Pierre Rey - Le Grec

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Elle fit surface et s’accrocha au radeau. Les jambes de Marc frôlèrent les siennes. Ils étaient maintenant sous le pont avant du Pégase , dans une ombre bleutée, libérés de toute pesanteur, flottant mollement dans l’eau presque tiède, le cœur battant au rythme même de la mer et de la houle. Onze heures du matin… Sans que Lena eût songé à réfléchir, ou à protester, ou à s’expliquer, sans que Marc se fût départi de son sourire un peu trouble, elle sentit sa main se poser sur ses épaules, glisser le long de son dos, passer sur la surface plus rêche de son slip de bain, en écarter l’élastique. Tout de suite, ses doigts furent en elle. Suffoquée, elle saisit l’épave à pleins bras, comme pour mieux y prendre appui. Elle sentit le sexe de Marc, qui avait calé son ventre contre son dos, remonter le long de ses cuisses, très haut. Éclata alors un prodigieux feu d’artifice dont elle n’aurait jamais osé soupçonner qu’il pût être aussi inouï. Une minute à peine, mais si intense, si totale, hors du temps et hors de tout, qu’elle concentrait dans sa violence la dilatation explosive de toutes les parcelles de temps déjà vécues, de toutes les années de vie à vivre. Maintenant, elle en était sûre, Dieu existait et, pour elle, il aurait toujours le visage de Marc. Désormais, elle pouvait mourir sans regret : elle savait tout, elle avait tout vécu, elle connaissait toutes les vérités. Anéantie, épave elle-même, Lena, accrochée à ses planches comme une algue informe et molle, entendit dans un brouillard Marc lui chuchoter à l’oreille : « Je vous ferai signe. » D’un coup de reins, il avait plongé pour disparaître sous la quille du Vagabond.

Il était sur le pont depuis longtemps, se frottant le corps avec une serviette sous l’œil approbateur de Belle que Lena, toujours entre ciel et terre, entre la vie et la mort, n’avait fait encore aucun mouvement, la joue toujours collée contre le bois spongieux, le corps ondulant et bercé par le clapotis de l’eau salée. Quand elle reprit conscience, elle se hissa péniblement par l’échelle de coupée, comme une noyée et, en titubant, alla s’effondrer sur son lit, après avoir fermé la porte de sa chambre à clé, de peur que cette trop grande joie ne lui échappe.

Plus tard, il y avait eu d’autres éblouissements de ce genre — que Marc faisait naître avec une révoltante facilité — mais jamais aussi violents, purs et inattendus qu’en ce premier jour. On aurait dit qu’il se montrait avare, aussi bien de sa personne que de ses rendez-vous, ce qui décuplait le plaisir de Lena lorsqu’elle avait enfin droit à l’une de ces rencontres qu’il semblait se faire une joie de remettre à plus tard, toujours plus tard.

Hier soir encore, ayant pris pour prétexte la soirée de Kallenberg, elle avait débarqué à Paris, toute au bonheur de lui faire la surprise de sa venue, se promettant mille félicités de la nuit qu’elle allait passer avec lui : rien n’avait marché. Marc avait été introuvable. Par deux fois, elle s’était même enhardie à téléphoner à sa résidence de Saint-Cloud, où elle avait eu la malchance de tomber sur Belle. Elle avait raccroché aussitôt, et sa nuit au Plazza avait été épouvantable, malgré les gerbes de roses miraculeusement arrivées dans sa suite, alors que nul n’était censé soupçonner son passage. À l’aube, après avoir vainement appelé plusieurs boîtes de nuit où il aurait pu se trouver, elle avait avalé trois comprimés de somnifère et s’était engloutie dans un méchant sommeil dont elle était sortie trois heures plus tard, éreintée, la mine chiffonnée. À midi seulement, elle avait pu le joindre, dans un studio où il synchronisait un film tourné l’année précédente aux États-Unis. Apparemment, il n’avait pas eu l’air enchanté de l’entendre, encore moins de la savoir à Paris. Presque à contrecœur, il avait accepté de déjeuner avec elle, précisant que son temps était limité, son travail reprenant à trois heures. Lena avait masqué sa déception sous un ton badin — n’importe quoi plutôt que ne pas le voir — mais le repas avait commencé en catastrophe. Marc semblait agacé, distant, froid, malgré les efforts qu’elle faisait pour le séduire. Peut-être était-il furieux des deux coups de téléphone anonymes que Belle lui avait sans doute reprochés ? Lena se décida à prendre un risque. Elle rompit le silence :

« Tu es fâché ? »

De la pointe de son couteau, il faisait des ronds sur la nappe, ne semblant pas vouloir répondre. Finalement, sans lever les yeux — ce qui allongeait encore l’ombre de ses sourcils — il laissa tomber, d’une voix sourde :

« Non.

— Qu’est-ce que tu as ?

— Rien.

— Tu n’es pas content de me voir ?

— Mais si… mais si !…

— Alors ? »

Il leva les yeux sur elle, agressif :

« Alors, quoi ?

— Je ne sais pas, moi… Je viens à Paris exprès pour toi, je passe une partie de la nuit à te chercher, et quand je te trouve, tu me fais la gueule. Tu as quelque chose à me reprocher ?

— Quand tu viens, j’aimerais que tu préviennes.

— J’ai pu me libérer à la dernière minute. Je n’étais même pas sûre de pouvoir y arriver. J’espérais te faire une surprise.

— Tu as réussi. Et tu pourrais éviter de me chercher la nuit, comme tu dis.

— Ah ! c’est ça ?

— Oui, c’est ça ! Je travaille, moi, j’ai besoin de me concentrer sur ce que je vais faire, j’ai besoin de me reposer.

— Elle t’a fait des remarques ?

— Mais non. Tu penses ! On lui raccroche deux fois au nez ; et elle va laisser passer ça !

— Tu as peur d’elle, hein ?

— Je m’en fous, d’elle ! J’essaie simplement de ne lui donner aucun prétexte pour me casser les pieds ! Et toi, tu les lui apportes sur un plateau !

— Qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? Il fallait bien que je te joigne ?

— Pour quoi faire ? Comment veux-tu que je m’organise, si tu ne me tiens pas au courant de tes caprices ? »

Lena espérait pouvoir conserver son calme. Finalement, les choses ne se passent jamais comme on l’imagine. Le soin qu’elle avait apporté à sa toilette, à son maquillage, le choix de son parfum, celui dont elle n’était pas folle mais qu’elle avait utilisé parce qu’il l’adorait, tous ces petits détails qui l’avaient occupée pendant des heures étaient maintenant balayés. Tant pis : elle n’avait qu’une idée en tête, se faire faire l’amour, tenir Marc dans ses bras, l’avoir à elle, tout cet après-midi. Le chauffeur de son appartement parisien ne viendrait la prendre au Plazza qu’à six heures pour la conduire à l’aéroport. Il était 2 h 10, cela lui laissait trois heures entières avant son départ pour Londres. Il fallait qu’elle les passe à tout prix avec lui, en tête-à-tête. Elle rusa, se fit humble :

« Marc, c’est vrai, j’ai eu tort. Tort de ne pas te prévenir, tort d’avoir appelé chez toi. Ne m’en veux pas, j’avais tellement envie de te voir.

— Ça va, ça va…

— J’étais persuadée que Belle serait restée à Eden Roc.

— Tu vois. Elle est venue. »

Devant cette hostilité, Lena fit un dernier effort :

« Excuse-moi, Marc, je ne recommencerai pas. Vois-tu, ce qui compte, c’est que nous soyons là, tous les deux, avec un après-midi entier devant nous, pour nous parler… »

Il la regarda, presque étonné :

« Comment ça ? Il faut que je retourne au studio, moi.

— Voyons, Marc, ils pourront bien t’attendre. Tu n’as qu’à y aller demain.

— Enfin Lena… Tu n’y penses pas ? On dirait que tu ne sais pas ce qu’est le cinéma. Je ne suis pas seul. Il s’agit d’une équipe. Si l’un de nous prend des vacances, les autres sont bloqués.

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