Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Gœthe s’est isolé six mois sur une île pour comprendre Spinoza. La Menelas tiendra bien trois ou quatre jours sur la sienne pour approfondir les subtilités de Chopin. Bonne solitude. SOCRATE.

Tout en pleurant, la « panthère » entreprit distraitement d’éplucher une banane.

Slim était agenouillé dans le bureau, devant la fenêtre. Les bières qu’il avait bues inondaient sa chemise. La peur lui nouait l’estomac. À force de tenir son regard rivé sur cette marée de têtes, ses yeux lui jouaient des tours, refusant d’accommoder, faisant danser de brèves zébrures multicolores sur un fond devenu brusquement noir ou pourpre. La sueur n’arrangeait rien. Pour la dixième fois, il essuya la frange de gouttelettes moites que ne retenaient plus ses sourcils. Il se força à ne plus regarder à l’extérieur et fit pivoter ses globes oculaires à plusieurs reprises vers la gauche — classeur métallique, chaise en acier chromé, pendule murale — et vers la droite — bureau gris clair, une vieille machine à écrire, deux autres chaises et une affichette montrant une fille splendide, la bouche humide, contemplant d’un air gourmand et sensuel une bouteille de Coca-Cola.

Il posa sa carabine sur le sol recouvert de linoléum beige et fit de grands moulinets avec ses bras. Après quoi, il sautilla rapidement sur place jusqu’à ce que les fourmis disparaissent de ses jambes. Seize heures… Maintenant, c’était une question de secondes. Il s’agenouilla à nouveau devant son observatoire. Il avait en enfilade l’avenue où allait apparaître la voiture de Baltimore. Mentalement, il en avait reconnu le trajet, s’installant dans des positions diverses, étudiant tous les angles de tir, essayant de se concentrer sur ce qu’il avait à faire pour ne plus penser à cette idée obsédante, Annie et ses enfants aux mains de salopards qui allaient les descendre de toute façon, quoi qu’il fasse. À travers la lunette de son fusil, il avait isolé des visages dans cette masse mouvante formée de milliers de gens, espérant reconnaître la sale gueule du type qui l’avait abordé, et la faire sauter d’un coup de flingue entre les deux yeux.

En arrivant dans le bureau, il s’était senti paralysé, incapable de prendre une décision. Nul ne pouvait l’aider. Il était trop tard pour mettre la main sur Trendy et l’informer de ce qui venait d’arriver. Et même, qu’aurait-il pu faire ? Que lui aurait-il dit ? Il avait été payé pour accomplir un travail. On avait enlevé les siens pour qu’il agisse en sens contraire de ce qu’on lui avait demandé. Quoi qu’il décide, il était piégé. S’il tuait Baltimore, il aurait beau invoquer la maladresse ou n’importe quoi, il savait que Trendy ne pardonnerait pas : on lui ferait la peau. S’il le ratait, les autres massacreraient sa femme et ses gosses. Il ne savait plus…

Il y eut un brouhaha sur la place. Slim se raidit. Là-bas, arrivant à petite vitesse, le cortège formé de plusieurs motards précédant une colonne de voitures semblant guider vers lui une longue limousine noire décapotable dans laquelle il distinguait deux silhouettes dressées et saluant de la main. Il épaula sa carabine, la crosse bien nichée dans le creux de son épaule, la joue humide appuyée sur le métal chaud. Il régla sa visée et regarda alternativement dans la lunette les visages de Scott et de Peggy. Même à cette distance, il n’aurait manqué aucun d’eux s’il avait tiré. Maintenant, les motards pénétraient sur la place. Du bout de son fusil, Slim ne lâchait plus la voiture du futur président. Il la vit amorcer une courbe large pour venir se ranger devant le Royal Orléans. Déjà, le maire de la ville descendait les premières marches du perron pour se porter à la rencontre de ses hôtes. Trois mètres encore et la Cadillac allait s’arrêter. Alors, Slim s’aperçut que Baltimore et sa femme se regardaient intensément, comme s’ils avaient été seuls en cette seconde. Avec le rapprochement de la lunette, il les voyait d’aussi près que s’ils avaient été tout contre lui. Graves tous deux, se racontant des yeux une histoire muette, une histoire d’amour. Oui, c’était ça, ils se disaient une histoire d’amour, le mari et la femme, jeunes, riches, invulnérables, tout-puissants…

« Annie… Annie… » articula Slim d’une voix rauque.

Presque sans y penser, son doigt caressa un peu plus fort la détente, lui imprimant un mouvement latéral infime, un millimètre peut-être. Le coup partit, pulvérisant le pare-brise.

« Annie, Annie !… Salauds ! »

Slim écrasa la détente. En point de mire, il avait la tête de Scott dont l’expression, après le premier coup de feu, s’était instantanément muée en une stupéfaction incrédule. Le front de Baltimore s’étoila de rouge et Slim vit nettement le sang gicler de la terrifiante blessure. Puis, Baltimore s’affaissa lentement tandis que Peggy, la bouche ouverte pour un cri immense que Scobb n’entendit pas, se jetait sur son corps et l’étreignait, le regard rivé à sa tête fracassée. Slim se leva vivement, démonta son arme en un éclair et l’enfouit dans un sac de sports, une espèce de housse en plastique destinée à du matériel de golf. Il ouvrit la porte du bureau, marcha d’une allure normale dans le couloir où se précipitaient des employés dont nul ne lui accorda le moindre regard. Il enfila l’escalier de service, dépassa le rez-de-chaussée et s’enfonça jusqu’au deuxième sous-sol. Il avait parfaitement le plan des caves en mémoire. Trois portes à franchir et il se trouverait dans un immeuble donnant sur Bourbon Street. Trendy lui avait remis trois clefs pour les ouvrir. Elles cliquetaient dans la poche de son pantalon et, à leur seul relief, il pouvait identifier celle qui ouvrirait chacune des portes… Désormais, Annie et les enfants avaient peut-être une chance infime de s’en tirer. Quant à lui, à la vie et à la mort, il serait un homme traqué, condamné. Où qu’il soit, quoi qu’il fasse, où qu’il aille, il devrait se maintenir en état d’alerte, dormir d’un œil, manger sans plaisir, exister la trouille au ventre. Pourtant, il avait décidé de ne pas céder au chantage, il n’avait pas voulu tuer Scott Baltimore. Jusqu’à la dernière seconde. C’est en les voyant s’aimer que son doigt s’était crispé, devenant autonome, indépendant, agissant à sa place, ses nerfs prenant leur revanche sur sa volonté.

Au bout de l’immense couloir, il vit la première porte. Il se débarrassa du sac contenant la carabine en le jetant par-dessus le vantail d’une cave. Il pressa le pas tout en sortant de sa poche la clef numéro un. Il en introduisit l’extrémité dans le pêne : ce n’était pas la bonne… Il essaya la seconde : elle n’entra pas non plus. D’un revers du bras, il essuya la sueur qui l’aveuglait et tenta d’enfoncer la troisième dans la serrure : rien à faire !… Aucune des clefs ne correspondait… On s’était foutu de sa gueule, il était coincé comme un rat ! Il fit demi-tour et se mit à courir comme un fou dans ce couloir de cauchemar, s’attendant à chaque instant à se trouver nez à nez avec un tueur chargé de le descendre. Si Trendy l’empêchait de prendre la fuite, ce n’était certainement pas pour lui laisser la vie. Il se maudit de l’avoir cru et d’avoir obéi à ses ordres : pourquoi s’était-il débarrassé aussi vite de son arme ? Il accéléra encore. Sa seule chance était d’arriver à son point de départ avant que les autres se soient organisés. S’ils l’attendaient là-haut, il lui était encore possible de leur échapper à la faveur de la confusion et de la panique. Il déboucha au pied de l’escalier, grimpa les marches quatre à quatre et se retrouva au rez-de-chaussée encombré par une foule de gens qui vociféraient.

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