Tonino Benacquista - Homo erectus

Здесь есть возможность читать онлайн «Tonino Benacquista - Homo erectus» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2011, ISBN: 2011, Издательство: Éditions Gallimard, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Homo erectus: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Homo erectus»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Et s’il existait, au cœur de Paris, une société secrète où les hommes puissent enfin confier leurs dérives sentimentales, leurs expériences rocambolesques, leurs fantasmes inavouables ?
C’est à cette société que ce roman de Benacquista inscrit ses lecteurs et surtout ses lectrices. « Pour certains, il s'agissait d'un rendez-vous réservé aux hommes, où il était question de femmes. D'autres, en mal de solidarité, y voyaient le dernier refuge des grands blessés d'une guerre éternelle. Pour tous, d'où qu'ils viennent et quoi qu'ils aient vécu, c'était avant tout le lieu où raconter son histoire. »

Homo erectus — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Homo erectus», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

À son réveil, il chercha une clé dans ce fatras d’images, et tenta une nouvelle explication, certes machiavélique, à la présence de l’intruse, mais ô combien plausible en ces temps morbides où le spectacle de la médiocrité fascinait les foules. Marie-Jeanne Pereyres l’avait choisi comme sujet d’une enquête pour un magazine d’information, ou pire, comme le cobaye d’une de ces émissions de téléréalité qui convertit le drame humain en programme de grande écoute. L’ingérence dans la vie d’autrui avait déjà été déclinée sous bien des formes, mais afin de repousser les limites du voyeurisme, de nouvelles restaient à explorer. On avait caché des caméras chez des adolescents déphasés, des couples en crise, des familles déchirées, tous en recherche d’une catharsis, tous prêts à brader leur intimité, à mettre en scène leur quotidien contre un court instant de gloire médiatique. Le vrai visage de Marie-Jeanne Pereyres ? Une envoyée spéciale, une championne de l’audimat, une reporter sans scrupules. Elle allait s’en donner à cœur joie ! Forcer la caricature, faire de Denis un monstre de foire, un être vide dans une vie qui l’était tout autant. Denis Benitez, ni mari, ni père, ni amant, est-il toujours un homme ? Elle allait façonner le prototype du mâle contemporain, entité obsolète, incapable de se rendre utile, créant bien plus de problèmes qu’il n’en résolvait, et donc condamné à disparaître à moyen terme.

— Tout devient clair : un prime time ! Vous avez introduit des caméras chez un célibataire qui s’encroûte et vous traquez ses travers de vieux garçon. Aller chercher la misère là où elle est, c’est tendance , non ? Dans le Benitez Show , vous prévoyez des gags désopilants et des séquences émotion ? Avec un best of en fin de semaine ?

— Si une telle émission passait, je ne m’en priverais pas.

— Au lieu de faire des mystères, de vous immiscer, pourquoi ne pas jouer franc jeu ? Pourquoi ne pas me demander une interview sans rien dissimuler de vos intentions ? Je suis prêt à témoigner, si vous me promettez de travailler en pleine lumière, et si c’est le seul moyen de vous voir foutre le camp.

— Je ne suis pas journaliste et je n’ai aucun projet de la sorte. Du reste, si j’avais à faire un portrait de vous, ce serait plutôt celui d’un homme qui peut tout à fait vivre sans femme. Celui pour qui les tâches ménagères ne sont pas un problème, celui qui ne voit pas dans la femme un aimable complément à sa virilité, celui qui, le cas échéant, serait capable d’élever un enfant seul. Tiens, et si vous étiez, Denis, l’homme de demain ?

* * *

— Là-bas, dans la clairière, au pied de cet arbre ?

— Moim zdaniem tam jest za płasko.

Agnieszka accompagna sa moue hésitante d’un mouvement du bras qui semblait décrire un relief plus vallonné. Yves remit en marche le scooter en direction du nord, et ce fut elle qui, cinq minutes plus tard, en traversant la forêt de Saint-Cloud, pointa une colline arborée, très isolée, irrésistible. Ils s’installèrent au sommet et partagèrent des sandwichs en bavardant chacun dans sa langue — peut-être se confièrent-ils des secrets que l’autre ne serait jamais en mesure de trahir. En fin d’après-midi, il l’attira à lui, releva sa jupe et s’introduisit en elle, leurs deux corps offerts au soleil et au vent du printemps.

En la prenant là, Yves connut un moment de suprême harmonie, ignoré jusqu’alors, un état de plénitude où les forces telluriques et solaires fusionnaient à travers lui. Il était au centre de tout, d’elle, de la nature, de l’univers, et si la terre tournait encore, ils en étaient le pivot.

Tout vibrants de leur ardeur, calés dans l’humus, protégés par l’arbre, apaisés par le soleil et la brise, la pute et son client recréaient autour d’eux le paradis perdu des vierges et des innocents.

* * *

À 11 h 45, un taxi vint les chercher à la sortie de l’aérodrome d’Avignon, pour les déposer trente kilomètres plus loin, dans le petit village des Baux-de-Provence, où, à l’ombre d’un mas, une famille piaffait d’impatience à l’arrivée du nouveau fiancé de Mia. Philippe avait trop subi d’examens dans sa vie pour se laisser impressionner par celui-là. Durant le déjeuner, il s’amusa à jouer le gendre idéal au bras d’une Mia bien plus nerveuse que lui. Il s’étonna de la voir redevenir petite fille auprès de sa Mamina , se laisser taquiner par son frère aîné, et s’enquérir de tout le village, voisins et commerçants, évoquant pour chacun une anecdote d’enfance. Elle abandonnait son habituel métalangage où se mêlaient des locutions cosmopolites, des raccourcis issus de la haute couture, et quantité d’inutiles anglicismes. Face aux siens, elle retrouvait l’accent du coin, une langue émaillée de tournures provençales et d’expressions purement idiomatiques issues du patrimoine familial. On plaça Philippe à côté de Roland, le père, pressé de faire subir au philosophe une interview finement préparée.

— Tu sais que papa a lu un de tes livres ?

En apprenant que sa fille fréquentait un intellectuel reconnu, Roland s’était procuré son ouvrage le plus accessible aux dires de la libraire. Avec patience, concentration, il s’était attaqué à Oraison d’attente , un essai sur le temps qui passe, sur le temps que perd l’homme moderne à trop vouloir le vaincre. Roland lui fit un commentaire élogieux sur des théories dont il pensait avoir cerné l’essentiel, et Philippe accepta l’hommage de cet homme sans prétention, qui s’était accroché à sa lecture avec détermination, même s’il n’en avait retenu que le premier moût. Pour lui rendre hommage à son tour, Philippe engagea un jeu de dialectique légère et polie, laissant le père oser des parallèles entre Oraison d’attente et sa propre expérience du temps qui passe. Philippe, qui savait se mettre au niveau de ses interlocuteurs les moins agiles — il s’y employait régulièrement avec des présentateurs télé — soulignait les points les plus pertinents et posait des questions auxquelles Roland, enhardi par le vin rosé, se piquait de répondre. Au final, autour de la table, les convives assistaient à une aimable joute verbale où l’homme des livres et l’homme du terroir échangeaient, sur un thème éternel, des vérités premières.

Un peu plus tard, en lui faisant visiter le jardin, Mia, l’œil embué, se jeta au cou de son amoureux pour le remercier du plus beau cadeau dont elle pût rêver : Philippe avait fait de son père un philosophe, et pour le reste de ses jours.

Chapitre 6

— Tout le monde sait que la première ruse du diable est de revêtir les oripeaux de la modestie, de la candeur et de l’abnégation. Quand Manon est entrée dans mon bureau pour un entretien d’embauche, elle avait le C.V. d’une orpheline en détresse. Mais que de bonne volonté et de promesses !

Depuis plusieurs semaines, Denis Benitez, Yves Lehaleur et Philippe Saint-Jean se tenaient côte à côte et ne se privaient pas d’un coup de coude complice ou d’une messe basse durant les interventions.

— Au fil des mois, elle a gagné en aplomb, se révélant une alliée à qui personne ne résistait, pas même moi. Si l’on y ajoute un mariage vacillant et une crise de la cinquantaine, je n’ai pas su éviter un piège vieux comme la libre entreprise, celui du patron qui couche avec sa secrétaire.

N’étant ni l’un ni l’autre, Denis Benitez laissa à pareil cliché le bénéfice du doute, puis relâcha son attention. Faute d’avoir le courage de se lever et de dévoiler l’existence de l’intruse, il attendait de ces rendez-vous du jeudi un impossible miracle : croiser un cas de figure proche du sien. Mais comment croire un seul instant que son étrange histoire connaissait un précédent ? Qui avait souffert, comme lui, d’une présence inexpliquée dans ses murs ? Dans un premier temps, il l’avait imaginée surgie du passé pour lui faire expier une faute mais, à force de la côtoyer, à la fois si présente et si discrète, il s’aventurait vers une hypothèse à l’exact opposé. Quelle serait la première raison d’une femme de s’installer chez un homme, sinon pour le voir, l’entendre, sentir sa présence, et faire partie de sa vie coûte que coûte ?

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Homo erectus»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Homo erectus» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


libcat.ru: книга без обложки
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - Malavita encore
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - Quelqu'un d'autre
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - Les morsures de l'aube
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - Romanesque
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - Tout à l’ego
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - Nos gloires secrètes
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - La Maldonne des sleepings
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - La Commedia des ratés
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - Malavita
Tonino Benacquista
Отзывы о книге «Homo erectus»

Обсуждение, отзывы о книге «Homo erectus» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x