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Jean-Marie Le Clézio: Tempête. Deux novellas

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Jean-Marie Le Clézio Tempête. Deux novellas

Tempête. Deux novellas: краткое содержание, описание и аннотация

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En anglais, on appelle « novella » une longue nouvelle qui unit les lieux, l'action et le ton. Le modèle parfait serait Joseph Conrad. De ces deux novellas, l'une se déroule sur l'île d'Udo, dans la mer du Japon, que les Coréens nomment la mer de l'Est, la seconde à Paris, et dans quelques autres endroits. Elles sont contemporaines. J. M. G. Le Clézio

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De tous les enfants de l’école, le plus méchant, c’est un garçon, il s’appelle Jo. Il est grand et maigre, il est dans une classe au-dessus de la mienne. Il est vicieux. Il dit que je suis noire. Il dit que mon père est un soldat noir américain de la base militaire, et que ma mère est une pute. Il répète ça tout le temps, quand je suis seule sur la route et que les adultes ne peuvent pas l’entendre. Il court après moi, et quand il passe, il dit à voix basse : « Ta mère est une pute, ton père est noir. » Il sait que je ne le répéterai à personne, j’aurais trop honte. Jo a des yeux fourbes comme un chien de merde, il a un long nez busqué et des yeux jaunes avec des points noirs au milieu. Il vient par-derrière quand je marche seule sur la route, il m’attrape par les cheveux, parce que j’ai beaucoup de cheveux frisés, et ses doigts s’accrochent dedans et tirent jusqu’à ce que je baisse la tête par terre, et j’ai les yeux pleins de larmes mais je ne veux pas lui donner ce plaisir. Il voudrait que je crie : « Appelle ta maman, appelle-la ! » Mais je ne dis rien, je lui donne des coups de pied et à la fin il lâche mes cheveux.

La mer, c’est elle que j’aime plus que tout au monde. Depuis que je suis toute petite, j’ai passé la plus grande partie de mon temps avec la mer. Quand nous sommes arrivées dans cette île, ma mère a d’abord travaillé dans les restaurants de coquillages. Elle y allait tôt le matin, et elle m’installait dans ma poussette, dans un coin, pour que je ne dérange personne. Elle nettoyait le ciment à la brosse, elle lavait les bacs et les marmites, elle balayait la cour et elle brûlait les ordures, ensuite elle travaillait à la cuisine, à hacher les oignons, à laver les coquillages, puis à préparer les légumes de la soupe et couper les poissons pour les sushis. Moi je restais dans ma poussette sans rien dire, à la regarder. Il paraît que j’étais très sage. Je ne voulais pas aller jouer dehors. La propriétaire disait : « Qu’est-ce qu’elle a, cette petite ? On dirait qu’elle a peur de tout. » Mais moi je n’avais pas peur de tout, je restais pour protéger ma mère, pour être sûre qu’il ne lui arrive rien. Puis un jour maman en a eu assez d’être la domestique de ces gens. Elle s’est mise d’accord avec les vieilles qui apportaient les coquillages, et elle est devenue elle aussi une femme de la mer.

À partir de ce moment-là, je suis allée tous les jours au rivage. Je marchais avec ma mère, je portais son sac, ses chaussures, son masque. Elle s’habillait dans les rochers à l’abri du vent. Je la regardais quand elle était nue, avant d’enfiler sa combinaison de plongée. Ma mère n’est pas grande et grosse comme moi, elle est plutôt petite et maigre, elle a la peau très claire, sauf son visage qui est brûlé par le soleil. Je me souviens que je regardais ses côtes qui sortaient sous sa peau, et ses seins, avec des bouts très noirs parce qu’elle m’a donné à téter très longtemps, jusqu’à ce que j’aie cinq ans ou six ans. La peau de son ventre et de son dos est bien blanche, et la mienne est presque noire, même si je ne vais pas au soleil, et c’est pourquoi à l’école les enfants disent que je suis noire. Un jour j’ai dit à ma mère : « C’est vrai que mon père était un soldat américain et qu’il nous a abandonnées ? » Ma mère m’a regardée comme si elle voulait me gifler, et elle a dit : « Ne répète plus jamais ce que tu viens de dire. Tu n’as pas le droit de me dire des choses méchantes. » Elle a dit aussi : « Si tu répètes les choses méchantes qu’on t’a dites, tu craches sur toi-même. » Alors je ne lui en ai plus jamais parlé. Mais n’empêche que j’aimerais bien connaître la vérité au sujet de mon père.

Quand j’étais petite, je n’allais pas à l’école. Ma mère avait peur de ce qui pourrait m’arriver, et je crois bien qu’elle avait honte aussi parce que je n’avais pas de père. Je restais dans les rochers. Je gardais les habits de ma mère pendant qu’elle pêchait. J’aimais bien ça. J’avais une espèce de nid fait avec des lainages, j’étais calée contre les pierres noires, et je regardais la mer. Il y avait aussi de drôles d’animaux, des sortes de scarabées-crabes qui sortaient timidement entre les fissures pour venir me voir. Ils restaient au soleil sans bouger, et au moindre geste, ils filaient vers leurs cachettes. Il y avait aussi des oiseaux, des mouettes, des cormorans, et des oiseaux gris et bleu qui restaient perchés sur une seule patte. Ma mère enfilait sa combinaison de caoutchouc, elle ajustait sa cagoule, ses gants, ses chaussures, puis elle entrait dans l’eau, et là, elle mettait son masque. Je la regardais nager vers le large en tirant derrière elle sa bouée noir et blanc. Chaque femme de la mer a une couleur de bouée différente. Quand elle était assez loin au milieu des vagues, elle plongeait et je voyais ses chaussures bleues s’agiter dans l’air, puis ses jambes glissaient vers le fond et elle disparaissait complètement. J’avais appris à compter les secondes. Maman m’avait dit : « Compte jusqu’à cent, si je ne suis pas remontée tu dois aller chercher du secours. » Mais elle ne reste jamais jusqu’à cent. Tout au plus trente ou quarante secondes et elle remonte. Et là, elle crie. Les femmes de la mer crient toutes. Chacune a son cri. C’est pour reprendre sa respiration, et le cri de ma mère, je peux le reconnaître de loin, même si je ne la vois pas. Même parmi d’autres cris, d’autres bruits. C’est comme un cri d’oiseau, très aigu, qui finit tout bas, en faisant rira ! houhou-rrraourrra ! J’ai demandé à maman pourquoi elle avait choisi ce cri. Elle a ri, elle m’a répondu qu’elle ne savait pas, que c’était venu naturellement, la première fois qu’elle était sortie de l’eau. Pour rire elle m’a dit que j’avais crié comme ça, moi aussi, quand j’étais née ! Ma mère ne plonge pas tous les jours au même endroit. Cela dépend du vent, des vagues, et aussi de ce que décident les femmes de la mer. Elles choisissent chaque matin l’endroit où elles vont plonger, parce qu’elles savent qu’elles trouveront de nouveaux coquillages. On pourrait croire que les coquillages restent collés au fond de l’eau sans bouger, mais en réalité ils marchent beaucoup. Chaque nuit ils changent d’endroit, parce qu’ils cherchent de quoi manger, ou parce qu’ils sont attaqués par les étoiles de mer. Les étoiles de mer sont les ennemies des coquillages. Maman en ramène quelquefois dans son sac, et elle les laisse mourir au soleil, et moi je garde les plus belles pour les vendre dans les baraques de souvenirs près du môle, et aussi des branches de corail rose.

Quand j’ai commencé l’école, j’ai cessé d’aller avec ma mère au rivage, et ça m’a rendue très triste. Au début, j’ai dit à ma mère que je ne voulais pas de l’école, je voulais devenir une femme de la mer comme elle, mais elle m’a dit que je devais étudier et devenir quelqu’un, pas une pêcheuse de coquillages, parce que c’était un métier trop dur. Mais en été, pendant les vacances scolaires, elle m’emmène avec elle. Je mets plusieurs T-shirts l’un par-dessus l’autre, et je garde mon vieux jean troué, et j’enfile des chaussures en plastique, je mets un masque et je nage avec elle, vers le large, pour regarder le fond de l’eau. Au début, je tenais la main de maman, j’avais un peu peur. Je regardais les bancs de poissons, les algues, les étoiles de mer et les oursins dont les aiguilles noires bougent comme s’ils dansaient. Sous l’eau, j’entends des bruits étranges, des bulles, des crissements dans le sable. Quelquefois un grondement lointain quand un des ferries traverse le détroit. Maman m’a montré les cachettes des ormeaux sous les algues, comment on les décolle avec un couteau. J’ai un sac comme elle, en filet, et j’y mets ma récolte. Je n’ai pas de combinaison de caoutchouc, j’ai froid assez vite, alors maman regarde mes mains, et quand elle voit que la peau devient blanche elle me ramène jusqu’à la côte. Je m’enveloppe dans une serviette et je regarde ma mère qui retourne au large.

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