Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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« Qu’est-ce qui se passe ? demanda le Grec.

— Je ne sais pas, monsieur… » répondit le chauffeur.

Maintenant, la rue était emplie de groupes, épars d’abord comme des flocons puis, resserrés, denses, s’organisant selon les lois de la coulée d’un fleuve qui grossit sous ses affluents en s’éloignant de sa source. S.S. jeta un regard en arrière : la marée humaine, imperceptiblement, s’était refermée sur eux.

« Je vais les faire dégager ! » dit Louis.

Le Grec bloqua son geste alors qu’il s’apprêtait à appuyer sur l’avertisseur :

« Ne bouge pas ! »

Il était trop instinctif pour ne pas percevoir le danger montant de cette marée humaine trop calme qui défilait sans un geste, sans un cri. À travers les vitres de la Rolls, il apercevait des visages de vingt ans, si près de son visage à lui qu’il aurait pu les détailler dans les moindres replis de la peau. Nul ne semblait s’apercevoir de la présence de la Rolls dont Socrate savait qu’elle était incongrue. À un moment, dans une espèce de trouée, il vit au bout de la rue, massés en un épais barrage, une horde de policiers casqués, vêtus de noir, boucliers médiévaux et matraques à la main, immobiles comme des arbres. Le Grec flaira qu’il allait y avoir du vilain. Comme cent fois dans sa vie au cours de circonstances analogues, il eut un trait de génie :

« Louis ! Ta casquette !

— Pardon ?

— Enlève ta casquette crétin ! Planque-la ! »

Tout en parlant, il défaisait lui-même le nœud de sa cravate qu’il jetait à ses pieds, ouvrait le col de sa chemise, remontait celui de sa veste et ébouriffait ses cheveux. Son goût du travesti lui permit, en une seconde, une métamorphose radicale qu’il compléta en ôtant ses grosses lunettes d’écaille. Il ressemblait maintenant à n’importe quel petit employé de ministère, homme entre deux âges, un peu fripé, un peu fatigué.

« Tourne où tu peux ! Dégage !

— Il n’y a pas de rue, monsieur.

— Fourre-toi dans le garage, à gauche !

— Il est fermé, monsieur. »

Le Grec réalisa alors que toutes les devantures de fer des boutiques avaient été baissées. C’était effrayant : il était coincé dans une Rolls Royce en plein milieu d’un flot de manifestants dont les vagues venaient déferler contre une muraille de C.R.S. ! Pas d’issue, aucune possibilité de dégager, rien ! La voiture roulait au pas des étudiants qui ne paraissaient toujours pas la voir, agglutinés contre les portières, les pare-chocs, escortant en quelque sorte cette provocation. De plus en plus nerveux, Socrate lança, à tout hasard, quelques pauvres sourires qui ne reçurent aucun écho. Paniqué, s’attendant au pire, certain maintenant qu’il était pris entre les mâchoires d’une tenaille qui allait se refermer sur eux pour les écharper, il réussit à redonner à sa voix un semblant de fermeté :

« Je descends, Louis, je vous attends plus loin… »

Le chauffeur ne pipa pas. Il commençait à comprendre. Il vit son patron plonger dans la masse et s’y perdre, marchant au rythme des autres, se dissolvant parmi eux. Puis, le miracle… Au moment où la Rolls, bloquée de tous côtés, n’allait plus pouvoir faire un mètre, Louis vit sur sa gauche une petite rue en sens interdit. Avec une douceur infinie, il braqua lentement le volant, prenant bien soin de n’effleurer personne. Il craignit un instant que la ruelle ne fût qu’une impasse, mais non, elle s’appelait la rue du Chant et comportait réellement une issue. Apparemment, les manifestants l’avaient négligée. Louis eut envie de chanter. En débouchant dans la rue du Cardinal-Lemoine, il tomba sur le Grec qu’il faillit ne pas apercevoir tant il était devenu un homme quelconque. Un signe discret, un léger coup de frein, une portière qui se ferme, S.S. était redevenu son passager. Sauf qu’au lieu de monter à l’arrière, il s’était réfugié près de lui, sur le siège avant. Dents et lèvres serrées, il articula très vite, à la manière des gangsters des années trente :

« Barre-toi, connard ! Vite ! Tu vois pas qu’ils vont faire la révolution ! »

Louis donna un coup d’accélérateur et la Rolls bondit en avant, s’éloignant de ce calme affreux qui précède les guerres. Le lendemain, les journaux du monde entier affichaient à la une ce qui allait devenir les « événements de Mai 68 ».

Dun fit un signe au patron de la boîte.

« Qui c’est, le boudin, là-bas ?

— Comment ? Tu ne sais pas ! Mais c’est la fille de Satrapoulos !

— Non ?

— Mais si !

— Dis donc, qu’est-ce qu’elle est tocarde !

— À partir de cent millions de dollars, toutes les femmes sont belles.

— Qui la baise ?

— J’en sais rien.

— Elle baise ou pas ?

— Comment veux-tu que je le sache ? J’ai pas couché avec !

— Salaud ! Ce serait bien la seule ! Qui c’est les types, avec elle ?

— Des fils à papa, des petits cons. Helliokis a son bateau à Cannes.

— Tu peux m’arranger le coup ?

— Je la connais pas bien. C’est la deuxième fois qu’elle vient.

— Merde, vas-y, quoi !

— Qu’est-ce que je lui dis ?

— Dis-lui qui je suis et demande-lui si elle veut venir prendre un verre.

— Ça va. J’essaie. »

Dun vit Carlos louvoyer entre les groupes de danseurs, s’approcher de la table aux minets, échanger avec eux quelques phrases. Pendant que tout le monde riait de ses plaisanteries, Carlos se pencha vers la jeune fille et lui murmura quelque chose à l’oreille. Instinctivement, Raph lissa ses cheveux de la main. Maria se tourna dans sa direction et lui lança un coup d’œil. Raph lui fit un sourire. Maria, à son tour, chuchota quelques mots à l’intention de Carlos. Carlos sourit, quitta la table et revint vers Dun, précieux messager qui allait peut-être permettre au reporter de réaliser un scoop qu’il attendait — et ses créanciers avec — depuis des semaines. C’était du gâteau, cette petite ! À la une de tous les grands magazines internationaux, son nom représentait de l’or en barre. Pour peu qu’elle accepte de poser pour des photos, Dun pourrait retourner au Ritz et régler ses arriérés.

« Qu’est-ce qu’elle a dit ? interrogea-t-il avidement.

— Elle a dit que tu pouvais l’inviter à danser.

— Merde ! On va encore dire que je détourne des mineures !

— Pourquoi, c’est faux ?

— Pas du tout, mais ça fait mauvais genre. Tant pis, j’y vais. »

Dun déplia sa haute silhouette et constata que sa cavalière présumée l’observait avec intérêt. L’âge n’avait rien changé à l’affaire. À quarante-huit ans, il continuait à faire des ravages. Ses cheveux blancs soigneusement ondulés affolaient aussi bien la midinette que la comtesse ou la star. Quel âge pouvait-elle avoir, cette gamine ? Quand il arriva à la table, les minets cessèrent de jacasser et le dévisagèrent avec une ironie haineuse et impuissante. Mais, déjà, Maria se levait. Il lui fraya un chemin jusqu’à la piste. Il lui dit en l’enlaçant :

« J’ai cru que vos petits copains allaient me tuer !

— C’est probablement ce qu’ils vont faire. Après…

— Après quoi ?

— Après la danse.

— Vous êtes en vacances ?

— Vous êtes journaliste ?

— Vous habitez chez vos parents ? »

Ils éclatèrent de rire.

« Non, chez des amis.

— Une villa ?

— Un bateau.

— Et ils vous laissent sortir seule ?

— Je viens de tuer mon geôlier. Vous êtes Français ?

— Non. Congolais. J’ai une plantation de bananes. Mes onze femmes s’en occupent.

— Seulement onze ?

— C’est une petite plantation. »

Vue de près, elle n’était pas si moche. Le corps était un peu lourd, qui s’écrasait sans pudeur contre celui de Dun, mais les yeux dorés étaient extraordinaires et, apparemment, elle avait oublié d’être bête. Jouer serré… Payer le Ritz…

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