Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Schwobb avait senti les bras lui en tomber :

« Mais monsieur !… »

Il aurait voulu lui dire qu’il n’était pas un spécialiste du courrier du cœur, mais un médecin pratiquant : M. Smith — tel était en tout cas le nom que Herbert lui avait fourni — ne lui en avait pas laissé le temps :

« Peut-être n’êtes-vous pas d’accord sur le montant de vos honoraires ? Voyons… Le professeur Herbert m’a bien parlé de mille dollars la séance ? »

Vaincu par cet irrésistible argument, Schwobb avait rétorqué :

« Très bien, commençons tout de suite. »

Après tout, l’argent ne courait pas les rues, et, en dehors des chirurgiens esthétiques et des cardiologues mondains, qui pouvait se vanter de pratiquer à de tels tarifs ? Maintenant, il regrettait presque d’avoir accepté ce pactole. Pour que son client assimile parfaitement l’essence même de l’hypnose, Schwobb, à plusieurs reprises, avait tenté de l’endormir : rien à faire ! Une force inadmissible émanant de sa personne avait vite prouvé au praticien que son client était rebelle à toute forme de persuasion : à aucun moment, il n’avait pu provoquer le plus petit début de transe. Une seconde personnalité semblait veiller en lui, suppléant à le première malgré son évidente bonne volonté de se prêter à l’expérience. L’idée avait même effleuré Schwobb que ce type était un spécialiste, que son collègue Herbert avait voulu le mystifier, lui faire une mauvaise blague. Pourtant, des blagues à ce prix-là… À la fin de chaque séance, l’élève tendait à son maître, discrètement plié dans la paume de sa main, un billet de mille dollars. Ce billet, aujourd’hui, Schwobb ne pouvait plus l’accepter. Après huit tentatives vaines, il décida d’avouer franchement son échec :

« Écoutez… Il faut que je vous dise… Je renonce. »

Smith leva sur lui des yeux étonnés :

« Pourquoi ?

— Je n’ai aucun pouvoir sur vous.

— Mais docteur… vous inversez les rôles. Je ne suis pas là pour que vous m’endormiez, mais pour que vous m’appreniez à endormir les autres. Enfin… l’autre… De combien de leçons ai-je encore besoin pour arriver à ce résultat ? »

Schwobb eut un geste d’impuissance :

« Entre nous, monsieur… Smith… Pensez-vous que vous ayez réellement besoin des secours de l’hypnose pour séduire qui que ce soit ?

— Si cela n’était pas, docteur, que ferais-je ici ? »

Schwobb se racla la gorge :

« Vous avez pourtant une remarquable force intérieure.

— En certaines occasions, disons… professionnelles, c’est possible. Mais dans ma vie privée… »

Le toubib eut un imperceptible sourire : son patient n’avait pas l’air d’avoir compris que la richesse de la vie privée était complètement assujettie à la fortune. Comment pouvait-on paraître si puissant et perdre son temps à de tels enfantillages ? D’une voix douce :

« Si je comprends bien, vous voulez obliger, grâce à l’hypnose, une femme à vous aimer ?

— Ne rêvons pas ! Ce que j’attends de vous, c’est que vous me donniez quelque chose dans le regard qui l’oblige à me voir, qui la force à poser les yeux sur moi. C’est tout ce que je demande. Le reste, j’en fais mon affaire. »

Schwobb s’abîma dans un silence. Ce désarroi avoué le regonflait, lui rendait vis-à-vis de son bizarre élève une partie de l’assurance qu’il avait perdue à son contact. D’un ton plus ferme, il lança :

« Parfait ! Eh bien, nous allons parer au plus pressé ! Je vais vous donner quelques trucs pratiques qui vous rendront maître de la situation… »

L’autre leva un doigt interrogateur. Coupé dans son envolée, Schwobb fut obligé de s’interrompre :

« Oui ?… Je vous écoute… dit-il avec agacement.

— N’oubliez pas que si elle ne me voit pas…

— Je sais… Je sais ! Enfin, vous n’avez pas six ans ! Il y a tellement de choses à faire pour capter l’attention !

— La sienne est déjà très sollicitée.

— Allons ! Vous savez très bien que vous n’avez jamais rien essayé. Ne me dites pas que si vous lui passez devant avec un régime de bananes sur la tête, elle ne vous verra pas ! »

Schwobb gloussa tout seul de sa plaisanterie : l’autre resta de marbre.

« Écoutez cher ami, je suis certain que vous n’aurez pas à vous donner autant de peine. Ça ira tout seul ! Il n’y a pas que les yeux qui comptent, il y a la voix, l’intonation, les gestes ! Franchement, entre hommes, qu’attendez-vous d’elle ? Souhaitez-vous l’épouser ? »

Le Grec eut un ricanement désabusé :

« Non. Personne ne l’épousera jamais…

— Vous voulez peut-être en faire votre maîtresse ?

— Même pas. Je n’en demande pas tant… Une amie, rien qu’une amie. »

Schwobb eut une moue discrètement peinée :

« Je ne voudrais pas être indiscret, mais… Avez-vous des problèmes d’ordre sexuel ? »

Satrapoulos éclata de rire sans retenue :

« Non, docteur, non !… Excusez-moi… Je ne crois pas que vous puissiez comprendre… »

Pourquoi lui aurait-il expliqué qu’il avait un désir dévorant de conquérir la femme la plus célèbre des États-Unis ? Et comment lui faire avaler que la personne en question le figeait, comme si l’idée même de faire l’amour avec elle eût été incestueuse ? Oui, c’était exactement ça ! Il n’imaginait pas sans gêne que l’idole pût descendre de son piédestal pour s’allonger dans un lit à ses côtés. Quand cette image l’effleurait, il avait beau la repousser de toutes ses forces, elle le plongeait néanmoins dans un intense sentiment de culpabilité. Un peu comme si on lui avait proposé de coucher avec sa propre mère.

Mais pourquoi, merde ! Pourquoi ?

Il avait bien changé, Fast. Lena ne tenait pas trop à approfondir en quoi, car cette métamorphose lui était plutôt déplaisante. Le hippie farouche qu’elle avait connu cinq ans plus tôt était toujours aussi inquiétant, et superbe que jadis. Seulement, ses préoccupations n’étaient plus les mêmes. Maintenant, il avait des soucis d’argent. Non qu’il en fût privé, ce qu’il avait supporté avec décontraction dans le passé, mais parce qu’il s’était soudain découvert une rage de posséder qui le jetait dans de folles dépenses. Grâce à Lena, qui l’avait couvé, fait connaître et imposé, les toiles de Fast figuraient dans plusieurs musées et étaient la fierté des collectionneurs d’avant-garde. En fait, le mot « toile » n’était pas exact. Fast avait fait exploser la peinture. Il avait dynamité graphisme et couleurs, ces deux mamelles flasques, en leur conférant cette fameuse troisième dimension que les pauvres besogneux du passé, Piero Della Francesca, par exemple, n’avaient réussi à introduire dans leurs œuvres que par cette ruse misérable, la perspective. Fast, lui, avait réellement apporté à l’art de tous les temps l’élément qui lui manquait pour qu’il prenne vie : la profondeur. Il n’était pas question d’accrocher ses trouvailles sur des murs mais de leur faire occuper un espace et un volume dans un lieu privilégié. À New York, sa première exposition avait fait se pâmer tous les esthètes. Dans une salle vaguement éclairée par une lumière bleutée, il avait placé un vieux lit métallique au sommier crevé, récupéré dans une décharge publique d’Istanbul. Sur le lit, un drap froissé et souillé de taches suspectes. Au centre de ces taches, un jet de sang séché et brunâtre… mais pas n’importe lequel. Le catalogue précisait dans une description dithyrambique : Ce sang a une histoire douloureuse : c’est celui des menstrues d’une jeune femme liée à la vie de l’artiste, mais dont, par un souci de pudeur bien compréhensible, il se refuse à livrer le nom. L’ensemble, lit souillé et sang de menstrues, était intitulé : Fin de partie. La critique, soufflée, n’avait pu qu’admirer. L’un de ses plus célèbres représentants, par crainte d’être pris de vitesse, avait même écrit : Fast, cet inconnu qui va plus loin que Rembrandt.

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