique sans égal avait beau lui avoir valu l’idolâtrie à vie de tous ceux qui l’avaient vu danser une seule fois, cela ne lui enlevait pas la panique qu’elle éprouvait devant sa propre image : elle ne se plaisait pas, elle ne s’aimait pas.

Pire : elle se détestait et, avec elle, tous ceux qui ne la détestaient pas. Plus on lui répétait qu’elle était belle, plus elle avait envie de se cacher, ou de mourir, comme sous le poids d’une intolérable insulte. Sur la vingtaine de films qui avaient été tournés pour immortaliser la perfection de son art, elle avait consenti à n’en voir qu’un seul, le premier et le dernier : épouvantée par la vision de cet insupportable double qui semblait la narguer sur l’écran, refusant de le reconnaître pour le reflet évadé d’elle-même — et dont son corps et son visage avaient pourtant fourni le modèle — elle s’était enfuie de la salle de projection, s’arrachant à un danger qu’elle n’arrivait pas à définir mais qu’elle percevait comme la menace d’un coup de couteau.

Depuis cette expérience atroce, elle n’avait plus jamais voulu se voir, pas davantage qu’on la voie en dehors d’une scène. Elle fuyait les lieux publics, qui lui causaient une angoisse viscérale, refusait de traverser une rue, était incapable de mettre les pieds dans un magasin. Pendant des années, les reporters avaient vainement tenté de la piéger, faisant le guet des nuits entières devant les différents palaces où elle élisait périodiquement domicile selon son caprice, son humeur ou les saisons, un jour ici, plus loin le lendemain, perpétuelle nomade, partout et toujours. Pourtant, elle ne dansait plus depuis des années, mais sa légende, tenace, lui collait à la peau et la poursuivait probablement jusqu’à la mort. Ses pleurs redoublèrent. Aux approches de la cinquantaine — en tout cas, c’est l’âge qui était inscrit sur son passeport — elle craignait paradoxalement que cette perfection physique, source de tous ses malheurs, ne l’abandonnât.

Bien qu’elle eût passé sa vie à la renier, elle ne comprenait pas pourquoi elle tremblait à l’idée de la perdre. Pourquoi, au moment où l’âge s’apprêtait à lui sculpter une apparence inconnue — mais qu’elle redoutait secrètement — voulait-elle, désespérément, s’accrocher à l’ancienne, malgré les tourments qu’elle lui avait valus ?

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