Jean-Marie Le Clézio - Le chercheur d'or

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio - Le chercheur d'or» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1988, ISBN: 1988, Издательство: Éditions Gallimard, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le chercheur d'or: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le chercheur d'or»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Le narrateur Alexis a huit ans quand il assiste avec sa sœur Laure à la faillite de son père et à la folle édification d'un rêve : retrouver l'or du Corsaire, caché à Rodrigues. Adolescent, il quitte l'île Maurice à bord du schooner 
et part à la recherche du trésor. Quête chimérique, désespérée. Seul l'amour silencieux de la jeune « manaf » Ouma arrache Alexis à la solitude. Puis c'est la guerre, qu'il passe en France (dans l'armée anglaise). De retour en 1922 à l'île Maurice, il rejoint Laure et assiste à la mort de Mam. Il se replie à Mananava. Mais Ouma lui échappe, disparaît. Alexis aura mis trente ans à comprendre qu'il n'y a de trésor qu'au fond de soi, dans l'amour et l'amour de la vie, dans la beauté du monde.

Le chercheur d'or — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le chercheur d'or», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

C’est au cours de cet été-là, de l’année du cyclone, que mon père se lance dans la réalisation de son vieux projet de centrale électrique à la Rivière Noire. Quand cela a-t-il vraiment commencé ? Je n’en ai pas gardé un souvenir précis parce que mon père avait, à ce moment-là, des douzaines de projets différents sur lesquels il rêvait en silence, et dont nous ne percevions, Laure et moi, que des échos atténués. Il avait, je crois, un projet de chantier naval à l’estuaire de la Rivière Noire, et aussi un projet d’aérostat pour le transport des personnes entre les Mascareignes et l’Afrique du Sud. Mais tout cela restait chimérique, et nous n’en savions que ce qu’en disait Mam, ou les gens qui venaient parfois en visite. Le projet de la centrale électrique était certainement le plus ancien, et il n’a commencé à se réaliser que cet été, alors que l’endettement de mon père était déjà irrémédiable. C’est Mam qui nous parle de cela, un jour, après la classe. Elle en parle longtemps, avec émotion, les yeux brillants. Une ère nouvelle allait commencer, nous allions enfin connaître la prospérité, sans peur du lendemain. Notre père avait aménagé le bassin aux Aigrettes, là où se rencontrent les deux bras de la Rivière Noire.

C’était l’endroit qu’il avait choisi pour installer la centrale qui donnerait de l’électricité à toute la région ouest, de Médine jusqu’à Bel Ombre. La génératrice qu’il avait achetée à Londres par correspondance venait juste de débarquer à Port Louis, et elle était venue en char à bœufs le long de la côte jusqu’à la Rivière Noire. Désormais le temps de l’éclairage à l’huile et de la machine à vapeur était fini, et l’électricité, grâce à notre père, allait apporter peu à peu à toute l’île son progrès. Mam nous a aussi expliqué ce que c’était que l’électricité, ses, propriétés, son usage. Mais nous étions trop jeunes pour comprendre quoi que ce soit, sauf pour vérifier, comme nous l’avons fait chaque jour à ce moment-là, les mystères des morceaux de papier aimantés par le collier d’ambre de Mam.

Un jour, nous partons tous, Mam, mon père, Laure et moi dans la voiture à cheval pour le bassin aux Aigrettes. C’est très tôt, à cause de la chaleur, car Mam veut être de retour avant midi. À la deuxième boucle de la route vers la Rivière Noire, nous trouvons le chemin qui remonte le long de la rivière. Mon père a fait nettoyer le chemin pour permettre le passage du char à bœufs transportant la génératrice, et notre voiture roule dans un grand nuage de poussière.

C’est la première fois que nous remontons, Laure et moi, le long de la Rivière Noire, et nous regardons autour de nous avec curiosité. La poussière du chemin monte autour de nous, nous enveloppe dans un nuage ocre. Mam a entouré son visage d’un châle, elle ressemble à une Indienne. Mon père est joyeux, il parle en guidant le cheval. Je le vois, tel que je ne peux plus l’oublier : très grand et mince, élégant, vêtu de son costume gris-noir, ses cheveux noirs rejetés en arrière. Je vois son profil, son nez fin et busqué, sa barbe soignée, ses mains élégantes qui tiennent toujours une cigarette entre le pouce et l’index, à la manière d’un crayon. Mam aussi le regarde, je vois la lumière de son regard, ce matin-là, sur la route de poussière qui longe la Rivière Noire.

Quand nous arrivons près du Bassin aux Aigrettes, mon père attache le cheval à la branche d’un tamarin. L’eau de la mare est claire, couleur de ciel. Le vent fait des ridules qui agitent les roseaux. Laure et moi disons que nous aimerions bien nous baigner, mais mon père marche déjà vers l’échafaudage qui abrite la génératrice. Dans une cabane de bois, il nous montre la dynamo reliée à la turbine par des fils et des courroies. Dans la pénombre, les engrenages brillent d’un éclat étrange, qui nous fait un peu peur. Notre père nous montre aussi l’eau du bassin qui s’écoule par un canal et rejoint la Rivière Noire. De grosses bobines de câble sont posées par terre, devant la génératrice. Mon père explique que les câbles voleront tout le long de la rivière, jusqu’à la sucrerie, puis de là, à travers les collines, vers Tamarin et l’Enfoncement du Boucan. Plus tard, quand l’installation aura fait ses preuves, l’électricité ira encore plus au nord, vers Médine, vers Wolmar, peut-être même jusqu’à Phénix. Mon père parle pour nous, pour ma mère, mais son visage est tourné ailleurs, vers un autre temps, un autre monde.

Alors, nous ne cessons de penser à l’électricité. Laure et moi, nous croyons qu’elle va venir chaque soir, comme si, par miracle, elle allait soudain tout illuminer à l’intérieur de notre maison, et briller au-dehors sur les plantes et sur les arbres comme le feu Saint-Elme. « Quand viendra-t-elle ? » Mam sourit quand nous lui posons la question. Nous voulons hâter un mystère. « Bientôt… » Elle explique qu’il faut monter la turbine, consolider le barrage, planter les poteaux de bois et y accrocher les câbles. Tout cela demande des mois, des années peut-être. Non, c’est impossible qu’il faille attendre si longtemps. Mon père est plus impatient encore, l’électricité c’est aussi la fin de ses soucis, le commencement d’une fortune nouvelle. L’oncle Ludovic verra, il comprendra, lui qui n’a pas voulu y croire. Quand dans toutes les sucreries de l’ouest, les turbines électriques remplaceront les machines à vapeur. Mon père va presque chaque jour à Port Louis, à Rempart Street. Il voit des gens importants, des banquiers, des hommes d’affaires. L’oncle Ludovic ne vient plus au Boucan. Il paraît qu’il ne croit pas à l’électricité, du moins à cette électricité-là. Laure a entendu notre père dire cela, un soir. Mais si l’oncle Ludovic n’y croit pas, comment viendra-t-elle jusqu’ici ? Car c’est lui qui possède toutes les terres alentour, c’est lui qui possède tous les cours d’eau. Même l’Enfoncement du Boucan est à lui. Laure et moi passons ce dernier été, le long mois de janvier, à lire allongés par terre dans les combles. Nous nous arrêtons chaque fois qu’il est question d’une machine électrique, d’une dynamo, ou même simplement d’une lampe à filament.

Les nuits sont lourdes, il y a maintenant comme une attente, dans la moiteur des draps, sous la moustiquaire. Quelque chose doit venir. Dans le noir, je guette le bruit de la mer, je regarde le lever de la pleine lune à travers les volets. Comment savons-nous ce qui doit venir ? C’est peut-être dans le regard de Mam chaque soir, à l’heure des leçons. Elle s’efforce de ne rien laisser paraître, mais sa voix n’est pas la même, ses mots ont changé. Nous sentons en elle l’inquiétude, l’impatience. Parfois elle s’arrête au milieu d’une dictée, et elle regarde du côté des grands arbres, comme si quelque chose devait apparaître.

Un jour, en fin d’après-midi, comme je reviens d’une longue errance avec Denis dans les bois, du côté des gorges, j’aperçois mon père et Mam sur la varangue. Laure est à côté d’eux, un peu en retrait. Mon cœur me fait mal, parce que je devine tout de suite qu’il est arrivé quelque chose de grave pendant que jetais dans la forêt. J’ai peur aussi des réprimandes de mon père. Il est debout près de l’escalier, l’air sombre, très maigre dans son costume noir qui flotte sur lui. Il a toujours sa cigarette entre le pouce et l’index de la main droite.

« Où es-tu allé ? »

Il me pose la question alors que je monte les marches, et je m’arrête. Il n’attend pas ma réponse. Il dit seulement, d’une voix que je ne lui connaissais pas, une voix bizarre, un peu voilée :

« Des événements graves risquent de se produire… »

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le chercheur d'or»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le chercheur d'or» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Jean-Marie Le Clézio - Poisson d'or
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Ourania
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Étoile errante
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Désert
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Tempête. Deux novellas
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Printemps et autres saisons
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - La ronde et autres faits divers
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Diego et Frida
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - The African
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Coeur brûle et autres romances
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Fièvre
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - La quarantaine
Jean-Marie Le Clézio
Отзывы о книге «Le chercheur d'or»

Обсуждение, отзывы о книге «Le chercheur d'or» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x