Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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« J’ai faim aussi, dit Dodino. Veux-tu qu’on mange quelque chose avant d’aller se coucher ?

— Si tu veux.

— Chez toi ou chez moi ?

— Comme tu veux.

— Alors, on va chez moi. »

Ils prirent l’ascenseur, sous l’œil impavide du groom de nuit. Amore fourragea dans sa serrure avec énervement. Dun ironisa :

« Tu pourrais essayer de siffler… »

Dodino, qui avait réussi à ouvrir la porte, daigna sourire…

« Entre, grand fou ! »

Une fois de plus, Raph fut snobé : il dut traverser trois pièces avant de pénétrer dans l’immense salon-chambre à coucher.

« Merde alors, comment tu fais ? Tu n’es pourtant pas en notes de frais ?

— Mieux que ça, on m’invite. Et je vais te confier un secret. Il y en a beaucoup qui seraient prêts à me payer pour que je participe à leurs soirées.

— Tu attribues ça à quoi ?

— Je suis pédéraste. J’amuse les dames et je rassure les maîtres de maison. Toi, tu es un danger, pour eux. Assieds-toi… »

Il décrocha le combiné, et passa sa commande, sans même consulter son ami :

« Des masses de caviar, vous savez, celui qui a de gros grains blancs… Mais oui… Cette chose que vous servez à mon ami Rezvah Pahlevi… oui, le Shah… Et de la Veuve, Brut 51… (Se tournant vers Raph :) Ça te va ? »

Raph fit oui de la tête. Il s’affala sur une bergère Louis XV tandis que Dodino raccrochait.

« Je suis crevé, gémit le journaliste.

— Travail ?

— Non. Asthénie chronique.

— C’est bien la peine de ressembler à Tarzan ! C’est peut-être la ménopause qui te travaille ?

— Elle est déjà loin derrière…

— Ne te vante pas. Tu as quel âge ?

— Ça, mon vieux, tu ne le sauras pas.

— Réponse typique des femmes en plein retour d’âge.

— Parfait. Puisque tu insistes, je vais te le dire : j’ai exactement le même âge que toi.

— Pas possible ? Compris. Pour moi, à l’avenir, tu seras toujours jeune.

— Tu m’as bien regardé ?

— Plus souvent que tu ne penses.

— Alors ?

— Tu es tout à fait mon genre. »

Raph Dun sentit une bouffée d’irritation lui monter au visage, comme toutes les fois qu’on lui ôtait ses prérogatives de chasseur pour le transformer en gibier. Avec humeur, il lança :

« Oh ! dis, arrête ! J’ai rien d’un minet, moi !

— Mais c’est pour cela que tu me plais, gros bêta ! Tu n’as rien compris alors ? Ce que j’aime, moi, ce sont les hommes, les vrais !

— C’est quoi, un vrai homme ?

— Justement, c’est le contraire d’un minet ou d’une pédale.

— Ne crache pas dans la soupe.

— Désolé, mais je ne me sens concerné ni par les tantes ni par les pédales !

— Tu te classes dans quelle catégorie ?

— Les homosexuels. Étymologiquement, les gens qui sont attirés par les personnes de leur sexe. Tu veux des exemples ?

— Je connais, je connais…

— Ça me crée des problèmes. Pour qu’un homme me plaise vraiment, il est nécessaire qu’il ne soit pas pédéraste. Et dans la mesure où il ne l’est pas, je fais tintin…

— Tu as toujours une cour de mecs derrière toi. »

Dodino hurla presque :

« Des pédales ! Rien que des pédales ! Ne te fais pas plus bête que tu n’es. Tu t’imagines peut-être que tu serais moins viril parce que tu me laisserais t’admirer ou te toucher ? »

Dun, de plus en plus gêné :

« Écrase…

— Qu’est-ce que tu crois ? L’occasion fait le larron. L’armée, la prison, le collège, le sport… sans parler de la marine ou de l’Indochine. Avec qui penses-tu que s’épanchent tes guerriers farouches ? Avec leurs petits boys vietnamiens.

— Ersatz.

— Qu’est-ce que tu leur trouves, à tes radasses ? Qu’est-ce qu’elles ont de plus que moi ? »

Raph se détendit et se mit à rire :

« Ce qui me plaît, précisément, ce n’est pas ce qu’elles ont en plus, mais ce qu’elles ont en moins.

— Oh ! c’est intelligent ! Attends-moi une seconde, idiot ! »

Dodino disparut dans la salle de bain pour réapparaître, une minute plus tard, nu sous une robe de chambre en soie rouge sang brodée d’or. Raph voulut dire quelque chose, préféra s’abstenir, attendant qu’Amore parle le premier. Mais il n’en fit rien. Il s’assit dans un immense fauteuil qui faisait face à la bergère et regarda fixement Raph de ses petits yeux à la fois cruels et amusés. Mal à l’aise, Dun se tortilla :

« Dis donc, j’ai de plus en plus faim… »

Dodino continua à le dévisager d’un air perplexe et gourmand, sans rien dire. Finalement, il poussa un profond soupir et laissa tomber :

« Ah ! si tu voulais !

— Si je voulais, quoi ?

— Toi et moi, quelle équipe on ferait ! Tu serais riche !

— Pour quoi faire ? Je vis déjà comme un millionnaire. »

Nouveau soupir de Dodino :

« Quel dommage… Un si beau garçon…

— N’insistez pas, je vous en prie… Je ne suis pas celle que vous croyez.

— Idiot ! Comment puis-je être amoureux d’un type aussi vulgaire ?

— Merci.

— Tu ne soupçonnes même pas le plaisir que tu pourrais en tirer. Tout ce qu’une femme peut te donner, je l’ai aussi. Tout, sauf les emmerdements, la jalousie, l’hystérie… Raph, écoute-moi… »

Partagé entre la terreur et une formidable envie de rire, Raph s’aperçut qu’Amore avait glissé à bas de son fauteuil et, tout en parlant, mais sans oser se redresser, avait déjà parcouru la distance qui le séparait de lui en une série de petites reptations nerveuses, sur les genoux. Il arrivait sur lui à la vitesse d’un navire de haut bord, les pans de sa robe de chambre s’écartant sur ses jambes maigres. En un instant, il fut aux pieds de Raph, lui saisit la main, parlant avec volubilité pour qu’aucun silence ne puisse rompre le charme. Des mots s’additionnant jusqu’au vertige…

« Écoute… Nous sommes au Moyen Age… L’amour courtois… Non, c’est idiot. Nous sommes en plein XVIII esiècle… Les liaisons dangereuses… Choderlos de Laclos… Nous sommes tous deux prisonniers dans une ville de garnison et je suis ton ordonnance… Tu veux que je délace tes bottes… Je suis à genoux, à tes genoux… »

Raph essaya de dégager sa main, que l’autre pétrissait frénétiquement, entre ses paumes. Il n’y parvint pas et grommela :

« Amore ! Arrête tes conneries, quoi ! »

Mais Dodino avait appuyé sa tête sur ses jambes et ne lui lâchait pas la main. C’est à ce moment précis que Léon pénétra dans la pièce, son plateau sur les bras. En l’apercevant, Dodino se dégagea et le mouvement qu’il fit révéla à Raph Dun qu’ils n’étaient plus seuls. À la vue de Léon, il se sentit rougir pour la deuxième fois de sa vie comme s’il était coupable. Le domestique, de son côté, gardait le nez sur la bouteille de Veuve Clicquot qu’il était en train de déboucher, prenant bien garde de ne pas détourner les yeux.

« Laissez !… Laissez…, dit Amore. On va se débrouiller… »

Raph se dressa comme un ressort et se dirigea vers la porte. Amore lui lança :

« Mais où vas-tu ?

— Me coucher.

— Mais… Et le champagne… Et le caviar ?… Tu veux pas goûter au caviar ?

— Ton caviar, tu peux te le foutre au cul. J’ai plus faim ! »

Et il sortit en claquant la porte. Dodino prit Léon à témoin :

« Vraiment, vous l’avez entendu ? Quel grossier personnage ! »

Léon ne releva pas la tête. Il dit simplement :

« Si Monsieur a besoin de quelque chose, Monsieur n’a qu’à sonner. »

Et il sortit à son tour, très digne.

Le Grec eut un ricanement amer en contemplant l’image que lui renvoyait le miroir : ou ce costume était mal coupé, ou c’était lui qui était mal foutu. Les trois complets d’alpaga noir, arrivés le matin même de Londres, prenaient, dès qu’il les passait, l’allure fripée des vêtements que portent les provinciaux le dimanche. Pourtant, ni son tailleur ni son anatomie n’étaient en cause. Nu, le Grec, bien que trapu, était mince et sec, sans surcharge de graisse, sans bourrelets. En maillot, c’était encore supportable. Dès qu’il enfilait une chemise, il ressemblait à un marchand de fromages. Pourquoi ? Il ne savait pas. Simplement, c’était comme ça. Il avait d’abord accusé les tailleurs de saboter le travail, n’arrivant pas à admettre ce divorce congénital entre tout vêtement et sa personne.

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