Jean-Marie Le Clézio - Ourania

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio - Ourania» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2007, ISBN: 2007, Издательство: Éditions Gallimard, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Ourania: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Ourania»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« Quand j'ai compris que Mario était mort, tous les détails me sont revenus. Les gens racontaient cela en long et en large à ma grand-mère. Mario traversait le champ, un peu plus haut, à la sortie du village. Il cachait la bombe dans un sac, il courait. Peut-être qu'il s'est pris les pieds dans une motte de terre, et il est tombé. La bombe a explosé. On n'a rien retrouvé de lui. C'était merveilleux. C'était comme si Mario s'était envolé vers un autre monde, vers Ourania. Puis les années ont passé, j'ai un peu oublié. Jusqu'à ce jour, vingt ans après, où le hasard m'a réuni avec le jeune homme le plus étrange que j'aie jamais rencontré. »
C'est ainsi que Daniel Sillitoe, géographe en mission au centre du Mexique, découvre, grâce à son guide Raphaël, la république idéale de Campos, en marge de la Vallée, capitale de la terre noire du Chernozem, le rêve humaniste de l'Emporio, la zone rouge qui retient prisonnière Lili de la lagune, et l'amour pour Dahlia. » J.M.G. Le Clézio.

Ourania — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Ourania», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

« Alors je me suis détourné, je suis allé vers le haut du village, pour cacher ma colère et mon émotion. À présent, je ne peux plus parler, je ne veux plus décider. Je suis trop vieux, mon cœur est malade, mon âme aussi. Je veux devenir un vieillard inutile qu'on chasse, et qui s'en va mendier sur les routes en titubant, un manche à balai à la main en guise de bourdon.

« Je regrette déjà le ciel de Campos. Dans mon pays, en Oklahoma, le ciel est souvent bas. On ne peut pas y lire chaque nuit les étoiles, les amas pâles, les soleils à éclipse, les géantes lointaines dans leur halo rouge, toutes ces figures avec lesquelles j'ai vécu, le Chariot, l'œil de l'ours Dubhe, sa queue, son flanc, la gazelle Telitha qu'il chasse et qui fait voler la poussière brillante à chacun de ses bonds, et c'était le nom que j'avais donné à Hoatu quand elle est arrivée, à cause de sa façon de courir pieds nus dans les rochers de la montagne, et Christian toujours après elle parce qu'il était amoureux. Peut-être s'en souviendront-ils pour l'amour de moi ?

« Altais, le serpent enroulé, son œil Rastaban. Et Thuban qui fut le centre de l'univers avant l'étoile polaire, il y a dix mille ans.

« Que reste-t-il dans le pays où je suis né ? Quelqu'un m'attend-il là-bas ? Je suis parti depuis longtemps, tous ceux que j'ai connus sont morts, ou bien m'ont oublié. Quand j'étais jeune, j'ai voulu retrouver mon père. J'ai voulu aller en France, son pays. J'ai rêvé de connaître Bordeaux, sa ville. Mais tout ce que j'ai trouvé, c'est un plan ancien qui montre les rues, les quais, la grande rivière. Je l'ai longtemps gardé sur moi, plié dans la poche de ma chemise, et puis je l'ai perdu.

« J'ai fait la carte du ciel, et j'ai donné à chacun des enfants de Campos un morceau. Pour qu'ils n'oublient pas ce qu'ils voyaient, quand la nuit était claire. Le lait de la Galaxie qui se verse sur la voile du Vaisseau. Accroché au mât de la Carène, le fanal de Canopus qui brille chaque soir à l'ouest, au coucher du soleil. Je voudrais qu'il nous guide vers notre nouvelle terre. Rigel, le pied du cheval ailé, qui est formé de trois soleils, dont le plus petit, à peine visible dans la lunette, est l'astre le plus proche de notre monde. Ou encore les deux enfants jumeaux, ie frère et la sœur, l'un très blond l'autre très noire, pour ainsi dire nés ici, puisqu'ils tétaient encore leur mère quand ils sont arrivés. Je me souviens de la pluie d'étoiles filantes, un 13 décembre. J'ai dit à leur mère qu'ils pourraient s'appeler Krishna et Bala, et en riant elle a accepté. J'ai donné ces noms aux hommes et aux femmes quand ils sont entrés à Campos : Orion, Al Jabbar, Alnilam et son collier de perles. J'ai nommé Beit al Zouj, la Demeure de l'époux, la maison où Hoatu s'est mariée à Christian. A Sangor le sage, j'ai donné le signe Kaf de la Main ouverte, le jour où nous nous sommes rencontrés, le 18 novembre. Et à Marikua qui est douce, le croissant de la lune basculé, en souvenir de la déesse d'argent Nana Kutsi, qui régnait autrefois sur son pays, avant l'arrivée des Espagnols.

« Enfin Sirius, le Grand Chien, le chasseur Efrain Corvo, qui est entré un jour d'été à Campos, et que je n'ai pas reconnu tout de suite. Il était celui qui apporte le danger, et je l'appelle The Estranged One, l'Égaré. Si notre famille ne résistait pas, c'est que nous étions faibles. Et lui s'est installé, il a pris Adhara, la Vierge, une fille perdue qui s'était échappée d'un asile. De celles que les hommes enferment par crainte de la fissure qu'elle montre, de la faille qu'elle ouvre en eux. Adhara, avec Efrain, dans la maison de la violence. Je n'ai pas deviné ce que cet homme venait faire à Campos. Qu'il avait tué, et qu'il voulait seulement se cacher. Qu'il ne venait pas pour se joindre à nous, mais pour nous détruire.

« Lorsque les policiers se sont présentés à la porte de Campos, j'ai nié d'abord. J'ai dit que tous ceux qui vivaient à Campos avaient racheté leurs fautes passées.

« Ils m'ont ri au nez. Ils m'ont dit : “Alors, ici, c'est le paradis ?” Ils m'ont poussé sur le côté avec la crosse de leurs fusils, leur chef m'a crié : “Vieux fou ! Dénonce le repris de justice que tu abrites !” Les garçons sont arrivés, Raphaël, Oodham et Christian, ils ont formé un rang, ils étaient prêts à se battre, et le chef des policiers a eu peur. Il a donné un ordre, ses hommes ont reculé, ils sont repartis dans leur camionnette.

« Mais je savais qu'ils reviendraient. Et ce même jour, l'après-midi, ils sont revenus en force, dans trois camionnettes. Efrain et Adhara avaient été prévenus, ils se sont enfuis dans la montagne. Les policiers ont fouillé partout, jusque dans le moindre creux de rocher. Ils ont donné des coups de pied dans les portes des granges, ils ont fait envoler les poules et les dindons. Ils ont visité toutes les maisons, la tour d'observation, les ruines de l'église. Les enfants s'étaient réunis dans la maison commune, ils avaient peur.

« Les policiers ont interrogé les hommes et les femmes, mais en vain, car ils ne comprenaient pas leur langue. Ils ont piétiné le jardin de Marikua, ils disaient que c'étaient des drogues, de la mariejeanne, du haschich. Sangor a essayé de les en empêcher, et un des policiers, un garçon très jeune, l'a frappé au cou avec un bâton en l'insultant, et Sangor est tombé dans la terre du jardin.

« J'ai pensé que tout cela était dans les dessins du ciel. C'était octobre, la fin des pluies, quand Sirius apparaît au coucher du soleil. Près de la Galaxie brillait l'œil du démon, Algol, d'un éclat intermittent. Je ne dis pas que je l'ai lu dans le ciel, car ceux qui disent de telles choses mentent. Mais je l'ai ressenti dans le froid de l'espace, dans notre solitude, parce que notre seule certitude est dans ces grandes feuilles de papier d'agave sur lesquelles j'ai fait dessiner, nuit après nuit, la carte du ciel, notre unique patrie.

« J'ai compris que la fin de Campos était inéluctable, je l'ai deviné avant même la venue des policiers, avant la lettre de l'avoué qui notifiait notre expulsion, avant l'article du journal qui nous accusait de crimes, de prostituer nos enfants et de protéger des criminels.

« J'ai eu une vision, un rêve. Dans mon rêve, nous partions sur les routes, avec nos provisions et les feuilles de notre déesse Nurhité. Nous allions vers une terre nouvelle, une île où vivent seulement les oiseaux et les tortues de mer, pareille à l'île où j'ai vécu après la guerre. La mer était bleue, il y avait des palmes, de l'eau douce, des fruits, et dans cette île nous faisions notre royaume.

« Je ne connais pas le nom de l'île. C'était une clarté qui durait au-delà de mes nuits. Je sentais autour de moi l'odeur de la mer, comme autrefois, j'entendais le bruit de la mer. C'était un royaume d'où personne ne pourrait nous chasser, où nous pourrions tout recommencer.

« Je n'en ai parié à personne, de peur de passer pour fou.

« Je ne sais pas si cette île existe. Je sais seulement que le monde est grand, que personne ne possède rien, hormis ce qu'il a fait. Je sais que notre seule certitude est dans le ciel et non pas sur la terre, parce que le ciel que nous voyons, avec le soleil et les étoiles, est celui que nos ancêtres ont vu, et qu'il est celui que nos enfants verront. Que pour le ciel nous sommes à la fois des vieillards et des enfants.

« Voilà ce que je veux te dire, puisque tu es notre ami inconnu.

« Souviens-toi de nous. »

L'exil

a commencé pendant la semaine de Noël. Je ne pourrai pas oublier comment tout cela s'est passé. Toute la Vallée était enrubannée, flamboyante de Noche Buenos (qu'on appelle en France, je n'ai jamais su pourquoi, des poinsettias), décorée de têtes de bébés en papier mâché suspendues aux fils électriques en travers des rues. Même l'église en ruine, en face de mes fenêtres, avait un air de fête.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Ourania»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Ourania» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Jean-Marie Le Clézio - Poisson d'or
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Le chercheur d'or
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Étoile errante
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Désert
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Tempête. Deux novellas
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Printemps et autres saisons
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - La ronde et autres faits divers
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Diego et Frida
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - The African
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Coeur brûle et autres romances
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Fièvre
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - La quarantaine
Jean-Marie Le Clézio
Отзывы о книге «Ourania»

Обсуждение, отзывы о книге «Ourania» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x