Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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— Melina est parfaitement normale. »

Froidement, Fast laissa tomber :

« Tu n’en penses pas un mot. Et tu es ravie que je te dise ce que je te dis. Parce que vous vous détestez. »

Il se gratta vigoureusement les flancs et ajouta :

« Ce doit être à cause que vous avez trop de fric. »

Agressive, Lena répondit :

« Le fric dérange surtout des gens qui n’en ont jamais vu la couleur. Vous, par exemple.

— Qu’est-ce que tu en sais, hé ! patate ! À côté de ma famille, la tienne pourrait passer pour une tribu d’indigents ! »

Lena, pleine d’espoir :

« Sérieusement ?

— Si je te le dis… Ça te la coupe, hein ? Toi, c’est les bateaux, moi, c’est l’acier.

— Quel est votre vrai nom ?

— Je m’appelle Fast Steel Illimited Junior. »

Lena haussa les épaules :

« Je savais bien que vous bluffiez.

— Tu es déçue, hein ? Tu vois que tu es conditionnée par ton fric. C’est la base dont tu as besoin pour te faire une idée des gens qui te parlent. Tu t’es dit, voilà un beau mec, je le verrais très bien P.-D.G. de quelque chose. Tu as gagné ! Je suis P.-D.G. de moi-même !

— Je n’ai jamais dit que vous étiez un beau mec.

— Non, mais tu l’as pensé. Regarde-moi dans les yeux et dis le contraire ? »

Lena ne tourna pas la tête.

« Et là, en ce moment, tu es en train de te demander ce que je fiche ici, qui je suis réellement, ce que je pense et si je te trouve belle. Vrai ? Je vais te donner une indication sur ma nature. D’abord, je suis un romantique, comme tu dois les aimer. »

Il se leva avec souplesse, s’éloigna de quelques pas et se mit à uriner. Déconcertée, Lena ne put s’empêcher d’admirer sa silhouette vue de dos, hanches étroites et épaules carrées, triangle fin tel que les Égyptiens l’avaient sculpté sur leurs hauts-reliefs, quand ils avaient voulu donner un visage à leurs dieux, des muscles et de la chair.

« Tu vois, je te parle d’esthétique et je pisse en même temps. Ça, c’est Fast. On continue ? Bon. Si tu es encore là, c’est que tu attends la suite… Tu as prétendu que je bluffais, tout à l’heure, quand je t’ai dit que j’étais dans l’acier. C’était même pas un mensonge. Détroit, tu connais ? Non, tu connais pas. Moi, j’y suis resté une semaine, pour comprendre, et je me suis taillé la route depuis sept ans, pour oublier. »

Il se tut, et il y eut un long silence, ou, plutôt, la prise de possession du silence par la rumeur de la nuit. Lena eut alors la réponse à la question qu’elle se posait un peu plus tôt : si elle avait « entendu » le rossignol, c’est parce qu’elle était absolument seule pour l’écouter. Entre les oiseaux et elle, il y avait toujours eu une voix humaine pour couvrir leur chant avec des mots, toujours les mêmes, alignés à l’infini jusqu’au vertige. Elle eut la vision brève des cages qu’elle avait ouvertes, à Paris, six ans plus tôt, dans un accès de colère. Mais les oiseaux étaient morts, écrasés.

« Ça te fait marrer ? »

Cette fois elle osa tourner la tête vers lui, en prenant bien soin de river son regard sur son visage, de peur qu’il ne crût qu’elle regardait son corps.

« Je pensais à des cages que j’avais ouvertes.

— Pour libérer des hommes ?

— Non. Des oiseaux.

— Et, naturellement, tu les a fait crever !

— Comment le savez-vous ?

— La liberté est un apprentissage. Il y en a qui ne comprennent jamais. Tu leur ouvres la fenêtre, le grand air les tue. Ils crèvent asphyxiés.

— C’est exactement ce qui s’est passé.

— Ah ! tu vois.

— Vous avez été souvent dans des communautés ?

— La communauté, c’est moi. C’est pas parce que tu partages quelque chose que tu donnes quoi que ce soit. Vivre en commun, ça ne veut pas dire un pour tous et tous pour un. Ça veut dire que chacun essaie d’utiliser les autres pour mieux se démerder soi-même, pour un temps variable. Ça dure jamais longtemps.

— Pourquoi ?

— Parce que les gens sont comme ta sœur, ils font semblant. Et les seuls qui fassent pas semblant, c’est des paumés. Pas intéressants.

— Vous vous classez dans quelle catégorie ? Les paumés ou les simulateurs ?

— Les deux. Je suis les deux à la fois.

— Et… Ça vous plaît ?

— Pas du tout.

— Vous aimeriez être quoi ?

— Si je le savais, je serais pas ici. Ou, si tu préfères, c’est pour le savoir que je suis ici.

— Vous avez trouvé ?

— Absolument pas.

— Vous ignorez ce que vous voudriez être ?

— Tout à fait. Mais je suis certain de ce que je ne voudrais pas être.

— Quoi ?

— Quelque chose qui te ressemble. »

Lena, brusquement, se sentit glacée. Mais, déjà, Fast se redressait, bâillait à se décrocher la mâchoire :

« Allez, salut, je vais ronfler. »

Souple et félin, il disparut dans l’obscurité de la ferme. Lena resta immobile, interdite. À l’intérieur, elle entendit des chuchotements et un mot plus bref, plus appuyé, dont elle ne comprit pas le sens, mais qui, à l’intonation, était une insulte. Là porte grinça doucement. Melina apparut, en slip mais sans soutien-gorge. D’une voix perfide, elle lança à sa sœur :

« Alors ? Il baise bien, hein ? »

Inexplicablement, Lena sentit des larmes lui monter aux yeux.

Irène en trépignait d’impatience joyeuse : l’opération panique avait commencé. Ce crétin de Sunderland avait eu l’air de la snober lorsqu’elle l’avait appelé, mais elle savait que son coup de fil allait provoquer des réactions en chaîne : y a-t-il un mari capable d’apprendre sans sourciller que sa femme batifole dans une communauté sexuelle ? Assise sur son lit, elle attendait, en allumant des cigarettes l’une à l’autre, qu’on lui passe son second numéro. Quand elle eut Athènes, elle dut patienter plusieurs minutes le temps pour les domestiques de retrouver Médée Mikolofides égarée dans l’une des innombrables pièces de la résidence. Elle avait eu l’intention de finasser avec elle, mais son désir de déballer son histoire fut le plus fort. À peine l’avait-elle en ligne qu’elle lui jetait d’une voix angoissée :

« Mère, c’est épouvantable, Socrate vient de mourir ! »

La vieille étouffa d’abord une exclamation ravie, puis la fit répéter trois fois, exigeant des précisions à chaque reprise. Irène lui raconta que Kallenberg était déjà parti pour Paris afin d’organiser le détail des obsèques.

« Mais surtout, ajouta-t-elle, qu’il ne sache jamais que c’est moi qui t’ai prévenue ! Il m’a fait jurer de n’en parler à personne !

— Pas étonnant, éructa sa mère, ta crapule de mari veut le gâteau pour lui tout seul !

— J’ai pensé qu’il était de mon devoir… » minauda Irène sur un ton soumis…

Médée l’interrompit :

« Tu as très bien fait, mon petit. Je vais prendre tout de suite mes dispositions. »

Elle voulut lui demander si elle avait des nouvelles de Lena, mais la vieille avait déjà raccroché. Quelle salope elle aussi ! Elle ne l’avait même pas remerciée ! Elle s’en consola en imaginant tous les désagréments qui allaient fondre sur Kallenberg. Il fallait maintenant qu’elle annonce la nouvelle à quelques-unes de ses amies intimes dont les époux étaient les rivaux d’Herman. En précisant bien, pour que l’information fût divulguée plus vite, qu’elle exigeait le secret absolu sur ses révélations.

Elle se frotta les mains, supputant avec une émotion ineffable les conséquences du désordre qu’elle était en train de semer. Une glace lui renvoya son image, hagarde, décoiffée, démaquillée, maculée : elle lui jeta un baiser léger du bout des doigts, lui fit un sourire d’ange et lui tira la langue gentiment. En regard du tour qu’elle jouait à son mari chéri, sa laideur passagère lui parut presque délicieuse. Elle vérifia un numéro sur son agenda, reprit son téléphone, le reposa : une idée étonnante venait de la saisir.

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