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Tonino Benacquista: Quelqu'un d'autre

Здесь есть возможность читать онлайн «Tonino Benacquista: Quelqu'un d'autre» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2003, ISBN: 978-2070301027, издательство: Éditions Gallimard, категория: Современная проза / Триллер / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Tonino Benacquista Quelqu'un d'autre

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Qui n'a jamais eu envie de devenir « quelqu'un d'autre » ? Celui que l'on a toujours voulu être ? Celui qui n'aurait pas abandonné, en cours de route, ses rêves et ses désirs ? Un soir, dans un bar, deux inconnus se lancent un pari. Ils se donnent trois ans, pas un jour de plus, pour devenir cet « autre ». Mais on ne devient pas quelqu'un d'autre impunément. On risque, pour le pire et le meilleur, de se trouver soi-même. Un chassé-croisé palpitant qui conjugue humour et suspense. Grand-Prix RTL— 2002

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Vingt-cinq ans s’étaient écoulés depuis cette histoire d’amour avec un bouquin. Comme toutes les passions de jeunesse, elle restait inoubliable. Il avait même l’impression qu’avec le temps, elle revenait le visiter de manière troublante, comme si l’oubli n’était qu’une boucle et que les défaillances de la mémoire dues à l’âge étaient un moyen détourné de revenir à l’essentiel. Derrière la somme de ses doutes professionnels, de ses choix, revenaient le hanter des fantasmes de jeunesse, et parmi ceux-là, il y en avait un qui s’imposait à lui comme une injonction, et se cachait derrière deux mots qui sonnaient de façon magique et pourtant bien réelle dans son esprit : Détective privé.

Avant même de rêver à son devenir, Thierry allait devoir se semer lui-même. Toutes les épopées avaient tourné un premier coin de rue, le reste n’était qu’une affaire d’étapes à franchir et d’obstacles à surmonter. Il lui fallait commencer par un geste symbolique.

À 19 heures, il avait encore le temps de fermer sa boutique, filer en direction des Feuillants et être de retour chez lui pour assister à la sortie de bain de Nadine.

— Je m’appelle Thierry Blin, je me suis inscrit hier, vous vous souvenez ?

— Vous nous avez fait un bien beau match. Si M. Gredzinski avait passé un peu plus de premières balles de service, il avait ses chances. Vous voulez un court ?

— Non, je suis venu résilier mon abonnement.

*

Nadine et sa cérémonie du bain. Très chaud, mousse à l’amande. Une tablette en bois posée devant elle, petit autel où étaient disposés son magazine, un apéritif, une serviette pour s’éponger les mains, un miroir. Thierry faisait partie du cérémonial, il lui suffisait de s’asseoir au bord de la baignoire, d’embrasser Nadine sur les lèvres, d’échanger quelques mots avec elle sur la journée passée et de lui servir un second verre, en général un fond de whisky avec beaucoup d’eau gazeuse. Machinalement, il regardait ses seins, à demi immergés, son petit nez rentré, ses yeux sérieux, sa peau légèrement mate. Son sourire à peine triste, son corps menu. Il avait toujours aimé le petit chez les femmes. Le pied, le sein, le ventre. Ce n’était plus si important, désormais. Il avait révisé ses critères depuis sa rencontre avec cette blonde du jardin du Luxembourg. Une petite culotte blanche offerte aux regards à la moindre accélération, des jambes dures et fuselées qui mettaient son nombril à la hauteur exacte de la bande du filet. Elle avait dans les quarante-cinq ans, le sourire et les rides de celles qui aiment toujours autant la vie, une peau habituée aux crèmes hors de prix, une voix de canaille, un maniement du subjonctif qui ressemblait à son revers coupé, et une poitrine bien trop forte pour être émouvante, mais Thierry se foutait bien de l’émotion ce jour-là, seule comptait la gourmandise. Des seins opulents retenus par une brassière de championne, sculptés par des milliers de coups droits, de revers et de services gagnants, aucun muscle épargné, à la longue ça portait ses fruits. Avec ceux de Nadine, il jouait, leur donnait des formes qu’ils n’avaient pas et passait à autre chose. Thierry Blin s’était imaginé faire un bout de route avec une femme comme celle-là, un grand machin qui se débrouillerait seul et saurait le faire rire. Rien à voir avec la frimousse d’une brunette qui ne pensait qu’à se blottir. Nadine posait sa voix avec délicatesse mais laissait le plus souvent parler les autres. Au fil des années, Blin s’était mis à détester sa discrétion ; il lui arrivait même de trouver sa douceur intolérable.

— Thierry ?

— Oui ?

— Je mets un peu de rouge et on file à ce dîner ?

— Prends ton temps.

Nadine ne l’avait jamais appelé que par son prénom. Certains jours, il aurait aimé être son canard ou son trésor, n’importe quoi, même ridicule, mais pas son Thierry. Son entourage l’appelait aussi Thierry mais personne, pas même ses parents, ne s’était approprié son prénom pour en faire un son familier, naturel. Aucune femme n’avait jamais soupiré de Thierry ! pendant qu’ils faisaient l’amour, comme un cri du cœur, un râle. Il n’avait pas souvenir de diminutif dérivé de Thierry, de sobriquet dérivé de Blin, et Dieu sait s’il y en avait mille. Il ne trouvait pas le prénom détestable en soi, mais il allait tellement mieux à d’autres. Tout gosse, il n’avait jamais cherché à devenir un Thierry, à exister comme un Thierry, et pourtant, il avait connu de vrais Thierry, à l’aise avec leurs deux syllabes, le sourire du Thierry aux lèvres. Avec les années, rien ne s’était arrangé, il se vivait de plus en plus mal en Thierry et s’appelait Thierry comme il aurait pu s’appeler Bernard ; le problème était le même, il n’était pas plus un Bernard. Non contents de l’appeler Thierry, ses parents n’avaient pas daigné lui accorder d’autres prénoms auxquels se raccrocher. Si encore il avait pu choisir parmi Thierry Louis Bastien Blin, il aurait imposé Louis à tout le monde et la question était réglée. Il se sentait bien plus Louis que Thierry. En fait de quoi, c’était un Thierry contrarié. Un Thierry indigne. Ou indigne d’être un Thierry.

La question du nom ne lui avait jamais posé problème, il y avait si peu d’intimité dans le nom de famille. Il avait connu des dizaines de Blin, à commencer par ses oncles et tantes, des vieillards et des enfants, rien que des Blin ; il ne se sentait ni plus ni moins Blin qu’un autre. Et là, oui, il n’était question que de sonorité. Dites, Blin, j’aimerais que vous passiez à mon bureau. Il avait fini, comme tout le monde, par s’y habituer, et pourtant, il était bien certain que le nom de famille n’était inscrit ni dans le cœur ni dans l’âme, tout juste dans la mémoire. Et encore, un chien appelé Sultan durant toute sa vie pouvait, en moins d’une semaine, répondre à cafetière ou Versailles . L’être humain ne devait pas être si différent.

De la question du nom découlaient toutes les autres. Après tout, qu’est-ce que l’état civil ? se demanda-t-il. Qu’est-ce qui fait que j’ai une existence légale, un numéro de sécurité sociale et des obligations militaires ?

La seule affirmation de son père qui, un beau matin, était allé déclarer sa naissance à un employé de mairie ? Tout partait-il vraiment de là ? Et si, ce fameux jour, tout à sa joie, il avait été bien trop occupé à fêter l’enfant, existerait-il, aujourd’hui ? On dit que personne ne passe entre les mailles du filet mais les rares exceptions se font-elles connaître ?

Il n’était pas né de parents inconnus dans un pays lointain où les archives auraient brûlé lors d’une guerre civile. Il était bien Thierry Blin, il avait une carte d’identité, un passeport, une carte d’électeur, une mutuelle et des livres de compte, des impôts à payer et une concubine officielle. Que faire pour revenir en arrière, clamer haut et fort qu’il n’était pas ce Thierry Blin dont tous lui parlaient ? Biffer ? Rayer ? Brûler ? Retourner à la mairie de Juvisy pour arracher la bonne page du grand document fondateur ? En admettant que cela fût possible, ça ne suffirait pas. Il allait falloir trouver des moyens définitifs pour se défaire de Thierry Blin.

Un œil sur Nadine aux prises avec sa garde-robe, il s’allongea sur le canapé, le calendrier des postes en main.

— Quand j’ai acheté cet almanach, tu t’es moqué de moi, dit-elle, amusée.

En parcourant, jour après jour, les noms des saints du calendrier, il fit une synthèse inconsciente, immédiate et instinctive des mille connotations, dénotations, références et a priori dont on les avait affublés. L’exercice était plaisant et les choix s’imposaient d’eux-mêmes. Au bout du compte, il avait coché :

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