Tatiana Rosnay - Moka
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J'ai dit :
— On n'est pas certains que mon fils s'en sorte.
Il a hoché la tête, toujours avec la main derrière l'oreille, l'air un peu gauche. J'ai respiré un grand coup, j'ai continué.
— Vous allez me dire certainement que je n'ai pas le droit de venir ici, chez vous, comme ça. Que c'est totalement fou de ma paît, que vous pouvez me mettre dehors. Mais si je suis là, c'est pour vous parler. Vous dire les choses, vous comprenez ?
Il a hoché la tête à nouveau.
— Le temps passe, et on n'a pas encore trouvé le chauffard. Mon mari, lui, il arrive à vivre avec ça. Il vous fait confiance, je ne sais pas comment, il pense que ça mettra du temps, que c'est ainsi, et il est prêt à attendre. Moi, je ne le peux pas. C'est ce que je suis venue vous dire. Je ne peux plus attendre.
Silence. Il regardait ses pieds nus.
— Je sais que vous partez en vacances. Rejoindre « Sophie à Hossegor ».
Il m'a observée, méfiant, embarrassé.
— Vous écoutez aux portes ?
J'ai souri, malgré moi.
— Oui. Je sais que vous partez bientôt. C'est les vacances pour tout le monde. Les gens partent, enfin presque tout le monde part. Moi je ne pars pas. Moi je reste ici. Vous savez pourquoi.
Silence encore.
— Je suis venue vous demander quelque chose. Écoutez-moi, s'il vous plaît.
Il a éteint la télévision. Il a tourné son visage vers moi. Il semblait triste, mal à l'aise.
— Je ne peux pas faire grand-chose, madame.
— Si, vous le pouvez, Laurent. Avant de partir en vacances, retrouvez-moi ce nom. Même si c'est long, même si vous êtes en RTT, même si vous rêvez de partir, retrouvez-le. S'il vous plaît. Parce que vous savez très bien qu'avec cette histoire de vacances judiciaires, rien ne sera fait avant la rentrée. Vous le savez.
Il s'est levé, il a allumé une cigarette. Il est allé se poster devant la fenêtre ouverte. Il faisait noir maintenant. Un peu moins chaud. On entendait le bruit de la rue, des voitures, des passants. Les bruits de l'été à Paris, les rires, les portes qui claquent, les pas sur le trottoir. Pendant un long moment, il n'a rien dit. Il fumait en silence, se retournait de temps en temps pour déposer sa cendre dans une petite soucoupe. J'attendais. Je regardais autour de moi, et j'ai essayé un instant d'imaginer la vie de ce jeune homme. Sur la bibliothèque, une photo d'une jeune femme brune. Sûrement « Sophie ». Quelques livres, les ouvrages de Marc Levy, de Mary Higgins Clark, une série d'Agatha Christie.
Il a soupiré.
— Vous êtes tenace, comme bonne femme.
— Très.
— Et ce nom, si je le trouve, j'en fais quoi ? Je n'ai pas le droit de vous le donner, vous le savez parfaitement.
Il s'impatientait.
— Je trouverai un moyen de le savoir.
— Par votre avocate ?
Sourire ironique de sa part.
— Par exemple.
— Et après, vous allez faire quoi ? Faire justice vous-même ? Aller voir ces gens, mener votre enquête ? Comme dans les films ?
Je me suis approchée de lui, j'ai mis une main sur son bras.
— Non, vous n'avez pas compris. L'enquête, tout ça, c'est votre boulot. Le boulot de la police. Moi, je veux juste savoir. Savoir que cette personne a été retrouvée. Savoir que c'est elle. Savoir, vous comprenez ?
En disant ces mots, j'étais consciente de ne pas lui dire la vérité. Savoir. Juste savoir. Ce n'était pas assez pour moi. Savoir, ce n'était que le début. Je voulais tout savoir. Savoir pourquoi cette personne ne s'était pas arrêtée ce mercredi-là. Savoir comment et pourquoi cette personne continuait à vivre avec ce poids sur la conscience. Savoir que cette personne ne serait, plus à l'abri.
Parce que j'allais venir la chercher. Parce que sa vie ne serait plus pareille, tout comme la mienne et celle de Malcolm n'étaient plus pareilles.
Mais je n'ai rien dit de tout ça à Laurent. M'a-t-il crue ? Il a paru perplexe. Il m'a dévisagée longtemps de ses yeux clairs. Il semblait troublé par ma main sur son bras.
Je me suis sentie ridicule, tout à coup, pathétique. Pauvre mère pathétique au bout du rouleau, pauvre ; créature désespérée. Il devait avoir pitié de moi. J'ai eu honte.
J'ai balbutié :
— Pardon de vous embêter avec ça. Je m'en vais, excusez-moi, bonnes vacances…
J'ai titubé vers la porte, les yeux remplis de larmes soudaines. Il m'a rattrapée par l'épaule, m'a fait pivoter vers lui.
Si étrange de pleurer dans les bras d'un homme qui n'était ni mon mari, ni mon frère. Dans les bras d'un étranger. Une odeur inconnue, une nuque inconnue. Il me tenait fermement, comme on tient un enfant qui s'est blessé, une personne qui a eu un malaise. Il me disait qu'il ne fallait pas que je me laisse aller, que j'étais extraordinairement courageuse, que mon fils pouvait être fier de moi. J'écoutais, et je pleurais tout mon soûl. Son T-shirt noir était trempé à l'épaule.
— Je vous promets que je vous aiderai.
Je le croyais. J'ai souri, essuyé mes larmes, puis sans le regarder dans les yeux, je suis partie.
Je ne sais pas ce qu'il a fait de sa nuit. Il a dû retourner au commissariat. Se remettre devant son ordinateur. Taper son code pour rentrer dans le fameux fichier STIC. J'avais fait des recherches pour savoir ce que ça voulait dire, STIC. Système de traitement informatisé de l'information criminelle. Avait-il le droit de faire ça ? Je ne le savais pas. Risquait-il quelque chose ? Il pouvait toujours prétexter des heures supplémentaires avant ses vacances. Combien de temps était-il resté là ? Combien de temps avait-il mis pour trouver ? Je ne le saurais jamais. Tandis que je rentrais rue D., affronter le silence de l'appartement, lui avait dû mettre ses chaussures en vitesse, prendre ses clefs, filer au commissariat. Pendant que je me couchais sur le canapé du salon, il était devant l'écran, il avait déjà commencé son travail. Pendant que je sombrais dans le demi-sommeil difficile qui me guettait nuit après nuit, il faisait défiler chaque page, chaque carte grise qui correspondait aux informations connues. Mercedes ancien modèle. Couleur « moka ».
Quand je me suis réveillée, le dos douloureux, Andrew était déjà parti. Georgia jouait à la Play Station. Arabella allait bientôt arriver, elle logeait dans un des petits hôtels voisins de la rue.
J'ai allumé mon portable, comme je le faisais tous les matins. Quelques textos, de ma sœur, qui m'embrassait, d'une amie, qui partait en vacances et me souhaitait beaucoup de courage.
Puis celui-ci, envoyé à quatre heures du matin, par un numéro de portable inconnu :
Marville Eva
Villa Etche Tikki
Promenade des Basques
64000 Biarritz.
J'ai senti mon cœur se serrer. J'avais du mal à respirer, j'ai dû m'asseoir. Marville, Eva. La femme blonde au volant. C'était elle. J'en étais absolument persuadée. Si Laurent m'avait envoyé ce texto, c'est qu'il devait l'être aussi. C'était elle. Et maintenant je savais.
III
Dans le miroir de la salle de bains, mon visage m'a semblé plus lisse que d'habitude. Paupières moins froissées, regard plus clair. Comme si, déjà, rien qu'en sachant son nom, son adresse, une partie de moi, une partie enfouie, inconnue, s'était mise au repos. Je me suis habillée comme si de rien n'était. Je n'ai téléphoné à personne, ni à Andrew, ni à Emma. Pourquoi ? Je n'en savais rien. Je savourais mon secret.
Eva Marville. Eva Marville.
En dégustant mon thé, son nom revenait comme une rengaine. Je ne connaissais pas Biarritz. Je n'y avais jamais été. Il m'a semblé qu'il y avait un bel hôtel, l'hôtel du Palais, au bord de la plage. Un phare. Des vagues. Le Rocher de la Vierge.
Eva Marville. La blonde derrière le volant. La femme qui ne s'était pas arrêtée. Il ne fallait pas en parler aux autres. Sinon cela ferait comme avec les Secrey. Cela risquerait de ne pas marcher. Non, il fallait ne rien dire.
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