Pierre Rey - Le Grec

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Il demanda toute une liste de numéros, tandis qu’il échafaudait son plan d’attaque. Quand il eut fini, il ne put s’empêcher, par habitude, de demander à la standardiste :

« Au fait, vous êtes blonde ou brune ? Non, non ! Laissez-moi deviner… Rien qu’à la voix, je peux le savoir… Parlez encore… Ça y est… j’y suis ! Vous êtes blond cendré !

— Vous avez perdu ! répondit l’employée en pouffant de rire. Je suis chauve.

— Fantastique ! C’est ça que je préfère ! À quelle heure quittez-vous votre travail ?

— À dix heures, ce soir.

— Douze heures de présence ? Mais ce sont des négriers dans cet hôtel ! Vous avez une chambre ici ? »

Elle le coupa :

« Je vous passe votre premier numéro. »

Le visage de Dun devint attentif. Il défit le nœud de sa cravate. S’il jouait assez serré, les trente millions étaient dans sa poche. Au bout de cinq sonneries, il eut son correspondant :

« Allô ? Mike ? C’est Raph Dun… Écoute bien et réveille-toi !

— …

— Je m’en fous ! Est-ce que je dors, moi ? »

Voilà qu’il parlait comme Kallenberg, maintenant ! Il observa un silence, pour être certain que Mike avait bien repris ses esprits, et enchaîna :

« J’ai un truc… fantastique ! Incroyable… Le scoop du siècle… Dis-moi d’abord merci de t’appeler… Tu vas pouvoir te payer deux ans de vacances ! »

Édouard Fouillet était directeur du Ritz de Paris depuis près de six mois, après avoir veillé pendant huit ans aux destinées de celui de Londres. En quittant l’Angleterre, il avait poussé un soupir de soulagement, heureux d’abandonner le vieux palace trop calme, ses salons immenses et ennuyeux, sa clientèle de vieillards distingués. À Paris, enfin, il allait vivre ! Durant son séjour à Londres, il s’était toujours arrangé pour venir passer ses week-ends à Enghien, où il était né, et où vivaient sa mère et son beau-père. Effectivement, l’hôtel de la place Vendôme était infiniment plus animé que celui de Picadilly : beaucoup plus de passages, des hôtes vraiment royaux, un restaurant excellent et, avant le dîner, très souvent, des cocktails brillants.

Seulement, cette incessante activité n’allait pas sans un certain laisser-aller, un certain coulage. L’argenterie fichait le camp dans les poubelles, où venaient la récupérer des extras indélicats, le linge disparaissait et il avait dû mettre à la porte un sommelier fameux, trop porté, sur ses vieux jours, à goûter, avant les clients, les nectars qu’il devait leur servir, bourgognes rares de la Romanée-Conti, bordeaux précieux à cinquante mille anciens francs la bouteille. Ces petits riens additionnés au fil des jours, finissaient par s’accumuler en pertes sèches considérables. Il y avait aussi les clients trop puissants pour qu’on exige d’eux qu’ils règlent leur note comptant — ce qui ne se serait jamais passé à Londres — et qui, d’un séjour à l’autre, oubliaient purement leur dette, choqués que l’on puisse leur réclamer de s’en acquitter. Il y avait surtout les exigences de plus en plus grandes de la nouvelle vague de fils, à papa internationaux. Les uns rentraient froidement chez eux en emmenant six filles dans leur chambre, ce qui avait un effet déplorable sur le personnel. Les autres organisaient des surprises-parties qui se prolongeaient jusqu’à l’aube. Il avait même surpris l’existence d’un tripot clandestin dans l’un des appartements les plus luxueux. Évidemment, tous ces gens, fous ou pas, laissaient beaucoup d’argent dans la caisse, mais qu’il était loin le temps des grands-ducs ! Fouillet était évidemment trop jeune pour l’avoir connu, mais il en avait abondamment entendu parler par ses confrères. Désormais, et surtout depuis la guerre, n’importe qui pouvait avoir de l’argent. On voyait arriver des types ahurissants, marchands de bœufs enrichis, vulgaires et sans manières, s’empiffrant de caviar à l’heure où les gens civilisés boivent du thé. Fouillet, qui avait gravi un par un les échelons de l’école hôtelière, savait de toute éternité que le client a toujours raison. Tout de même, il y avait un certain seuil à ne pas franchir, au-delà duquel tout sombrait dans la démence. Il se tourna vers son chef de réception qui attendait, sans mot dire, que son supérieur hiérarchique ait pris une décision.

« Franchement, Albert, quel est votre avis ?

— Je vous l’ai déjà donné, monsieur. Il me semble difficile d’aller contre les désirs de M. Satrapoulos, qui est l’un de nos meilleurs clients, et dont tout le personnel n’a qu’à se féliciter.

— Combien nous laisse-t-il ?

— Il loue à l’année le grand appartement du haut, y séjourne deux ou trois fois par an et inonde les employés de pourboires.

— Tout de même, la réputation de la maison…

— Qui le saura ?

— Il suffit qu’un liftier quelconque en avertisse la presse pour que nous devenions la risée de Paris.

— Aucun liftier n’entre dans les appartements, monsieur.

— Et les femmes de chambre, et les valets, ils n’entrent pas dans les chambres, peut-être ?

— Je pense qu’en leur faisant personnellement des recommandations, j’obtiendrai d’eux une discrétion totale. Certains sont dans la maison depuis vingt ans et aucun d’eux ne tient à perdre sa place.

— Vous me garantissez le silence ?

— Je pense pouvoir le faire, oui.

— Parfait. Je place donc l’opération sous votre responsabilité.

— Je vous remercie, monsieur. Je vais donner des ordres pour qu’on libère le 504.

— Le 504 ? Pourquoi ? Je croyais que Mme Satrapoulos résidait au 503 ?

— Certainement, monsieur, mais son… disons son invitée, occupera le 504.

— C’est inouï ! Vous le connaissez, vous, ce Satrapoulos ? Quand il est à Londres, il ne descend pas chez nous, mais au Connaught. Comment est-il ? »

Albert réfléchit un instant. Comment définir le Grec ? Il fit un effort :

« C’est un petit bonhomme rouge et noir, entre quarante et cinquante ans, très généreux. Comment dire ?… C’est un type qu’on ne remarquerait jamais, et pourtant on ne voit que lui là où il se trouve. Même les gens qui ne savent pas qui il est… Comme si l’exceptionnelle banalité de sa personne le désignait à l’attention.

— Il a des manies ? Enfin, je veux dire, il boit, il amène des filles, il aime les petits garçons… vous voyez ?

— Quand il passe, il est toujours entre deux avions. Non, je n’ai jamais rien entendu dire de tel sur lui.

— Pourtant, cette demande…

— Je vous ferai remarquer qu’il n’y est pour rien. Il a simplement exigé qu’on procure à sa mère tout ce qu’elle désirait, qu’il ne fallait la contrecarrer en rien. Il a bien précisé : ses moindres caprices.

— Je vous remercie, Albert. Je m’incline, vous m’avez convaincu. Simplement, je vous demanderai d’être discret et de faire monter… l’invitée de Mme Satrapoulos par l’ascenseur de service.

— Très bien, monsieur. Je vais m’en occuper. »

Albert sortit du bureau d’Édouard Fouillet, laissant son directeur accablé, torturé par la décision qu’il venait de prendre : elle allait à l’encontre de tous ses principes personnels. Pis : à contre-courant de la déontologie hôtelière.

Pour avoir résisté à ce qui lui était arrivé, il fallait que Tina Satrapoulos, malgré ses soixante-quinze ans, eût une constitution solide et le cœur bien accroché. De si longues années vécues au rythme des jours et des nuits, sans repère général du temps sinon les saisons, sans autre anxiété que l’immédiat dans ses détails les plus humbles et les plus quotidiens, le repas, les chèvres, la cheminée qui tirait mal, les fagots à rentrer, le linge à rapiécer, l’herbe pour les lapins, et soudain, en un rien de temps, l’irruption du monde extérieur dans cette vie végétative, un monde qu’elle avait fui et dont les échos furieux et saccadés ne lui parvenaient même pas, un monde de menaces, d’imprévus, d’actions ahurissantes dont elle ne pouvait deviner les buts ni les mobiles.

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