Tatiana Rosnay - La mémoire des murs
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Sur une chaîne d'informations en continu, j'ai découvert le visage de la maman d'Anna. Elle était digne, malgré sa voix tremblante, malgré ses yeux pleins de larmes. Dans le reportage d'après, c'était la maman d'Olivia. Hors d'elle. Puis le père de Rebecca. Ils étaient tous là, furieux, bouleversés, choqués. Comment était-ce possible ? Que se serait-il passé s'il avait réussi à s'échapper de la prison, en pleine ville ? Les parents d'Adeline avaient vivement critiqué la vétusté de la prison. L'affaire secouait le pays. Les médias ne parlaient plus que du tueur en série. On ressassait le nom de ses victimes, la date de ses crimes. J'ai tout regardé en boucle, pendant deux heures. Puis j'ai eu mal au cœur, et j'ai coupé le son.
Dans ma douche, j'y pensais encore. Et s'il était sorti ? Et si je m'étais réveillée, et que j'avais appris qu'il était désormais libre ? Je n'ai plus pensé qu'à ces parents ébranlés. À T.J. et à la terreur qu'elle avait dû ressentir en écoutant les nouvelles. À tout ce que cette journée d'été avait fait resurgir chez ces gens. Une plaie jamais refermée. Une douleur jamais oubliée. Ce n'est pas dans l'ordre des choses, de perdre un enfant.
J'ai frissonné, comme si l'ombre noire était passée derrière mon dos.
— Allô Pascaline ?
C'était la voix d'Elizabeth. J'avais oublié d'éteindre mon portable après avoir effacé, sans les écouter, la longue série des messages.
— Je suis en bas de chez vous. Je dois vous parler.
Avant même que je puisse la dissuader, elle sonnait à la porte. J'ai ouvert.
— Mon Dieu ! La tête que vous avez !
Elle avait l'air choqué. J'ai ricané. Parce que je n'étais pas maquillée, pas coiffée, c'était ça ? Mais je n'allais pas en boîte de nuit, moi. J'étais tranquille, dans mon appartement, où elle avait fait irruption.
— Vous m'inquiétez. Que vous arrive-t-il ? Pourquoi ne répondez-vous pas à mes messages ?
J'aurais voulu qu'elle me laisse seule, pour que je puisse remonter le son et écouter les parents des jeunes filles. Il n'y avait que ça qui m'intéressait.
Elle a pris ma main.
— Écoutez, Pascaline, j'ai parlé au directeur. Au début, il n'a rien voulu me dire, puis j'ai insisté, j'ai expliqué que j'étais votre amie.
Elle a hésité. Je n'ai rien dit pour l'aider. Je tenais la télécommande et j'attendais qu'Elizabeth s'en aille. Je voulais qu'elle me lâche la main.
— Pourquoi lui avez-vous dit que votre fille a été assassinée ?
Je n'ai rien dit.
Elizabeth s'est assise sur le canapé.
— Expliquez-moi la mort de votre fille. Vous ne m'en avez jamais parlé.
Après tout, si elle voulait savoir… Pourquoi ne pas lui raconter ? Ensuite, elle me laisserait tranquille. J'aurais la paix. Elle était tout simplement curieuse, comme les autres. Alors, je lui ai parlé de cette nuit de mars. De maman et moi au cinéma. Au restaurant. De Frédéric devant son match. De comment il avait laissé Helena mourir.
Elizabeth a écouté, et elle a demandé :
— Pourquoi avez-vous dit au directeur que votre fille avait quinze ans ? C'est ça qui me fait penser que vous n'allez pas bien.
Je lui ai répondu que j'allais très bien. Elle a continué : mais non, je n'allais pas bien du tout. Je devenais folle, même. Et Robert, que j'avais failli étrangler ? Et ce mensonge au directeur ? Que m'arrivait-il, enfin ? Elle connaissait un excellent psy. Quelqu'un qui pourrait m'aider, qui allait me tirer de là.
Elle commençait à m'énerver. Ce serait bien qu'elle parte, à présent. Je voulais regarder la télévision. Elle devait s'en aller. Mais elle se montrait têtue. Il a fallu la bousculer pour la mettre dehors. Elle a crié sur le palier :
— Il faut vous faire aider, c'est grave ! Vous ne vous êtes pas remise de la mort de votre fille. Votre ex-mari n'est pas responsable. Vous devez vous faire soigner.
J'ai enfoncé mes doigts dans mes oreilles pour ne plus l'entendre. Je suis restée ainsi pendant dix minutes. Elle a fini par s'en aller. Vous ne vous êtes pas remise de la mort de votre fille. Petite conne ! Comment voulait-elle que je me remette de la mort d'Helena ? Comment peut-on se remettre de la mort d'un enfant ?
Et le visage ravagé de la maman d'Anna, qui repassait sur l'écran, me donnait raison.
La nuit tombait. Je pensais aux parents, arrivés au bout de cette journée d'horreur, et qui respiraient enfin, parce que l'assassin de leur fille dormait en prison. Il avait même dû être expédié au mitard pour une quarantaine de jours. Oui, ils respiraient. Leurs filles étaient mortes, mais le tueur était en prison. En prison. Enfermé. T.J. aussi devait respirer.
Celui qui a laissé ma fille mourir était libre. Libre comme l'air. Pas de mitard pour lui. Pas de cellule. Pas de barreaux. Libre ! Une jolie maison en banlieue. Un salon confortable. À cette heure, il devait tranquillement digérer un bon repas. Sa nouvelle femme au ventre rond devait sourire à ses côtés. Regardaient-ils un film ? Écoutaient-ils de la musique ? Tout devait être prêt pour l'arrivée du bébé. Ils avaient dû acheter le mobilier, les vêtements, le couffin, le landau. Le mobile à musique qu'on fixe au-dessus du berceau et que le bébé suit d'un regard émerveillé.
Tout ce qu'on avait déjà acheté ensemble, lui et moi, pour Helena. Tout ce qu'on avait choisi avec amour, avec tendresse, pour notre fille, pour notre bébé. Il était libre. Pourtant, un père qui laisse sa fille mourir, n'est-il pas un criminel ?
Celui qui a laissé Helena mourir allait avoir une autre fille. Elle n'était même pas née, je la haïssais déjà. Il allait reprendre pour elle sa voix de papa. Il lui chanterait des chansons douces, et il embrasserait le haut de sa tête, sur la fontanelle, là où l'odeur de bébé est la plus forte, la plus enivrante. Le parfum inoubliable de petit bébé, de petite fille.
Il a laissé Helena mourir, et il était heureux. Insouciant. Il refaisait sa vie. Il avait oublié. Il avait effacé. Comment pouvait-il être heureux ? Comment pouvait-il oublier ? Il n'en avait pas le droit. Rien que d'imaginer son bonheur me donnait envie de hurler. J'avais envie de tout saccager, de tout détruire chez lui. Fracasser les meubles, les affaires pour le bébé, briser les vitres, mettre le feu, tout réduire en morceaux. Réduire à néant ce qu'il avait construit sans moi, après Helena.
Si Helena avait été en vie, Frédéric m'aimerait toujours. Nous aurions pu être heureux, tous les trois. Et puis, il y aurait eu un petit frère. Une famille. Une vraie famille. Tout ça, c'était fini. Tout ça, je ne le connaîtrai jamais.
J'ai regardé par la fenêtre et j'ai senti l'amertume, le dégoût, la haine, monter en moi. Une envie de vomir. De crier. Puis j'ai senti quelque chose de puissant, d'oppressant et de noir qui pesait sur ma poitrine, qui faisait battre mon cœur avec des coups sourds et violents. Quelque chose que je n'avais jamais ressenti de ma vie, qui me faisait tourner la tête, qui m'insufflait un effroi et une jouissance à la fois. J'ai dû m'agripper au rebord de la fenêtre pour ne pas vaciller.
Dans la nuit qui s'installait, j'ai vu luire les yeux de Frédéric. Bleus comme les yeux de l'assassin des jeunes filles. Exactement le même bleu.
Je n'avais pas éteint la télévision. À chaque flash d'information, les paroles de la mère d'Anna revenaient, comme pour me narguer.
« Il mérite qu'on le descende comme un chien. S'il était sorti de là, c'est ce que j'aurais fait, je l'aurais retrouvé et je l'aurais tué de mes propres mains. »
Dans ma tête, tout a été très clair. Je suis allée dans la salle de bains, et je me suis longuement maquillée et coiffée, jusqu'à ce que la jolie femme aux yeux verts apparaisse. Puis, j'ai choisi avec soin des vêtements. Une robe fluide en jean que je n'avais pas portée depuis Frédéric. Elle m'allait bien. Des sandales fines. Mon sac. J'étais prête.
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