Pierre Rey - Le Grec

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Elle regarda la photo de la vieille femme et se demanda quel âge elle pouvait bien avoir… Soixante-quinze ? Quatre-vingts ? Le cliché n’était pas très net, et à l’endroit du visage s’étalait une goutte d’eau. Elle se rendit compte avec stupeur qu’elle ne savait presque rien de Socrate, ni où il était né, ni quand, ni comment. Si l’histoire était vraie, comment était-il possible qu’il laissât sa mère mourir de faim, abandonnée, alors qu’ils avaient des propriétés partout, qu’ils n’habitaient jamais, et où elle aurait pu couler des jours heureux ? S’il lui avait dit quoi que ce soit, Lena aurait compris. Peut-être avait-il eu honte de lui parler de ses débuts ? Pourtant, il savait qu’elle n’était pas attachée à l’argent, qu’elle ne demandait qu’à se dévouer. Elle aurait aimé connaître cette femme, s’en faire une seconde mère, la faire parler de son fils. Socrate était si mystérieux…

À Londres, chez Kallenberg, il lui avait fait quelques allusions à peine voilées sur la scène qu’elle avait eue à Paris avec Marc. Était-il au courant, ou avait-il voulu tâter le terrain pour en savoir davantage ? Après cinq ans de mariage, Lena s’était lassée de S.S. Au début, elle l’avait aimé avec ferveur, comme un dieu. Il représentait pour elle la levée de tous les interdits, la porte qui vous conduit hors de l’enfance et de ses devoirs, pour vous faire entrer dans le monde des adultes, et de ses pouvoirs.

Sa lune de miel avait été fabuleuse. Socrate lui avait tout appris, avec patience, avec douceur, et elle s’était montrée une élève docile et passionnée. Elle ignorait alors que S.S. avait pris des dispositions pour ne rien faire pendant six mois, n’imaginant pas que ces voyages, ce farniente, ces croisières et ces fêtes auraient un jour une fin. Puis, un matin, alors qu’ils prenaient leur petit déjeuner à Portofino, il lui avait dit en plaisantant que ses vacances étaient terminées, qu’il allait devoir reprendre le collier pour « gagner la vie de sa femme ». Oui, c’est cela qu’il avait dit : « Il faut bien que je gagne la vie de ma femme. »

Dès le lendemain, elle ne le voyait plus qu’entre deux avions, entre deux continents. Elle avait posé des questions, cherché à savoir, mais rien : comme à une petite fille, Socrate lui avait expliqué qu’un homme avait des obligations et des tâches à accomplir. Il avait ajouté :

« Regarde ton père. Est-ce que tu l’as vu souvent ? »

Non, elle ne l’avait pas vu souvent, mais elle ne faisait pas l’amour avec son père. Pour se faire pardonner, son mari l’avait couverte de cadeaux, dont elle ne savait que faire, et qu’elle gardait dans un coffre. L’expérience lui avait appris un peu plus tard que tout ce qui fait la valeur de la vie, tout ce qui est beau — bijoux, œuvres d’art — est destiné à être enfermé dans des coffres, ces cercueils des objets. Et à son propre sujet, c’est l’impression qu’elle avait eue, un an après la naissance des jumeaux : elle était une parure de luxe enfermée dans un coffre, pour le plus grand plaisir d’un nommé Satrapoulos. Il n’avait jamais exigé d’elle quoi que ce soit sur le plan de la vie conjugale, ni d’être fidèle ni même de se méfier. Il ne lui avait pas appris que les autres existaient. À ses yeux, les liens du mariage suffisaient à la protéger contre toute tentation, tout écart. Elle pouvait aller et venir où bon lui semblait, partir pour la Californie ou la Jamaïque sans prévenir personne : il ne lui demandait jamais rien. Puis, elle avait fait la connaissance de Marc, et voilà…

Maintenant elle se trouvait nantie d’une belle-mère mystérieuse. Elle voulut appeler Socrate pour lui demander des éclaircissements, mais se souvint qu’elle ignorait où il se trouvait. En quittant Londres, il lui avait vaguement parlé d’un voyage éclair à Rome et au Proche-Orient. Il fallait qu’elle trouve un moyen de le joindre, qu’elle sache. Elle posa le journal au moment où son propriétaire retournait vers sa serviette, ventre arrogant et poil humide. Il lui dit :

« Gardez-le, je vous en prie. Je m’appelle Smith et j’ai des usines de papier, en Oregon… »

Lena le toisa d’un œil dur. L’ennui, avec ces plages en commun, c’est que n’importe qui pouvait s’arroger le droit de vous adresser la parole. Elle regagna sa cabine, passa un pantalon de toile verte, un chemisier blanc et remonta l’allée qui menait à l’hôtel du Cap. Elle demanda à un groom de lui ouvrir l’appartement de ses amis, s’empara du téléphone.

Elle eut d’abord Rome, où le directeur de la compagnie de transports de son mari lui dit que M. Satrapoulos avait assisté à une conférence la veille au matin, mais qu’il était ensuite reparti pour le golfe Persique à bord de son avion privé.

« Où ça ? demanda-t-elle.

— À Baran », lui répondit-on.

À la fille du standard, elle demanda de lui obtenir la communication avec l’aéroport de Baran — s’il y en avait un… Vingt minutes plus tard, elle l’eut en ligne. On lui répondit dans un mauvais anglais que l’avion de M. Satrapoulos avait décollé la veille au soir.

« Pour où ? » cria-t-elle presque, énervée par la chaleur et la longue attente.

Très loin, au bout du fil, au bout du monde, l’homme lui dit qu’il n’en savait rien. Découragée, elle raccrocha. Où pouvait-il bien être ? Un instant, elle eut l’idée de partir immédiatement pour la Grèce, afin de vérifier si sa prétendue belle-mère existait vraiment. Elle y renonça, craignant que Socrate ne lui reprochât d’avoir agi sans l’avoir averti. Mentalement, elle essaya de se mettre à sa place, de reconstituer le trajet qu’il avait accompli ainsi que ses points de chute éventuels. Elle demanda Athènes, l’obtint. Le valet de chambre de Socrate ne l’avait pas vu, non, mais Monsieur lui avait précisé « qu’il lui rapporterait ses cigarettes favorites de Genève ».

« Êtes-vous bien sûr qu’il vous a dit cela ? interrogea Lena dont les jointures se crispaient sur l’appareil.

— Oui, madame. Je suis formel. Monsieur me l’a dit. »

Par les volets entrebâillés, elle apercevait un couple enlacé, en tenue de bain, qui descendait lentement l’allée menant à la plage.

« Merci, Niko… Merci beaucoup. »

Marc, où es-tu ? Elle appuya plusieurs fois sur la fourche du téléphone. Elle eut la standardiste et la pria de lui passer un numéro à Genève, celui de son appartement. Quelques minutes après, elle parlait à Socrate. Il eut l’air très étonné de l’entendre :

« Où es-tu, à Saint-Jean-Cap-Ferrat ?

— Non. À Eden Roc, à Cap d’Antibes.

— Tes amis sont là-bas ?

— Socrate, j’ai lu les journaux.

— Moi aussi. »

Un long silence. Puis, Lena :

« C’est vrai ?

— Qu’est-ce que tu crois ?

— Est-ce que c’est vrai ?

— Pas un mot de vrai.

— Alors, tu n’as pas de mère ? »

Elle entendit éclater, à Genève, le rire de son mari :

« Je ne t’ai jamais dit que j’étais orphelin !

— Tu ne m’as jamais dit non plus que tu avais eu des parents.

— Tu connais quelqu’un qui peut venir au monde sans la collaboration de ses parents ? »

Elle était déconcertée par ce ton badin et joyeux, alors que, sur tous les journaux, la nouvelle s’étalait, qu’il aurait dû prendre au tragique. Comme elle restait muette, il lui demanda :

« Lena, je suis très pressé. Je viens tout juste d’arriver et il faut que je reparte. Dis-moi… Que veux-tu savoir ? Parle… Je te répondrai… »

Elle eut conscience d’être stupide, à mesure que les questions montaient à ses lèvres et qu’elle les refoulait. C’était si énorme, ce qu’elle avait à demander à un homme dont elle était l’épouse depuis plus de cinq ans. Néanmoins, elle avala sa salive, frotta ses yeux qu’elle sentait brouillés de larmes, et se décida :

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