Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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— Tu as essayé ?

— Qu’est-ce que tu crois, puisque j’en parle ? Seulement, moi, je choisis ! Quand je repère un mec qui me plaît, je me le tape. Quand j’en ai marre, je fous le camp ! Qu’est-ce que tu achètes, dis, avec ton pognon ? Que tu aies un vison bleu sur le cul ou un slip de Prisunic, ça change quoi à ton cul ? »

Nerveusement, Melina alluma une cigarette dont elle tira quelques bouffées exaspérées. Elle était assise au pied d’un chêne-liège moussu, sur l’herbe sèche, et avait ponctué son discours de grands coups rageurs donnés dans l’entrée d’une fourmilière à l’aide d’une brindille de bois. Lena, impassible, l’écoutait sans qu’aucun jeu de physionomie puisse indiquer à sa sœur si elle l’entendait ou pas : un sphinx. Melina, avec irritation :

« Bon. Alors maintenant, assez déconné ! Pourquoi tu es venue ?

— Je suis venue te chercher.

— Qui t’a envoyée ?

— Maman.

— Qu’est-ce qu’il lui prend ?

— Elle veut que tu reviennes.

— Pourquoi ?

— Tu es sa fille.

— Sans blague ? Elle a mis du temps à s’en apercevoir !

— Elle l’a toujours su. C’est toi qui ne t’es pas rendu compte qu’elle était ta mère.

— On n’a rien à se dire.

— Toi, peut-être…

— … et tout ce qu’elle peut me dire, je m’en fous ! »

Lena se tut un instant, puis :

« Melina… Quel âge as-tu ?

— Ça a un rapport !

— Quel âge ?

— Tu le sais pas, mon âge ?

— Je voudrais te l’entendre dire.

— À quoi tu joues ! Tu te prends pour qui ?

— Tu as trente ans. »

Melina siffla de colère :

« Et alors ?

— Alors, rien. Ça fait plus de dix ans que tu te balades, que tu te livres à ce que tu appelles « tes expériences ». Après tout ce temps, je suppose que tu es à même d’analyser ce que ce genre de vie t’a apporté ? »

Melina enregistra brièvement que cette dinde futile et superbe, somme toute, n’était pas si bête qu’elle le croyait. La question que Lena lui posait, elle se la posait elle-même désespérément depuis plusieurs jours, pour la chasser avec rage de son esprit car elle était incapable d’y répondre. Et pourtant, c’était là l’objet de sa démarche, donner un sens à son existence. Lena poursuivit, sans la regarder, assise en tailleur, le regard fixé devant elle :

« Je comprends parfaitement que tu refuses le milieu où tu es née. Après tout, tu ne l’as pas choisi. Mais moi, crois-tu que je ne me sois jamais sentie prisonnière ? Crois-tu que je n’ai jamais eu envie de m’évader ? Malheureusement, je ne sais rien faire. Je ne peins pas, je ne fais pas de la musique, je ne sais pas écrire et je n’ai aucune idée brillante. En clair, je suis nulle et j’en ai conscience. Tout ce que je peux faire, c’est consommer et apprécier les œuvres des autres, quand elles ne me passent pas au-dessus de la tête. »

Melina avait beau chercher dans sa mémoire, elle n’avait pas le souvenir que sa sœur lui ait jamais tenu un discours aussi long et aussi cohérent. Son irritation en redoubla :

« Oui, et alors ?

— Alors, rien. Je me demandais simplement si tu avais rompu avec tout pour avoir la liberté de créer quelque chose. »

Les idées de Melina tourbillonnaient : que démolir chez quelqu’un qui avoue sa propre impuissance ? Elle faillit être prise de court, se rattrapa :

« Moi aussi, je consomme, mais, disons que je ne trouve pas mes denrées dans les mêmes boutiques que toi.

— Quelles denrées ?

— Tout ce qui dépasse le quotidien, l’embellit, le justifie. Les armateurs, qu’est-ce qu’ils ont signé dans leur vie comme œuvres d’art, en dehors des chèques ? Et leurs Renoir, et leurs Degas, es-tu même certaine qu’ils les voient ?

— En tout cas, ils les possèdent. »

Melina eut un rire de jubilation.

« Est-ce qu’on jouit d’une femme parce qu’on la possède ?

— Tu oublies que j’ai divorcé.

— Tu n’en as pas profité longtemps ! Tu te sens mieux dans ta peau depuis que tu es duchesse ?

— Et toi, tu es mieux dans la tienne parce que tu fais semblant d’être une paysanne ?

— Je ne vais pas à des thés insipides, moi, avec des cons, ou à des croisières de vieux gâteux !

— Peut-être. Mais tu vas chercher du bois et tu nourris des poules.

— J’adore ça ! »

Lena tourna son visage vers elle, une lueur ironique dans l’œil :

« Vraiment ?

— Tu m’emmerdes ! Tu es trop bête ! Enfin, quoi ! Tu as ta vie !… Qu’est-ce que tu as à t’occuper de moi ?… Pourquoi viens-tu me faire chier ?… Est-ce que je m’intéresse à toi, moi ?

— Pas beaucoup, non.

— Alors ? Elle n’a qu’à se passer de moi, maman ! Je me passe bien d’elle ! Elle est trop conne ! En vivant auprès d’elle, j’aurais trop peur de lui ressembler !

— Tu la détestes à ce point ? »

La réponse fut criée :

« Je la hais ! Elle représente tout ce qui me donne envie de vomir !

— Et moi… Tu me hais ?

— J’en sais rien !… Mais la vie que tu mènes me fait dégueuler ! »

Lena se mit debout et tapota nonchalamment son pantalon :

« Bon… Je crois que tu as été claire… J’aimerais retourner à la ferme pour appeler un taxi. »

Melina l’écrasa de son mépris :

« Où tu te crois ? Dans la 5 eAvenue ? Y a pas de téléphone ici ! »

Lena sembla désemparée : comment pouvait-on exister sans téléphone ? Elle déglutit :

« Tant pis. Auras-tu l’obligeance de me faire déposer jusqu’au prochain village ?

— Te déposer comment ? dans la brouette ?

— Vous n’avez pas de voiture ?

— Tu n’as rien compris, hein ?

— Excuse-moi, Melina… J’irai à pied.

— Quand ?

— Tout de suite.

— Ça m’étonnerait ! Dans un quart d’heure ; il fera nuit comme dans un four. Tu ne pourrais même pas repérer la route.

— Je me débrouillerai.

— Tu parles ! Tu marcheras pendant trois heures dans l’obscurité ! Et même s’il faisait jour, as-tu déjà marché trois heures d’affilée dans ta vie ? »

Lena ne s’en souvenait pas. Brusquement, elle fut prisé d’un sentiment de panique devant l’hostilité de sa sœur. Simultanément, une idée germait dans le cerveau de Melina : on allait voir comment se comportait une petite-bourgeoise égoïste et gâtée dans une situation imprévisible. Elle se fit tout sourire et tout miel :

« Après tout, ce n’est pas parce que nous ne sommes pas d’accord sur une éthique de vie que tu dois prendre tes jambes à ton cou. Passe la nuit ici, avec nous, tu n’en mourras pas. Évidemment, ce n’est pas Buckingham, mais tu verras, on s’y fait ! Demain, je t’accompagnerai jusqu’à la route et nous ferons du stop. D’accord ? »

Lena, visiblement hésitante, finit par lui répondre :

« Je crois que je n’ai pas le choix…

— Oh ! dis ! Fais pas ta bêcheuse ! Allez, viens, on rentre ! Les autres vont s’inquiéter ! »

Elle lui tourna le dos, pour qu’elle ne voie pas son expression de triomphe, et s’éloigna à pas vifs vers la ferme : la douce, la prude, la conventionnelle Lena n’oublierait pas de sitôt sa nuit campagnarde ! Quelques pas en arrière, sourdement inquiète, Lena la suivait.

Il était dix-sept heures trente lorsque la sonnerie du téléphone éclata, incongrue, presque indécente à l’instant sacré du thé, sous le haut plafond de salon d’apparat du château de Sunderland. Mortimer tournait sa cuillère dans sa tasse pour y faire fondre le sucre — deux, toujours deux — et la duchesse mère parcourait le Time d’un air hautain et ennuyé. Quand l’horrible bruit lui vrilla les oreilles, elle parut choquée, mais, néanmoins, décrocha — en sa présence, Mortimer ne commettait jamais l’impolitesse de saisir l’appareil avant elle. Elle écouta, eut une expression pincée, douloureuse, et passa le combiné à Mortimer, comme si elle avait tenu quelque chose de sale.

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