Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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« Tu en veux ? C’est de l’herbe. »

Bravement, Lena avait fumé sa première cigarette de marihuana, en avait tiré quelques bouffées maladroites, attendant en vain que les fameux paradis qu’on lui avait tant vantés s’ouvrent à elle. Mais rien ne s’était passé, tout au plus s’était-elle senti la tête, un peu plus lourde, sans même avoir la certitude que cela ne venait pas du vin rosé qu’elle avait bu. Julien avait gratté sa guitare, s’amusant un instant à rythmer en contre-chant les pleurs d’un enfant qui s’était éveillé. Outre Julien et Fast, il y avait Éric, un Hollandais qui soufflait dans une flûte, et Alain, un Français. L’une des filles s’appelait « Squaw », sans autre précision, peut-être à cause de ses immenses yeux verts et de ses cheveux noir corbeau, coiffés en nattes. D’après ce que Lena avait cru comprendre — elle avait soigneusement évité de poser des questions pour se soustraire à l’agressivité de Melina — « Squaw » était sculpteur. L’autre fille se nommait « Zize » : ronde, boulotte, ouverte et de bonne humeur, elle semblait satisfaite de son sort, toujours levée la première avant que Squaw ait eu le temps d’étirer sa longue carcasse souple, ou que Melina eût daigné s’apercevoir qu’il manquait quelque chose sur la table. Apparemment, il n’y avait aucun couple stable dans ce groupe, chacun suivant la fantaisie du moment pour le choix de sa partenaire. Bien que Lena, a deux ou trois reprises, ait saisi le regard de sa sœur, plus incisif brusquement, lorsque Fast, paisiblement, tapotait les fesses de Squaw ou de Zize. À un moment, Alain s’était levé et avait offert une fleur des champs à Melina, qui l’avait acceptée avec un air de triomphe. Puis, Alain l’avait embrassée gentiment, sur la bouche. Melina avait dit à Lena :

« Peace and love. »

D’instinct, Lena avait su que sa sœur mentait, qu’elle lui jouait une comédie, et qu’elle-même jouait à être quelqu’un ou quelque chose : love, peut-être, mais peace certainement pas. Il était sans doute possible de travestir ses sentiments, non de les refouler. Le regard que Melina avait lancé à Fast en avait davantage appris à sa sœur que deux heures de discours : elle couchait sans doute avec les deux autres, mais elle était éperdument amoureuse de Fast. Et jalouse.

Elle lui avait lancé :

« Tu vois, ici, on partage tout. Les emmerdements, le bonheur, la nourriture, l’eau et les hommes, enfin, tout ce qui est essentiel. »

Puis, regardant Squaw et Zize :

« Côté amour, on n’a pas à se plaindre, non ? »

À Lena :

« Tu verras, cette nuit, si l’un de ces messieurs veut te rendre hommage… Duchesse… »

Malgré son désir de lui river son clou, Lena, gênée, n’avait pu que bredouiller :

« Moi, je ne suis que de passage. Et quand je fais l’amour, je choisis.

— Ah ! Mais nous aussi ! avait répondu Melina. Tout dépend de notre humeur. Julien, par exemple, c’est bien pour les jours de cafard. Il est doux et lent. Alain a un petit côté fantaisiste pas désagréable. Éric est un tendre, et Fast… Fast… Squaw, comment définir Fast ?… »

Squaw, sans répondre, s’était contentée de poser ses yeux immenses sur Melina. Pour casser une tension qu’elle sentait monter, et dont elle ne comprenait pas tout à fait l’origine, Lena s’était adressée à Fast, bien en face :

« C’est votre vrai nom, Fast ? »

Zize avait éclaté de rire :

« C’est bien plus qu’un nom ! C’est tout un programme ! »

Les autres avaient fait chorus et Lena s’était sentie toute bête. Depuis un moment, Alain caressait les seins nus de Zize, qui avaient tressauté entre ses mains quand elle avait ri. Maintenant, ils échangeaient un regard et sortaient dans la nuit, sans plus de façons. Lena sentit que Melina épiait ses réactions :

« Ici, on n’a rien à cacher : on a envie, on le fait. On s’aime. Quand il fait froid et qu’il y a des urgences, ça se passe ici, sur la litière. Personne n’y fait attention. » Elle en était à sa quatrième cigarette et ses yeux étaient devenus lumineux de l’intérieur. Lena avait beau s’en défendre, elle sentait monter en elle des phrases bourgeoises et imbéciles, genre : « Si papa la voyait ! » Pourtant, elle désirait surtout ne pas juger, sachant que cela remettait trop de choses en question, remuerait trop d’idées.

À côté d’elle, il y eut un véritable cri de bonheur. Lena se mordit les lèvres, se demandant qui l’avait poussé : ce pouvait être n’importe qui. Dans le noir, elle avait senti que les autres changeaient de position, avec des rires furtifs, des protestations étouffées, des rires encore. Elle n’aurait pas pu dire qui était son voisin ou sa voisine, bien que des corps l’eussent frôlée à plusieurs reprises, dont elle percevait la chaleur sans pouvoir identifier leur sexe. N’y tenant plus, elle se leva doucement, suivit le mur et gagna la porte à tâtons. Elle l’ouvrit et se retrouva dehors, saisie par une bouffée de parfum montant du sol. Elle eut l’impression de se trouver en plein jour, tant la lune était brillante, éclairant durement les oliviers, dessinant une ombre, nette au pied du puits, nuançant les tiges frêles et les fleurs délicates des genêts. La nuit crépitait de bruits discrets formant rumeur, mais dont elle s’appliqua à retrouver l’origine, basse rythmée des crapauds, cordes légères des grillons et, plus loin, quelque part dans les chênes-lièges, le soliste royal, un rossignol faisant ses gammes. Elle se laissa glisser sur une énorme pierre qui, jadis, avait été une meule. Puis elle écouta, regarda, respira, comme si ces actions simultanées qui la comblaient avaient été accomplies par une autre. Car il était impossible, inconcevable, qu’elle-même, duchesse de Sunderland, adulée, milliardaire, gâtée, recherchée, courtisée, se trouvât en cet instant précis dans une ferme en ruine où sa propre sœur, droguée, se faisait sauter par des hippies, ou de beatniks elle n’avait pas compris la différence — alors qu’elle aurait pu donner une fête dans son nouveau château du Lancashire, ou dans son hôtel de New York, ou dans son île grecque, ou n’importe où, mais pas ici, dans ce coin sans eau, sans confort, sans domestiques, sans téléphone, ce coin superbe où, pour la première fois depuis longtemps, elle sentait palpiter la nature sans que la main de l’homme ne lui eût préparé le terrain de sa vision. Pourtant, elle connaissait les plus beaux coins du monde, et des rossignols, il y en avait dans tous les jardins pour chanter la nuit. Alors ? Pourquoi ici précisément entendait-elle réellement leur chant pour la première fois ?

« J’avais toujours entendu dire que les filles de famille s’endormaient tout de suite. »

Parcourue par une décharge électrique, Lena se retourna d’un bloc : Fast était debout devant elle, complètement nu. Elle feignit de ne pas s’en apercevoir et répondit mécaniquement :

« Pas quand sept personnes font l’amour dans le même lit. »

Fast se passa une main dans la tignasse :

« Où tu as vu ça ? Éric et Julien dorment comme des vaches. Quant à ta sœur, elle est défoncée. Pousse-toi… »

Il s’assit auprès d’elle sur la meule. Lena n’avait sur la peau qu’un slip et un col roulé. Évitant soigneusement de tourner la tête vers Fast, elle garda le regard rivé sur la lune, droit devant elle.

« Ça t’épate tout ça, hein ? »

Elle ne répondit pas, attendant la suite. Elle fut inattendue :

« Ta sœur est une emmerdeuse. »

Pleine de joie secrète, Lena répondit d’un air pincé :

« Peut-on savoir ce qui vous fait dire ça ?

— Comme si tu le savais pas… Elle n’est pas plus à sa place ici que vautrée dans le pognon de papa. Elle fait semblant. Elle est pas bien dans sa peau. Un peu hystérique, quoi…

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