Pierre Rey - Le Grec
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- Название:Le Grec
- Автор:
- Издательство:Éditions Robert Laffont
- Жанр:
- Год:1973
- Город:Paris
- ISBN:2-253-02033-8
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.
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Au moment de l’achat, Irène, par superstition, avait insisté pour que ce bout de rocher sauvage soit débaptisé. Par défi autant que pour la contrarier, Barbe-Bleue avait refusé. Esprit fort ou tout au moins se voulant tel, il avait ri de l’ancienne légende mythologique faisant de cet endroit un lieu de malédiction évité par les pêcheurs du pays qui passaient au large. La légende veut en effet que Ixion, roi des Lapithes, ait subi dans l’île le châtiment réservé aux ingrats dans les enfers. À l’aide de serpents, Hermès l’avait attaché à une roue tournant sans relâche au fond du Tartare, cet abîme insondable protégé par « la triple barrière d’airain » que décrit Homère dans L’Iliade.
Mais Kallenberg se foutait d’Homère comme de sa première chemise. Il avait réussi ce qu’il voulait : faire de l’île un paradis égal ou supérieur en tout à Serpentella, l’île du Grec.
Leurs invités communs auraient été bien embarrassés si on leur avait demandé de faire un choix entre les deux merveilles. Aussi, se cantonnaient-ils dans une attitude prudente : en présence de Satrapoulos, on ne mentionnait jamais le nom d’Ixion et, devant Kallenberg, le mot Serpentella était évité comme une injure grave.
Ce soir-là, Irène était seule dans l’immense maison blanche bourrée de toiles de maîtres et d’objets rares, c’est-à-dire, seule avec la trentaine de domestiques qui veillaient à la bonne marche de la machine. Elle avait vidé une demi-bouteille de whisky pour combattre le petit coup de cafard qui l’avait saisie après le départ pour Londres de ses deux enfants. Une heure à peine s’était écoulée depuis le décollage de leur hélicoptère qu’un autre atterrissait dans un grand bruit de turbines maltraitées. Irène écarta le rideau de sa chambre et vit Herman sauter à terre, tendant galamment la main à une fille blonde, longue et souple, qu’elle n’avait encore jamais vue. Elle se passa rapidement un coup de peigne, fit un raccord à son maquillage, enfila une robe de chambre chinoise par-dessus ses vêtements, s’allongea sur le lit et s’empara d’un livre à la gloire de Saint Thomas d’Aquin qu’elle feignit de lire avec une expression de concentration profonde et pieuse. Quelques secondes plus tard, Kallenberg poussait le battant de la porte qui cognait avec fracas contre le mur…
En voyant Irène, il eut une moue dégoûtée :
« Ah ! tu es là…
— Tiens, tu es rentré ?… »
Il haussa les épaules :
« Comme si tu ne l’avais pas entendu ! Les enfants sont partis ?
— Oui, tout à l’heure. Tu es seul ?
— Qu’est-ce que ça peut te faire ?
— Rien… C’est pour le dîner…
— Je dînerai avec une amie.
— Sans moi ?… minauda-t-elle.
— Oui, sans toi. Tu me coupes l’appétit.
— Qui est… cette amie ?
— Ça te regarde ? Une nouvelle collaboratrice quadrilingue. Mensurations : 90-52-92, tour de poitrine, tour de taille et tour de hanches.
— Tu l’a trouvée dans un bordel ? interrogea Irène d’un air exquisément suave.
— Oui, chérie, ce genre d’endroit où je n’aurais jamais pu te rencontrer. Tu n’aurais pas fait un rond, tu es trop moche. »
Saint Thomas d’Aquin alla fracasser les flacons d’une coiffeuse et Irène lança d’une voix glaciale :
« Tu vas prier cette radasse de sortir de chez moi immédiatement ! Si tu ne t’en charges pas, c’est moi qui irai la virer !
— Marina dînera avec moi en tête-à-tête. Nous avons des choses à régler. Maintenant, un mot de plus et je te boucle dans ta chambre ! »
Vivement, il retira la clef de la serrure, fit un bond dans le couloir et, de l’extérieur, remit la clef dans le pêne. Pour ne pas être enfermée, Irène se rua sur lui. Chacun des deux tirait sur la porte de tout son poids et Kallenberg pouffait de rire, sûr de sa victoire, quand Irène intercala son pied. Barbe-Bleue continua à tirer… Irène hurla :
« Arrête !… Tu me casses la cheville ! Brute ! »
Il s’y laissa prendre et relâcha son effort. Elle en profita pour passer sa jambe libérée par l’entrebâillement et lui ajusta un terrible coup de pied dans les parties :
« Tiens ! Avec mes compliments à ta Marina ! »
Herman poussa un grognement de douleur et de rage. Il ouvrit la porte en grand. Irène n’eut pas le temps de l’éviter, elle valdingua dans la chambre…
« Salope ! Tu vas me le payer ! »
Il avança sur elle, cramoisi de souffrance, se tenant les organes génitaux à deux mains. Irène ricana, partagée entre la joie et la terreur, marmonnant entre ses dents :
« Bien fait ! Va la baiser maintenant, va ! »
Les mains toujours crispées sur son bas-ventre, Kallenberg la bourra de coups de pied dans le ventre, le plexus, les côtes, les seins, les cuisses. Tout en roulant sur elle-même, elle continuait à l’insulter :
« Bien fait, salaud ! Bien fait !… »
Herman s’arrêta de frapper par crainte de la voir perdre connaissance. Il se pencha sur elle, gigantesque, et lui balança deux gifles en plein visage. Elle ouvrit un œil égaré. Il tourna les talons, sortit de la pièce et donna un double tour de clef. Irène resta étendue, immobile, la respiration courte et saccadée, les yeux brillants et fixes. Elle se retourna sur le ventre, resta un moment le nez enfoui dans le tapis. Puis elle rampa en direction de la commode. Toujours allongée, elle s’empara de la bouteille de whisky — en fait, une bouteille de parfum français marquée Guerlain — et, au goulot, avidement, en avala une longue lampée. À chaud, elle n’avait pratiquement pas senti les coups. Maintenant, elle commençait à avoir mal dans tous les muscles. En gémissant, elle prit sa boîte de pilules, la vida entièrement dans la paume de sa main, enfourna le tout dans sa bouche et fit passer avec une nouvelle rasade de scotch. Elle se sentait partir dans le cirage. Elle fit un dernier effort pour refermer son flacon d’ Heure Bleue — nul ne devait savoir qu’elle y camouflait son alcool. Avant de sombrer, son ultime pensée fut pour son mari :
« Cette fois, Herman a dépassé les bornes ! »
Peggy avait six ans et elle était reine. Elle ordonnait, on obéissait. Elle exigeait, on pliait devant elle. Elle souhaitait, elle était exaucée. En épousant le Grec, elle n’avait jamais imaginé que le monde pourrait être à ses pieds à ce point-là. Pour ses déplacements, elle avait un Boeing à elle seule. Les plus grands couturiers se déplaçaient avec armes, mannequins et bagages dès qu’elle manifestait son désir de voir leur collection. Voulait-elle un bijou, les joailliers d’Europe ou d’Amérique se précipitaient. Quoi qu’elle fasse, où qu’elle aille, quoi qu’elle veuille, elle n’avait qu’à signer, c’est tout. Socrate payait les notes.
Évidemment, il y avait eu parfois de petits accrochages. Mais d’une façon générale, son mari cédait et elle avait le dernier mot. Quand il était très en colère, il disparaissait pendant plusieurs jours sans que personne ne sache où il se trouvait. Il fallait attendre que les chroniqueurs mondains rendent compte pour apprendre qu’on l’avait vu à Paris, chez Régine ou chez Castel, à Rome, avec une blonde, à Munich ou à Londres, dans un restaurant à la mode. Leur lune de miel avait duré un an. Bien qu’elle eût été gâchée en partie par les meutes de journalistes lancés en permanence à leur trousse. Le plus ingénu des reporters photographes n’ignorait pas qu’une série de clichés du couple le plus célèbre du monde lui rapporterait de quoi vivre de ses rentes pendant plusieurs années. Aussi, des opérations, très simples pour le commun des mortels, aller à une séance de cinéma, un match de boxe ou un bon bistrot, se transformaient-elles régulièrement pour Socrate et Peggy en une course poursuite qui s’achevait en pugilat. Heureusement, ils n’étaient pas toujours ensemble ! Le lendemain de son mariage, le Grec, à l’indignation de Peggy, avait dû se rendre à Tokyo pour une affaire de deux millions de dollars. À peine était-il de retour à Serpentella qu’il repartait pour Copenhague. Peggy, sans attendre qu’il revienne, s’envolait pour New York où ses enfants, rentrés au bercail quelques heures après la noce, lui avaient déclaré par téléphone « qu’elle leur manquait ». Après avoir rempli ses devoirs de mère, elle avait débarqué à Londres où Socrate lui avait donné rendez-vous. Ils avaient passé deux jours merveilleux, prenant rendez-vous à Nassau pour la semaine prochaine. Bien que mari et femme, ils se comportaient en amants, fixant leurs rencontres au gré de leur emploi du temps, se cachant pour se rencontrer à cause des journalistes, voguant d’une capitale à l’autre comme on se rend chez l’épicier. Les frictions avaient commencé précisément le jour où ils avaient mené à bord du Pégase une existence commune. En un temps record, Peggy s’était fait haïr du personnel et de tous les domestiques sans exception. Elle n’hésitait pas à réveiller son valet de chambre à quatre heures du matin pour lui faire changer l’éternelle bouteille de champagne qui n’était plus assez frais. Elle avait un goût violent pour la décoration qui la poussait à faire déranger, à toute heure du jour et de la nuit, des pièces du mobilier. Elle avait ses têtes. Lui déplaire équivalait à une condamnation sans appel dont l’échéance était plus ou moins proche selon la résistance qu’opposait le Grec à ses caprices. Une femme de chambre était-elle trop jolie : renvoyée ! Un plat n’était pas à sa convenance, on changeait le chef, ce qui enrageait Socrate, car, de peur de grossir, Peggy grignotait de la salade et un steak, se contentant de humer ou goûter vaguement les plats compliqués qu’elle commandait. Sur le yacht surtout, les scènes étaient violentes. Satrapoulos, partagé entre la crainte de déplaire à son épouse et l’angoisse de passer pour un faible aux yeux de ses maîtres d’hôtel, poussait parfois de grands coups de gueule dont il était seul à être dupe.
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