Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Le Grec se tut, à bout de souffle. Achille était figé, les traits du visage tendus, pâle. Il n’osait plus questionner. D’une voix cassée et monocorde, son père reprit :

« À douze ans, j’ai foutu le camp, sur un cargo pourri… J’ai fait le mousse. Je pelais des patates aux cuisines et on me récompensait à coups de pied dans le cul… Ça a duré trois ans, c’était dur !… Un jour, on a fait escale au Venezuela… Je ne suis jamais remonté à bord… Ce n’est même pas certain qu’ils s’en soient aperçus… Je me suis retrouvé à Caracas, toujours sans un rond en poche mais avide d’en gagner… Huit ans plus tard, je fêtais mon premier million de dollars !… Je l’avais pas volé !… J’ai tout fait !… Trois fois par semaine, je ne me couchais pas du tout, j’avais un boulot de nuit et un boulot de jour… Je réfléchissais, je ne dépensais rien, je jouais sur tout, je rencontrais beaucoup de gens… Je te raconterai ça un jour, calmement… Sache seulement que j’avais une telle fringale que mille ans de vie ne l’auraient pas épuisée !… Et aujourd’hui encore, certains jours, j’ai faim… C’est vrai, quand on a enterré ta grand-mère, je ne l’avais pas vue depuis trente ans…

— Où est-elle enterrée ?

— C’est la mer qui lui a servi de cimetière. C’était son désir depuis toujours. Elle voulait que ses cendres soient immergées au large des côtes de Grèce… Le destin a voulu qu’une fois revenue en Grèce, elle ne soit jamais plus ressortie de son village, sauf pour aller mourir à Paris… Au Ritz !… Ce que je te dis, tout le monde le sait dans la famille, ta mère, certains de mes employés et ton ordure d’oncle, Kallenberg… Si elle est morte, il en est la cause ! »

Achille avoua timidement :

« C’est lui qui m’a demandé de te poser des questions sur elle…

— Je le savais. Il a voulu se venger. »

Accablé, Achille déglutit avec haine.

« Papa…

— Oui ?…

— Tu dis que tu n’avais pas revu ma grand-mère… pendant trente ans ?

— C’est vrai. Tu veux savoir pourquoi, hein ? Si je t’affirmais que c’était parfaitement justifié, mais que je ne te donne pas d’explications, me croirais-tu sur parole ?

— Oui… Mais je veux savoir.

— Bon. Eh bien, quand j’avais six ans… »

Le Grec hésita, se tut, c’était horrible pour lui, cette montée des souvenirs qui l’assaillaient, et qu’il croyait avoir enfouis pour l’éternité… Il était le dernier à savoir cette chose épouvantable… Tous ses témoins étaient morts… Il se racla la gorge, baissa la tête et articula avec une souffrance indicible :

« … Quand j’avais six ans, après avoir pendu mes oncles et roué mon père de coups, j’ai vu les Turcs violer ma mère, devant moi… sous mes yeux… Ils devaient bien être trente… Ensuite, j’avais beau être enfant, chaque fois que je regardais son visage, je ne pouvais pas m’empêcher d’entendre ses cris… J’aurais tant voulu qu’elle soit morte… Je ne pouvais plus la voir, tu comprends ?… »

Bouleversé, blême, Achille se leva de son fauteuil, étreignit silencieusement les mains de son père dont les yeux étaient brouillés de larmes, et s’enfuit du bureau. Comme un fou.

En arrivant sur l’aéroport privé, Achille essaya de se composer un visage normal. Il serra le frein de sa voiture et fit quelques pas pour pénétrer dans un bâtiment crépi à la chaux et tout en longueur. C’est là qu’il trouverait la réponse aux questions qu’il se posait. Il pénétra dans une pièce marquée « Direction », traversa un vestibule peuplé de secrétaires qui le regardèrent passer en lui jetant des regards énamourés et ouvrit une porte : il avait de la chance, Jeff était seul. Celui qui avait été l’un des premiers pilotes de son père était resté à son service. Il dirigeait maintenant une filiale de la compagnie aérienne spécialisée dans les avions-taxis. C’est lui, en personne, qui avait donné à Achille ses premières leçons de pilotage. Achille fit l’impossible pour masquer l’altération de sa voix :

« Jeff ! J’ai un truc à te demander…

— Vas-y !

— On est copains ? »

Le vieux pilote sourit :

« Tu as besoin de pognon ou tu es poursuivi par un mari jaloux ?

— C’est toi qui pilotais mon père quand on a immergé les cendres de ma grand-mère ? »

Le visage de Jeff se ferma instantanément. Ordre lui avait été donné de ne jamais faire mention de cet épisode. À quiconque. Il adorait Achille mais éprouvait une sainte terreur pour son père. Que faire ? Il prit un air faux jeton et biaisa :

« Qui t’a dit ça ?

— Oh ! Jeff, joue pas au con, quoi ! J’ai plus six ans ! Ça fait des années que je suis au courant ! Papa m’a cassé le morceau le jour de ma majorité !

— C’est tellement vieux tout ça… En effet, c’est peut-être bien moi…

— Bon ! Je vois que tu te méfies encore…

— Tu as gagné ! Accouche ! Qu’est-ce que tu veux savoir ?

— À quel endroit a-t-on balancé les cendres à la flotte ?

— Attends… Viens voir… »

Il contourna son bureau et s’approcha d’une grande carte murale qui couvrait un mur entier…

« Tu vois ce point de la côte, ici ?… Tu connais ?

— Oui, j’ai déjà survolé ça…

— On est parti de là… Ton père m’avait demandé de voler à basse altitude et à vitesse constante, droit vers l’ouest…

— Quelle vitesse ?

— J’avais l’hélicoptère… Disons à une centaine de miles.

— Pendant combien de temps ?

— Ça, je m’en souviens. Une demi-heure. Qu’est-ce que tu veux faire ?

— Il faut que j’essaie le Bonanza pour les réglages… Là ou ailleurs, j’ai pensé que je pourrais repérer le coin… Ça me fera un but…

— Tu prends le zinc maintenant ?

— Oui…

— Tu le ramènes dans combien de temps ?

— Une heure ou deux… L’aller et retour.

— Ça va être trop tard pour que j’y colle les mécanos. Surveille le badin, j’ai l’impression qu’il déconne.

— Je vais voir ça… Bon, à tout à l’heure. Et merci !

— À tout à l’heure ! Hé !… Joan est avec toi ?

— Non, j’y vais seul.

— Tu veux que je t’accompagne ?

— Non, papa ! Merci ! »

Trois quarts d’heure plus tard, Achille survolait le paysage fantastique d’où, vingt et un ans plus tôt, le convoi funéraire s’était envolé pour gagner le large. Il tournoya un moment au-dessus des quelques bicoques du village, imaginant mal la vie de ceux qui s’y abritaient. Il ira et, d’un coup d’aile, survola le promontoire rocheux d’une blancheur écarlate, apercevant au passage la silhouette d’un berger gardant quelques chèvres éparpillées dans la rocaille. Dans deux heures, il ferait nuit. Il régla les gaz jusqu’à ce que le cadran des vitesses indique cent miles et prit le soleil rougeoyant qui entamait déjà son mouvement de bascule sur l’horizontale de la mer. Il vérifia l’heure, crispé sur son siège, et se mit à réfléchir intensément à tout ce passé qu’on lui avait caché. Maintenant qu’il était seul, il subissait à retardement l’émotion qu’il avait voulu contenir pendant le récit de son père. On se croit protégé, à l’abri, sans histoire, et l’on s’aperçoit que les événements qui vous ont précédé ont été chaotiques, avec des larmes, de la folie, des meurtres, des viols, du sang. Il se sentait bizarrement relié à cette trame mystérieuse qui l’avait pris en charge avant même qu’il ne soit né et qui se soudait brusquement à sa peau, le rendant solidaire des autres maillons de la chaîne, l’obligeant malgré lui à en être l’inévitable aboutissement.

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