Tonino Benacquista - Quelqu'un d'autre

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Quelqu'un d'autre: краткое содержание, описание и аннотация

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Qui n'a jamais eu envie de devenir « quelqu'un d'autre » ? Celui que l'on a toujours voulu être ? Celui qui n'aurait pas abandonné, en cours de route, ses rêves et ses désirs ? Un soir, dans un bar, deux inconnus se lancent un pari. Ils se donnent trois ans, pas un jour de plus, pour devenir cet « autre ».
Mais on ne devient pas quelqu'un d'autre impunément. On risque, pour le pire et le meilleur, de se trouver soi-même. Un chassé-croisé palpitant qui conjugue humour et suspense. Grand-Prix RTL—
2002

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À 8 heures précises, il entra dans le bureau des admissions de la clinique où on lui donna du Vermeiren à chaque phrase. On l’accompagna ensuite dans sa chambre où il répondit, inquiet, à toutes les questions d’une dame en blanc qui prit soin de lui faire avaler un cachet pour le détendre. Les esprits malades qui divorcent d’eux-mêmes sont répertoriés par la psychiatrie qui leur a donné des noms compliqués, son cas devait sûrement en porter un. S’il avait connu ce fameux mot, peut-être aurait-il été tenté de se faire soigner, il suffisait de changer de service. Rodier lui avait laissé une dernière chance de tout arrêter sur-le-champ, pourquoi pas Joust ? Lequel entra, se fendit de quelques paroles d’usage et traça, en silence, des lignes sur le visage de son patient. Le tranquillisant commençait à faire effet ; s’il en avait encore le désir, Blin ne pouvait déjà plus se rétracter. Ses épaules tombèrent d’un coup et son corps entier se mit à flotter. Le sourire du ravi se dessina sur ses lèvres quand il vit arriver le brancardier. Dans le bloc, il croisa une dernière fois le regard de Joust, ça n’avait déjà plus d’importance, comme si la conscience de Blin quittait lentement son corps pour rejoindre celui de Vermeiren. L’anesthésiste lui injecta dans les veines un liquide blanchâtre qui lui chauffa le bras, lui demanda de compter jusqu’à cinq. Ce fut le dernier visage qu’il vit avant de perdre le sien.

*

Il n’avait pas inventé cette douleur, elle était bien là mais il n’en souffrait pas, elle se contenait elle-même, sans le réveiller. Il était tout son corps à la fois, ses veines, son sang, son cœur qui battait lentement, il était ses muscles et sa force endormie.

*

On lui passa une compresse humide sur les lèvres, il devina un geste de femme. Il percevait ses déplacements dans la pièce à de petits signes, un tintement de verre, le squiiik de ses semelles sur le parquet, un raclement de gorge. Il voulut à tout prix ouvrir les yeux mais ses paupières restaient scellées, une sensation terrible. S’il en avait eu encore la force, il se serait laissé aller à la panique, mais les pansements autour de la mâchoire lui interdisaient de crier. Une nouvelle dose d’antalgiques et de tranquillisants l’apaisa.

Ne plus pouvoir parler le reste de sa vie ne lui aurait pas manqué tant que ça. La parole, il s’en foutait. Après tout, il n’était qu’un œil , c’était devenu son métier, et dans ce métier, moins on parlait, mieux ça valait. Épier, saisir, entrevoir, surprendre. Le reste, c’était des photos qu’on montrait en silence parce qu’elles se passaient de commentaires, c’était un rapport qu’on tapait en cherchant le mot juste. Nul besoin de parler. Discrétion assurée.

En fin d’après-midi, il entendit un bruit de pas différent, plus affirmé.

— C’est moi, dit Joust. N’essayez pas de parler, je viens vérifier si tout va bien au niveau de la vue, ne vous inquiétez pas si vos paupières sont un peu collées, c’est normal.

Thierry sentit ses doigts lui ouvrir les yeux. Un rai de lumière brouillée raviva la douleur. Rassuré, Joust remit le bandage en place.

— Tout va bien. Passez une bonne nuit, je serai là demain à 9 heures.

Avant de quitter la chambre, Joust demanda à l’infirmière si elle était de garde pour la nuit.

— Non, c’est Inès, monsieur.

L’idée d’être veillé par une Inès apaisa Thierry qui s’endormit pour de longues heures.

*

La nuit avait été lourde de rêves, il ne lui en restait rien, pas même une image, à peine un souvenir fatigué, entrecoupé de gorgées d’eau et de montées d’anxiété stoppées net par les somnifères. Il avait entendu, d’une chambre voisine, le son lointain d’une radio, un halo de musique qui donnait à son voyage intérieur des allures de chasse au trésor. Sans être sûr de l’avoir trouvé, il avait creusé, et creusé, ses membres vidés en témoignaient.

Joust lui ôta tous les bandages d’un coup, juste le temps de vérifier si ses coups de ciseaux ne l’avaient pas trahi. Blin parvint à entrouvrir les yeux ; le décor de la chambre lui revenait par impressions, son regard fit le point sur une petite bouteille rouge.

— Je vous ai placé un drain dans la région frontale pour évacuer le sang. Ça ne coule déjà plus.

Il n’avait rien senti vers le front, sinon une ceinture de gêne qu’il imputait au bandage.

— Vous pouvez dire quelques mots, si vous voulez.

Il refusa d’un signe de tête.

— Je suppose que vous avez envie de vous voir ? Je peux vous tendre un miroir, mais vous ne verrez que des plaies. Tout s’est très bien passé, mais ça risque de vous impressionner. Alors ?

Il secoua la tête à nouveau. Il n’était pas si impatient de voir son visage à vif. Vermeiren n’était pas tout à fait achevé, il craignait que Blin en soit impressionné. Avant de se laisser momifier, il essaya de lire dans le regard d’Inès. Peut-être voyait-elle déjà, entre les lambeaux de chair, les coutures, les agrafes, et les coulées de sang, le visage inachevé de Vermeiren.

Thierry avait traversé les derniers jours avant l’opération dans une ambiance ouatée, brumeuse, les bruits de la ville et des gens alentour s’étaient estompés. En réalité, il s’était regardé agir, comme s’il n’était déjà plus Blin mais que Vermeiren marchait à ses côtés, prêt à prendre le relais. Paul Vermeiren avait un état civil depuis maintenant une bonne semaine : carte d’identité, extrait d’acte de naissance. Jouant la curiosité professionnelle, Blin avait soutiré à Rodier, aux hasards de leurs dossiers, de précieux renseignements sur la fabrication de faux papiers et la manière de s’en procurer. Rodier avait cité les noms et les zones d’activité de quelques spécialistes reconnus pour leur fiabilité. Parmi eux, les plus recherchés fabriquaient de fausses identités à partir de vraies cartes volées dans les préfectures. Moyennant une somme ruineuse, on pouvait se procurer tout un jeu de faux papiers indétectables parce que vrais. Thierry Blin y avait mis le prix. Son premier acte de citoyen fut d’ouvrir un compte en banque au nom de Paul Vermeiren, où il déposa 150 000 francs : le dessous-de-table de la vente de la maison de Juvisy. Dans son ancienne banque, il avait pris soin de vider son compte des deux tiers, en liquide, semaine après semaine, une année durant, soit 400 000 francs. Une partie de cet argent avait servi à payer Joust, ses faux papiers, la caution de son nouveau domicile et le bail de sa future agence. De la vie de Blin, il n’avait rien pu solder de peur d’éveiller les soupçons, pas même les dessins et les lithographies oubliés depuis des lustres au fond de son atelier. Il aurait pu en tirer un bon prix chez un brocanteur spécialisé et peu regardant sur l’origine, mais la redoutable Brigitte, sa comptable, se serait vite aperçu de leur disparition. Depuis qu’elle travaillait pour le nouveau gérant de la boutique, elle avait cherché à revoir Thierry en prétextant une affaire d’impôts. Il lui manquait, elle ne trouva pas le courage de le lui avouer.

— Dites, Mademoiselle, il ne vous donne pas trop de soucis, le petit jeune ?

— Il travaille bien, il comprend tout ce que je lui explique, il tient les livres de comptes à jour, une perle de client. Il est juste mortellement ennuyeux.

— Encore quelques mois et je suis de retour.

Il avait toujours aimé chez elle sa silhouette de poupée, elle le savait et cherchait à en jouer, ce jour-là plus encore. Ses longues tresses, ses pommettes rehaussées de rose pêche, ses robes satinées. Il était à cent lieues de se douter de la vraie raison de ce rendez-vous : en apprenant que Nadine l’avait quitté, Brigitte était venue tenter sa chance auprès de lui. Au lieu de quoi, il se contenta de signer les papiers qu’elle lui tendait sans même la regarder.

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