Tonino Benacquista - Homo erectus

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Homo erectus: краткое содержание, описание и аннотация

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Et s’il existait, au cœur de Paris, une société secrète où les hommes puissent enfin confier leurs dérives sentimentales, leurs expériences rocambolesques, leurs fantasmes inavouables ?
C’est à cette société que ce roman de Benacquista inscrit ses lecteurs et surtout ses lectrices. « Pour certains, il s'agissait d'un rendez-vous réservé aux hommes, où il était question de femmes. D'autres, en mal de solidarité, y voyaient le dernier refuge des grands blessés d'une guerre éternelle. Pour tous, d'où qu'ils viennent et quoi qu'ils aient vécu, c'était avant tout le lieu où raconter son histoire. »

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— Il y a une boîte au sous-sol. On y a fait quelques fêtes mémorables.

Elle regretta cette phrase à peine prononcée ; boîte, fêtes , le contraire de l’image qu’elle voulait donner à cet homme. Même ce on était débile, que désignait-il sinon une poignée de princes décadents qui dilapidaient leur jeunesse dorée. Du reste, c’était dans cette boîte qu’elle avait rencontré ce salopard de Ronnie, qui l’avait traînée dans la boue dès le lendemain de leur rupture. Des fêtes mémorables , mais à quel prix. Mia se promit d’épargner tout nouvel accès de frivolité au philosophe.

À l’époque où il n’était qu’un étudiant en sciences humaines, Philippe aurait pu voir en Mia un formidable sujet de thèse. Esthétique et représentativité de l’icône contemporaine . De quoi prétendre aux félicitations du jury. Ce soir, au deuxième dry Martini, il posait un regard différent sur la célèbre créature pour la ranger enfin parmi ses semblables, des êtres complexes, aussi individualistes que grégaires, capables du pire mais souvent du meilleur.

— Dans mon métier, c’est la retraite à trente ans, dit-elle. J’en ai vingt-huit.

— Dans le mien, je suis encore loin de l’âge d’homme. J’en ai quarante et un.

Tout à coup, le regard de Mia fut attiré par une silhouette discrète qui, dans la pénombre, prenait place à une table proche de la leur.

— On dirait Bryan. Qu’est-ce qu’il fait à Paris ?

— Qui ?

— Bryan Ferry. Le crooner. Vous devez connaître.

Philippe se demanda si on lui jouait un tour.

— Il doit donner un concert, reprit-elle, mais je n’ai pas vu d’affiche. Ça vous dérange si je vais le saluer ? J’en ai pour une seconde.

S’agissait-il vraiment de Bryan Ferry ? Le Bryan Ferry ? Le Bryan Ferry de son adolescence ? Quand toute sa génération en était au funk électronique et au New Age, le jeune Philippe se passait en boucle les disques de Dylan, de Sinatra et de Bryan Ferry, tous trois considérés comme globalement datés, aux limites du ringard. Ce soir, dans ce bar de nuit, au moment où il s’y attendait le moins, le regard posé sur un monsieur de soixante-cinq ans, à l’élégance anglaise, à la voix de miel et de poivre, Philippe se souvint d’avoir été jeune.

— Lui et sa femme étaient venus me féliciter après un défilé pour Vivienne Westwood, à Londres, et nous avons sympathisé. C’est un monsieur charmant qui a des manières d’autrefois, et c’est bien agréable.

Nostalgique de l’adolescent qu’il avait été, Philippe recommanda un cocktail, qu’il but sans le savourer, comme l’adolescent qu’il était redevenu. À quoi bon, ici et maintenant, garder sa réserve de théoricien, sa vigilance ? Il buvait des dry Martini avec une des plus belles femmes du monde, à quelques mètres d’une figure qui avait enflammé sa jeunesse, quel besoin aurait-il eu de jouer les observateurs ? N’avait-il pas mieux à faire de cet instant-là ? Comme, par exemple, le vivre ?

Mia, à la fraîcheur intacte, gardait le cap de la conversation et entraînait Philippe vers des terrains bien moins innocents. Avec une adresse de bretteur, et sans qu’il s’en aperçoive, elle réussit une passe d’armes qui le contraignit à répondre :

— Dans mon cas, le problème ne se pose pas : je vis seul.

Une demi-heure plus tard, dans une contre-allée de l’avenue George-V, Mia proposa à Philippe de se laisser raccompagner par son chauffeur.

— Et vous ?

— J’ai une chambre ici, répondit-elle en désignant l’hôtel Prince de Galles. Et j’ai un shooting tôt demain. Certaines filles traînent toute la nuit et comptent sur les miracles du maquilleur. Moi, je compte plutôt sur mes neuf heures de sommeil.

Ils s’enlacèrent, s’embrassèrent avec ardeur.

Et se quittèrent satisfaits de s’être bien tirés de ce round d’observation.

* * *

Kris portait cette nuit-là une robe longue, dans les tons roux, à l’élégant décolleté carré. Ses cheveux réunis en queue-de-cheval ajoutaient à l’ensemble une touche d’innocence. Assise dans le canapé, les jambes croisées, toute prête à assurer la même prestation que la dernière fois, elle sirotait son verre de Perrier en cherchant des yeux les billets sur la table. Yves avait retenu la leçon et demandait plus qu’un coup tiré à la hussarde, quel qu’en fût le prix.

— Ça vous arrive de rester une nuit entière ?

— Toute la nuit ?

— Oui, toute la nuit.

— Il faut prévenir à l’avance.

— Vous avez d’autres rendez-vous après moi ?

— Je comptais rentrer me coucher et dormir jusqu’à midi.

— Je ne vais pas vous demander des trucs extravagants jusqu’à l’aube. Je me lève à sept heures et je pars travailler à huit. Donnez-moi votre tarif.

Persuadée qu’il négocierait, elle tenta 600 €. Il s’absenta un instant dans la cuisine et préleva douze billets d’une fine liasse retirée le matin même à la banque. La somme ? lui avait-on demandé au guichet. Il eût aimé répondre : De quoi m’en payer une bonne tranche de huit heures avec une pro .

— Vu qu’on a un peu de temps devant nous, je peux vous servir un autre verre, un vrai cette fois ? À moins que vous n’ayez faim ? Je dois avoir des choses à grignoter.

En préparant un plateau, Yves s’amusa à convertir 600 € en force de travail. À raison de quatre ou cinq fenêtres posées, il les aurait gagnés en moins d’une semaine. 600 €, c’était une somme. Avec, il pourrait partir quelques jours en vacances ou installer un vrai petit cinéma dans son salon. Il pourrait aussi les prêter à un collègue qui traversait une passe difficile. Au lieu de ça, il allait s’offrir le corps d’une femme dans sa plus secrète intégrité, mais aussi sa complaisance, sa docilité, sa science du plaisir masculin, et faire d’elle l’objet parfait de son désir, un outil de fantaisie, un terrain de jeu, un jouet vivant, un laboratoire à fantasmes. 600 €, c’était bien peu.

Depuis le divorce, son rapport à l’argent s’était inversé. Délivré de son obsession de l’économie, il traitait désormais les questions matérielles avec une totale désinvolture. De surcroît, il n’avait pas peur du chômage puisque le monde aurait toujours besoin de fenêtres, et quand bien même il se sentait capable de changer de métier du jour au lendemain. Il n’avait ni famille à charge ni aucun goût de luxe, ni croqueuse de diamants à entretenir, ni voiture de sport à bichonner, ni collection cubiste à étoffer. Alors que faire d’un bas de laine de 87000 € ? Attendre les coups durs ? Cette assurance-vie était le dernier vestige de sa vie de couple, Pauline et lui en parlaient comme d’une entité, « les 87000 », leur grand capital, de quoi se rendre crédible auprès d’une banque et pendre la crémaillère. Avec ces 87000 €, il allait dorénavant tenter des expériences, se chercher, se surprendre, et peut-être, au bout du compte, en apprendre sur le Yves Lehaleur d’aujourd’hui. Les femmes en général et le sexe en particulier joueraient un rôle central dans cette quête de lui-même. Y avait-il meilleur investissement ?

Cette belle robe couleur d’automne finit par glisser à terre. Kris ne garda que ses bas, avant de s’étendre sur le flanc, accoudée à l’oreiller. Yves la flaira sous tous les angles, la retourna dans tous les sens, l’explora, dénicha ses replis intimes, ses accès. Il eut soudain besoin de s’insinuer en elle, et dans une position rêvée depuis trop longtemps, la levrette, la levrette, la levrette. Il hésita pourtant, jamais il ne l’avait suggérée à une inconnue, ça ne se faisait pas, certaines le lui avaient fait comprendre. Il résista donc à l’irrésistible, se coucha sur le dos, se laissa chevaucher. En la voyant aller et venir sur lui, il regretta ses scrupules : C’est une pute, espèce de crétin , une fille qui se fichait bien de la façon dont on la prenait. Kris s’arrêta un instant pour pivoter sur elle-même et reprit son mouvement, recréant sous un angle différent la position tant espérée. Yves tenta de résister à ce retournement inattendu mais éjacula avec une rare intensité. Kris noua le préservatif et le déposa dans un cendrier qui, lors de sa dernière visite, ne se trouvait pas sur la table de chevet. Toujours vêtue de ses seuls bas couleur chair, elle retourna vers la table basse pour se servir un verre d’eau, pendant qu’Yves se recroquevillait dans les draps, le front perlé de sueur. Elle emprunta un kimono, demanda la permission de fumer, puis se pencha à la fenêtre du salon, la cigarette aux lèvres. Yves hésita un instant à la rejoindre, mais préféra contempler au loin sa cambrure drapée de satin, ses cheveux dénoués sur les épaules, ses volutes bleutées qui s’échappaient dans la nuit.

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