Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Peggy avec aigreur.

— C’est M. Fairlane…

— Ne le laissez pas entrer !

— Madame… Il est déjà là.

— Idiote ! Qui lui a permis…

— Madame… Il se l’est permis tout seul. »

Peggy sauta de son lit. Périodiquement, ce grand dadais la relançait, trop vaniteux pour admettre qu’une femme pût désirer ne jamais le voir.

« Où est-il ?

— En bas.

— Ça va. Laissez-moi. »

Claudette disparut dans une antichambre, l’air pincé : comment pouvait-elle refuser l’entrée de l’appartement à ce beau garçon qui y était venu si souvent ? Sa courtoisie était telle qu’il lui avait même apporté, un jour…, un bouquet de fleurs. Peggy s’essuya les yeux, rajusta les plis de sa robe, tapota ses cheveux et dévala les marches.

Tony était là. Elle attendit qu’il parle le premier, en équilibre sur une marche, la main crispée sur la rampe…

« Alors ? On veut effacer Tony Fairlane de sa vie ?

— Tu parles de toi à la troisième personne maintenant ? Qu’est-ce que tu veux ? »

Comme toujours, il était tiré à quatre épingles, alpaga bleu marine ultra-léger, cravate club de couleur sobre et, émanant de lui, une aura d’autosatisfaction. C’était un fait, Tony s’aimait. Avant chaque sortie en public, il passait des heures entières devant son miroir, vérifiant la perfection de son bronzage, l’éclat de ses dents, épilant l’un des poils de ses sourcils pour défaut d’alignement, brossant sa langue afin de lui donner cette couleur rose vif propre aux gens bien portants. Chaque matin, une spécialiste japonaise venait à domicile pour soigner ses pieds et ses mains et il ne manquait jamais de se rendre chez son dentiste une fois par semaine au moins. De ces attentions constantes et maniaques à sa propre personne résultait une apparence de mannequin superbe et triomphant, isolé dans son narcissisme par la certitude d’être unique, sans concurrence. Peggy détestait Tony. À aucun moment, elle n’avait pu le distraire de lui pour qu’il la voie, elle. Quand il disait « je t’aime » — il le lui avait dit deux fois, dont une où il était ivre — il fallait entendre « je m’aime ». Le jour où il avait prononcé ces mots sans avoir bu, il tenait Peggy dans ses bras, dans la vaste chambre d’un palace de Nassau. Étonnée, la jeune femme s’était légèrement dégagée de son étreinte pour observer son expression.

Elle avait eu le choc de sa vie : dans son dos à elle, il y avait un miroir dans lequel Tony contemplait son image, et c’est à cette image qu’il avait adressé sa déclaration d’amour. En ce temps-là, elle voulait se persuader qu’elle tenait à lui, pour justifier ces fiançailles imbéciles. Plus tard, elle avait osé formuler la pensée qu’elle refusait de s’avouer : « C’est un crétin. Je ne le vois pas parce qu’il est beau, mais parce qu’il est riche et qu’il agacera Scott. » Le père de Tony, en effet, possédait la majorité des aciéries de Détroit. À sa mort, Marjorie, son épouse, avait bien tenté de jouer à la veuve américaine en dilapidant une partie de ses revenus avec de coûteux gigolos, mais le cœur n’y était pas. Elle était, irrémédiablement et définitivement, une bourgeoise. Dépitée par cet échec, elle avait reporté les élans de sa chasteté forcée sur le seul phallus légal de la famille, celui du jeune Tony, douze ans.

L’enfant présentait déjà les prémices d’un caractère odieux. Cette tornade d’amour et de compliments, s’abattant sur sa tête, avait achevé de la lui tourner. À quatorze ans, il savait qu’il était le plus beau, le plus riche, le plus intelligent, le plus irremplaçable. Les rares amis qui s’accrochaient à ses basques pour l’abondance de son argent de poche le vomissaient. À vingt ans, légataire universel d’une fantastique fortune, alors que sa mère compensait ses élans refoulés par une recherche ésotérique très suspecte, il se lança dans un perfectionnisme exacerbé de son image de marque, remplaçant tous les six mois les huit voitures de son parc automobile privé, faisant tailler ses costumes à la douzaine, possédant des centaines de paires de chaussures, traînant derrière lui une cour de beautés avides de garde-robes offertes. Les échotiers, toujours à l’affût de ce qui n’est pas nécessaire, commencèrent à lui consacrer quelques lignes par-ci, par-là, ce qui eut le don d’exaspérer sa vanité et d’accroître son arrogance.

À la même époque, Peggy payait des sandwiches à son grand bonhomme distrait, dont elle attendait encore qu’il lui demandât sa main. Lassée par son silence et par le flou des projets la concernant, en trois semaines, dans un mouvement de dépit et un inconscient désir de vengeance, elle se fiançait à Tony Fairlane — dont la dernière marotte était l’élevage des pur-sang — après avoir fait sa connaissance dans un concours hippique dont elle était la vedette. Le soir de leur arrivée dans ce foutu hôtel des Bahamas, elle avait été intriguée par le trop long séjour de Tony dans la salle de bain. Elle l’attendait dans le lit depuis une demi-heure déjà, vêtue d’une chemise de nuit translucide essayant de ne pas trop penser à Scott dont l’image la hantait. Énervée, elle se leva, traversa la chambre et alla frapper doucement à la porte de la salle de bain : pas de réponse. Seul, une espèce de souffle rauque et saccadé lui parvint. Inquiète, elle entra et fut sidérée par le spectacle : au pied du lavabo, il y avait plusieurs haltères et des extenseurs dont elle se demanda d’où son fiancé tout neuf avait bien pu les sortir. Et au fond de cette cage en céramique, serré à la hauteur des reins dans une multitude de lainages, parallèle au sol, les pieds en équilibre sur le rebord de la baignoire, le buste en avant, les mains en appui sur le tapis recouvrant les carreaux de faïence, Tony, faisant des tractions frénétiques.

Il l’aperçut mais n’arrêta pas son exercice pour autant, lui jetant un regard mauvais et irrité. Au bout d’une vingtaine de mouvements, il interrompit sa série, et se redressa, en nage :

« J’arrive, ma chérie, j’arrive… »

Interloquée, Peggy retourna dans la chambre et alla s’asseoir, non pas sur le lit, mais dans un fauteuil. Elle était ahurie qu’un homme pût songer à faire de la culture physique à un moment pareil. Quelques instants plus tard, Tony apparut, statue de dieu grec préfabriqué, grand sourire sur les lèvres. D’un air satisfait, il lui lança :

« Je suis assez bien bâti naturellement, mais j’ouvre l’œil pour garder la forme. Tiens, regarde… »

Il prit une posture d’Apollon et s’offrit de trois quarts à ses regards, bandant ses muscles qui tressaillaient et s’agitaient, serpents vivant une existence indépendante sans que sa pose en fût altérée. Anéantie, Peggy pensa : « Et c’est ce con que j’ai choisi pour oublier Scott !… »

Très à l’aise, Tony continuait ses pitreries et ses contractions. « Et voilà ! », dit-il joyeusement lorsqu’il jugea que la démonstration était suffisante.

Alors, s’emparant du corps de Peggy comme d’une plume, il acheva son numéro d’homme des bois en la balançant sur le lit pour se jeter sur elle avec des grognements. À peine l’avait-il étreinte qu’il la faisait rouler par-dessus lui, de telle sorte qu’elle se retrouva à califourchon sur son corps. Pendant qu’il essayait vainement de la pénétrer, elle accrocha son regard : elle vit qu’il avait les yeux grands ouverts mais qu’il ne la voyait pas. Fixement, il semblait observer un point situé au-dessus de la tête de Peggy. Elle se retourna : au plafond, il y avait un immense miroir qui reflétait la scène.

Tony ne cherchait pas à faire l’amour avec elle, mais avec lui-même par le biais de sa personne interposée. Elle s’arracha vivement du lit et alla s’enfermer dans la salle de bain : elle était horrifiée par ce Narcisse impuissant qui ne pouvait avoir une érection qu’en se regardant dans une glace.

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