Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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— Oh ! tu exagères ! Les assises !… Parce que j’ai fait boire une petite tasse à cette…

— Méfie-toi, Achille ! Fais attention à ce que tu dis ! Je suis encore de taille à te briser ! Je ne tolérerai pas que tu te conduises en voyou !

— Papa…

— Ta gueule !… Tu vas aller faire des excuses à Olympe ! Et tout de suite !

— Jamais ! »

Le cri avait fusé, vibrant de défi.

« Qu’est-ce que tu as dit ?

— Jamais ! Et tu peux me couper la tête ! Jamais ! Jamais ! Jamais ! Je la déteste ! C’est une salope ! »

La main droite du Grec se détendit à une vitesse prodigieuse et frappa Achille dont la joue se zébra instantanément de rouge et de blanc.

« Tout de suite, tu entends !… Vas-y tout de suite !

— N’y compte pas ! Jamais ! »

Ils se toisèrent durant cinq interminables secondes, aucun des deux ne baissant les yeux. Pratiquement, le Grec n’avait jamais porté la main sur ses enfants, et il était abasourdi d’avoir frappé son fils, malgré lui en quelque sorte.

Il haleta, d’une voix bouleversée :

« Achille, écoute bien !… C’est un ultimatum ! Si tu ne vas pas présenter tes excuses, je te jure que tu n’auras plus jamais un sou de moi !

— Garde-les tes sous !… J’en veux pas ! C’est pas ça que je veux !

— Tu veux quoi ?… hurla le Grec…

— Rien ! Rien du tout !… », rugit Achille en écho.

En lui, quelque chose venait de crever, qu’il avait envie de jeter à la face de son père et qu’il contenait furieusement, serrant les dents avec rage. Il aurait voulu tout dire, tout, maman, papa, l’amour qu’il leur vouait à tous deux, son désespoir de les voir se quitter, sa honte, sa colère, la haine de toutes les femmes qui prenaient la place de sa mère, son mépris pour ces prétendus adultes qui étaient incapables de s’aimer, son angoisse d’être abandonné, ces années de terreur et de dissimulation, sa panique devant un amour sacré qui avait foutu le camp. Il balbutia :

« Papa… »

Mais le Grec, exaspéré, ne sut pas entendre l’appel que contenait ce mot. À bout de nerfs, il reprit hargneusement :

« Je te préviens solennellement une dernière fois : c’est elle ou toi. Je vais l’épouser ! »

La nouvelle frappa Achille avec la force d’un coup de bélier. Il secoua d’abord la tête de droite à gauche, les larmes aux yeux, puis articula faiblement :

« Non, papa… Non ! »

Puis, il tourna les talons et sortit en courant du bureau de son père, criant dans le couloir :

« Maria !… Maria !… Maria !… »

Irène regarda avec ravissement dans la glace les bleus qui lui couvraient le visage et le corps : elle avait reconquis Herman ! Ces plaies et ces bosses, cette chair tuméfiée et cet œil au beurre noir, c’étaient les preuves éclatantes de sa victoire. Si elle avait pu, elle les aurait exhibés dans la rue afin que chacun sache qu’elle s’appelait à nouveau Mme Kallenberg. Au bonheur d’être malheureux ensemble s’ajoutait le plaisir subtil de savoir Herman de plus en plus irascible, c’est-à-dire de plus en plus vulnérable. Quand il avait contracté ce mariage grotesque avec sa salope de sœur, Irène avait tenté de se suicider. Elle ne pouvait pas concevoir la vie sans les brutalités de Barbe-Bleue. On lui avait fait un lavage d’estomac et elle s’était sentie revenir à la vie avec le même sentiment qu’elle avait éprouvé en croyant qu’elle allait mourir : une envie de vomir. Le lendemain, l’annonce du scandale la plongeait dans les délices du triomphe : Herman marié et bafoué dans la même foulée, quelle revanche ! Irène en avait su gré à Lena dans cette ambivalence qui la caractérisait et lui faisait préférer les profiteroles — le chaud-froid — aux babas au rhum, et la cuisine chinoise — le sel et le sucre — à une brochette d’agneau aux aromates. Naïvement, elle croyait qu’il allait rentrer à la maison le soir même. En fait, elle l’avait attendu trois ans. Barbe-Bleue avait profité de sa lancée pour épouser Barbara, la fille d’un pétrolier texan, de vingt-huit ans sa cadette. Irène, impatiente mais confiante, décida de jouer les Pénélope et les femmes au foyer, multipliant dans son domestique les occasions de se dévouer et exerçant sur le plan social et mondain les ravages de sa très miséricordieuse charité. Elle savait bien qu’Herman et elle-même se complétaient non pas comme les deux doigts la main, mais comme une enclume et un marteau, ce qui, dans le fond, revient strictement au même. Entretemps, Lena cavalait derrière un gigolo, peintre raté de son état, et Melina était retournée poursuivre ses chères études anthropologiques dans une nouvelle communauté hippie, au sud de la Californie. Heureusement qu’Irène était là pour perpétuer les vertus de la famille et la tradition de la mère se sacrifiant à ses enfants ! Quand Herman était revenu, sous le prétexte de mieux surveiller l’éducation de ses rejetons, Irène n’avait pas été dupe de ce prétexte avoué : Kallenberg ne pouvait se passer d’elle ! Elle avait revêtu des tenues aguichantes achetées par sa femme de chambre dans une boutique de lingerie suspecte de Soho, se baladant sous son nez en bas noir, jarretelles violettes, soutien-gorge transparent, prenant pour un oui et pour un non des poses qu’elle jugeait suprêmement excitantes. Ils s’étaient remariés, purement et simplement, sous l’œil mi-méfiant, mi-attendri de la vieille Mikolofides — secrètement satisfaite de ce retour au bercail qui lui permettait de mieux contrôler les entreprises et les manigances de son gendre retrouvé. Kallenberg, bien entendu, avait divorcé auparavant de sa pouffiasse américaine dont il avait eu un enfant considéré par Irène comme un sale bâtard. La vie commune avait repris. Kallenberg s’absentait un peu plus. Irène buvait davantage et dans un camp comme dans l’autre, les tranquillisants consommés à doses redoublées chassaient l’angoisse. De temps en temps, elle et lui se payaient une bonne petite bagarre. Ces jours-là étaient les seuls où ils pouvaient s’endormir sans somnifères. Parfois, ils faisaient l’amour, avec dégoût et haine de part et d’autre, mais dans un tel climat passionnel que leur plaisir en devenait presque dense. Hier soir, ç’avait été merveilleux. Irène avait poussé Herman à bout et il avait perdu ce jeu tacite qui consistait pour Irène à lui faire perdre tout contrôle. Après les coups, elle avait eu droit à sa récompense, trois minutes parfaites où elle avait plané. Apparemment, Herman ne lui pardonnait pas le plaisir qu’il lui avait bien involontairement donné. Frustré lui-même, il était parti en pleine nuit, fou de rage, et Irène savait parfaitement qu’il était allé rejoindre une putain. Quelle importance désormais ? Elle avait récupéré son bonhomme et, d’un seul coup, ce qui faisait le charme de son existence, sa position de femme mariée, la père prodigue de ses enfants, les raclées, les scènes et les étreintes perverses. La chaleur de sa fortune et l’absorption continue de ses pilules, liées à l’idée qu’elle était la seule personne normale et équilibrée de la famille faisaient le reste : le bonheur !…

30

Le petit matelot ne put retenir un fou rire quand la vieille dame vint l’inviter à danser. La vieille dame insista :

« Juste un petit tour de piste, beau garçon ! »

Le matelot pouffa de plus belle :

« Non merci, pas de tango ! »

La vieille dame roula des yeux indignés :

« Pas de tango ? Mais vous n’allez pas refuser cette joie ultime à une personne de mon âge ! »

Elle avait un immense nez crochu et le fard de ses lèvres débordait sur son menton. Ses yeux étincelaient, soulignés par des traits charbonneux de rimmel. Les hardes qui la recouvraient étaient ridicules. Par le corsage entrouvert, on distinguait l’amorce de l’attache d’un soutien-gorge. Les jambes aux gros mollets étaient revêtues de bas de laine de couleur noire. Toujours riant, le matelot se leva et vint se lover contre la vieille. Il était plus grand qu’elle d’une bonne demi-tête. Ils se lancèrent dans des figures compliquées et anachroniques, tourbillonnant, croisant leurs pas, ployant à tour de rôle jusqu’au sol en sens inverse de leur rotation. Nut battit des mains :

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