Pierre Rey - Le Grec

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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« Madame… »

Lena la repoussa d’un geste :

« Je suis la femme de Socrate Satrapoulos. »

Et elle s’avança en direction de la scène bucolique, une émotion sincère ayant remplacé son étonnement premier. Tina continuait à traire, concentrée sur son action. Elle n’avait pas encore retourné la tête. Lena lui dit d’une voix douce, en grec :

« Madame… Je suis Helena, votre belle-fille… »

Comme elle ne bronchait pas, Lena ajouta :

« La femme de Socrate… Votre fils… »

Alors, la vieille, toujours penchée sur sa besogne, laissa tomber à l’intention de l’infirmière :

« Faites-moi sortir cette saleté. »

Dun regardait la vieille dame, consterné : comment était-ce possible ? Satrapoulos avait dû avoir vent du coup fourré, d’une façon ou d’une autre, et il y avait de très fortes chances pour que cette Tina-là ne soit pas la bonne.

Au début de la conférence, l’infirmière avait demandé aux journalistes présents d’avoir la courtoisie de bien vouloir ne pas fumer. Au début… Puis, un type avait sorti sa pipe, mine de rien, et l’avait allumée. Un autre avait camouflé sa cigarette entre ses doigts, dans le creux de sa paume, comme au collège, en tirant en cachette de voluptueuses bouffées. Les autres avaient suivi et maintenant, dans l’appartement rapetissé par les quarante personnes qui s’y pressaient, il y avait une fumée à couper au couteau. Chacun avait abusé de l’invitation de l’infirmière qui leur avait demandé s’ils « désiraient prendre un rafraîchissement ». Le scotch, le gin, la bière et la vodka coulaient à flots, dans un va-et-vient de garçons d’étage débordés et traités pardessus la jambe.

Assise dans une bergère, légèrement pâteuse à cause des tranquillisants qu’on lui avait administrés à haute dose, Tina regardait d’un œil morne la horde qui lui faisait face, clignant des yeux comme un vieux hibou lorsqu’elle était aveuglée par un flash. L’encadrant solidement, Maria à sa gauche, l’interprète à sa droite. Derrière le fauteuil, les deux hommes de main de Satrapoulos qui avaient fait spécialement le déplacement d’Athènes. Consigne pour tous : au moindre écart de Tina, renvoyer tout le monde en prétextant qu’elle était fatiguée. D’ailleurs, l’interprète avait précisé dès le début de l’entretien que Mme Satrapoulos relevait de maladie, qu’elle était fragile et que le choc reçu, s’ajoutant à la lassitude naturelle de son âge, avaient émoussé ses qualités de résistance. L’interprète était un petit bonhomme jeune, à lunettes cerclées d’acier, l’air très convenable, le cheveu court, l’œil rond et indifférent. En fait, il ne l’était pas, n’en montrait rien mais jubilait intérieurement car sa fortune était faite. Si tout se passait bien, c’est-à-dire comme on lui avait demandé que cela devait se passer, il encaisserait, dès la sortie de la conférence, un magot susceptible de le faire vivre trente ans sans rien faire, uniquement en touchant les intérêts de son capital.

Il avait été choisi par le Prophète de Cascais lui-même, qui avait jugé indispensable de le mettre dans le coup si l’on voulait qu’il joue son rôle à la perfection. Le Prophète l’avait sermonné pendant deux heures avant qu’un avion vienne le prendre pour l’emmener à Paris sur les lieux de ses futurs exploits. Pour l’instant, il s’en tirait bien, aidé dans son travail par la passivité de Tina, gavée depuis plusieurs jours de tranquillisants et de calmants. Sous l’avalanche de questions qui lui étaient posées, il restait impassible, se bornant à les traduire à l’usage de Tina et à en fournir la réponse aux journalistes. Seulement, entre ces demandes et ces réponses, il accomplissait son travail, menant le jeu qui lui convenait, affirmant d’un air neutre le contraire de ce que Tina venait de lui dire ou prenant à contre-pied les phrases des reporters. Si une autre personne que lui avait parlé grec dans l’appartement 503, voici ce qu’elle aurait entendu :

Journaliste. — Aime-t-elle son fils ?

Interprète à Tina. — Pourquoi détestez-vous Socrate ?

Tina à l’interprète. — C’est un démoralisé.

Interprète au journaliste. — Mme Satrapoulos adore son fils.

Un dialogue de sourds s’échelonnait depuis deux heures en des centaines de questions, allant toutes dans le sens souhaité par S.S. Mais, en dehors de Maria et des deux gorilles, nul ne pouvait apprécier le superbe travail d’intoxication du petit interprète.

Vaguement, Dun flairait anguille sous roche, ne se résignant pas à accepter cette réalité qui le privait de son triomphe, du prix de ses efforts, et allait sans doute le brouiller avec Kallenberg. Il était resté au fond de la pièce, guettant l’instant où se présenterait la faille : il n’y en avait pas. Par ailleurs, il lui était difficile d’intervenir directement. Il ne voulait pas prendre sur lui le risque de se faire remarquer par des questions intempestives et trop précises qui lui brûlaient pourtant les lèvres.

N’y tenant plus, il glissa à son photographe :

« Demande à l’interprète qu’il nous montre le passeport de la vieille. »

Bob, avec arrogance et une certaine ironie dans l’œil, transmit sa demande. L’interprète sembla choqué, mais se pencha vers Maria pour lui demander d’aller chercher le document. Maria sortit du salon, se rendit dans la chambre et en revint, tenant l’objet. Elle donna le passeport à l’interprète, qui le transmit à Bob, qui le fit circuler de main en main, jusqu’à ce qu’il arrive à Raph. Dun l’examina longuement. Indiscutablement, il était authentique, portant les cachets de plusieurs pays.

Bien entendu, il ignorait qu’il avait été fabriqué à Londres deux jours plus tôt, par des faussaires qui avaient demandé le prix fort pour cette véritable œuvre d’art. La mort dans l’âme, il le tendit à son voisin qui le fit circuler à nouveau, en sens inverse, le circuit s’achevant à son point de départ, Maria. Se produisit alors, dans le silence qui suivit cette scène, un événement insolite : on entendit un bêlement. Il y eut un énorme éclat de rire parmi les personnes présentes, chacun cherchant dans l’œil de son voisin la confirmation de ce qu’il avait entendu. Les têtes se tournèrent d’abord vers la cloison d’où le bruit semblait être provenu, puis vers l’interprète, qui se permit de sourire pour la première fois depuis le début de la séance. Il eut un geste impuissant de la main et avoua :

« Messieurs, c’est à la direction du Ritz qu’il faut demander des explications. Pas à Mme Satrapoulos : elle vous en a assez fourni ! »

Les rires reprirent de plus belle et les journalistes se précipitèrent vers la sortie, sans même prendre congé : ils avaient tiré de la vieille tout ce qu’ils voulaient, la sauterie était terminée, bonsoir ! Maria se mordit les lèvres pour ne pas pouffer à l’idée de La Poilue, évadée de son enclos et broutant la moquette…

« Qui sème le vent récolte la tempête. »

Ayant dit, le Prophète de Cascais jeta un clin d’œil complice à Satrapoulos. Le Grec, surtout lorsqu’il était victorieux et de bonne humeur, n’était pas imperméable à l’humour. Mais son vis-à-vis avait-il réellement de l’humour ? S.S. n’avait encore jamais réussi à déceler si son « gourou » débitait ses aphorismes et sentences au premier degré ou au huitième. Parfois, il lui semblait que le Prophète baissait le masque, l’espace d’un instant fugitif, d’un trait, d’une repartie un peu vive ou drôle, mais c’était si rapide que Satrapoulos n’était jamais sûr de n’avoir pas rêvé.

De son côté, le Prophète avait appris par expérience qu’il ne faut pas descendre de son piédestal. Ne jamais rien livrer de sa vie privée, ne jamais manifester de doutes, ne laisser aucune prise au client sous peine de perdre l’ascendant qu’on a sur lui. Avant tout, afficher à son égard une bienveillante sollicitude, sans tomber dans le piège toujours tendu de l’amitié offerte. Hilaire, qui était un tendre, souffrait souvent de cette attitude qui lui était imposée par l’éthique de sa profession. Certains jours, il aurait souhaité ne pas tirer les cartes à sa pratique, mais aller vider une bouteille en sa compagnie, parler littérature, philosophie, théologie, n’importe quoi, sauf cartes du ciel ou maisons zodiacales. En dehors des énormes avantages matériels que lui dispensait son art, sa position présentait bien des désavantages, à commencer par tous les discours sur lui-même qu’il était obligé de refouler malgré l’envie abominable de s’en libérer. Le commerce du désarroi ne lui donnait pour autant aucune certitude : qui le rassurait, lui, lorsqu’il était inquiet ou angoissé ?

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