Pierre Rey - Le Grec
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- Название:Le Grec
- Автор:
- Издательство:Éditions Robert Laffont
- Жанр:
- Год:1973
- Город:Paris
- ISBN:2-253-02033-8
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.
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Tout le long du parcours, les murailles n’étaient qu’un immense panneau de propagande. Les rues de La Nouvelle-Orléans répétaient à l’infini les deux mêmes visages et les deux mêmes noms : Scott et Peggy Baltimore.
Il y avait trois sortes d’affiches. Celles où Scott était seul, en gros plan, souriant de toutes ses dents, qu’il avait très blanches. Légende : Pour que ça change… imprimé en haut du panneau, sur les cheveux de l’intéressé. En bas, au niveau de son nœud de cravate, Scott Baltimore. Sur les autres, en pied, cheveux au vent et robe claire, la silhouette de Peggy. En grosses lettres, Peggy, en plus petites, we want you, et en énormes, for président, de telle sorte que l’œil, dans une première vision, embrassait d’abord la formule Peggy… for président, ne percevant le we want you qu’au prix d’un regard plus attentif. Sur la dernière, Scott et Peggy, tendrement enlacés, les yeux fixés sur l’avenir, c’est-à-dire les passants. Slogan : Scott et Peggy Baltimore… Les plus jeunes présidents de l’histoire des États-Unis.
« Ça te plaît ? »
La voiture était découverte et glissait lentement entre deux haies humaines qui applaudissaient. Scott et Peggy, debout à l’arrière, faisaient des signes amicaux et chaleureux en réponse à l’ovation qui montait vers eux. À force de garder les lèvres largement ouvertes sur un sourire radieux, la jeune femme sentait des crampes douloureuses lui crisper les muscles zygomatiques. Sans cesser de sourire, elle dit à Scott :
« J’en ai marre de ce cirque… J’ai envie de me gratter au milieu du dos.
— Et moi de faire pipi. Tu vois, aucun des deux ne peut aider l’autre. Patience… »
Tout en parlant, Scott nouait ses deux mains au-dessus de sa tête en un geste vainqueur. Peggy avait beau se refuser à l’avouer, elle était snobée par cette ferveur populaire qui jaillissait vers son mari. Elle s’imaginait avoir vécu l’expérience de la foule lorsqu’elle avait gagné des concours hippiques, mais l’enthousiasme politique n’avait aucune mesure avec les bravos discrets des amateurs de jumping. Elle savait pourtant comment on fabrique un surhomme, elle avait parfois assisté avec ennui et résignation aux préparatifs de la campagne, protestant lorsqu’on lui affirmait qu’elle aurait un rôle à y jouer si elle désirait que Scott soit élu. À entendre Pust Belidjan, cerveau de l’organisation — Peggy ne pouvait pas le voir en peinture, elle le trouvait « commun » — il était même nécessaire que leurs deux enfants, Michael et Christopher, quatre et trois ans, participent à l’exhibitionnisme ambiant. Peggy s’y était farouchement opposée. Scott lui-même n’avait pas osé insister. Peggy le regarda du coin de l’œil : il était vraiment magnifique, image de la jeunesse triomphante, bronzé, sain, décidé, beau, sympathique. Avec amertume, elle pensa que pas un de ses amants ne lui arrivait à la cheville. Pourquoi n’était-il pas arrivé à concilier ses ambitions et l’amour qu’il avait éprouvé pour elle ? Elle fut soudain jalouse des marques de passion anonyme que Scott soulevait sur son passage. Elle comprit qu’elle tenait encore à lui parce que, de toute éternité, il était destiné à être le premier. Elle lui prit la main doucement et le regarda à l’instant précis où la limousine faisait son entrée dans le Vieux Carré. Un peu surpris — il avait dû la menacer pour qu’elle l’accompagne — il lui rendit son regard. Et son sourire. La voiture effectua un demi-tour pour venir se ranger devant le perron du Royal Orléans. Malgré les hurlements de joie des badauds, Scott et Peggy ne se quittaient pas des yeux, comprenant que tout était encore possible, s’expliquant, se pardonnant, se faisant des promesses, se jurant mille choses silencieuses avec ces mots idiots et nécessaires que l’on n’ose jamais prononcer et qui passent dans le regard, à défaut des lèvres. Une seconde et tout fut dit, qui avait été inexprimable.
C’est alors que la première balle fit exploser le pare-brise.
La Menelas commençait à avoir réellement peur. Et si Socrate ne venait pas la rechercher ? Elle était acagnardée sur le sable, y traçant du bout des doigts des dessins vagues. Quand elle avait vu l’hélicoptère disparaître, elle avait cru à un bluff passager, certaine qu’il allait faire demi-tour pour la reprendre. Mais le silence avait succédé au silence, l’inquiétude à la colère, la panique à l’inquiétude. Des pensées bizarres lui traversaient l’esprit, comme celles qu’on doit pouvoir éprouver lorsqu’on va mourir, des lambeaux de passé, des fragments de salles pleines qui l’applaudissaient, des visages d’hommes, celui de l’Américain farfelu qui lui avait fait découvrir la musique et le petit mur de pierres sèches à l’ombre duquel elle passait des heures, à Corfou, quand elle voulait s’isoler et se faire croire qu’elle était définitivement seule, unique survivante d’une humanité disparue. Mais en ce temps-là, quand elle avait réussi à se faire peur, il lui suffisait de franchir le mur pour apercevoir sa maison et faire s’évanouir le sortilège.
Sur cet îlot, il n’y avait ni mur, ni maison, ni personne. Elle était aussi seule qu’on peut l’être dans un cercueil. Pour se donner du courage, quand elle avait senti ses nerfs flancher, elle avait hurlé à pleins poumons. Unique résultat, les chèvres s’étaient éloignées sur leur rocher. Elle avait eu envie de les caresser et était partie à leur poursuite sans pouvoir les approcher à moins de cinquante mètres, s’écorchant les pieds dans la rocaille. À un moment, elle s’était appuyée sur un énorme cactus pelé et avait manqué défaillir. Collée au tronc, une autre branche verdâtre, rugueuse comme de l’écorcé, hérissée d’aspérités. Au bout de la branche, deux yeux à demi recouverts par une lourde paupière et prolongés par une langue mince et fourchue : un iguane. Alertée, elle avait évité de s’approcher des autres cactus dont chacun semblait servir de refuge à des familles entières d’iguanes dont certains mesuraient plus d’un mètre. Ils se confondaient si totalement avec le végétal qui les portait qu’il était impossible de les repérer à première vue. Frissonnante, elle était retournée sur la plage, cette plage qui lui avait paru déserte et qui se peuplait maintenant de crabes monstrueux et craintifs. L’eau si claire semblait elle aussi parcourue de frémissements qui témoignaient d’une vie sous-marine intense. Elle imagina les plus gros poissons dévorant les plus petits, loi éternelle et abominable de la nature. Alors, elle se mit à pleurer, sachant très bien qu’elle ne survivrait pas à une nuit d’épouvante passée dans ce faux paradis.
Un bruit très discret la tira de sa torpeur et fit bondir son cœur dans sa poitrine… Un ronflement de moteur, chaud et rassurant, qui s’amplifia bientôt. Elle scruta le ciel nerveusement jusqu’à ce que ses yeux embués de larmes aperçoivent un point noir qui se rapprochait et qu’elle ne quitta plus du regard sauf pour consulter sa montre : il y avait plus de quatre heures qu’elle vivait mille morts. Réaction à sa peur, elle fut envahie par une bouffée d’agressivité qui le disputait à son soulagement. Elle ne comprit pas tout de suite : curieusement, le point s’était divisé en deux parties qui se superposaient, se chevauchant l’une l’autre. À mesure que la vision se précisait, la Menelas en distinguait les deux fragments avec plus de précision. Celui du dessous était nettement plus petit. Elle y était… L’appareil charriait sous son ventre une énorme masse noire qui se balançait au bout d’un câble. Maintenant, elle distinguait dans la carlingue les deux silhouettes de Satrapoulos et de Jeff. Eux aussi devaient la voir. Malgré son angoisse rétrospective, elle poussa la coquetterie jusqu’à ne leur faire aucun signe malgré l’envie dévorante de hurler, d’applaudir, de battre des bras. Elle allait leur montrer qu’elle n’était pas une femmelette, qu’il lui était indifférent qu’on revienne la chercher plus tôt ou plus tard et qu’après tout elle était très bien où elle était et pouvait se passer d’eux. Elle feignit donc de jouer avec des coquillages, restant sagement assise dans une pose étudiée, exactement comme si cet hélicoptère ne tournait pas au-dessus de sa tête et… Bon Dieu ! Il s’éloignait ! Elle se dressa d’un bond et se mit à hurler. Dans un fracas, l’appareil survolait la plage sans ralentir. Huit cents mètres plus loin, il s’immobilisa à dix mètres d’altitude et entreprit de descendre centimètre par centimètre, lentement, jusqu’à ce que l’objet incongru qu’il portait sous ses flancs touche terre. Plus qu’elle ne le vit, elle devina qu’on larguait un filin. Elle commençait à courir comme une folle lorsque l’hélicoptère, libéré de son fardeau, se catapulta dans l’espace et reprit la direction du nord : ce n’était pas possible, « il » ne pouvait pas lui faire ça… Grinçant des dents, elle reprit sa course avec la sensation que ses muscles luttaient contre un milieu liquide… Arrivée à cinquante mètres du gigantesque colis, elle s’arrêta, interdite, brisée : le salaud avait parachuté son piano ! Elle éclata d’un rire nerveux qui se mêla à des larmes… La plus célèbre pianiste du monde perdue dans une île déserte des Caraïbes, seule avec son Beechstein ! Car c’est un Beechstein ! À ses pieds, un petit paquet contenant des lainages, du vin, des fruits et des conserves. Elle eut envie de vomir. Chancelante, elle s’appuya de la main sur le bois en acajou sombre de l’instrument. Par réflexe beaucoup plus que par logique, elle fit glisser le câble d’acier de la queue du piano, en souleva le couvercle et effleura les touches. Dans cette immensité, elles rendirent un son parfaitement inhabituel, presque grêle. Sur le sable, elle vit l’enveloppe. Elle la décacheta et lut :
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