Pierre Rey - Le Grec

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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« Mon cher ami, votre tactique a été magistrale, du début à la fin. Je suppose que vous avez lu les journaux ? »

Le Grec brandissait la une du Tribune : « Les dessous de la guerre de l’or noir. » Pour se tirer du mauvais pas où ils s’étaient mis en publiant une information fausse, les quotidiens occidentaux avaient forcé la note dans le style « nous avons été abusés ». Abusés par qui ? Ils ne le précisaient pas, mais laissaient supposer qu’à travers la personne de l’innocent Satrapoulos, ils avaient été victimes de la guerre des cartels du pétrole. Commencée en fait divers sordide, l’histoire prenait maintenant une dimension internationale : on se plaisait à rendre hommage à la probité professionnelle du Grec. Des « groupes rivaux » s’étaient abaissés, pour le déshonorer, à inventer et à monter de toutes pièces ce pauvre roman de la mère délaissée et du fils indigne. Des excuses suivaient, et des photos de Tina, séjournant au Ritz de Paris pour faire du shopping, parée des beaux bijoux que lui avait offerts son fils pour son récent anniversaire. Non seulement S.S. était lavé, mais on le félicitait pour la manière digne et courageuse dont il avait fait face à cette involontaire diffamation : il ne fallait pas l’imputer aux journalistes. Leur bonne foi avait été « surprise ».

En réalité, les avocats du Grec avaient dû montrer les dents pour que paraissent immédiatement les rectificatifs, menaçant les uns et les autres de représailles terribles. Les responsables des grands quotidiens avaient tenu des conférences houleuses et prolongées pour décider ce qu’il convenait de faire. La rage au cœur, ils avaient dû s’incliner et rédiger ces foutus démentis qui les faisaient passer pour des imbéciles : le fait d’être tous logés à la même enseigne ne les consolait pas du tout de l’affront subi. De Rome à Amsterdam, de Paris à Munich, les téléphones avaient crépité pour que l’on sache enfin qui était l’instigateur réel de ce gigantesque pétrin. Mais à la S.I.A. de Londres — Scoop International Agency — où avaient abouti les doléances exaspérées, Mike avait fait un barrage, refusant de révéler le nom de son informateur. La maigre estime qu’il vouait à Dun n’en était pas la cause, mais plutôt un fabuleux désir de vengeance qu’il ne voulait laisser à quiconque le soin de partager avec lui. Bien entendu, la S.I.A. allait devoir rembourser les sommes perçues et tirer une croix sur cette affaire juteuse, sans parler du préjudice moral, de la confiance perdue pour longtemps. Tout se paierait…

« Et maintenant ? »

Satrapoulos eut un sourire affectueux :

« Et maintenant quoi ?

— Qu’allez-vous faire ? À quoi allez-vous vous attaquer ?

— Le monde est grand, la mer est vaste.

— Avez-vous confiance dans cet émir ?

— Aucune. C’est un illuminé, un fanatique. Mais j’ai confiance en son amour de l’argent et de la puissance. Tant qu’il aura le premier et espérera la seconde, il se tiendra tranquille et respectera son contrat.

— Ce n’est pas suffisant.

— Que voulez-vous dire ?

— Il faut vous l’attacher davantage, de façon qu’il ne puisse pas rompre le lien quand il en aura envie. Croyez-vous que Kallenberg va laisser tomber la partie comme ça ?

— Non.

— Il nous faut donc agir très vite pour qu’il ne nous prenne pas de vitesse.

— Que peut-il faire ? Il est hors du coup.

— C’est vous qui le dites. Ce qu’il n’a pas pu obtenir par la persuasion, il peut l’avoir par d’autres moyens.

— Lesquels ?

— L’émir doit avoir des points faibles. Votre beau-frère peut s’y attaquer.

— J’ai un contrat.

— Pour les Arabes, ce n’est que du papier, zéro.

— Alors, quoi ?

— Comment règne-t-il, votre type ?

— Il a une espèce de pouvoir religieux et un ascendant certain sur tous ses pairs.

— Basé sur quoi ? »

Satrapoulos commençait à voir où le Prophète voulait en venir. C’était adroit. Il répondit :

« Sur une vie ascétique, un soi-disant désintéressement, une marque de fabrique de prétendue pureté.

— Vous y êtes ?

— Presque.

— Vous voyez bien qu’il y a toujours un moyen…

— Oui, mais… comment ?

— Il faut d’abord que je consulte mes tarots et votre carte du ciel pour savoir quel est le moment le plus favorable. Ensuite, nous réglerons les détails de l’opération. Et je vous garantis que, cette fois, vous le tiendrez solidement !

— Croyez-vous que Kallenberg ait pu avoir la même idée ?

— Pas encore, non. Mais dans huit ou dix jours. Autant être les premiers. Voyons cela… »

D’un geste coulé, le Prophète étala les cartes sur la feutrine rouge de sa table de voyance. Le Grec le regardait, fasciné, avide de savoir à quelle sauce il allait devoir accommoder son destin.

Après cette incroyable conférence de presse, Raph Dun avait préféré se mettre au vert et disparaître pendant quelque temps. On était dans la deuxième partie du mois d’août, période paradoxale où les passions s’accroissent à mesure que le soleil perd de sa force, jusqu’à ce que l’automne fasse rentrer tout le monde dans le rang. Il n’avait même pas pris la peine de téléphoner à Orly pour avoir l’horaire des avions en partance pour Nice. Il avait empilé quelques affaires d’été dans un sac de cuir de chez Vuitton, afin que nul n’en ignore, et s’était fait conduire en taxi à l’aéroport. Une heure plus tard, il survolait les monts du Lyonnais, tâchant de résoudre un délicat problème : chez qui débarquer ?

La difficulté consistait à ne froisser personne. Il connaissait trop de monde, sa silhouette était célèbre sur la Côte d’Azur et il risquait de fâcher dix personnes pour avoir choisi de résider chez la onzième. Il se fia donc au hasard, son grand maître, à peu près certain qu’une rencontre fortuite le tirerait de son embarras. Il avait jugé plus prudent de ne pas téléphoner à Mike, sachant bien que le rédacteur en chef de la S.I.A. exigerait la restitution immédiate des sommes qu’il lui avait avancées. Malheureusement, cet argent était déjà parti dans la poche du directeur d’un garage où sa Ferrari était tenue en gage pour cause de traites impayées.

La vie était difficile… Il y avait pourtant un moyen de rétablir l’équilibre, un moyen miraculeux, incomparable : le Palm-Beach de Cannes où il lui était arrivé très souvent de pénétrer sans un sou et sans espoir de crédit et d’en ressortir, toutes dettes payées, avec un très joli paquet. Évidemment, ça ne marchait pas à tous les coups, mais où était le risque ? Il ne pouvait pas perdre, puisqu’il n’avait rien. Par conséquent, il ne pouvait que gagner. Lancinante, une petite voix essayait de placer son couplet démoralisant : « Et si tu t’endettes encore plus ? » Mais Dun refusait de l’entendre. Il avait déjà assez d’ennuis pour accepter la marche funèbre d’un sermon et laisser détruire le peu d’enthousiasme qui lui restait. Il verrait bien s’il était en forme.

À trois reprises, il avait eu l’homme de confiance de Kallenberg à l’appareil, mais s’en était tiré en contrefaisant sa voix, prétendant qu’il « était le secrétaire de M. Dun, mais que M. Dun était parti en reportage ». L’autre lui avait demandé, d’un ton sec, d’avoir la bonté de prévenir son patron qu’il devait joindre Herman Kallenberg par tous les moyens et de toute urgence : qu’ils aillent au diable ! Après tout, il n’était pas responsable de ce fiasco. Derrière ce micmac, une main innocente avait tiré les ficelles, et Kallenberg était mieux placé que lui pour savoir à qui elle appartenait. Naturellement, s’il s’était rendu en personne dans le village de la vieille, il aurait pu vérifier si les clichés rapportés par ses reporters représentaient vraiment la mère de Satrapoulos. Mais Dun n’était pas égoïste. Il aimait que chacun participe à ses entreprises. Son rêve aurait été de donner des ordres, de faire réaliser ses idées sans mettre lui-même la main à la pâte. Il concevait parfaitement un univers forgé à son caprice, dans lequel son verbe aurait été générateur de grandes actions accomplies par des milliers d’exécutants. Les basses besognes le rebutaient, et l’assommaient les contacts avec des gens de condition médiocre que les nécessités de sa profession plaçaient parfois sur sa route, entre lui-même et ses fins de mois. Pourquoi devait-il justifier son existence par un travail, au lieu d’être nourri par ces millionnaires qui le trouvaient si drôle, ou ces femmes ennuyeuses, désœuvrées et ennuyées qui lui juraient ne pas pouvoir se passer de lui ? En dehors de leur argent, qu’est-ce qu’ils avaient donc, tous ces gens-là ? Et sans lui, qui les amusait, que feraient-ils de leurs soirées ?

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