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Jean-Marie Le Clézio: Le chercheur d'or

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Jean-Marie Le Clézio Le chercheur d'or

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Le narrateur Alexis a huit ans quand il assiste avec sa sœur Laure à la faillite de son père et à la folle édification d'un rêve : retrouver l'or du Corsaire, caché à Rodrigues. Adolescent, il quitte l'île Maurice à bord du schooner  et part à la recherche du trésor. Quête chimérique, désespérée. Seul l'amour silencieux de la jeune « manaf » Ouma arrache Alexis à la solitude. Puis c'est la guerre, qu'il passe en France (dans l'armée anglaise). De retour en 1922 à l'île Maurice, il rejoint Laure et assiste à la mort de Mam. Il se replie à Mananava. Mais Ouma lui échappe, disparaît. Alexis aura mis trente ans à comprendre qu'il n'y a de trésor qu'au fond de soi, dans l'amour et l'amour de la vie, dans la beauté du monde.

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Dans les journaux sans images, je regarde les réclames, celle de la Teinturerie parisienne, la Pharmacie A. Fleury & A. Toulorge, le Tabac Coringhy, l’encre au sumac bleu-noir, les montres de poche américaines, les belles bicyclettes qui nous font rêver. Avec Laure, je joue à acheter des choses, et ce sont les réclames qui nous donnent les idées. Laure voudrait une bicyclette, une vraie bicyclette peinte à l’émail noir avec de grandes roues munies de pneumatiques et un guidon chromé, comme celles qu’on voit quand on va du côté du Champ-de-Mars, à Port Louis. Pour moi, il y a plusieurs choses qui me font envie, comme les grands cahiers à dessin, les peintures et les compas du Magasin Wimphen, ou les canifs à douze lames de l’armurerie. Mais il n’y a rien dont j’ai plus envie que la montre de gousset Favre-Leuba importée de Genève. Je la vois toujours au même endroit dans les journaux, à l’avant-dernière page, avec les aiguilles qui marquent la même heure, et la trotteuse des secondes sur midi. Je lis toujours avec le même goût les phrases de la réclame, qui la décrivent « incassable, étanche à l’eau et à l’air, en acier inoxydable, cadran émaillé, merveille de précision, de robustesse, prête à vous servir pour la vie ».

Ainsi nous rêvons, dans notre cachette sous les toits surchauffés par le soleil. Il y a aussi le paysage, comme je le vois par la lucarne, le seul paysage que je connaisse et que j’aime, que je ne verrai plus avec ces yeux : au-delà des arbres sombres du jardin, l’étendue verte des champs de canne, les taches grises et bleues des aloès de Walhalla, de Yemen, les cheminées des sucreries qui fument, et loin, pareille à une muraille semi-circulaire, rouge, flamboyante, la chaîne des montagnes où se dressent les pics des Trois Mamelles. Contre le ciel, les pointes des volcans sont aiguës, légères, pareilles aux tours d’un château de fées. Je les regarde à travers l’étroite lucarne, sans me lasser, comme si j’étais la vigie d’un navire immobile, guettant quelque signal. Écoutant le bruit de la mer au fond de moi, derrière moi, porté par le vent des marées. Et en vérité je suis dans un navire, tandis que craquent les solives et les étais de la charpente, voguant éternellement devant la ligne des montagnes. C’est ici que j’ai entendu la mer pour la première fois, c’est ici que je la ressens le mieux, quand elle vient, avec ses longues lames qui forcent l’entrée de la passe, devant l’estuaire des deux rivières, faisant jaillir haut l’écume sur les barrières de corail.

Nous ne voyons personne, au temps du Boucan. Nous sommes devenus, Laure et moi, de véritables sauvages. Dès que nous le pouvons, nous nous échappons du jardin, nous marchons à travers les cannes, vers la mer. La chaleur est venue, la chaleur sèche qui « pique », comme dit le capt’n Cook. Est-ce que nous savons que nous jouissons d’une telle liberté ? Mais nous ne connaissons pas même le sens de ce mot. Nous ne quittons pas l’Enfoncement du Boucan, ce domaine imaginaire limité par les deux rivières, par les montagnes et par la mer.

Maintenant que la longue période des vacances a commencé, mon cousin Ferdinand vient plus souvent, quand l’oncle Ludovic descend sur ses propriétés de Barefoot et de Yemen. Ferdinand ne m’aime pas. Un jour, il m’a appelé « l’homme des bois », comme son père, et il a parlé aussi de Vendredi, à cause de Denis. Il a dit : « en’goudron », âme et peau noires, et je me suis fâché. Bien qu’il ait deux ans de plus que moi, j’ai sauté sur lui et j’ai essayé de lui faire une clef au cou, mais il a rapidement pris le dessus, et à son tour il m’a serré la nuque dans le creux de son bras, jusqu’à ce que je sente craquer mes os, et que j’aie des larmes plein les yeux. Il n’est jamais revenu au Boucan depuis ce jour. Je le déteste, et je déteste aussi son père, l’oncle Ludovic, parce qu’il est grand et fort et qu’il parle haut, et qu’il nous regarde toujours avec ses yeux noirs ironiques, et son espèce de sourire un peu crispé. La dernière fois qu’il est venu chez nous, mon père était absent, et Mam n’a pas voulu le voir. Elle a fait dire qu’elle avait de la fièvre, qu’elle était fatiguée. L’oncle Ludovic s’est assis tout de même dans la salle à manger, sur une de nos vieilles chaises qui craquait sous son poids, et il a essayé de nous parler, à Laure et à moi. Il se penchait vers Laure, je m’en souviens, et il lui disait : « Comment t’appelles-tu ? » Ses yeux noirs brillaient quand il me regardait aussi. Laure était pâle, assise très droite sur sa chaise, et elle regardait fixement devant elle sans répondre. Elle est restée un long moment comme cela, immobile, regardant droit devant elle, tandis que l’oncle Ludovic, pour la taquiner, disait : « Quoi ? Tu n’as pas de langue ? » Moi, mon cœur battait très fort de colère, et à la fin je lui ai dit : « Ma sœur ne veut pas vous répondre. » Alors il s’est levé, sans rien dire d’autre, il a pris sa canne et son chapeau et il est reparti. J’écoutais le bruit de ses pas sur les marches de la varangue, puis sur l’allée de terre battue, et ensuite c’est le bruit de sa voiture qu’on a entendu, le cliquetis du harnais et le grondement des roues, et nous nous sommes sentis bien soulagés. Depuis ce jour, il n’est pas revenu chez nous.

Nous avons cru que c’était une sorte de victoire, à ce moment-là. Mais nous n’en avons jamais parlé, Laure et moi, et personne n’a su ce qui s’était passé cet après-midi-là. Nous n’avons guère revu Ferdinand dans les années qui ont suivi. D’ailleurs c’est sans doute cette année-là, l’année du cyclone, que son père l’a placé pensionnaire au Collège Royal. Nous, nous ne savions pas que tout allait changer, que nous étions en train de vivre nos derniers jours à l’Enfoncement du Boucan.

C’est à cette époque-là que nous nous sommes rendu compte, Laure et moi, que quelque chose n’allait pas dans les affaires de notre père. Lui n’en parlait à personne, je crois pas même à Mam, pour ne pas l’inquiéter. Pourtant nous sentions bien ce qui se passait, nous devinions. Laure me dit un jour, alors que nous étions comme d’habitude allongés dans les combles, devant les liasses de vieux journaux :

« Banqueroute, cela veut dire quoi, banqueroute ? »

Elle ne me pose pas la question, puisqu’elle se doute bien que je l’ignore. C’est un mot qui est là, qu’elle a entendu, qui résonne dans sa tête. Plus tard, elle répète d’autres mots qui font peur, aussi : hypothèque, saisie, traite. Sur une grande feuille que je lis à la hâte sur le bureau de mon père, chargée de chiffres fins comme des chiures de mouche, je lis deux mots mystérieux en anglais : Assets and liabilities . Qu’est-ce que cela signifie ? Laure ne connaît pas non plus le sens de ces mots, et elle n’ose pas demander à notre père. Ce sont des mots pleins de menace, ils portent en eux un danger que nous ne comprenons pas, comme ces suites de chiffres soulignés, raturés, certains écrits en rouge.

Plusieurs fois, je suis réveillé par des bruits de voix, tard dans la nuit. La chemise de nuit trempée de sueur collant à ma peau, je me glisse le long du corridor jusqu’à la porte de la salle à manger éclairée. Par la porte entrebâillée, j’entends la voix grave de mon père, puis d’autres voix inconnues qui lui répondent. De quoi parlent-ils ? Même si j’écoutais chaque mot, je n’arriverais pas à comprendre. Mais je n’écoute pas les mots. J’entends seulement le brouhaha des voix, les verres qui cognent sur la table, les pieds qui raclent le plancher, les chaises qui grincent. Mam est peut-être là, elle aussi, assise à côté de mon père comme aux heures des repas ? Mais l’odeur forte du tabac me renseigne. Mam n’aime pas la fumée des cigares, elle doit être dans sa chambre, dans son lit de cuivre, regardant elle aussi la ligne de lumière jaune qui passe sous la porte entrebâillée, écoutant les bruits de voix des inconnus, comme moi, qui suis tapi dans l’ombre du couloir, pendant que mon père parle, parle, si longtemps… Ensuite je retourne vers la chambre, je me glisse sous la moustiquaire. Laure ne bouge pas, je sais qu’elle ne dort pas, qu’elle a les yeux grands ouverts dans le noir, et qu’elle écoute elle aussi les voix, à l’autre bout de la maison. Allongé sur mon lit de sangles, j’attends, en retenant mon souffle, jusqu’à ce que j’entende le bruit des pas dans le jardin, les grincements des essieux de la voiture qui s’éloigne. J’attends encore, jusqu’à ce que vienne le bruit de la mer, la marée invisible de la nuit, quand le vent siffle dans les aiguilles des filaos et fait battre les volets, et que la charpente de la maison gémit comme la coque d’un vieux navire. Alors je peux m’endormir.

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