Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Scott, qui connaissait bien sa Peggy, en déduisit qu’elle s’était vengée de lui. De cette rupture dataient ses plus grands succès politiques. Il s’était jeté à corps perdu dans la bataille, ralliant par sa fougue et ses idées des dizaines de milliers d’adhérents à son parti. Qu’aurait-il pu faire d’autre ? Quand il avait une minute, il culbutait dans un bureau une putain recrutée par l’un de ses secrétaires, pour l’hygiène. Malgré la cour de femmes qui l’entourait, il ne voulait à aucun prix créer de nouveaux liens qui pussent devenir pour lui une entrave ou une possible blessure. Par la chronique mondaine, il était au courant des déplacements et villégiatures de Peggy, il apprenait par des confidences le nom des amants qu’on lui prêtait. Il n’en croyait pas un mot, il n’était pas possible qu’elle voulût mettre cette distance entre elle et lui. Après tout ce qui s’était passé entre eux, comment concevoir qu’un autre, aussi bien que lui, pût la faire vibrer ? Désormais, il ne la laisserait plus partir ! Jamais ! Il réussirait ou il échouerait, mais avec elle…

« Monsieur, nous sommes arrivés. »

Scott redescendit sur terre. Le chauffeur venait d’arrêter sa voiture devant la résidence de Mme Mère.

« Est-ce que Monsieur en aura pour longtemps ? »

Scott le regarda pensivement : combien de temps faut-il à un fils pour annoncer à une mère puritaine, pétrie de principes, qu’il va épouser dans les trois mois une femme d’une autre planète, à l’instant où les plus hautes ambitions politiques lui sont permises, si ce mariage ne les brise pas ? Il eut un long sourire qui eut l’air d’étonner le chauffeur. Scott voulut le rassurer :

« Ne vous en faites pas, vieux ! J’ai un dilemme à la duc de Windsor… »

Et il ajouta :

« Je serai là au plus tard dans un quart d’heure. »

14

Le Grec n’a pas voulu utiliser son chauffeur. Il a pris un taxi. Il est un peu gêné. Une grande cape cache en partie sa tenue de pirate et le tricorne qu’il tient sous son bras. Dans une poche, il a placé un bandeau noir qu’il se mettra sur l’œil en arrivant chez les Bambilt, le temps de faire son entrée. Il ne se doute pas que cette divorce-partie, apparemment anodine, va bouleverser sa vie par à-coups successifs, sur plusieurs plans.

Ainsi se déroule l’histoire, celle que les hommes croient faire : d’une masse de possibles se dégage soudain une série de hasards qui va donner naissance à une ligne d’événements dont l’ordonnance n’apparaît qu’après coup, quand on les replace dans la logique évidente de leur chronologie. Pourtant, à l’instant précis où elle s’inscrit dans la réalité, l’histoire, comme une vieille folle ivre, peut basculer en tous sens — ou ne pas basculer du tout — dans les combinaisons infinies que lui fournissent ces hasards, liés aux choix fragiles des hommes, eux-mêmes assujettis aux hasards de leurs désirs.

Pour le moment, le Grec ne sait pas vers quoi il avance. Il est à mille lieues de ces considérations métaphysiques. Anonyme et plutôt maussade, il est assis à l’arrière d’un taxi qui se dirige vers Central Park. Par-dessus la banquette du siège avant, il regarde d’un air distrait la plaque d’immatriculation de son chauffeur. Il y lit « Israël Kafka ». Des questions lui viennent aux lèvres. Il renonce à les poser. Aura-t-il assez de cran pour attaquer la Menelas qui l’intimide un peu ? Du haut de leur Olympe, les dieux grecs, ses maîtres, sourient d’un désarroi aussi puéril.

Le taxi se fraie difficilement passage dans la circulation dense de Broadway. Énervé, Israël Kafka bloque son avertisseur de la main gauche. Malgré le vacarme, il se retourne vers Satrapoulos et le prend à témoin. Dans un argot épouvantable :

« Non, mais regardez-les ! Vous pouvez me dire ce qu’ils foutent à cette heure-ci dans leurs charrettes, tous ces cons ? »

Comme le Grec n’en a aucune idée, il hausse les épaules et ne répond rien. Soudain il aperçoit l’immeuble haut de soixante étages de la B.L.O., la Bambilt Limited Oil. Toutes les fenêtres en sont illuminées de bas en haut, il est dix heures du soir. Nerveusement, le Grec triture son bandeau dans sa poche.

« Arrêtez-moi là-bas. »

La fête va commencer.

Il y avait tellement de fleurs dans l’appartement de Gus Bambilt qu’il était impossible d’en discerner la couleur des murs. Les roses thé grimpaient à l’assaut des montants des baies vitrées, des orchidées étaient posées à même le sol dans des assiettes japonaises, les taches vives des tulipes et des lis éclataient partout, citron, rouge cadmium, noir de pêche, violet satiné, blanc, parme, orange.

Big Gus avait tenu à ce que son domicile privé fût le symbole et le couronnement de sa réussite. Dans le building qui lui appartenait, il s’était tout simplement réservé les trois derniers étages, le 58 e, le 59 eet le 60 e. Quant au toit proprement dit, Big Gus disait pudiquement qu’il était aménagé en jardin suspendu, alors qu’une véritable forêt le recouvrait, encerclant en son centre une piscine de trente mètres de long avec plongeoir de compétition. L’eau, toujours à 25°, laissait apercevoir en transparence des mosaïques importées d’Italie dont certains motifs reproduisaient des fresques de Ravenne datant du VI esiècle. L’hiver, un immense dôme en plexiglas formait un toit qui accentuait l’impression de nager en plein ciel.

À travers les trouées de cyprès bleus, de pins d’Oregon et d’eucalyptus, la vue s’ouvrait à l’infini sur l’espace. Quand on s’approchait des parapets, on pouvait, en penchant la tête, voir à des profondeurs vertigineuses les sycomores de Central Park et le panorama inouï de la ville de New York, beau à couper le souffle, noyé le jour d’une brume bleutée, piqueté la nuit par une multitude de lumières parsemant les halos arc-en-ciel nimbant les milliers d’enseignes au néon.

Quand Gus était ivre, il lui arrivait de piquer une tête dans sa piscine et d’imaginer la ruche de ses trois mille employés travaillant au-dessous de lui.

Pour son divorce, il avait eu l’idée — soufflée par Nut bien entendu — de décorer chacun des trois étages de son penthouse sur le triple thème qu’il avait choisi : la mer (sa fortune lui venait de forages pétrolifères effectués au large des côtes de l’Alaska), l’argent, dont il avait fait une fin en soi, et l’amour, qu’il se vantait volontiers d’avoir eu pour seul maître au cours de sa vie. Des mots : il était esclave du dollar, totalement asservi et exploité par les différentes femmes qu’il avait épousées — ou plutôt, qui l’avaient épousé — et, n’ayant pas le pied marin, il ne voyageait qu’en train ou en avion.

Au premier niveau donc, il avait fait tapisser les murs d’aquariums immenses peuplés par tous les spécimens vivants de la flore sous-marine. Les parois du second disparaissaient sous des collages et des reproductions grandeur nature de billets de cent dollars en couleurs réelles. Au troisième, une multitude de gravures légères étaient supposées représenter l’amour. Seule toile authentique, un superbe Fragonard décrivant avec complaisance une dame à moitié nue jouant dans les draps de son lit avec un chien qui semblait la prendre d’assaut. Par ailleurs, Big Gus n’avait pas résisté à cette trouvaille d’un goût douteux : sur un panneau, il avait accroché les photos de ses onze épouses précédentes, la douzième étant Nut, le treizième emplacement étant occupé par un cadre vide contenant un point d’interrogation. Nut avait insisté pour qu’il ne fît pas cet étalage ridicule, mais il s’y était refusé, lui proposant en compensation une cimaise équivalente où auraient figuré, lui compris, les trois précédents maris de sa femme. Renonçant à le convaincre, elle avait même accepté l’idée de la petite surprise qu’il réservait à leurs invités, et qui ne pouvait pourtant que les mettre dans l’embarras. Enfin, l’alcool aidant, on verrait bien…

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