Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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« Si vous voulez bien signer… » dit la boule.

En dessous de la mention « Lu et approuvé », Peggy apposa son paraphe décidé et enfantin. Elle se récria :

« Socrate ! Et le nombre de jours hebdomadaires où nous devons faire chambre à part ?

— Page 72, alinéa 827… », se rengorgea le pélican.

Il serra la main de la boule. Le Grec embrassa tendrement Peggy :

« Ne vous inquiétez pas, ma chérie… Tout, absolument tout a été prévu. »

Sauf ce qui allait arriver.

Le Grec était si ridicule qu’il en devenait touchant. Plus que jamais, il avait l’air de sortir de la boutique d’un fripier. Par une superstition obscure, cet homme qui ne jetait jamais rien, avait tenu à revêtir pour la cérémonie le costume en alpaga noir qu’il portait le jour de son mariage avec Lena, exactement vingt ans plus tôt. Il se flattait d’avoir gardé la même silhouette que jadis. Seul, le visage portait témoignage du temps écoulé. Des cheveux plus rares, qui avaient viré au blanc, des poches sous les yeux plus marquées, des sillons plus profonds à la commissure des lèvres. Mais quand il souriait, le ravinement s’effaçait comme par enchantement et ses yeux bruns d’homme à femmes irradiaient de jeunesse et de séduction. Il avait vieilli parce qu’il ne croyait plus aux hommes — comment y croire lorsqu’ils cassent devant vous ? — mais était resté juvénile parce qu’il ne croyait pas qu’à l’argent, mais à la beauté charnelle, aux dieux, aux miracles, à la chance, à sa propre immortalité, aux retournements de la providence et à certaines valeurs si anciennes dans sa mémoire qu’il n’aurait su dire d’où elles lui venaient.

Il avait tenu à ce que son union fût célébrée selon le rite orthodoxe. On étouffait dans la minuscule chapelle dont l’odeur d’encens prenait à la gorge. Seules, une vingtaine de personnes avaient pu y pénétrer en se tassant tant bien que mal contre les parois latérales. Le Grec était debout devant l’autel, un cierge allumé dans la main gauche, la droite serrant la main de Peggy qui, elle aussi, portait un cierge. Le pope de Serpentella assistait l’archimandrite du monastère de Corfou. Derrière Peggy, ses enfants, Christopher et Michaël, un peu effrayés, impressionnés par la cérémonie nuptiale, les cantiques chantés en grec, la barbe des religieux, l’or des icônes, l’immortalité des participants, les raclements de gorge étouffés lorsque l’archimandrite, cessant de chanter, psalmodiait ses prières. Peggy était aussi émue que Socrate, bien que son recueillement fut troublé par une idée obsédante : la robe stricte et blanche qu’elle portait n’était-elle pas trop courte ? Machinalement, elle tirait dessus comme pour la rabattre sur ses genoux découverts, entraînant dans son mouvement la main du Grec qu’elle tenait prisonnière. Lui, du bout des doigts, frôlait l’arrondi de la cuisse de Peggy, refusant les pensées sacrilèges qui l’assaillaient à ce contact. Kallenberg était niché dans le fond de la chapelle, seul, colossal, trop grand pour elle. Il s’était rendu par défi à l’invitation du Grec qui l’avait convié pour les mêmes raisons. Sans qu’ils se soient adressés la parole, Socrate avait dit : « Viens donc à mon mariage, tu verras qui j’épouse, comme je suis heureux et à quel point je t’emmerde ! » Barbe-Bleue, par sa présence même et parce qu’il avait relevé le gant, répondait : « Je suis là, tu ne me fais pas peur, ton bonheur ne vaut pas le mien et moi aussi je t’emmerde ! » Bien entendu, Irène s’était abstenue. Elle avait ressenti le fait d’être conviée à la fête comme un soufflet, une injure personnelle et un affront global pour le clan des Mikolofides. Herman acceptant de participer aux réjouissances, ce n’était de sa part qu’une trahison de plus.

Dans l’abside, baissant les yeux comme s’ils voulaient rester étrangers au spectacle, Maria et Achille, que leur père avait dû très sérieusement menacer pour qu’ils participent à la cérémonie. Lors des présentations, ils s’étaient inclinés devant Peggy d’un air froid et distant, sans serrer la main qu’elle leur tendait avec innocence. Non loin d’eux, Nut, étourdissante dans une robe en mousseline blanche de chez Givenchy, en proie à des sentiments ambivalents et contradictoires, ravie d’avoir contribué à unir sa meilleure amie et son ancien amant, un peu amère aussi d’abandonner sa mainmise sur le Grec qu’elle espérait vaguement, un jour ou l’autre, transformer en mari pour son propre usage. Quant à la mère de Peggy, Mme Arthur Erwin Beckintosh, elle affichait un superbe sourire de porcelaine qui ne la quittait pas depuis la veille, très exactement depuis l’instant où sa fille avait signé le fabuleux contrat de ses noces.

Se tenant toujours par la main, Peggy et S.S. tendirent leurs cierges allumés à des assistants. L’archimandrite leur présenta les anneaux nuptiaux qui reposaient sur l’Évangile. Selon la tradition, les alliances furent échangées à trois reprises. Le prélat prononça ensuite la formule rituelle orthodoxe :

« Le serviteur de Dieu, Socrate, est uni par les liens du mariage à la servante de Dieu, Peggy, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. »

L’espace de trois secondes, il éleva au-dessus de la tête des nouveaux époux des couronnes où s’entremêlaient des fleurs sauvages et des feuillages. Après quoi, Socrate et Peggy burent trois gorgées de vin en faisant trois fois le tour du pupitre où s’étalait le livre saint : cette fois, ils étaient réellement mariés.

En plein soleil, devant la porte d’entrée de la chapelle, se pressait la foule des invités qu’un service d’avions spéciaux avait acheminés dans l’île de tous les coins du monde. Dodino fit la grimace en feignant de découvrir Raph Dun : « Tiens… Un passager clandestin !

— Tout ce qu’il y a de plus officiel, au contraire !

— Ah ! bon… Tu fais partie des anciens amants de la mariée, je présume ?

— Pas du tout ! Je suis invité personnellement par la fille du futur marié. En qualité de futur amant.

— Tu pourrais te taper ce boudin farci de dollars ?

— Pourquoi pas ?

— Quitte à me prostituer au grand capital, je préférerais épouser son frère. Il est plus bandant ! »

Une longue rumeur joyeuse accueillit les nouveaux mariés qui sortaient de la chapelle. Avec allégresse, les invités jetèrent enfin sur eux les poignées de riz et d’amandes au sucre qui leur poissaient les doigts. Vieux symbole grec : le sucre, pour le bonheur, le riz, pour la fécondité. Passe encore pour le bonheur ! Mais la fécondité… Nul d’entre eux n’était au courant de la clause 9 du contrat de mariage : « En aucun cas, Peggy Satrapoulos ne pourra donner d’héritier à son époux. » Un détail qui faisait la différence entre se mettre l’Amérique à dos et ne jamais plus pouvoir y remettre les pieds. Malgré la solennité de l’instant, « Barbudo », le secrétaire privé du Grec, vint se placer à sa hauteur, fit quelques pas à ses côtés et lui glissa dans la main un petit morceau de papier. Sans que personne ne remarque rien, Socrate le glissa dans sa poche. Il attendit le moment où Peggy était ensevelie par la foule de ses amis qui la félicitaient pour y jeter un coup d’œil discret. C’était un télégramme. Il comportait neuf mots :

VOUS SOUHAITE DE CREVER TRÈS VITE
TOUS LES DEUX.

Pas de signature. Avec une nuance de nostalgie, le Grec pensa que la Menelas ne l’avait pas oublié.

CINQUIÈME PARTIE

34

Au large de Mykonos, perdue dans la mer des Cyclades, il y a une petite île belle à couper le souffle. Elle s’appelle Ixion. Kallenberg l’a payée deux millions de dollars dix ans plus tôt au gouvernement grec. Pour l’aménager à son goût, il en a dépensé quatre autres. Vue d’avion, l’île a vaguement la forme d’un os, un long rectangle mince bloqué à ses deux extrémités par une espèce de renflement.

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