Tonino Benacquista - Homo erectus

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Homo erectus: краткое содержание, описание и аннотация

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Et s’il existait, au cœur de Paris, une société secrète où les hommes puissent enfin confier leurs dérives sentimentales, leurs expériences rocambolesques, leurs fantasmes inavouables ?
C’est à cette société que ce roman de Benacquista inscrit ses lecteurs et surtout ses lectrices. « Pour certains, il s'agissait d'un rendez-vous réservé aux hommes, où il était question de femmes. D'autres, en mal de solidarité, y voyaient le dernier refuge des grands blessés d'une guerre éternelle. Pour tous, d'où qu'ils viennent et quoi qu'ils aient vécu, c'était avant tout le lieu où raconter son histoire. »

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— Non.

— Parce que vous ne ressemblez à rien. Et je ne dis même pas ça pour vous blesser.

Denis l’avait étudiée de pied en cap, épiée dans son sommeil, revêtue de tant de panoplies différentes : aucun souvenir de Marie-Jeanne Pereyres.

— À rien de rien ?

— Tout le monde a quelque chose qui le singularise. Vous, non. Votre silhouette est de celles que l’on croise tout au long de sa vie, dans des rues ou des couloirs, mais qui n’impriment ni la rétine ni la mémoire. Vous faites partie de ces gens dont on se dit que peut-être ils existent quelque part, mais on ne veut surtout pas savoir où. Pour moi vous résumez à vous seule ce que sont les autres . Vous êtes une entité floue, incertaine, au mieux pourrait-on vous caractériser en vous désignant comme femme, mais votre spécificité s’arrête là. Justement sur ce point, vous ne me croirez pas mais en général j’ai une sorte de don pour décrypter les femmes, je sais d’où elles viennent et où elles vont, je perçois d’instinct ce qui leur manque, ce qu’elles désirent le plus. Avec vous, je ne vois rien, rien du tout, j’ai beau vous regarder bouger ou dormir, vous ne dégagez aucune vérité particulière, rien dans votre physique ne donne la moindre indication, vous êtes indescriptible. Par exemple, vous donnez l’impression d’être brune, disons châtain clair, la couleur indéfinissable par excellence, comme les murs gris et les imperméables mastic. Mais à la lumière artificielle, vous paraissez blonde, d’un blond pas franc, pas assumé, pas une blondeur de blonde. De la même manière, il est impossible de dire de quelle couleur sont vos yeux, et pourtant les yeux sont censés éclairer un visage, restituer une lumière intérieure, eh bien chez vous, non. Vous êtes apparemment de taille moyenne, en vous voyant arriver de loin on pourrait dire : « Regardez cette petite dame, là-bas », mais quand on vous trouve recroquevillée sur cette banquette, on a l’impression que vous ne savez pas comment caser vos jambes. Les traits de votre visage pourraient correspondre à n’importe quel profil professionnel ; vous n’avez pas la tête de l’emploi, vous avez la tête de tous les emplois. On peut vous imaginer en assistante dentaire, mais aussi en cadre supérieur, le genre pressé, qui a une vie intense, ou chef d’une équipe d’hôtesses pendant un congrès ou un salon de l’auto.

— Mes yeux sont verts.

— Ah non, ça vous fait plaisir de le penser mais c’est faux. Ce vert-là tire sur le marronnasse, il vous donne le regard de tous ceux que l’on a oubliés. Vous n’êtes même pas laide. Un physique dont on pourrait dire : « Mon Dieu que cette fille est vilaine », ce serait un moyen de frapper les esprits, de vous rendre identifiable, mais même pas. Alors si je vous ai déjà croisée dans une autre vie, vous avez immédiatement quitté ma mémoire en sortant du décor.

En le voyant à son tour sortir du décor pour se réfugier dans sa chambre, Marie-Jeanne, stupéfaite, répondit dans le vide :

— Si l’on s’était connus par le passé, moi je ne vous aurais pas oublié…

* * *

— Tu verras, elle fait l’amour en version originale, et elle sait boire. Ne lui propose pas le mariage, elle serait capable d’accepter, mais pas pour tes beaux yeux.

Yves n’avait su résister au portrait que Kris avait fait d’Agnieszka. Rendez-vous fut pris pour un samedi après-midi, avec en perspective, si affinités, un week-end à huis clos. Il ouvrit sa porte à la plus jolie surprise de ces dernières semaines : des yeux comme des perles noires dans un écrin de blondeur, des pommettes saillantes, des lèvres de corail. La belle Polonaise ôta son imperméable, découvrit ses épaules, fit jaillir son décolleté, lissa sa robe de satin sur ses hanches, puis s’installa dans un fauteuil, attendant de son hôte qu’il prenne la direction des opérations. Yves se lança dans une longue phrase d’accueil à laquelle elle ne comprit que le mot thé , qu’elle accepta d’un simple yes .

— Depuis combien de temps vivez-vous en France ?

— … ?

— In France ? Long ago ?

Un on , répondit-elle en dressant le pouce.

— On dit toujours que les gens qui vivent dans les pays de l’Est sont doués pour les langues.

— … ?

— Je parle aussi peu l’anglais que vous le français. Just a little english.

D’un hochement de tête, elle reprit ce little à son compte. Ils se sourirent à nouveau puis dégustèrent leur jasmin brûlant dans un silence impossible à meubler. Afin de chasser un soupçon, il demanda :

— Est-il réellement possible de se prostituer sans prononcer la moindre parole intelligible ?

— … ?

— Ou bien me prenez-vous pour un demeuré ?

— … ?

— Peut-être parlez-vous bien mieux le français que vous ne le prétendez, afin de profiter d’un avantage qui pourrait avoir son importance par la suite ?

Agnieszka craignit d’avoir affaire à un de ces clients qui éprouvaient le besoin de raconter leur vie, de déballer ce qu’ils taisaient à leur femme, de bavarder pour cacher leur nervosité — le week-end s’annonçait comme un interminable malentendu. Elle savait livrer son corps à de parfaits inconnus sans rien avoir à leur dire.

— Czy pan chce, żebym została na cały weekend ? dit-elle en montrant l’horloge murale.

— … Je pensais que c’était d’accord avec Kris. Vous voyez, Kris ?

— Tak, tak, Kris, jest tak jak się umawialiśmy. All weekend ? To jest ciągle aktualne ?

— Jusqu’à lundi matin, c’est possible, pour vous ? Monday morning ?

— Yes, monday morning, ok.

Sans recompter, elle rangea dans son sac les billets qu’il lui tendit. Puis il y eut un dernier sourire et un nouveau silence, chacun attendant que l’autre les soulage d’une chape de gravité. La belle muette ne se décidait pas à prendre elle-même le chemin de l’alcôve, le seul geste qui, selon Yves, eût pu se faire sans mot dire, et dont toutes les autres le dispensaient ; Kris s’installait dans son lit comme une maîtresse de toujours ; Marie-Ange enlevait ses chaussures à peine arrivée ; Samia disait : J’ai mis un truc spécial, tu veux voir ? ; et la frénétique Céline passait d’autorité la main sous la chemise d’Yves pour lui caresser le torse. Agnieszka se contentait d’attendre, habituée à ce que le barrage de la langue l’affranchisse de toute initiative. Yves s’en irrita presque, estimant payer assez cher pour ne plus avoir à accomplir cette manœuvre qui lui rappelait ses atermoiements de jeune homme, et qui l’avait peut-être empêché de vivre une carrière de Casanova — saura-t-on combien d’hommes s’étaient mariés pour ne plus se contraindre à ce geste-là. Ce tout premier instant d’intimité, signal de tous les autres, où le mâle se doit d’oser, au risque du camouflet, du rejet, d’une méprise. Cette impulsion qui, à force d’être préméditée et sans cesse repoussée, n’en était jamais une. L’homme qui payait les femmes n’avait plus à en passer par là, nom de Dieu, et pourtant, ce soir, Yves dut se résoudre à prononcer quelques mots qu’elle ne comprendrait pas mais dont l’intonation ne laissait aucun doute.

Elle fit glisser à terre sa robe, ses bas, puis se coucha dans son ensemble caraco et boxer short en soie noir. Redoutant de n’être pas compris, Yves se retint de dire : Prends-moi dans ta bouche, là, tout de suite , et posa la main sur la nuque d’Agnieszka, la dirigea vers sa queue qu’elle aspira d’un coup. Il s’abandonna un moment, puis caressa à travers le tissu le dos de sa partenaire, insinua la main dans son short, qu’elle ôta sans délaisser son ouvrage. Il attira à lui cette croupe et frotta son visage contre un sexe chaud, ruisselant, déjà ouvert, et ce geste-là lui parut bien plus naturel que tant d’autres.

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