Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Un jour, l’heure H était arrivée. Par le concierge dont il avait acheté la complicité, il savait qu’elle allait sortir d’un moment à l’autre. C’était maintenant ou jamais. Il allait et venait dans sa chambre, bouleversé à l’idée de faire trois pas sur le palier, le cœur étreint par une émotion qui lui rappelait le premier rendez-vous de son enfance : Marpessa, quatorze ans, maigre, sale, insolente, superbe. Sauf qu’aujourd’hui, il n’avait pas rendez-vous. Comment allait-elle réagir quand il lui adresserait la parole ? Il préféra ne pas y penser, estimant qu’il improviserait… s’il en était capable. Il fonça dans la salle de bain et, bien qu’il eût été fin prêt pour cet instant attendu depuis des mois, il rectifia le nœud de sa cravate noire, vérifia soigneusement si nul débris de tabac ne souillait ses dents, courut jusqu’à la porte d’entrée et l’entrouvrit. La porte en face était toujours close. Il hésita, sortit dans le couloir, fit quelques pas indécis, se dirigea mollement vers l’ascenseur, ne sachant pas s’il devait faire mine, quand la Deemount apparaîtrait, d’y monter ou d’en descendre. S’il avait l’air d’en descendre, il lui serait pratiquement impossible d’amorcer une conversation. En revanche, s’il feignait d’y monter, il pourrait dévaler une cascade d’étages à ses côtés, dans la petite cabine tendue de velours bleu nuit, respirer son parfum, se repaître de sa présence, la frôler peut-être. Mais lui dire quoi ? Quels mots ? Il ne savait plus ! Il en avait tellement préparé depuis si longtemps qu’ils lui faisaient défaut au moment crucial. Il enragea de posséder tant de pouvoirs dans autant de domaines, sauf le plus minable d’entre tous, celui de dire à une femme qu’elle lui plaisait, précisément parce qu’elle lui plaisait ! Pourquoi était-il donc si audacieux pour conquérir ce qui le laissait de marbre — l’argent par exemple, ou d’autres femmes, parfois — et si timide dès qu’il avait vraiment un désir précis ? Pourtant, il avait la certitude que, s’il franchissait ce premier pas, il réussirait là où les autres avaient échoué, dans ce domaine précis où ceux qui étaient jaloux d’elle affirmaient méchamment que la divine créature n’avait jamais été gâtée.

Quel âge pouvait-elle avoir ? Sacrilège ! Il s’en voulut de s’être posé la question : est-ce que les rêves ont un âge ? Il était encore un jeune homme quand il l’avait vue dans un de ses premiers films. Comme des millions d’hommes en même temps que lui, il avait été frappé au cœur par l’intensité de sa beauté, douloureuse à force d’être parfaite. Il s’était juré de l’approcher, de lui parler, de la connaître et, à l’époque, de la vénérer. Par la suite, alors que lui-même se hissait aux sommets de la puissance, il avait envisagé de vivre son rêve d’une façon plus réaliste : après tout, cette femme n’était qu’une femme, et ceux qu’elle avait supportés à ses côtés n’étaient pas des dieux, mais des hommes, comme tous les hommes qui se pliaient à sa loi à lui, jour après jour.

Il s’était fait tenir au courant de ses moindres déplacements, tissant autour d’elle un invisible réseau d’informations qui lui étaient transmises du monde entier par des hommes à sa solde, mais reculant toujours l’instant de l’aborder. Il avait longuement hésité à lui faire des cadeaux somptueux, dignes de lui et dignes d’elle, pour finalement choisir la banale solution des fleurs à jet continu, qui ne risquait pas de la froisser. Il n’avait pas osé se faire connaître, imaginant mal que son pouvoir et son nom aillent jusqu’à la faire fléchir comme la première venue. Maladivement timide quand il s’agissait d’elle, ne pouvant se résigner, malgré tous ses raisonnements, à la considérer autrement que l’inaccessible symbole de ses jeunes années.

Sentant fondre son courage, il tenta farouchement de se persuader qu’elle mangeait, que ses pieds touchaient terre, qu’il lui arrivait de dormir. Était-ce possible ?

Le bruit de la porte qui claquait le tira de ses songes : elle était là, alors qu’il se trouvait à mi-chemin de l’ascenseur et de son appartement. Saisi de panique, oubliant totalement s’il avait décidé de partir ou de faire semblant d’arriver, il resta planté stupidement au milieu du couloir, figé ; pendant qu’elle arrivait droit sur lui, vêtue d’un très simple et léger manteau de toile beige, ses éternelles lunettes de soleil sur les yeux. Elle passa tout près de lui, comme un étincelant navire de haut bord passe à côté d’un naufragé : sans le voir. Sans un regard, elle s’engouffra dans l’ascenseur, ne vérifiant même pas s’il était à l’étage. Il y était, visiblement destiné, de toute éternité, à se trouver là à l’instant précis où elle daignait apparaître. À nouveau, il se retrouva seul, battu de vitesse par les événements. Il remarqua alors que les roses qu’il lui avait envoyées étaient toujours devant sa porte et que, pas plus que lui, elle n’avait semblé les voir. Il se sentit vulnérable et fragile : c’était raté… À ce moment, il l’ignorait encore, mais il n’allait plus la voir pendant un an.

« À quoi pensez-vous ?

— À vous. À la façon dont j’avais essayé de vous approcher avant de vous connaître. »

Wanda eut un petit rire :

« Existiez-vous seulement avant de me connaître ? »

Il l’observa avec gravité :

« Parfois, je me le demande. »

Lâchant sa main, il ajouta :

« Je suis fourbu. Je prends un bain et je me change. À tout de suite. »

Il rejoignit son appartement, la tête pleine d’elle, plus du tout dans le présent. Un peu plus tard, alors qu’il se savonnait distraitement, lui revinrent en mémoire les détails de la deuxième rencontre. À Rome, cette fois, chez des amis communs qui connaissaient sa passion pour elle. À toutes les craintes dues à son premier échec s’ajoutait une autre hantise : sa petite taille. La Deemount avait une bonne tête de plus que lui. Pendant que la maîtresse de maison les présentait l’un à l’autre avec une insupportable ironie, il essayait désespérément, tout en bafouillant de vagues formules de politesse, de gagner à reculons les premières marches d’un escalier intérieur : s’il y arrivait, il était sauvé !

S’éloignant en crabe tout en tenant un grand discours dont la Deemount feignait de ne vouloir rien perdre, il la contraignit à le suivre jusqu’à ce que sa main pût enfin empoigner dans son dos la rampe de l’escalier. Discrètement, de la pointe du pied, il tâta derrière lui : cette sacrée marche était bien là où elle devait se trouver ! Quand il la sentit sous sa semelle, il porta tout le poids de son corps sur son pied droit et garda un impossible équilibre, n’osant pas encore placer son autre jambe au même niveau. Un invité vint à son secours en le poussant involontairement : il en profita pour gravir deux marches d’un coup. Wanda n’avait toujours pas bougé de place. Il respira mieux. Maintenant, c’est elle qui devait lever la tête pour l’observer. Le voyait-elle ? À l’abri derrière l’écran de ses immenses lunettes noires, les yeux de Wanda restaient invisibles. Elle n’avait rien perdu du puéril manège de Satrapoulos et, paradoxalement, était attendrie qu’un homme aussi puissant se comporte avec une telle gaucherie. Elle voulut l’aider. Se haussant sur la pointe des pieds, elle lui dit à l’oreille :

« Voulez-vous que nous allions sur la terrasse ? Avec tous ces gens, j’entends à peine ce que vous me dites… »

Cinq minutes plus tard, ils parvenaient à l’atteindre. La nuit venait de tomber et, de tous côtés, dans l’espace, s’allumaient des points de lumière, comme pour une immense fête sans objet. Le Grec invita la Deemount à s’asseoir sur une balancelle, s’arrangeant pour qu’elle se trouve face à l’un des projecteurs. Mais à peine assise, elle lui demanda gentiment de changer de place, gênée par la lumière trop vive. À son tour, il se trouva brutalement éclairé en plein visage, ne percevant plus de sa silhouette qu’un délicieux contour. Embarrassé, il se tortilla, sentant qu’il devait parler mais ne trouvant rien à dire, anéanti par la réalité de ce désir exaucé : l’approcher.

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