Pierre Rey - Le Grec

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Vitaly lance :

« Où en est le montage ?

— Ils y travaillent », répond une voix.

Tout en composant son numéro — il ne l’a pas eu la première fois — Frey ne peut s’empêcher de ricaner : chez lui, dans son quotidien, il y a belle lurette que le dossier de Satrapoulos est prêt, et celui de Chevalier, et de De Gaulle, et de Piaf. Les clients n’ont plus qu’à mourir, la une est déjà composée en caractères gras, il n’y aura qu’à ajouter la date. Semaine après semaine, on les tient à jour. Au marbre des archives, en réserve, il y a ainsi une centaine de unes toutes prêtes, titrées sur cinq colonnes : MORT D’UN TEL… On les ressort de temps en temps, quand la santé de l’intéressé décline. Malheureusement, ce n’est pas tous les jours fête, ils ne meurent pas tous les matins, on doit se contenter d’un assassinat au rabais monté en épingle, d’un renversement de cabinet, voire, les jours de grande vache maigre, des caprices de la météorologie, cette mamelle de l’information en période de disette. Curieux qu’ils se laissent prendre de court, à la radio…

« C’est toi, Jolivet ? »

Frey bouche de sa main le bas de l’appareil et lance à la cantonade :

« C’est Duruy ! »

Vitaly s’énerve :

« Je m’en fous, que ce soit l’un ou l’autre ! Il est mort, oui ou merde ? »

Frey crache en écho, pour Duruy :

« Alors ?… Il est mort, oui ou… (il est depuis trop peu de temps dans la maison, il n’ose pas encore dire merde à son subordonné)… Oui ou non ? »

Il écoute la réponse, tendu.

Aux autres :

« Il n’en sait rien, il pense que oui… »

Vitaly arrache le téléphone des mains de Frey :

« Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? Qu’est-ce que vous foutez là-bas tous les deux ? »

Tout en prêtant l’oreille aux explications du reporter, il dessine sur son bloc des petits phallus dotés d’ailes d’anges. Au bout d’un moment, il laisse tomber :

« Ça va ! Revenez, on vous attend ! »

Aux autres :

« Toute la baraque est sens dessus dessous. Ils ont vu une infirmière et un secrétaire. Pas un n’a voulu l’ouvrir. Le secrétaire a dit à Jolivet qu’il ferait une déclaration officielle à quatorze heures. Qu’est-ce qu’on fait, on attend ?

— Et si on se fait griller ?

— Balançons ! On n’a qu’à annoncer le scoop en employant le conditionnel.

— Et le pope ? lance quelqu’un…

— Il a débloqué pendant dix minutes. En grec. Qui parle grec ici ?

— Personne.

— Bravo ! »

Vitaly calme tout le monde de la main. Il parle :

« On sait tous qu’il est crevé. Le cirque dure depuis hier matin. On a vu Kallenberg se rendre en cachette avenue Foch. Avec tout ce fric à la clef, vous pensez bien qu’ils vont pas publier les bans ! »

À Frey :

« Dès que vos deux guignols seront de retour, au boulot ! Je veux la story complète au journal de treize heures ! Allez, on fonce ! »

Frey regarde Vitaly avec un brin de nostalgie. Il pense à son pouvoir perdu : qu’il est doux d’être chef…

« Allô oui !… », cria Hans. L’appel devait venir de très loin, il entendait mal et appuyait le récepteur contre sa tête à s’en arracher l’oreille. C’était Hankie qui avait exigé qu’on installât le téléphone. Hans s’en serait bien passé. La radio de son yacht était bien suffisante pour le relier au monde, quand il en avait envie : à quoi bon acheter une île pour que quiconque puisse vous y joindre comme au bureau d’Amsterdam ? Surnageant sur un océan de crachotements et de modulations, la voix inconnue insistait, rageusement. Comme par enchantement, les bruits parasites s’effacèrent soudain et Hans comprit ce qu’on lui disait. Son visage se figea. Il dit : « Quand ? » puis : « Vous croyez ? », et enfin : « Vous en êtes sûre », et : « Je vous remercie, je fais le nécessaire immédiatement. »

Il raccrocha et passa en trombe devant Hankie, lui jetant :

« Je file au bateau !… Urgent !… Câble à envoyer ! Je reviens !… »

Philosophe, Hankie haussa les épaules. Elle se contentait de vivre, de vivre simplement, ne comprenant pas pourquoi son mari s’agitait sans cesse. L’argent ? Ils en avaient bien plus qu’ils ne pourraient jamais en dépenser. Alors, quoi ? Elle se remit à sa tapisserie, un canevas de Lurçat auquel elle travaillait depuis près d’un an.

Quand Hans revint, il lui dit :

« J’ai appris une chose affreuse : Socrate Satrapoulos vient de mourir. »

Hankie eut une phrase incroyable :

« Adoptons les enfants ! »

Hans la regarda d’un air de reproche :

« Hankie !… Ils ont une mère. »

Hankie dévia :

« Comment l’as-tu appris ?

— Tout à l’heure, quand j’étais au téléphone.

— Et c’est maintenant que tu me le dis !

— Hankie !… Il a fallu que je prenne des dispositions, que je passe des ordres en Bourse… C’était une question de minutes.

— On t’annonce que le père de ces pauvres chéris vient de mourir, et au lieu de me prévenir, de les prendre dans tes bras, tu t’occupes de Bourse ! »

Hans prit un air coupable :

« Tu ne comprends pas les affaires…

— C’est horrible ce qui arrive, c’est horrible… Il faut surtout ne rien leur dire !

— Je ne sais pas. C’est Irène Kallenberg qui m’a appris la nouvelle. Elle m’a dit qu’elle ignorait où se trouvait leur mère, qu’on ne pouvait pas la joindre, qu’elle prenait ses responsabilités en son absence. Après tout, elle est leur tante.

— C’est épouvantable.

— Elle m’a demandé de les prévenir, que leur père aurait souhaité qu’on les prévînt…

— Jamais ! Ce n’est pas à nous de le faire ! Tu es fou ? Ils ont douze ans !

— De toute façon, il faut qu’ils rentrent en Europe d’urgence. À Paris. »

Hankie le dévisagea, incrédule :

« Ils vont partir ?… On nous les enlève ?…

— Hankie… Ils ne sont pas nos enfants… »

Elle eut une moue d’amertume :

« Non, ils ne sont pas nos enfants…

— Hankie… »

Elle inspira profondément :

« Qu’est-ce que tu vas faire ?

— Les prévenir, le leur dire…

— C’est abominable…

— Oui…

— Quand doivent-ils partir ?

— J’ai déjà demandé un hydravion à Miami. Il sera là bientôt.

— Hans !

— Oui ?

— Ne leur dis rien.

— Hankie…

— Ne leur dis rien ! Nous n’avons pas le droit de prendre une responsabilité pareille… Je verrai sur place ce que je peux faire.

— Sur place ?

— Tu ne penses pas que je vais les laisser voyager seuls !

— Ils ont chacun leur gouvernante… il y a le précepteur…

— Je vais faire ma valise. »

On alla chercher les enfants, on mit leur entourage dans la confidence et il fut convenu qu’on leur dirait que leur papa, légèrement malade, tenait à les voir retourner à la maison. D’ailleurs, quelle maison ? C’était partout, leur maison. Les gosses étaient pratiquement nés dans un avion et avaient déjà fait plusieurs fois le tour du monde, de palace en résidence, de propriété en appartement de grand luxe, de jet en yacht. Dans le salon, Hans, très ennuyé, attendait que Hankie eût préparé ses bagages. Quand elle passa devant lui, précédée par un marin qui lui portait sa valise, elle se pencha sur Hans et l’embrassa sur le front :

« Ne bouge pas pendant que maman n’est pas là… Tu sais que tu fais toujours des bêtises… »

Elle prit Maria et Achille par la main, qui riaient comme des fous, ravis par ce changement de programme imprévu : ils couperaient les palmiers une autre fois. Avant de sortir, Hankie revint sur ses pas et rafla sa tapisserie qu’elle fourra dans son sac.

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