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Tonino Benacquista: Quelqu'un d'autre

Здесь есть возможность читать онлайн «Tonino Benacquista: Quelqu'un d'autre» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2003, ISBN: 978-2070301027, издательство: Éditions Gallimard, категория: Современная проза / Триллер / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Tonino Benacquista Quelqu'un d'autre

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Qui n'a jamais eu envie de devenir « quelqu'un d'autre » ? Celui que l'on a toujours voulu être ? Celui qui n'aurait pas abandonné, en cours de route, ses rêves et ses désirs ? Un soir, dans un bar, deux inconnus se lancent un pari. Ils se donnent trois ans, pas un jour de plus, pour devenir cet « autre ». Mais on ne devient pas quelqu'un d'autre impunément. On risque, pour le pire et le meilleur, de se trouver soi-même. Un chassé-croisé palpitant qui conjugue humour et suspense. Grand-Prix RTL— 2002

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— Je ne sais pas encore.

— Si tu es libre, on se prend un café ?

— Je te fais signe.

La gueule de bois n’en finissait plus et cette bouffée de lâcheté en fin de journée n’arrangeait rien. Au lieu de profiter de cette chaude soirée de juin, Gredzinski quitta son bureau avec la ferme intention de se coucher avant la tombée de la nuit. Une fois dehors, il respira un grand coup pour chasser les miasmes de l’air conditionné et se dirigea vers la passerelle, à gauche de l’esplanade. À la terrasse du Nemrod, José, Régine, Arnaud, Cendrine et Marcheschi lui proposèrent de se joindre à leur apéritif. Ce verre quotidien était devenu un rite de décompression, le café proposait des happy hours — deux verres pour le prix d’un entre 18 et 20 heures — et les membres de ce petit club ultra-fermé, dont Nicolas faisait partie, ne cherchaient plus à recruter, comme si le bon équilibre avait été trouvé.

— Tu as bien cinq minutes, non ?

Nicolas se sentit en devoir de résister et se pencha à l’oreille de José.

— J’ai un peu bu hier et j’en ai bavé toute la journée. Je vais rentrer.

— Surtout pas ! Il faut traiter le mal par le mal ! Assieds-toi.

Nicolas Gredzinski n’avait jamais appris à dire non, c’était un des nombreux effets pervers de son anxiété.

— Qu’est-ce que tu as bu, hier ?

… Qu’avait-il bu, hier, pour le mettre dans un tel état ?

— Je crois que c’était de la vodka.

José se tourna vers le serveur et commanda une vodka glacée pour réconcilier remèdes de bonne femme et ivrognerie universelle. Les autres regardaient passer le rush des employés du Groupe, et certaines têtes leur inspiraient d’impitoyables quolibets. À ce jeu-là, Nicolas n’était pas le meilleur. Il avait, comme tout le monde, sa dose de malveillance, mais sa timidité naturelle, a fortiori devant Régine et Cendrine, l’empêchait de trouver l’adjectif qui tue. Jean-Claude Marcheschi, en revanche, ne manquait pas de repartie, c’était presque son métier. Grand ponte du secteur Fusions & Acquisitions du Groupe Parena — plus précisément Managing Director of the Merger and Acquisition Department — il jonglait avec les marchés financiers, achetait et vendait tous types de sociétés de par le monde. Le Groupe lui devait une belle contribution au chiffre d’affaires, et donc une partie non négligeable du salaire des gens présents à la table. Pendant que le serveur posait devant Nicolas un petit verre glacé, tous écoutaient Marcheschi égratigner le directeur financier des trois chaînes câblées que possédait le Groupe. En souriant à ses bons mots, Nicolas but les premières gouttes de ce liquide incolore et inodore, apparemment sans âme, porteur de lendemains qui déchantent. Fallait-il que la bouche ne soit qu’une plaie ouverte pour la soigner à l’alcool.

— Magda est passée vous voir pour vos dates de vacances ? demanda Régine à la cantonade.

— Première quinzaine de juillet au cap d’Agde, dit José, seconde quinzaine de septembre à Paris, pour finir mes travaux.

Dès la première gorgée, Nicolas reçut un uppercut dans la poitrine, ferma un instant les yeux et bloqua sa respiration en attendant la brûlure.

— Moi, je pars à Quiberon avec ma famille, dit Arnaud, ça repose, j’en ai besoin.

Et cette brûlure contenait en elle l’imminence d’un plaisir, celui de la délivrance. Un feu purificateur emportait tout sur son passage : sa journée perdue, sa mauvaise conscience, ses vains remords, ses pensées sinistres. Tout.

— Si j’ai assez d’argent, je pars avec mon chéri en Guadeloupe, dit Régine.

L’incendie se calma vite pour ne laisser qu’une flammèche allumée quelque part à l’intérieur. Tout irait mieux, maintenant. Il le sentait dans tout son corps. Sans même s’en rendre compte, il poussa un soupir de sérénité, comme si le cœur atteignait enfin son point d’inertie et d’équilibre. De paix.

— Moi, c’est la mer, dit Cendrine, n’importe laquelle, sinon j’ai l’impression de n’avoir pas pris de vacances.

Le goût commençait seulement à apparaître, subtil. Le poivre, les épices, le sel et la terre. Le pouvoir brut.

— J’hésite, dit Marcheschi, on m’a proposé la descente des gorges du Verdon en rafting, mais je peux aussi passer à Séville voir quelques corridas.

Ainsi donc, on trouvait en ce bas monde un liquide capable de déclencher un incendie dans un dé à coudre et de le délivrer du fardeau qu’il portait depuis toujours. Il vida son verre en cherchant une dernière piqûre de bonheur sur la langue.

— Et toi, Nicolas, tu retournes chez tes copains dans les Pyrénées ?

Il ne se donna même pas le temps de réfléchir, sa vie venait de prendre un coup d’accélérateur, les horizons s’ouvraient, il se sentait la force de les affronter tous.

— Je pars dans les îles Trobriand jouer au cricket avec les Papous.

Ça lui était venu d’un trait comme la réponse la plus exaltante, donc la plus sincère.

— Vous n’avez jamais entendu parler des îles Trobriand, au large de la Nouvelle-Guinée ? En pleine Papouasie ? C’est une ancienne colonie anglaise du début du siècle. Les colonisateurs n’ont laissé aucune trace de leur passage, sauf le cricket, que les natifs ont transformé en rite folklorique.

— … Le cricket ?

— Leur cricket n’a plus rien à voir avec le jeu anglais, les équipes sont en général deux tribus voisines qui s’affrontent, le nombre de joueurs peut aller jusqu’à soixante au lieu de onze. Ils portent des tenues et des maquillages de guerre, les battes sont protégées par des rituels de magie, les balles sont en bois poli à la défense de sanglier. Après chaque point, l’équipe qui vient de marquer chante et danse : « Mes mains sont magnétiques ! La balle colle ferme ! » Quant à l’arbitre, il appartient à l’une des deux équipes, il peut lui-même jouer et jeter des sorts.

Nicolas s’amusait de la soudaine immobilité autour de la table. Sans vraiment l’avoir cherché, il se retrouvait au centre d’une conversation qui n’en était plus une. Son corps entier se détendait après tant de lutte inutile contre une journée maudite. Il ressentait ce début de soirée comme une aube.

— Tu y es déjà allé ?

— Non, justement.

José lui demanda s’il s’agissait d’un vieux rêve, d’une lubie ou d’une décision prise depuis longtemps.

— Les trois. Pour 15 000 francs, c’est donné. Un vol Paris-Sydney, puis Sydney-Port Moresby, capitale de la Papouasie, puis un petit coucou jusqu’à Kiriwina, l’île principale des Trobriand. Plages de rêve et forêt vierge. Deux villages pratiquent le cricket, on loge chez l’habitant. Il ne faut pas avoir besoin de téléphoner pour un oui ou pour un non, à part ça, c’est le bonheur.

On lui demanda encore d’où lui venait cette idée bizarre, s’il avait l’habitude des grands voyages, s’il comptait y aller seul, et toutes ces questions firent de lui un aventurier. Nicolas Gredzinski en était l’exact contraire. Il n’aurait pas su placer Nairobi sur une carte ni enduré un trekking au Népal, il n’avait aucune envie de boire du thé dans une datcha ukrainienne, il se serait ennuyé dans le musée d’art moderne de Chicago, au carnaval de Rio, aux fêtes religieuses de Kyoto. Chez son kiné, le National Geographic le passionnait bien moins que Paris-Match . Mais quand le National Geographic était le seul journal disponible, il pouvait lire un article sur les mœurs d’une peuplade indigène et en retenir jusqu’aux détails les plus pittoresques. L’idée d’aller voir des Papous jouer au cricket lui semblait irrésistible. Il chercha, sans la trouver, une seule vraie raison qui l’empêcherait d’aller visiter, avant qu’il ne soit trop tard, les îles Trobriand.

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