Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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« Vous savez pourquoi j’ai voulu vous connaître ?

— Oui. Je suis la femme de votre vie.

— N’anticipez pas. Vous pourriez être le bébé de ma vie, mais ce n’est pas le cas. Je vous ai repérée. Vous avez déjà fait des photos ?

— Si j’ai posé ?

— Oui.

— Non, jamais. Vous m’avez bien regardée ?

— Dommage. Vous pourriez faire un bon modèle. Comment vous appelez-vous ?

— Maria. Et vous ?

— Raph. Raph Dun. Votre nom de famille, c’est quoi ? »

Il la sentit se raidir dans ses bras :

« Vous me prenez pour une bille ?

— Seigneur !…

— Vous savez très bien qui je suis.

— Comment avez-vous su que je le savais ?

— Tout le monde le sait. J’ai constamment des grappes de journalistes à mes trousses. À la sortie du lycée, ils s’habillaient en curés et me proposaient des sucres d’orge.

— Désolé, je n’en ai pas sur moi.

— Tant mieux, je déteste. Vous êtes à quel canard ?

— À aucun et à tous. Je suis une pute. Je me vends au plus offrant.

— Comme c’est vilain !

— Horrible ! Mais je brûle des cierges en pénitence. Vous restez longtemps à Cannes ?

— Et vous ?

— Ça dépend de vous. Si je peux écrire des horreurs sur votre compte, on me donnera beaucoup d’argent et je pourrai rester davantage.

— Qu’est-ce que vous voulez savoir ?

— Croyez-vous pouvoir vous rendre à ma table sans risquer des coups de feu de la part de vos petits camarades ?

— Je suis libre, non ? »

La danse s’achevait…

« Alors, parfait, allons-y !

— Je vous rejoins. Je passe prendre mon sac. »

Il gardait sa main dans la sienne sans qu’elle songe à la retirer. Il dit :

« D’accord, je vous attends. Dites-leur que je suis votre papa… »

Elle le regarda dans les yeux avec gravité :

« Ce que vous êtes bête ! J’arrive… »

« Madame, je suppose que vous comprendrez ce que ma démarche comporte de délicat. Mais il fallait que je la fasse. Cigarette ?

— Merci, non. »

Le Grec se tortilla, mal à l’aise. La classe de cette femme l’impressionnait. Elle avait une réputation de bouffeuse d’hommes et se conduisait pourtant avec la race, la dignité et la discrétion d’une grande dame.

« Il s’agit de mon fils…

— Je m’en doutais… répliqua Joan avec une certaine ironie.

— Il est de mon devoir… de mon devoir…

— Oui ?

— Je dois le protéger vous comprenez… Il est si jeune !

— Et moi pas. C’est ça ?

— Non, ce n’est pas ce que je veux dire !

— Vous le dites quand même. »

Il affronta son regard : sale besogne. Elle était belle dans la plénitude de son épanouissement, sereine. Il était venu pour lui dire de rompre et savait qu’il avait de quoi la convaincre. Mais comment amorcer ?

« J’avoue, dit-il, que je ne m’attendais pas à ce que vous soyez telle que je vous trouve. Je comprends Achille. Il a du goût. »

Elle hocha la tête en guise de remerciement.

« Monsieur Satrapoulos, si vous cessiez de tourner autour du pot pour me dire franchement le but de votre visite ? »

Elle l’aidait, tant mieux !

« Vous devez vous en douter…

— Évidemment ! Vous êtes venu me dire de rompre avec Achille. Non ?

— Je suis soulagé de voir que vous comprenez.

— Bien sûr que je comprends. Je me mets à votre place. Une des plus grosses fortunes du monde, un fils unique destiné à hériter et à prendre la suite. De l’autre côté, une femme de quarante ans, divorcée trois fois qui ne lui donnera peut-être même pas d’enfant. Si j’étais vous, j’agirais peut-être de la même façon. Peut-être… Seulement…

— Seulement ?…

— C’est non. Je ne suis pas vous. Et Achille ne va pas se mettre à aimer des gens pour vous faire plaisir. Ne croyez pas que je cherche à vous défier, mais vous n’êtes pas dans la course. J’ai choisi. Il a choisi. On s’aime.

— Madame, je vous en prie ! Si Achille avait été clerc de notaire… Vous savez aussi bien que moi que ce que vous appelez l’amour n’est pas éternel !

— Parfaitement exact. C’est pourquoi je tiens à en profiter tant que cela dure.

— Oui, mais lui, y avez-vous pensé ?

— Je ne pense qu’à lui.

— Supposez que ça dure… Quand il sera un jeune homme de trente ans, vous serez… vous serez…

— Une vieille dame de quarante-sept. C’est ça ? »

Le Grec se durcit :

« Exactement.

— Ce qui nous laisse dix ans, non ?

— Non ! Je ne suis pas disposé à vous laisser quoi que ce soit ! J’ai d’autres projets pour Achille, dans lesquels il n’y a aucune place pour vous !

— Je suppose que vous lui en avez fait part ?

— C’est mon affaire ! C’est à vous que je m’adresse, pas à lui ! Je pensais que vous seriez la première à ne pas vouloir compromettre son avenir ! Je vous préviens que si votre liaison continue, je lui coupe les vivres ! Vous n’aurez pas un sou ! »

Joan le dévisagea d’un air suave :

« Monsieur Satrapoulos… Y a-t-il quoi que ce soit, dans votre passé ou votre vie actuelle, qui vous autorise à me donner des leçons ? Vérité pour vérité, sachez que vous êtes tellement racorni que certaines choses vous passent par-dessus la tête. Croyez-vous réellement que je sois intéressée ?

— Je ne veux pas le savoir ! Je refuse qu’Achille fasse sa vie avec une vieille !

— Merci. Maintenant, vous pouvez sortir.

— Je ne sortirai pas tant que…

— Tant que quoi ?

— Tant que vous ne m’aurez pas promis… Tenez… — il sortit un carnet de chèques de sa poche — Je vais vous signer un chèque en blanc… Je vous donne ma parole d’honneur que personne n’en saura jamais rien ! Vous pouvez écrire le chiffre que vous voudrez, n’importe quoi pourvu que vous disparaissiez ! »

Il lui tendait le petit rectangle bleuté sur lequel il avait rageusement écrasé sa signature.

« Voilà ! Prenez-le ! »

Il le lui mit de force dans la main. Elle le garda. Puis, d’une voix très calme :

« Adieu, monsieur. »

Le Grec inclina la tête, tourna les talons et prit la porte. Il appela l’ascenseur qui ne vint pas, dévala à pied les cinq étages. Il allait arriver au rez-de-chaussée quand la voix de Joan le stoppa.

« S’il vous plaît ! »

Il leva la tête et l’aperçut tout là-haut, minuscule, comme enveloppée dans la cascade de ses cheveux fauves. Elle lança un petit paquet dans la cage de l’escalier. Il le ramassa. C’était son chèque, lesté d’une pièce de monnaie. Il le déplia : là où auraient dû se trouver des chiffres et des lettres, au-dessus de sa signature, il vit une multitude de petits cœurs dessinés au rouge à lèvres. Sur un ton plein de colère, il l’entendit ajouter :

« Vous êtes dégueulasse ! Ne revenez jamais plus ! »

Elle claqua sa porte. Il resta immobile sur le palier. C’était la première fois de sa vie qu’on lui renvoyait un de ses chèques à la gueule. Il s’en souviendrait, de son voyage à Vienne !

Peggy trouvait idiot et rétrograde de réciter un bénédicité sous prétexte qu’on allait grignoter trois feuilles de laitue. En Europe, même dans les familles bien pensantes, on ne s’embarrassait pas de semblables simagrées ! Elle était encore tout éblouie par son voyage en Grèce et à Paris. De temps en temps, elle caressait la pierre fantastique que lui avait offert le Grec. Elle n’osait pas la montrer et la cachait sous les plis d’un chemisier qui lui emprisonnait le cou, à l’ancienne mode. Subitement, la gueule de sa grand-mère la déprimait. En bout de table, quand elle avait marmonné sa prière avant de déplier sa serviette, elle avait évoqué pour Peggy une espèce de vautour momifié et dangereux. Il faut dire que la vie de Virginia, la reine mère du clan Baltimore, s’était passée soit à accoucher, soit à soigner son mari, élever ses enfants et enterrer les morts de sa très nombreuse progéniture. Elle en avait gardé sur le visage une expression définitivement figée, granitique et insensible. Quel contraste avec l’insouciance un peu folle de Satrapoulos !

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