Tonino Benacquista - Quelqu'un d'autre

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Quelqu'un d'autre: краткое содержание, описание и аннотация

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Qui n'a jamais eu envie de devenir « quelqu'un d'autre » ? Celui que l'on a toujours voulu être ? Celui qui n'aurait pas abandonné, en cours de route, ses rêves et ses désirs ? Un soir, dans un bar, deux inconnus se lancent un pari. Ils se donnent trois ans, pas un jour de plus, pour devenir cet « autre ».
Mais on ne devient pas quelqu'un d'autre impunément. On risque, pour le pire et le meilleur, de se trouver soi-même. Un chassé-croisé palpitant qui conjugue humour et suspense. Grand-Prix RTL—
2002

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*

Étrange sentiment de culpabilité. Tourner autour d’une cabine téléphonique pendant un bon quart d’heure pour trouver le courage d’appeler La Vigilante , l’une des plus anciennes agences de détectives privés, peut-être la plus sérieuse. Demander à parler à Philippe Lehaleur, l’agent de recherches qui, dans sa longue interview, avait intrigué Blin par sa franchise et son second degré. Celui-ci étant absent, on lui proposa un autre détective ; Blin préféra rappeler deux heures plus tard. Compte tenu de l’article en question, il n’était sans doute pas le seul à vouloir le contacter. Il prit son mal en patience et, dans un café, lut sa bible sur les détectives privés modernes. En fin d’après-midi, il réussit à le joindre.

— J’ai lu une interview de vous, dans le journal.

— C’est pour un rendez-vous ?

— Oui.

— Qu’est-ce qui vous arrangerait ?

— Tout de suite.

— Je reçois quelqu’un dans une demi-heure, ça ne va pas être possible.

— Je suis tout près de vos bureaux.

— Si vous voulez me confier une affaire, ça risque de prendre plus longtemps que vous ne pensez.

— C’est plus simple et plus compliqué à la fois.

— Dix minutes, ça ira ?

Lehaleur ne fut pas vraiment surpris, c’était même la façon typique de procéder pour qui veut en découdre avec ce job. D’emblée il chercha à mettre Blin en garde contre la part de romanesque et de fantasme qui collait aux semelles du détective privé ; il considérait son métier comme un des plus rigoureux, peut-être un des plus contraignants, parfois l’un des plus pénibles. Il insista sur le charlatanisme ambiant, les idées reçues et les motivations incertaines, toutes choses lues et relues par Blin dans son dossier de presse. Pour la première fois, il les entendait de la bouche d’un type dont le métier consistait à suivre les gens dans la rue, planquer dans une voiture avec une Thermos, photographier des couples qui s’embrassent aux terrasses des cafés. Un œil sur sa montre, Lehaleur conclut en disant que le seul moyen de connaître le métier était de faire un stage dans une agence qui voudrait bien de lui. La sienne n’avait besoin de personne, mais il prendrait le temps d’y réfléchir.

— J’ai quarante ans. Ce n’est pas trop vieux pour commencer ?

— À bien y réfléchir, ce serait plutôt un atout. Si toutefois vous prenez le risque, comme ceux que vous observez, de perdre toute vie privée.

*

C’était une maison malade, vide, mais toujours debout. Yvette et Georges Blin s’y étaient installés dès leur rencontre et avaient fini par l’acheter pour une bouchée de pain. C’est là qu’ils s’étaient mariés, c’est là qu’ils avaient fait une place à leur fils unique, c’est là qu’un soir Georges était rentré en se plaignant d’une douleur vers l’épaule gauche. Le lendemain, le petit Thierry avait vu la maison pleine de monde. Et sa mère qui, d’habitude, savait répondre à ses questions était restée muette.

Dès lors ils vécurent tous les deux, condamnés à cette baraque. Après tout, c’était un petit pavillon de banlieue avec son coin de verdure, son voisinage paisible — tant d’autres gosses de Juvisy se contentaient d’un terrain vague au flanc d’une cité. Ceux qui avaient conçu et construit cet endroit ne s’étaient posé aucune question sur le bien-être de ceux qui allaient y vivre. L’espace se partageait en trois pièces identiques, trois carrés d’une rectitude parfaite, deux chambres trop grandes et, au milieu, un salon cuisine où il était impossible de circuler, où personne n’avait envie de séjourner. Ils avaient connu la chaudière à mazout à l’odeur entêtante, les allées et venues d’Yvette, le jerrican à la main pour remplir le réservoir ; Thierry s’en servait de grill, il avait appris tout jeune à y cuire du popcorn et des châtaignes. La toile de jute rouge cachait la lèpre qui envahissait les murs et le linoléum gondolé offrait une piste de billes bien plus intéressante qu’un carrelage trop lisse. La salle de bains était froide et sans la plus petite ouverture au jour. Il n’y avait pas de grenier mais une cave laissée à l’abandon — l’aménager aurait coûté bien trop cher. Thierry n’y était jamais descendu, il s’imaginait vivre au-dessus d’un trou noir, mystérieux, plein de tout ce qu’on raconte sur les caves. À l’adolescence, il commença à se sentir mal à l’aise entre les murs de sa chambre. Il se laissait facilement inviter chez les copains, traînait tard le soir autour du banc public, déjeunait à la cantine du lycée, tout proche. La nuit, il écoutait de la musique au casque et se projetait aux Amériques, le temps d’un disque. Il quitta la maison juste après le baccalauréat pour une chambre de bonne, place Daumesnil, à Paris ; la vie pouvait commencer. Il ne revenait au 8, rue Jean-Perrin à Juvisy que pour visiter sa mère, le samedi. Elle retourna vivre, et mourir, là où elle était née, en Vendée ; sa vie durant, elle avait redouté, à cause d’antécédents familiaux, cette rupture d’anévrisme.

Blin gara sa voiture devant le grillage de l’entrée, la rue était vide, silencieuse comme il l’avait toujours connue, et plus encore depuis que les chiens avaient disparu. Les volets verts de la maison étaient mangés par la rouille, le chiendent avait poussé entre les dalles. Il préféra attendre dehors son rendez-vous avec Keller, un promoteur de la Sedim intéressé par le rachat et la réunion de cinq parcelles de terrain, dont celle de Blin. L’homme était affable, prêt à toutes les simagrées pour emporter le morceau ; Thierry se garda de le rassurer jusqu’au dernier moment. Après tout, il n’était pas seul sur les rangs, il y avait ce couple de gosses. Un amour tout frais, l’idée d’un bonheur à l’ancienne qui plaçait leur chez nous avant tout le reste. Avec un crédit déjà accordé, ils pouvaient prétendre à une petite bicoque qui grandirait au rythme des enfants et de leur temps libre. Ils étaient courageux et donnaient envie qu’on les aide. Malgré tout, Thierry préférait conclure avec la Sedim pour trouver un arrangement occulte avec Keller, baisser le prix de vente et obtenir un dessous de table en liquide dont il allait avoir besoin dans les mois à venir. En outre, il ne pouvait imaginer un jeune couple s’installer là comme ses parents l’avaient fait. Il fallait à tout prix leur donner une chance de bâtir ailleurs, dans un endroit sain, neuf, loin des mauvaises vibrations, d’un passé qui suintait sur les murs. Cette maison ne serait jamais un chez nous , elle n’avait pas été celui de Georges et Yvette. S’ajoutait une dernière raison, de loin la plus cruciale : Thierry voulait la voir détruite. Celui qu’il allait devenir ne trouverait jamais sa place nulle part si cette maison tenait toujours debout, même dans sa mémoire.

De fait, il fit le voyage, un matin d’octobre, pour assister au spectacle. À 8 heures, le bulldozer arriva, ponctuel, et coucha la baraque sur le flanc en un seul passage. Hypnotisé, Thierry vit les parois fissurées d’humidité tomber d’elles-mêmes, la charpente craquer, les tuiles se disperser comme un château de cartes, il vit les murs rouges de sa chambre se mélanger à l’émail de la salle de bains, l’angle graisseux de la cuisine s’ouvrir à ciel ouvert, la chambre de ses parents finir en carcasse de plâtre et parpaings, une mosaïque de petits moments de sa vie qui s’enchevêtraient avant d’être réduits en miettes. L’évier qu’il atteignait en montant sur une chaise fit une courbe dans les airs avant de retomber sur le lino vert où il avait fait ses premiers pas ; une tapisserie que son père avait accrochée dans le recoin salon fut broyée dans les gravats des marches du perron où tous les trois prenaient le frais, tard, les soirs d’été ; sous la toile de jute qui se détachait comme une peau morte, un papier peint à grosses fleurs réapparut, et avec lui, une série de photos de Thierry dans son berceau, collées dans l’album de famille. Les mâchoires du bulldozer avalaient et recrachaient des pans entiers de son enfance jusqu’à en faire table rase.

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