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Tonino Benacquista: Quelqu'un d'autre

Здесь есть возможность читать онлайн «Tonino Benacquista: Quelqu'un d'autre» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2003, ISBN: 978-2070301027, издательство: Éditions Gallimard, категория: Современная проза / Триллер / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Tonino Benacquista Quelqu'un d'autre

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Qui n'a jamais eu envie de devenir « quelqu'un d'autre » ? Celui que l'on a toujours voulu être ? Celui qui n'aurait pas abandonné, en cours de route, ses rêves et ses désirs ? Un soir, dans un bar, deux inconnus se lancent un pari. Ils se donnent trois ans, pas un jour de plus, pour devenir cet « autre ». Mais on ne devient pas quelqu'un d'autre impunément. On risque, pour le pire et le meilleur, de se trouver soi-même. Un chassé-croisé palpitant qui conjugue humour et suspense. Grand-Prix RTL— 2002

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— À ton âge, on se fait à la gueule qu’on a. Et je l’aime, moi, ta gueule.

Mais pourquoi diable n’aurait-il qu’une seule gueule dans toute cette chienne de vie ? On devait pouvoir en changer comme on rompt un mariage qu’on pensait éternel.

Il quitta son appartement pour s’engouffrer dans la bouche de métro Convention, sortit à Pernety, commanda un café à emporter dans son bistrot habituel et ouvrit sa boutique, « Le Cadre bleu », où l’attendait une série de lithographies à encadrer avant la fin de la semaine. En laissant son esprit échafauder une structure complexe afin de concrétiser le pari lancé la veille, ses mains s’attelèrent à la tâche sans avoir besoin d’être commandées.

Blin avait-il jamais aimé son métier ? Il avait voulu être artisan par désir d’indépendance et non par amour des tableaux, de l’encadrement, ni même du bois. Il s’était trouvé une vocation comme on croise une amourette qu’on quittera tôt ou tard. Pendant son stage de documentaliste au cabinet d’arts graphiques du Louvre, il avait rencontré un type qui avait mis au point un système ingénieux pour consulter dessins et pastels sans avoir à les toucher ; des Degas, des Boudin, des Fantin-Latour. De fil en aiguille, il avait appris ce que l’on doit savoir sur le métier d’encadreur ; un examen lui donna le grade d’ouvrier professionnel. À la suite d’une demande à la direction des Musées de France, on lui proposa un poste au musée d’Orsay, et le tour était joué. Un atelier tout neuf partagé avec un restaurateur, la plus belle vue de Paris, et une spécialisation dans la photographie ancienne. Nadar, Le Gray, Atget et quelques autres lui devaient, aujourd’hui, le repos éternel entre deux feuilles de Plexiglas. Certains de ses collègues avaient une approche presque sensuelle des matériaux, les vernis, le papier, la feuille d’or, et avant tout, le bois. Des experts, des amoureux du bois, les sens en éveil devant un bout de sycomore. Peu à peu, il se rendait à l’évidence : il n’était pas de cette famille-là. Son premier souvenir ayant trait au bois datait de cette épée fabriquée à la diable par son père, désastreux bricoleur, à partir de deux tasseaux mal dépolis qui lui avaient occasionné bien des échardes. Durant ses années de musée, il avait fait son boulot sans fausse note, mais sans la moindre inventivité. Il donna sa démission sur un coup de tête pour se colleter à d’autres supports, à un art non plus sacré mais vivant. Il reprit le bail d’une épicerie dans une rue tranquille du XIV earrondissement, installa son atelier, un massicot, une étagère à baguettes, des néons crus et quelques cadres dans la vitrine. Il fit un peu de publicité dans le quartier en comptant sur la bienveillance des commerçants alentour, et ouvrit grand la porte du Cadre bleu, heureux d’être un artisan, grisé par sa liberté toute neuve, flatté par ceux qui voyaient de la noblesse dans son métier et de l’authenticité dans ses gestes.

C’est là qu’ ils sont arrivés.

Les patrons de restaurants et leurs aquarelles, les gosses et leurs posters pliés en quatre, les cinéphiles et leurs affiches rongées par l’acide du ruban adhésif, les amateurs éclairés et leurs nus, les amateurs ambitieux et leurs nus hyperréalistes, et quelques collectionneurs de gravures piquées de rouille trouvées aux puces de Saint-Ouen. Sont arrivés ensuite les artistes en personne, les purs abstraits qui osent l’huile mais abusent du siccatif, les bucoliques et leurs pastels du jardin d’enfants, les récents lauréats de divers concours, dont la palette d’Or du XIV e, et pour couronner le tout, les autoportraits au fusain de Mme Combes. Blin n’avait pas à se plaindre ; sans être submergée de commandes, la boutique marchait assez pour le faire vivre.

Huit ans plus tard, il ne prenait plus aucun plaisir à soigner le travail. Au nom de quoi ? Du beau ? De l’art ? Après le Louvre et le musée d’Orsay, le mot art prenait une autre résonance quand il l’entendait dans sa petite échoppe. Une de ses premières clientes avait été cette petite dame et ses « douze Klimt » à encadrer.

— Douze Klimt ! Gustav Klimt ? Vous êtes sûre ?

— Oui, douze dessins.

— Des originaux ?

— Je ne sais pas.

— Ils sont signés ? Ce sont des œuvres sur papier ?

— Non, sur un calendrier.

Avec un peu d’expérience, il avait pris l’habitude de traduire. Un dessin de Gauguin était, en général, une affiche d’exposition, et J’ai un original de annonçait un mauvais quart d’heure.

— J’ai un original de Bourrelier, une marine.

— De qui ?

— Romain Bourrelier ! De la meilleure période de Bourrelier. Je ne savais pas que mon grand-père en avait un, vous vous rendez compte, un Bourrelier, en très bon état !

— … Je ne suis pas très doué en histoire de l’art…

— Sa meilleure période ! Tout de suite après guerre ! C’est ce qu’on m’a dit à Villebonne, il était originaire de là. Je voudrais le faire estimer mais je ne sais pas à qui m’adresser. Vous connaîtriez quelqu’un, vous ? Un spécialiste ?

— Il faudrait que je me renseigne…

— Vous saviez qu’il y avait un Bourrelier accroché à l’hôtel de ville de Corcelles, en Bourgogne ?

— Je vais voir ce que je peux faire.

— Discret, hein.

La palme revenait au pur abstrait de l’atelier d’en face, artiste local, indigent comme il se doit, très en retard sur les paiements, mais son statut de peintre lui en donnait le droit. Il confiait à son encadreur ses états d’âme et ses coups de gueule — tous ces fonctionnaires du ministère qui n’y connaissent rien ! — et estimait que montrer ses toiles à La Tavola di Peppe, une pizzeria de la rue de l’Ouest, était indigne de son talent, ce qui avait au moins le mérite de laisser la place à un autre.

Au début, Blin était plein de bienveillance à leur égard, il acceptait leur part de naïveté, il les enviait même d’oser ce qu’il n’osait pas, c’était sa manière de leur rendre hommage en étant leur premier public. Aujourd’hui, il n’était même plus curieux des petits accidents créatifs des environs ; quiconque entrait dans son commerce provoquait déjà l’ennui. Il en devenait aigri et ne respectait plus leur liberté d’expression. Certains matins, il avait envie d’en faire trinquer un pour tous les autres, de se gargariser de sa misère stylistique, de le dénoncer au comité de vigilance du bon goût, de hurler au dérisoire. En fait de quoi, il restait affable, flatteur, il fallait bien vivre. Impossible de s’en ouvrir à Nadine, elle était une des leurs. Ils s’étaient rencontrés comme ça. Une grande photo dont elle était fière, ça se lisait dans ses yeux quand elle l’avait sortie du carton à dessin ; on y voyait des silhouettes grises se croiser sur une avenue, dans l’indifférence totale, un banc vide en arrière-plan. Métaphore, allégorie, vie moderne, incommunicabilité, sous-exposition intimiste, etc.

— Elle est belle. Le tirage aussi est bien.

— … Merci. Qu’est-ce que vous me conseillez ?

— C’est comment, chez vous ?

Question qu’il posait souvent, sans malice, mais cette fois-ci, il eut droit à un petit sourire amusé, étrangement ambigu, presque gênant.

— Je voulais dire… c’est dans quels tons ?

Elle y mit un peu plus de connivence, il vit même le moment où elle lui proposerait d’aller y voir par lui-même.

— Tout est noir et blanc, comme dans mes photos.

Elle disait vrai, il le vérifia vite ; c’était il y a cinq ans. Aujourd’hui ils vivaient dans un trois pièces, rue de la Convention, elle était assistante dans un cabinet de cardiologie, et Thierry continuait d’encadrer ses photos pour une exposition qu’un galeriste reportait de mois en mois. Avec le temps, il avait fini par avoir bien plus d’estime pour elle que pour son travail, sans oser le lui avouer. Le plaisir que Nadine y trouvait aurait dû suffire, mais Thierry avait du mal à se faire à cette idée : elle n’était pas une vraie photographe comme il n’était pas un vrai encadreur.

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