Pierre Rey - Le Grec

Здесь есть возможность читать онлайн «Pierre Rey - Le Grec» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1973, ISBN: 1973, Издательство: Éditions Robert Laffont, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le Grec»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

Le Grec — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le Grec», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Elle jeta le quotidien sur la table. Jack feignit de ne pas voir la façon agressive dont elle le lui avait lancé. Il arracha la bande postale et parcourut la une d’un air suprêmement détaché, sa tasse de thé dans la main droite. Il s’attarda sur une photo qui occupait trois colonnes : on y voyait une vieille femme, debout sur le perron d’une maison en ruine, mangeant on ne sait quoi dans une gamelle que lui disputaient des chèvres. La légende précisait : « C’est sa mère ! » La mère de qui ? Jack s’énervait régulièrement sur les titres racoleurs des journalistes, misant sur la curiosité de leurs clients obligés de pousser plus avant leur lecture pour se faire une idée de la chose annoncée. Il trouvait le procédé déloyal, d’autant plus ce jour-là que, en fait d’explication, la mention : « Voir notre article en page 8 », en lettres minuscules, suivait l’embryon de légende. Jack, maugréant, fut obligé de reposer sa tasse pour utiliser ses deux mains. Quand il eut trouvé la page 8, il hocha la tête et fit :

« Hum… Hum…

— Quoi ? », aboya Eve.

Le secrétaire du secrétaire général laissa tomber :

« Ce n’est pas convenable.

— Quoi donc ? »

Il la regarda, avec dans l’œil une lueur féroce.

« C’est ce milliardaire, ce Grec, Satrapoulos…

— Eh bien ?

— Il laisse sa mère mourir de faim.

— En effet, ce n’est pas convenable. C’est même criminel. »

Jack Robertson toisa son épouse et lança sa flèche, le dernier petit plaisir qu’il pouvait s’offrir, avec la bière brune :

« Ce n’est pas à cela que je fais allusion. Chacun est libre de faire ce qu’il lui plaît avec sa mère. Je pense simplement qu’il n’est pas convenable d’étaler la vie privée des gens dans un journal. »

Midi, rue de Lourmel, Paris XV e. France-Soir ! Une dame s’approche du vendeur. Elle tend ses pièces de monnaie et s’empare de l’édition toute fraîche. Elle l’enfouit dans son cabas, entre des bottes de poireaux et deux salades. Elle entre dans un bistrot, s’accoude au comptoir et commande un café. La serveuse le lui apporte.

« Bonjour, madame Thibault !

— Ça va, petite ? »

Elle met trois sucres dans sa tasse — une manie contractée pendant la guerre, provoquée par la panique d’en manquer —, touille le mélange soigneusement et avale le café d’un trait, d’un mouvement sec en renversant la tête, comme un verre d’alcool. Elle repose la tasse dans sa soucoupe, allume une gauloise, sort son journal de son sac à provisions, le déplie et commence à en tourner les feuilles sans les regarder vraiment, jusqu’à ce qu’elle arrive à la page hippique. Elle la déchire en prenant bien garde de ne pas l’abîmer, froissé distraitement le reste du quotidien qui choit à ses pieds, dans la sciure du bar. Elle extrait de ses cheveux un crayon noir, bloqué entre sa nuque et l’angle externe de son oreille gauche, caché jusqu’à présent par les mèches raides. Avec attention, elle pointe les partants de la sixième course de l’après-midi, à Auteuil. Elle est indécise, ne sachant sur quel champion porter son pari. Puis elle marmonne :

« Et merde ! Boule-de-suif ! »

Elle traverse la salle du café, salue un type en gilet de flanelle assis derrière un guéridon de marbré :

« Ça roule, Émile ? Tiens, voilà ! Tu me les mets sur Boule-de-suif dans la sixième. »

Elle lui jette un billet, il écrit quelques mots et lui rend un carton qu’elle empoche. Elle revient au zinc et dit :

« Donne-m’en une autre. »

La serveuse lui apporte un second café dans lequel elle laisse tomber quatre sucres, qu’elle fait fondre pensivement. Sous sa semelle, elle sent un relief. Elle retourne le pied et aperçoit un mégot rivé au cuir par du chewing-gum. Elle dit : « Saloperie ! » et s’essuie sur la une du journal qui se déchire.

Son regard est arrêté par un cliché sur cinq colonnes représentant une vieille clocharde bouffant à la même gamelle que des chèvres. À cet instant, Mme Thibault voit le journal à l’envers. Du bout du pied, elle le fait pivoter et lit le titre de la photo : « Son fils est milliardaire, elle vit de charité. » Elle se baisse péniblement, car elle a un lumbago chronique, jure parce que le chewing-gum s’est accroché à ses doigts, s’en dépêtre enfin, en hypocrite, en l’écrasant sous le rebord du comptoir, et lit la légende : « Cette pauvresse en haillons a pourtant donné le jour à l’un des hommes les plus riches du monde : le milliardaire armateur Socrate Satrapoulos. Nos reporters ont découvert l’indigente sur une colline, dans un hameau de soixante habitants du nord de la Grèce. Pour toute ressource, elle n’a que le lait de ses chèvres et quelques lapins. Son fils, qu’elle n’a pas vu depuis plus de trente ans, ne lui a jamais versé aucun subside (suite en page 4) . » Mme Thibault hoche la tête, allume sa seconde gauloise au mégot de la première et déclare à la serveuse qui ne l’entend même pas, car le bruit de l’eau giclant sur les verres qu’elle lave l’en empêche :

« C’est dégueulasse, les riches ! On se crève à leur torcher le cul quand ils sont mômes, et quand ils ont du pognon, ils se le gardent comme des salauds, sans même en filer un peu de temps en temps à leur vieille ! »

Huit heures du matin. Médée Mikolofides est allongée toute nue sur la table que son masseur a placée dans un angle de la chambre. Le masseur vient régulièrement tous les jours œuvrer sur ce corps énorme. Il ne tarit pas d’éloges sur la forme physique de sa cliente bien que la vieille ressemble à un gros poisson mort et huileux. Elle a des poils plus qu’il n’en faut, qu’on devine prêts à partir à l’assaut du ventre, de la poitrine et des bras, comme tout le monde, mais aussi du dos, des vertèbres lombaires aux vertèbres cervicales. Sous ce duvet brun, la peau est molle, malsaine. Les doigts du masseur s’y enfoncent sans qu’aucune élasticité se manifeste. De la viande restée trop longtemps sans voir la lumière du jour : comme beaucoup de Méridionaux, Médée déteste le soleil. Arc-bouté au-dessus d’elle, le masseur geint et souffle :

« Moins fort, Michael, moins fort…

— Fatiguée ?

— Embêtée. »

Médée pense au scandale auquel elle a été mêlée : quel besoin son gendre a-t-il de donner des fêtes ? À quoi bon vouloir éblouir ? Et éblouir qui ? Est-ce qu’elle a cherché à en installer, elle ? Et pourtant, n’est-elle pas l’une des femmes les plus riches du monde ?

« Soyez gentil, Michael, branchez la radio. Je veux entendre les cours de la Bourse. »

Une vieille habitude. Pourtant, ce matin, l’esprit de « la veuve » est ailleurs. Elle a encore en mémoire les éclats de sa conversation avec Kallenberg.

Elle ne l’a pas ménagé. Elle lui a dit tout ce qu’elle rêvait de lui dire depuis longtemps. L’autre l’a laissé faire, acceptant d’être tancé comme un petit garçon. Il n’a eu qu’un moment de révolte, lorsque sa belle-mère lui a donné l’ordre de renvoyer Irène à la maison. Il a répondu : « Avec plaisir ! Et qu’elle y reste ! » Médée a demandé à parler à sa fille. Irène est venue, bien longtemps après — elle était soi-disant dans son bain — alors que les aiguilles tournaient, et que la note du téléphone s’allongeait : pourquoi les enfants gaspillent-ils l’argent que leurs parents ont eu tant de mal à gagner ?

« Non, maman, il n’est pas question que je vienne en Grèce. Mon mari a des ennuis et je ne veux pas déserter le navire ! »

Son mari… Un bellâtre ambitieux et grande gueule, incapable d’agir avec méthode, forçant la chance jusqu’au jour où il se casserait la figure… Entre-temps, le masseur a mis le poste en marche, et pendant qu’elle se faisait triturer l’épine dorsale, « la veuve » entend :

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le Grec»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le Grec» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le Grec»

Обсуждение, отзывы о книге «Le Grec» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x