Pierre Rey - Le Grec

Здесь есть возможность читать онлайн «Pierre Rey - Le Grec» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1973, ISBN: 1973, Издательство: Éditions Robert Laffont, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le Grec»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

Le Grec — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le Grec», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

N’étant pas passé par les mêmes expériences, n’ayant pas vécu les mêmes luttes, il comprenait mal que des hommes aient pu se battre pour un peu d’argent et tant de vanité, qu’ils se soient déchirés pour la conquête d’une puissance relevant beaucoup plus de l’imagination que du réel. Le réel, ce n’était pas l’abstraction des bilans, la considération de ses contemporains ou les chiffres d’affaires de millions de tonnes de pétrole transportées sur toutes les mers du monde. Le réel, c’était le soleil, les vagues, le sable, les cheveux de Joan.

Il volait depuis trente minutes : c’était là. Il décrivit des cercles concentriques, réduisant sa vitesse au maximum, volant si bas qu’il frôlait les vaguelettes, imaginant de toutes ses forces ce qui s’était passé à cet endroit précis alors qu’il était encore au berceau. Il vit son père, sa mère — un jour où elle était vêtue d’une robe blanche et qu’elle l’avait pris dans ses bras en riant bien qu’il fut couvert de boue — il « vit » aussi des poignées de cendres qui s’éparpillaient au vent. Les larmes lui vinrent aux yeux…

« Merde ! »

Quelque chose venait de caler dans le moteur ! L’aile droite laboura la mer… Achille redressa le Bonanza qui grimpa de quelques mètres, tournoya sur son erre et piqua soudain du nez comme une pierre.

Il se fracassa si vite contre la surface de l’eau qu’Achille n’eut le temps ni de desserrer ses sangles ni de lancer un S.O.S.

Des projecteurs fouillaient la nuit, accrochant des traînées de lumière blafarde à la crête des vagues. Les recherches duraient maintenant depuis quatre heures. La mer grouillait de vedettes rapides prenant pour point de ralliement un aviso de la Marine nationale que survolaient les hydravions et des hélicoptères patrouillant sans relâche dans un rayon de plusieurs milles. Certains appareils rasaient les flots, à la recherche du moindre indice pouvant signaler un éventuel point d’impact, tache d’huile ou débris de l’appareil.

Il était hors de question que le Bonanza se soit écrasé à terre. Les sauveteurs avaient exploré les moindres recoins de la ligne de vol suivie par Achille. De village en village, la gendarmerie avait été alertée pour ratisser le terrain : personne n’avait rien vu, ni entendu ni trouvé quoi que ce soit. Seul, un berger du nom de Spiro avait déclaré qu’il avait vu, peu avant le coucher du soleil, un avion tournoyer au-dessus de son troupeau et piquer vers le large, droit vers l’Ouest. Tiré de sa cabane par des soldats de l’Armée de l’Air, il leur avait indiqué la direction prise par l’appareil. Il avait voulu ajouter que, vingt ans plus tôt, alors qu’il était encore enfant, c’est un convoi entier d’hélicoptères noirs qui s’était envolé du même endroit pour accomplir vraisemblablement un trajet identique. Mais les soldats étaient pressés et Spiro avait préféré se taire. En le quittant, ils ne l’avaient même pas remercié.

C’était Jeff qui avait déclenché le cirque. Inquiet de ne pas voir Achille revenir sur le terrain dans les délais, il avait attendu deux heures mortelles. Puis, fou d’inquiétude, il avait prévenu le Grec, lui rapportant mot pour mot le dialogue qu’il avait eu avec son fils. Pas une seconde, il n’avait pensé à son propre sort, n’envisageant même pas que son aveu allait lui coûter sa carrière. Jeff aimait Achille. Quand le gosse avait eu ses quatorze ans, il lui avait servi de mentor, de nounou, de conseiller et de gorille, choisissant lui-même avec un soin de mère jalouse les premières filles qu’il avait mises dans son lit. À vrai dire, il n’avait pas eu grand-chose à lui apprendre. Achille montrait de telles dispositions que ses partenaires sortaient hagardes de ses bras, exigeant un supplément financier pour les prouesses sexuelles auxquelles elles avaient été contraintes.

À l’annonce de la catastrophe, le Grec avait eu une réaction de lutteur. Il avait immédiatement organisé les recherches à l’échelon national, montant lui-même à bord de son hélicoptère personnel pour diriger les opérations. Il pensait que le Bonanza avait pu avoir une avarie au large. Mais son fils était un pilote trop aguerri pour y laisser la vie. Achille avait dû réussir à se poser en vol plané et à quitter son avion avant qu’il ne coule. Le silence de sa radio de bord était éloquent : il n’avait pas perdu une seconde pour envoyer un message. À l’heure actuelle, il devait se trouver quelque part au large, attendant que les sauveteurs le retrouvent. Là encore, pas de danger : Achille était un remarquable nageur capable de tenir l’eau pendant des heures. Seulement, où ?

À cinq heures du matin, l’aube se leva. Un brouillard bleuté sembla monter de la mer. Quelques instants plus tard, presque sans transition, le soleil apparut dans un nuage doré.

À huit heures, on n’avait toujours rien trouvé.

À dix heures, le Q.G. installé à bord de l’aviso reçut le message radio d’un avion de chasse :

« Tache d’huile repérée à… »

Suivaient les coordonnées. Ce fut la ruée des vedettes. Sur un diamètre d’une centaine de mètres, l’huile formait une croûte liquide circulaire, moirée de noir, de violet et de bleu-vert. Tous les bateaux mirent en panne. Le Grec demanda qu’on sonde la mer pour en évaluer la profondeur : quinze cents mètres. À ce niveau-là, il était pratiquement impossible de renflouer une épave, au cas improbable où on aurait pu la repérer.

Comme il était impensable que Achille eût pu en être le prisonnier, il fallait donc qu’il se trouvât ailleurs. En tout cas, c’est le raisonnement que tint son père au commandant de l’aviso. Les officiers échangèrent un bref regard et le commandant ordonna de poursuivre les recherches en surface.

Quant au Grec, sans même vouloir entendre les timides objections qu’on lui opposait, il exigea qu’on mette en branle un énorme dispositif pour commencer les opérations de renflouage :

« Il va nous falloir beaucoup de temps…

— N’en perdez pas davantage ! Commencez tout de suite, jour et nuit ! »

Des remorqueurs partirent de la côte, traînant dans leur sillage des docks flottants hérissés de grues. On ne savait pas s’ils pourraient jamais remonter quoi que ce soit, en tout cas, ils étaient en route. Sur place, les pontonniers de la marine de guerre installèrent leurs radars et jetèrent leurs sondes. Sur des kilomètres, une nuée d’avions de reconnaissance faisaient du rase-vagues à la recherche du naufragé. Quand tomba la première nuit, Achille n’avait toujours pas été retrouvé. On décida de poursuivre les recherches à la lueur d’énormes projecteurs. Pendant ce temps, les spécialistes essayaient en vain de localiser l’épave. Figé, granitique, le visage comme mort, le Grec était partout à la fois. Il n’avait pas dormi depuis quarante-huit heures. Au cours de son existence, il avait passé des nuits entières sans prendre le moindre repos, pour devenir le plus riche, le plus puissant. Maintenant, ces efforts lui paraissaient minuscules, dérisoires. La peur abominable qui le tenaillait lui donnait brusquement le sens du relatif : le vrai trésor, celui qu’on néglige parce qu’il nous semble un dû, c’était la vie.

En pleine nuit, vers les quatre heures du matin, on lui apporta un message qui lui arracha un rictus nerveux. Il était signé Kallenberg et précisait :

TERRIBLEMENT INQUIET, TOTALEMENT À TA DISPOSITION
POUR TOUT CE QUE TU VOUDRAS, CORPS ET BIENS

Le Grec en fit une boulette qu’il ne jeta même pas, elle glissa simplement de ses mains.

À l’aurore du deuxième matin, Peggy vint le rejoindre et fut effrayée par sa mine blême, sa barbe de deux jours et les filaments rouges qui les striaient les yeux, quand il ôta ses lunettes un instant pour les essuyer. Il ne la vit même pas. Elle insista pour qu’il prenne un peu de repos. Il lui répondit d’un air absent qu’il allait y penser. Il se rendit auprès du commandant et lui demanda de cesser les recherches, prétextant que son dispositif personnel était en place. Mais l’officier ne voulut rien entendre et répondit que le gouvernement n’avait rien à refuser à l’armateur. S.S. haussa les épaules. Ne semblant pas s’apercevoir que Peggy s’accrochait à son bras, il grimpa dans son hélicoptère. À peine Jeff décollait-il que le Grec s’abîmait dans un sommeil de bête.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le Grec»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le Grec» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le Grec»

Обсуждение, отзывы о книге «Le Grec» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x