Tonino Benacquista - Quelqu'un d'autre

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Qui n'a jamais eu envie de devenir « quelqu'un d'autre » ? Celui que l'on a toujours voulu être ? Celui qui n'aurait pas abandonné, en cours de route, ses rêves et ses désirs ? Un soir, dans un bar, deux inconnus se lancent un pari. Ils se donnent trois ans, pas un jour de plus, pour devenir cet « autre ».
Mais on ne devient pas quelqu'un d'autre impunément. On risque, pour le pire et le meilleur, de se trouver soi-même. Un chassé-croisé palpitant qui conjugue humour et suspense. Grand-Prix RTL—
2002

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*

La clinique se trouvait aux confins d’une banlieue perdue, entre une cité vieillotte et un terrain de football à moitié pelé. À la nuit tombée, il gara sa voiture dans une ruelle qui longeait le bâtiment, et pénétra dans le hall à l’instant où les néons s’allumaient.

— J’ai rendez-vous avec le professeur Kœnig.

— Vous êtes monsieur ?

— Paul Vermeiren.

Ça y est, il l’avait dit. En prenant rendez-vous, il avait réussi à lâcher le nom au téléphone, mais l’épreuve frontale était bien plus délicate.

— Vous patientez un moment, monsieur Vermeiren ?

Thierry se retrouva seul dans la salle d’attente, troublé. Entendre prononcer ce nom lui avait fait battre le cœur comme s’il avait dû passer une frontière avec des cataclysmes plein sa valise. Paul Vermeiren était né aujourd’hui, 28 juillet à 19 h 30, la standardiste d’une clinique de banlieue l’avait mis au monde sans le savoir ; désormais ce serait sa date de naissance. Blin ne pouvait plus faire machine arrière. Il allait jouer l’apprenti sorcier avec lui-même, sans faire de tort à quiconque, et qu’importe si la loi le lui interdisait.

Le professeur Kœnig le fit entrer dans son cabinet, un simple bureau et une table d’auscultation.

— C’est la première fois qu’on se voit, monsieur Vermeiren, dit-il, le regard inexpressif au possible. De quoi s’agit-il ?

J’ai quarante ans et je veux prouver qu’il y a une vie après la vie.

— J’aimerais changer de tête.

Cillement imperceptible du médecin qui réfléchit un instant.

— Expliquez-moi un peu ça.

— Pas facile à dire… J’ai de plus en plus de mal à supporter ce visage. Je veux en changer, il paraît que c’est possible.

— On peut gommer des petits défauts, des détails qui virent à l’obsession, mais vous me parlez de quelque chose de plus radical.

— Ne me dites pas que je suis le premier à vous demander ça.

— Comment m’avez-vous trouvé ?

— Dans l’annuaire.

— … Dans l’annuaire ?

Le regard du médecin perdit son étrange immobilité, et pas dans le sens que Thierry aurait souhaité.

— Vous pourriez confier votre visage à un praticien recruté dans un annuaire ?

— …

Kœnig se leva de son fauteuil et, d’un geste de la main, fit signe à Blin de le suivre jusqu’à la porte.

— Monsieur Vermeiren, je ne veux pas connaître vos raisons. Sachez seulement qu’en France il n’y a que trois cents chirurgiens plastiques habilités à faire ce genre d’opération, mais que deux mille cinq cents les pratiquent. Parmi ceux-là, vous trouverez sûrement quelqu’un.

Il referma la porte d’un geste ferme. Mal à l’aise sur ses jambes, comme si la fine odeur ambiante de l’éther l’avait anesthésié, Thierry retourna vers sa voiture. Sans savoir si Blin s’en serait mieux tiré, il était sûr d’une chose : pour sa première sortie dans le monde, Paul Vermeiren avait été lamentable.

*

Malgré les régulières menaces du législateur de statuer une bonne fois pour toutes sur la question, n’importe qui pouvait s’improviser détective privé, sans diplôme ni formation, ouvrir une agence et exercer sans la moindre contrainte, sinon avoir un casier judiciaire vierge et être déclaré à la préfecture de police. En clair, il suffisait qu’à la boutique, Blin remplaçât le mot encadreur par agent de recherches , et le tour était joué. La plupart des informations glanées dans sa revue de presse se recoupaient, il connaissait désormais les grandes lignes de la profession, son histoire, son ordinaire, sa clientèle, ses tarifs, même ses dérives.

— C’est quoi, toutes ces photocopies ?

Nadine, venue le chercher à l’improviste au Cadre bleu, le surprit dans l’arrière-boutique au milieu de sa paperasse étalée à terre. Huit jours qu’il dépouillait, surlignait, classait, découpait, cochait, et brûlait tout ce dont il n’avait plus besoin. Huit jours passés à la découverte d’un autre monde, au détriment du sien et de son travail. Dans un tiroir, il prit soin de ranger son Guide Marabout de l’Agent de recherches pour le soustraire au regard de Nadine, un ouvrage qui avait le mérite de débarrasser le métier de pas mal de poncifs et d’en décrire les réalités quotidiennes. Ce matin même, il avait lu l’interview d’un privé qui parlait de son job avec beaucoup de sobriété et de précision, un ton qui inspirait confiance et coupait court à pas mal d’idées toutes faites.

— J’ai demandé de la doc sur ce type qui a inventé le Cassandre et le Carabin.

— Le quoi ?

Nadine était déjà passée à autre chose et se promenait dans l’atelier en espérant trouver un petit quelque chose à se mettre sous les yeux.

— C’est un gars que j’ai connu quand je bossais au musée, il vient d’inventer deux cadres qu’on peut visser directement dans le mur. Je veux bien t’expliquer mais uniquement si ça t’intéresse.

— Tu vas les utiliser, ces cadres, toi ? demanda-t-elle devant une affiche originale de Scarface qu’il devait encadrer pour le lendemain.

— Non, je ne crois pas, mais j’ai envie de savoir pourquoi il a inventé ces cadres, et pas moi.

— Comment veux-tu répondre à une question pareille ?

— Si tu avais vu ce type-là, à l’époque… Il avait un petit côté étriqué, pas à l’aise, comment imaginer qu’il aurait pu avoir une idée aussi brillante ?

— Tu m’emmènes dîner ?

Le mensonge allait désormais jouer un rôle capital dans la vie de Blin. Pour lui, un mensonge qui faisait ses preuves assez longtemps devenait réalité. Les idées reçues, les réputations usurpées, les compromis historiques étaient des mensonges qui avaient résisté au temps ; plus personne aujourd’hui ne songeait à les remettre en question. Un jour, peut-être, croirait-il lui aussi qu’un type du musée d’Orsay avait inventé le fameux cadre Cassandre qui se visse dans le mur ; en attendant, il avait coupé court à la curiosité de Nadine. Il ferma boutique, monta dans la voiture et se laissa conduire dans un restaurant chinois dont elle raffolait. Durant tout le dîner, pensif, il la regarda sourire, manier ses baguettes, changer d’avis sur sa commande. D’habitude elle n’était pas si bavarde, il l’écouta raconter sa journée dans le détail. Leurs routes devaient bientôt se séparer, il allait disparaître aux yeux du monde, et le monde ne s’en apercevrait même pas. En aucun cas il ne voulait la rendre malheureuse, la forcer à subir son absence, lui imposer sa disparition comme un diktat, la condamner au doute, lui laisser espérer un retour, imaginer les pires choses que personne ne viendrait contredire. Celle qui lui avait dit Je t’aime n’en souffrirait pas. Jamais il ne ferait d’elle une femme qui attend. Un autre le remplacerait vite dans le cœur de Nadine et prendrait soin d’elle mieux qu’il n’avait su le faire. Il lui fallait maintenant imaginer une fin à leur histoire avant de disparaître pour de bon.

En la regardant boire son thé à petites gorgées, il se souvenait des limites qu’ils s’étaient données le jour de leur emménagement, comme s’ils avaient subi d’autres vies conjugales, comme s’ils savaient par cœur ce qu’était un couple et comment le faire durer. Ne pas essayer de changer l’autre avait été la règle numéro un. Aujourd’hui, il ne savait plus quoi en penser, mais une chose était sûre, il trouvait bien plus captivant de se changer soi-même.

Plus tard dans la soirée, ils firent l’amour sans ferveur, animés par un désir tacite de respecter une norme de couple sans avoir à prononcer le mot érosion , même s’il n’y en avait pas de meilleur.

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