Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Mais Fast avait trouvé mieux. Fast avait eu l’idée absolue : maintenant, il s’exposait lui-même. Nu. Lena en était gênée. À Rome, l’affaire avait fait beaucoup de bruit et provoqué deux descentes de police qui avaient recouvert l’artiste d’une couverture. Toute la gauche s’était emparée du scandale et l’exploitait aux cris répétés de « Liberté ! » pendant que la droite, soutenue ouvertement par la Nonciature, qui avait l’approbation secrète du Vatican, exigeait que l’on jette hors la Ville éternelle cette provocation pornographique.

Depuis trois jours, tel Siméon le Stylite, Fast se tenait debout sur une espèce de colonne prise dans le faisceau d’un projecteur rougeâtre. La colonne, mue par un moteur électrique, pivotait sur elle-même à un rythme lent et régulier, montrant le génie sous tous ses angles à une foule d’amateurs passionnés, des femmes surtout, qui avaient les attributs de Fast à la hauteur de leurs yeux. Lena se mordait les lèvres, jalouse à en mourir mais préférant contrôler les entrées sur place que d’abandonner son amant aux convoitises de toutes ces garces italiennes.

La galerie fermait à huit heures. Fast, qui avait stoïquement passé six heures d’affilée dans une immobilité absolue, se ruait alors dans les toilettes et pissait avant toute chose dans un lavabo. Après quoi, il se rhabillait et, avec Lena, partait parader dans les restaurants et les boîtes « in » de la via Veneto. Lena avait tout tenté pour le persuader de renoncer à son projet. Fast lui avait ri au nez :

« Si tu m’aimais un peu, au lieu de dire des conneries, tu te foutrais à poil avec moi. Je t’exposerais aussi. Je t’intitulerais Femme de l’artiste et à la fermeture, on irait pisser ensemble ! »

Il était comme ça, Fast !

Ce fut la dernière protestation d’Achille, une farce dont la puérilité même prouvait qu’il s’était résigné à voir la Menelas devenir la seconde femme de son père. Il en parla à Maria qui haussa les épaules :

« Oui, c’est drôle… Mais si tu crois que ça va l’empêcher de l’épouser… »

Le Grec s’amusait souvent à jouer les cinéastes amateurs. Il aimait filmer les endroits, les objets et les êtres qu’il aimait. À la fin d’un déjeuner, à Serpentella, il avait enregistré sur sa caméra portative l’expression épanouie de la Menelas, l’air buté d’Achille et de Maria, et ce paysage de roches, de mer et de ciel dont il raffolait.

On le demanda au téléphone de Tokyo. Il abandonna son matériel et se rendit à son bureau. Quand il revint à table, il déclara qu’il devait partir pour Londres le soir même. Le lendemain, dans son appartement d’Athènes, Achille convoqua une amie mannequin de son état et peu avare de ses formes. Il la filma nue, en gros plans, fesses et seins à l’air, les dernières images la représentant de face, bras tendus amoureusement vers la personne qui tenait l’objectif. La nuit venue, Achille remit en place la caméra paternelle. À son retour, Satrapoulos voulut utiliser le restant du rouleau. Là encore, il profita de l’exceptionnelle lumière d’un après-midi pour tourner son sujet favori : la Menelas, de face, de profil, de dos, sur les côtés, en plan américain, vue par-dessous et par en haut. Assez fier de ses talents de metteur en scène, il demanda à son chauffeur d’aller faire développer la bobine d’urgence. On la lui rapporta dans le courant de la soirée. Après le dîner, comme souvent, il invita les convives à se rendre dans la salle de cinéma pour y admirer son œuvre. Il y avait là un chirurgien du cœur et sa femme, le ministre grec des Transports, un amoureux transi de Maria et l’agent de change new-yorkais de Socrate. La Menelas s’installa au premier rang.

Il y eut des gloussements amusés dès que les premières images défilèrent. La Menelas riait le plus fort, rassurée sur son avenir immédiat et ravie de se voir aussi mince. Achille et Maria s’étaient discrètement assis au quatrième rang des fauteuils, près de la porte.

« Quel appétit ! dit le Grec… Regardez-la ! C’est comme ça qu’elle va me dévorer ! »

Sur l’écran, on la voyait mordre d’un air gourmand dans une grappe de raisins. Soudain, il y eut un instant de flottement… Sans fondu enchaîné se substitua au visage épanoui de la Menelas un cul qui ne l’était pas moins, un cul, rien qu’un cul, occupant toute la surface de l’écran, se tortillant, se cambrant, prenant la pose et faisant, si l’on peut dire, des mines. Le chirurgien éclata de rire, se rendit compte que c’était une réaction incongrue et tenta de corriger le tir simulant un violent accès de toux. Sa femme, qui était dame d’œuvres de la meilleure société athénienne, le pinça avec force, détourna son regard et feignit de ne pas voir les images qui continuaient à défiler dans la consternation générale. Achille observa la Menelas qui s’était crispée sur les bras de son fauteuil. Maria avait du mal à retenir un fou rire. Maintenant, les fesses avaient disparu pour laisser la place à deux mignons petits seins, arrogants, tendus, plantés haut. Le Grec était si abasourdi qu’il ne songeait même pas à arrêter l’appareil. Bouquet final, gros plan de face sur le visage pamé de la jeune fille accourant bras ouverts vers le porteur de la caméra. Le visage de la Menelas fut à nouveau sur l’écran. Mais déjà, elle se levait, lançant sèchement à Socrate :

« Si c’est un affront public que vous avez voulu me faire, bravo ! C’est réussi ! »

Le ministre des Transports se leva et se lança à sa poursuite :

« Chère amie !… »

Consterné, l’agent de change ralluma la lumière. Achille et Maria n’avaient toujours pas bronché. Le Grec se dirigea vers son fils :

« C’est bête et méchant. Quand je pense que je te croyais devenu un homme ! »

Achille écarquilla des yeux innocents :

« Vraiment… Je ne vois pas ce que tu veux dire.

— Tu le verras demain ! Maintenant, je te prie d’aller faire des excuses pour cette pauvre plaisanterie.

— À qui ?… s’étonna Achille.

— Fous le camp ! »

Pour qu’Olympe lui pardonne l’insulte subie sous son toit, le Grec lui offrit le lendemain une merveilleuse parure de diamants à laquelle tintinnabulaient de minuscules cœurs de saphir. Néanmoins, elle bouda pendant deux jours. Quant à Achille, il s’était trouvé un voyage urgent à Boston où résidait l’un de ses amis. Évidemment, sa blague n’empêcherait pas la connerie d’être faite, mais la tête de la Menelas découvrant la fille à poil lui avait valu une bien douce compensation : au lieu de son visage, elle avait vu un cul !

Après tout, pensait Achille, il fallait ne pas la connaître pour y voir une différence.

LA DIGNITÉ DE VOTRE CONDUITE EST LA FIERTÉ DU PAYS. RESTEZ À NOS COTÉS DANS LA BATAILLE QUI S’ENGAGE. NOUS AVONS BESOIN DE VOUS.

Le télégramme, adressé à Mme veuve Scott Baltimore, était signé par le plus grand ponte des Novateurs, homme de paille que Peter et Stephan utilisaient comme une marionnette avant de le larguer pour prendre sa place. Peggy ricana… Dans le libellé de l’adresse, on lui avait même supprimé son prénom ! Elle n’était plus que « Veuve Scott » ! Les salauds ne pensaient qu’à leurs foutues élections. Qu’est-ce que ça pouvait faire que Peggy soit une jeune femme et qu’elle étouffe ?

Elle ne pouvait plus supporter la politique. L’image de Scott, la tête ensanglantée, la poursuivait nuit et jour. Elle voulait oublier, oublier… Quant à l’Amérique, le « cher et vieux pays », elle s’en moquait comme de son premier soutien-gorge. Sa seule certitude était un refus définitif d’être réduite à l’état d’objet à des fins de propagande électorale. Les vestales éplorées, les inconsolables gardiennes du souvenir, les robes de deuil, les moues compatissantes et hypocrites de vieillards rusés, fini ! Elle en avait sa claque !

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