Tonino Benacquista - Quelqu'un d'autre

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Qui n'a jamais eu envie de devenir « quelqu'un d'autre » ? Celui que l'on a toujours voulu être ? Celui qui n'aurait pas abandonné, en cours de route, ses rêves et ses désirs ? Un soir, dans un bar, deux inconnus se lancent un pari. Ils se donnent trois ans, pas un jour de plus, pour devenir cet « autre ».
Mais on ne devient pas quelqu'un d'autre impunément. On risque, pour le pire et le meilleur, de se trouver soi-même. Un chassé-croisé palpitant qui conjugue humour et suspense. Grand-Prix RTL—
2002

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— Où est-ce que j’ai fait du style ?

— Dans la phrase : « Lors d’un contact téléphonique, nous avons perçu un silence éloquent chez le personnel de l’agence quand nous avons demandé Pixacom. » Qu’est-ce que c’est que ce « silence éloquent » ? Il disait quoi, au juste, ce silence ?

— …

— « Perçu un certain trouble », ça suffit. On comprend que les gens de l’agence ne s’attendaient pas à ce recoupement, et basta.

Rodier avait une sympathique façon d’engueuler Thierry, avec des sourires en coin et un ton à la limite inférieure du narquois. Le verdict était sans appel : en bonne voie, mais peut mieux faire.

— Qu’est-ce qu’on vous sert, messieurs ? demanda la barmaid.

Elle n’avait ni l’assurance d’une patronne, ni la célérité d’une serveuse, ni les allures d’une entraîneuse. Elle servait à boire sans style, patientait les bras croisés, allait et venait derrière le bar sans trop savoir qu’y faire. Un pull angora rouge, un pantalon en jersey noir, des escarpins marron à talons courts, elle portait le tout avec le sentiment d’avoir fait des efforts. Thierry l’imaginait battant le pavé de longues années avant de se retrouver là, factotum d’occasion, gauche, blasée. Sans la quitter des yeux, Rodier s’adressa à Thierry avec un sourire niais :

— Prends ce que tu veux, nous sommes invités par la maison.

Cet « invité par la maison » avait procuré à Rodier un court mais vrai plaisir, c’était la phrase la plus impensable pour la femme du bar. La maison n’invitait jamais, plus qu’une règle c’était un interdit, tout se monnayait, même le sourire car il était rare et compris dans la note.

— Catherine n’est pas là, dit-elle.

— Je sais, elle m’a donné rendez-vous à 9 heures. En attendant, mettez-nous deux coupes, dit Rodier, ferme.

Deux filles qui n’avaient pas entendu l’échange se levèrent de leur canapé pour se rapprocher d’eux. Celle qui se destinait à Rodier tenait à ce qu’on remarque ses bas résille rouges et sa jupe noire fendue jusqu’à la hanche. Blin n’avait aucune envie de parler, de sourire à l’autre fille. Ni belle ni laide, elle prenait des poses pigeonnantes ; sans avoir soif elle allait demander un verre ; elle voulait donner envie qu’on la touche mais sa sévérité la trahissait. Elle rêvait simplement de rentrer chez elle et ne parvenait pas à le cacher.

— Mesdames, dit Rodier, nous ne sommes pas des clients, c’est la maison qui, au contraire, fait appel à mes services. Je ne vous paierai donc pas à boire et vous ne m’en voudrez pas, nous sommes là pour des raisons purement professionnelles.

Les filles quittèrent les tabourets, sans acrimonie, sans même leur faire sentir qu’elles s’étaient déplacées pour rien.

— Vous allez m’expliquer ce qu’on fait là ? demanda Thierry.

— La taulière a besoin que je lui rende un service. Elle peut aussi m’en rendre un. On va sans doute s’arranger.

Sur le présentoir, les deux bouteilles de whisky, le cognac, et les deux alcools blancs n’avaient pas été touchés depuis des lustres. En revanche, un gigantesque seau à champagne contenait quatre bouteilles dont une entamée. Pour assister à un rituel qui lui échappait encore, Thierry regrettait de ne voir aucun vrai client passer la porte.

— Qui peut tomber dans ce genre de piège, à part un touriste bourré à mort ? Si je devais donner une définition de l’anti-séduction absolue, je la trouverais ici.

— Un type de ton âge n’a rien à faire au Monseigneur. Mais quand on a le mien, que l’addition n’a aucune importance et que l’on a besoin de discrétion, ça fait la blague. J’ai vécu quelques fêtes mémorables, ici, il y a longtemps. Maintenant je ne récupère plus comme avant, et ma Monique est la seule au monde avec qui je peux dormir.

Une femme longue et fine, la cinquantaine, blonde, maquillée à outrance, entra dans le bar avec la légitimité d’une tenancière. Elle dit bonjour à la cantonade, passa derrière le comptoir, posa son manteau dans un placard et alla serrer Rodier dans ses bras. Il lui présenta Blin qu’elle embrassa avec le même enthousiasme et s’assit sur un tabouret, entre eux deux. Elle avait su garder un visage aux yeux étonnés, un sourire plus sincère que celui de toutes les femmes présentes. Ses cuissardes noires lui donnaient des allures de maîtresse femme dont personne, et surtout pas Thierry, n’aurait su braver l’autorité naturelle.

— Qu’est-ce que vous m’offrez, les gars ?

— Rien, ce soir c’est toi qui invites.

Amusée de voir les rôles inversés, elle se commanda une coupe.

— Comment fais-tu pour être bronzée à longueur d’année dans un endroit pareil ?

— Ça me coûte un max, mais ça vaut le coup, dit-elle en déboutonnant son chemisier pour leur montrer le contraste de sa peau cuivrée avec la dentelle blanche de son soutien-gorge.

Thierry, électrisé par un geste si spontané, comprit qu’il avait désormais besoin de ça dans sa vie.

— On peut parler, là, mon Pierrot ?

— Il travaille avec moi, tu peux y aller.

— J’ai besoin d’un numéro sur liste rouge. Pour toi c’est pas compliqué.

— Trois mille.

— Trois mille ? Tu vas pouvoir me payer un verre !

Toute patronne qu’elle était, Catherine n’en oubliait pas les attitudes de séduction : une seconde silhouette qu’elle revêtait en fin d’après-midi, jusqu’à l’aube. Thierry aurait été curieux de connaître les moments où la sincérité et la spontanéité de cette femme s’exprimaient pleinement.

— Pour ton numéro, tu me fais une avance de 1 500 et tu me prêtes cette fille, là-bas, avec la robe bleue, et c’est à elle que tu verseras les 1500 qui restent.

— Yvette ?

— Je te la renvoie dans deux heures.

Sans demander d’explication, Catherine les quitta pour aller négocier avec la fille en question.

— Je peux savoir ce qui se passe ? demanda Blin.

— J’ai une affaire qui traîne depuis longtemps. Crois-moi, je donnerais beaucoup pour te laisser y aller à ma place. Je vais même prendre un petit whisky pour me donner du courage.

S’il avait l’habitude de regimber chaque fois que le travail se profilait à l’horizon, rares étaient les moments où Rodier avait besoin de se donner du cœur à l’ouvrage.

— Il va falloir que vous m’en disiez plus. C’est pas tant la curiosité que le souci d’apprendre.

— Dans notre métier, il est fréquent de voir des histoires d’argent cacher des affaires de mœurs. Cette fois, c’est l’inverse : une histoire de cul cache une affaire de gros sous. Un chef d’entreprise veut pouvoir prouver que sa femme fréquente une boîte échangiste. Il se fiche bien de savoir où elle passe tous les mardis et dimanches soir, il veut qu’elle ait les torts du divorce à sa charge afin de garder les 30 % des parts d’une société qu’ils ont fondée ensemble.

— …

— …

— Si vous avez envie de faire des câlins à Yvette, épargnez-moi une histoire aussi invraisemblable !

— On ne peut pas rentrer seul dans ce genre de boîte, tout le monde sait ça. Quand Yvette et moi aurons franchi la porte, elle s’installera au bar, moi j’irai fureter dans les salles pour repérer la fille. Avec un peu de chance, je peux la prendre en photo à la sortie.

Les bras croisés, Thierry l’écoutait, au bord du fou rire.

— Ça ressemble à ces feuilletons américains où les hommes vivent en smoking et les femmes couchent avec leur chauffeur. Pour parfaire ma formation, vous allez me dire, si ça n’est pas trop personnel, pourquoi vous avez besoin de cette fille.

— Je n’ai pas autant d’imagination, tout ce que je t’ai dit est vrai ; en tout cas, on m’a présenté l’affaire comme ça. Ces choses-là n’arrivent sans doute pas dans la vie d’un encadreur, c’est pour ça que tu as envie d’en changer. Dans la mienne si, c’est pour ça que je veux en changer aussi. Maintenant, si ça peut t’aider à réfléchir, à te poser des questions d’ordre moral et tout le toutim, c’est le moment ou jamais. J’ai accepté ce job, d’autres l’auraient refusé, mais il m’arrive d’en refuser beaucoup qui font les choux gras de la concurrence. Sur sept péchés capitaux, trois ou quatre m’ont fait vivre jusqu’à aujourd’hui, il en sera de même pour toi si tu persévères.

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