Pierre Rey - Le Grec

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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« C’est très délicat. Je me suis aperçu, à ma grande peine, que les sentiments familiaux s’effaçaient lorsque de gros intérêts étaient en jeu.

— Continuez…

— Voyez-vous, j’imaginais que mon beau-frère et moi-même pourrions faire alliance…

— Oui ?…

— J’espérais que l’esprit de clan l’emporterait sur la vanité personnelle.

— Je vous écoute…

— J’ai été déçu. »

Un lourd silence s’installa. Le Prophète caressait distraitement la tranche dorée de ses tarots. Kallenberg avait fixé son regard sur le paysage extérieur, les collines molles, d’un vert tendre piqué du noir des cyprès, la bande émeraude de la baie, là où l’eau était peu profonde, le bleu intense des lointains adouci par le bleu plus voilé du ciel qui venait s’y noyer. Barbe-Bleue reprit, l’œil toujours sur l’infini :

« Comment puis-je vous parler de mes soucis ? La plupart sont provoqués par un homme que vous conseillez déjà… »

Le Prophète continuait à jouer avec ses cartes, attendant la suite. Elle vint :

« Je me mets à votre place. Je me rends très bien compte que vous ne pouvez donner vos avis qu’à l’une ou l’autre des parties en présence. Dans le fond, je n’ai pas assez réfléchi avant de venir vous voir. Je n’avais pas pensé que ma requête impliquerait pour vous un choix que je ne peux vous forcer à faire, puisque vous l’avez déjà fait. Et je suppose que vous êtes assez détaché des biens matériels pour ne pas céder à leur attrait. »

Furtivement, malgré lui, son regard erra l’espace d’une seconde sur le coffre toujours posé au milieu du bureau.

« Que voulez-vous dire ?

— Je veux dire qu’un homme de votre valeur n’a pas de prix. En ce qui me concerne, je ferais n’importe quoi pour m’attacher vos services.

— Qu’appelez-vous n’importe quoi ?

— Eh bien, par exemple, au lieu de vous rétribuer pour vos conseils, comme je le ferais pour un coiffeur, un garagiste, ou le directeur de l’une de mes sociétés, je vous intéresserais aux affaires que je pourrais traiter grâce à vous !

— Je crois que vous m’accordez beaucoup trop de pouvoirs.

— Non, non… Les marchés que je conclus jouent sur des millions de dollars. J’estime qu’une participation de… disons un pour cent sur ces sommes, serait une équivalence justifiée. »

Le Prophète resta de bois.

« Deux pour cent ?…

— Monsieur Kallenberg, je ne suis pas un marchand de tapis, mais une espèce de conseiller psychologique. Un voyant, mais pas un indicateur. Dans la mesure où je n’ai pas à enfreindre le secret professionnel qui est pour moi une règle d’or, je suis prêt à vous recevoir quand il vous plaira, et à accepter les trois pour cent dont vous venez de me parler sur les affaires que je vous ferai conclure.

— J’ai dit trois pour cent ?

— Il me semble bien que c’est effectivement ce que vous avez dit. En tout cas, je suis certain de l’avoir entendu. »

Kallenberg apprécia en connaisseur. Il ne croyait pas aux astres, mais il croyait aux hommes, et celui-là était visiblement retors et malin. Il sourit :

« Eh bien, puisque vous l’avez entendu, j’aurais mauvaise grâce à ne pas l’avoir dit. Soit… trois pour cent.

— Nous sommes donc d’accord. Naturellement, vous remporterez votre or…

— Il n’en est pas question. Vous m’obligeriez en considérant ces quelques pièces comme une avance sur nos premiers bénéfices.

— Vu sous cet angle… Comme il vous plaira. »

Le Prophète sentit une onde de jubilation l’envahir :

« Si nous passions aux choses sérieuses ? Que voulez-vous savoir ? »

Kallenberg se pencha, l’air avide :

« Il y a un homme… peu importe qu’il soit de mes relations, ou même de ma famille… je ne veux pas vous gêner dans vos voyances. Enfin, je voudrais que vous me disiez… que les cartes me disent… de quelle façon il s’y est pris pour me faire rater le plus beau marché de ma vie… »

Cette fois, la pieuse comédie jouée de part et d’autre était bel et bien terminée. Barbe-Bleue, tendu, plein d’un espoir fou, savait parfaitement que si Kalwozyac acceptait de marcher dans son camp, Satrapoulos était foutu : on n’est jamais trahi que par les siens. Par pudeur sans doute, le Prophète continua quelque peu à faire l’idiot :

« En général, on me demande surtout de prédire l’avenir, pas de lire dans le passé. Je vais essayer toutefois de faire un effort, pour fêter notre rencontre. Voyons, cet homme dont vous me parlez, ce… concurrent… Comment est-il ? Décrivez-le-moi et donnez-moi des détails… »

Et il étala ses cartes. À cet instant, Kallenberg sut qu’il avait partie gagnée.

Malgré sa puissance, le Grec était tenu, par les autorités des pays où atterrissaient ses appareils, à quelques formalités irritantes mais inévitables. Par exemple, ses pilotes devaient, en cours de vol, signaler par radio le nombre et l’identité des passagers qu’ils transportaient à leur bord. Au Bourget, par routine, un fonctionnaire transmit aux Renseignements généraux qu’un certain Hadj Thami el-Sadek, en provenance de l’émirat de Baran, allait poser pied à Paris. Un commissaire alerta immédiatement le Quai d’Orsay qui répondit sur-le-champ qu’il devait y avoir confusion d’identité : malgré les multiples invitations officielles dont il était l’objet depuis longtemps, l’émir de Baran avait toujours refusé. S’il n’avait jamais daigné se déranger malgré les insistances diplomatiques et gouvernementales, ce n’était certes pas pour déférer aux désirs d’un particulier, fût-il milliardaire comme Satrapoulos.

Pourtant, on vérifia. Après de multiples coups de téléphone, on acquit la certitude que cet Arabe volant était bel et bien l’émir de Baran : le premier sentiment d’aigreur passé, ce fut la panique. Pendant que des seconds secrétaires essayaient de mettre la main sur le Grec pour un complément d’information, on prévenait le Premier ministre en visite de courtoisie au Liban. Il fut bref et violent :

« Faites ce que vous voulez, mais faites quelque chose ! Ne laissez pas passer cette occasion ! N’oubliez pas que le Proche-Orient est le pivot de notre politique actuelle ! »

On s’agita dans tous les sens, dépassé par ce problème de protocole : comment marquer de la sympathie à un chef d’État qui n’a pas annoncé sa visite sans paraître pour autant s’immiscer dans ses affaires privées ? Le ministre des Affaires étrangères, dont l’arbitrage et la décision avaient été sollicités, trancha la question avec un aplomb au moins aussi grand que la perplexité dans laquelle il était plongé : à tout hasard, on enverrait au Bourget un détachement de la Garde républicaine, ainsi que le ministre de la Culture, qui serait là, lui aussi, comme par hasard et « à titre privé ».

Ainsi serait-on paré. Entre-temps, on avait réussi à joindre Satrapoulos par téléphone. L’armateur roulait vers l’aéroport dans sa voiture lorsqu’il avait eu le chef de cabinet du Premier ministre au téléphone : le Grec, qui avait des projets très précis et très confidentiels pour son hôte, avait été consterné que la nouvelle de sa venue se fût divulguée aussi vite. Étouffant sa rage, il prit sa voix la plus douce pour répondre à ce trouble-fête de malheur que la visite de l’émir était strictement personnelle, et que s’il avait souhaité qu’il n’en fût pas ainsi, lui-même, Socrate Satrapoulos, eût été le premier à en informer le gouvernement. Incapable de se contenir plus longtemps, sentant qu’il allait dire des choses irréparables sous l’emprise de la colère, il raccrocha avec hargne.

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